Des mammographies aux
épisiotomies, des hormones aux vaccins, Marc Girard, mathématicien et médecin,
s'interroge sur la surmédicalisation de la femme par rapport à l'homme, tout au
long de sa vie. Dans son livre politiquement incorrect, il ose se demander ce
qu'il reste du féminin dans un corps "rectifié par la médecine"...
Comment en êtes-vous arrivé à ce sujet-là ?
Jeune apprenti
mathématicien, j’étais frappé, dès la fin des années 1960, de voir la facilité avec
laquelle les échecs scolaires des "mathématiques modernes" étaient
adressés aux médecins qui, à l’époque encore moins que maintenant, n’étaient
pas à proprement parler des spécialistes de la chose. J’en ai conçu une
certaine défiance à l’encontre de la fausse "expertise" et, sur la
lancée, j’ai été amené à me demander au nom de quelle supposée supériorité de
savoir il faudrait mettre sa vie sexuelle sous le contrôle des médecins – dont
on ne sache pas qu’ils fassent mieux que les autres en pareille matière.
Qu’entendez-vous par
"brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne" ?
J’entends un constat très
simple développé dès ma 4e de couverture : des
vaccinations spécifiques (rubéole, HPV…) aux mammographies en passant par les
échographies obstétricales, les épisiotomies, les césariennes, les hormones de
toute sorte (contraception, irrégularités menstruelles, ménopause…), les
thyroïdectomies, etc., pourquoi les femmes font-elles l’objet d’une telle
surmédicalisation relativement aux hommes ? Dans la vie masculine, quel
est l’équivalent du gynécologue ?
Les femmes sont-elles
conditionnées à cette "brutalisation" non-consciente ?
Vous voulez me fâcher
avec les féministes… La tolérance, pour ne pas dire la complaisance de beaucoup
de femmes – incluant nombre de féministes – à l’endroit des brutalités
médicales peut effectivement représenter un sujet d’étonnement. Après, chacun
peut interpréter à son gré. Je crois que, à cause de la surpuissance
fantasmatique que lui donne la capacité de générer la vie au fond de son
ventre, la femme, à la différence de l’homme, ne sent pas venir la mort :
cela lui confère une grande fragilité relativement à la brutalité sexuée
(sachant que – la chose va de soi – la brutalité médicale est éminemment
machiste, même quand elle est perpétrée par des femmes).
Comment se sortir de ce
conditionnement et revenir en conscience ?
D’abord, sentir son
corps. Nombre de jeunes femmes viennent me dire, ou m’écrire, comme elles sont
bouleversées d’avoir entendu une voix d’homme – et de médecin, en plus – leur
donner acte d’une expérience intime dont elles n’avaient encore jamais osé
faire état : à savoir que sous pilule, elles se sentaient tout simplement
castrées. De mon temps, si une femme était venue dire ça, elle serait passée
pour un agent du Vatican.
La brutalisation est-elle
ce qui provoque une émotion ou existe-t-il des brutalisations insidieuses (qui
ne provoquent pas d'émotions conscientes) mais qui font du mal aux femmes (ex :
ne plus avoir de règle, beaucoup de femmes s'en réjouissent)?
La brutalisation la plus
insidieuse, c’est celle que subissent les femmes durant leur grossesse et leur
accouchement, à un moment où elles sont naturellement dans un état de faiblesse
et où elles sont conditionnées à faire "tout bien" pour leur bébé.
Pour le reste et plus généralement, il y a quelque chose d’intrinsèquement
violent dans la sexuation : avez-vous remarqué que dans le conte La Belle et la Bête, la découverte du prince
derrière la Bête exige que, préalablement, la jeune fille se soumette à ses conditions ? D’homme à
femme et réciproquement, l’expérience humaine de la reconnaissance mutuelle s’enracine dans
l’assouvissement de la pulsion. Via les fausses facilités de la pilule, la
perversité de la médecine consiste à brouiller les cartes :
1/ en
dispensant l’homme de l’épreuve éminemment civilisatrice qui consiste à
maîtriser sa brutalité instinctuelle pour trouver l’Autre,
2/ en
prétendant protéger la femme de cette brutalité pulsionnelle au prix d’une
autre brutalité – celle de sa castration chimique et de la mutilation de son
corps.
Un homme est-il le mieux
placé pour traiter de ce sujet ?
Des femmes – Françoise
Edmonde Morin (La rouge différence, Seuil, 1982), par exemple – ont magnifiquement traité du même
sujet. Mais dans la passion qui le porte vers le féminin, un homme – surtout
s’il est spécialiste de iatrogénie – n’est pas mal placé, effectivement, pour
s’alarmer des mutilations et falsifications que la médecine inflige à ce corps
tant désiré. La faute à qui, finalement, si nombre de femmes ont été conduites
à avaliser comme « libératrices » des brutalisations aussi
inconcevables ?
La brutalisation du corps féminin en médecine moderne. Marc Girard. 15€
Ouvrage auto-édité. Biographie de l'auteur.
Ouvrage auto-édité. Biographie de l'auteur.
Peut 'on oublier que les "humains " sont cannibales ?
RépondreSupprimerBonjour, Françoise .Devons nous rappeler que la sexualité des ilotes est insupportable pour les esclavagistes .
RépondreSupprimerLe désir de bébés est pour ces gens une calamité ?
Ils ont de tous temps combattu la surpopulation par des guerres qu'ils infligeaient aux peuples .
Il est intéressant de se demander pourquoi, les Scoptzis qui prônaient la castration intégrale après le deuxième enfant .N'étaient ils pas poussés a devenir eunuques par des gens du pouvoir en place ? Des gens qui avaient des rudiments de médecine stérilisaient hommes et femmes contre des traitement de faveur .L'homme débarrassé de ses testicules perdra très vit ses besoins sexuels ? En revanche les femmes seront avant tout excisées ,de même que l'homme perdra aussi son pénis donc son gland deux mois après avoir été castré .Parfois,ils coupaient tout a la fois .Dans ce culte, c'est me semble t'il les femmes qui étaient les plus mal traitées ,car elles n'étaient pas castrées .Elle gardaient leurs ovaires et leurs désirs d'enfant ? En revanche,les hommes une fois castrés, auront six mois difficiles de déprime et d'adaptation,mais après,ils mèneront une vie parfaitement heureuse . A mon avis, les hommes violents a qui les testicules sont retirés sont mieux a leur place dans une société ou la paix civile est la règle ? Dans beaucoup de pays la castration physique des déviants sexuels est une chose parfaitement normale pour pouvoir vivre en société ? Merci pour vos excellents articles .