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samedi 28 mai 2016

Vivre, un fleurissement d’âme



Ce matin, mes désirs sont des vibrations aux couleurs vives qui s’entrelacent en mille foulards. Les idées fusent. Pétales irradiés de rosée, comme une rose éclose dispersée par le vent. Mes mains, délicatement, ramassent le doux parfum de la rose qui parfume mon esprit.



Je cuisine.
Une tapisserie d’épices plonge dans le wok. Ça crépite. L’amour est là, au rendez-vous. Entre potiron, carottes, oignons et choux de Bruxelles d’une main, de mon autre main, en fée du logis, j’arrose. J’arrose de bonheur une aloe vera et quelques orchidées. 

L’amour est là.
Émanation permanente dans cette cuisine intérieure où même la colère est une hôte bienvenue.


Bruit de moteur de mon extracteur de jus. L’ambiance de l’instant est sucrée salée. Je fais un jus selon l’envie du moment : rouge. Betterave, chou, curcuma, carotte, orange sanguine, gingembre. 


Au menu du jour, j’accueille ma vulnérabilité. Dans l’alternance, je danse, entre accueil et rejet. Humeur instable, sommeil léger, la météo du jour a tendance à fluctuer.

Émaner avec majesté en mon palais, dans ma nuisette en coton bleu lagon.
Ma boisson préférée ce matin avant tout : un verre d’eau de mer. Eau salée vierge et pure (plasma de quinton). Avec l’eau-rigin’elle, je me « vitalise » pour la journée.

Émaner. 
Mon esprit migre du petit matin, pas toujours facile selon la nuit passée endormie ou veillée, vers une profondeur universelle, étoilée. Tout au fond de mon être, je touche l’intemporelle que je suis. La vastitude d’un champ de conscience étoilé, illimité. Certaines l’appellent Dieu. 

Dans l’instant d’une brise parfumée de printemps, intemporelle, je voyage. Mon corps émane ce temple d’Amour. Silence. Je bois un jus de grenade. Le bonheur est à table.


Dans le palais de mes instants, tout est bienvenu. J’émane mes soubresauts. 


Inconfortable pour un entourage non averti que la vie n’est pas un long fleuve tranquille…Ça pétille, je peins, je repeins, les couleurs changent selon les humeurs. Et les humeurs sont mes eaux et mon feu. Elles me traversent en passant par tous leurs états.

Émaner le vivant. Délicate est la bonne cuisson. Laisser mes humeurs se transformer sous le feu de la douce vapeur du temps. Ne pas oublier d’ajouter un zeste d’humour dans le bouillon de mes météos fluctuantes. Inspirer… mmm… exquise nourriture…


Aujourd’hui sera un jour tapisserie : je tisse des instants, je noue des couleurs, je boutonne des repas, je trame une série de rendez-vous de thérapie. J’ajoute les pierres de lave de la méditation du soir partagée avec un groupe. Belle tapisserie de la journée. Dieu se réjouit. Love est dans mes cellules. 

J’émane. Je vis. Je tremble. Je chante. Je ris. Je pleure. Je jouis. Je caresse. Je danse. Je m’abandonne. Je prends dans les bras. Je crie ma colère. Je tape du poing. J’affirme. Je rouspète. Vulnérable, tranquille, bouillonnante. 

J’émane.


Un souffle gémit dans le jardin : le cosmos tremble de sa corolle légère.

Sophie GUENIN sur le magazine http://www.revedefemmes.net/

Hyperféminité, la nouvelle insolence


Se faire une bouche sensuelle, porter des jupes moulantes et des talons aiguilles, est-ce forcément se transformer en femme-objet ? Méfions-nous des idées reçues.



Avec les courbes de pin-up de Scarlett Johansson, le glamour sexy d’Angelina Jolie, l’exquise silhouette de Carla Bruni, pas de doute, la féminité qui fait vendre et fantasmer semble s’être débarrassée de son androgynie. Recalé le basique de bon aloi, les demi-teintes chic mais fades… Partout, la différence des sexes crève les yeux. Nous préparerait-on en douce le retour d’une mode femme-objet, sous couvert d’une glorification des mythiques années 1950 ? Pas si sûr car, plus que jamais, dans le domaine de la mode, de l’image de soi, les apparences sont trompeuses. « Cette hyperféminité est une interprétation tout à fait nouvelle de la féminité rétro, décrypte Vincent Grégoire, défricheur de tendances pour le cabinet Nelly Rodi. Les codes féminins traditionnels sont outrés, parfois jusqu’à la caricature. Cette façon d’affirmer “Je suis une femme” se fait de manière ludique et très second degré. »
Toujours suspectée de se réduire au rang de femme-objet, la femme qui use des codes classiques de la féminité – mettre en valeur les caractères sexuels de sa personne – est coupable d’avance. Coupable d’entretenir ou de réveiller le machisme primaire des hommes, d’entrer en rivalité avec les autres femmes, et de réduire ainsi à néant des décennies de luttes féministes. Pas facile d’assumer son envie d’être regardée avec désir, de susciter des fantasmes sans pour autant agir dans sa vie privée et sociale comme une irresponsable. Marianne, 43 ans, conseil juridique dans l’immobilier, vient de s’offrir une jupe à motifs léopard. Elle envisage de la porter avec des collants noirs, un petit pull moulant noir et du rouge à lèvres bien rouge. « La totale ! » dit-elle avec un éclat de rire.
C’est dans cette pointe d’insolence ravie que se situe la différence entre les hyper féminines d’aujourd’hui et celles d’hier. En cinquante ans, féminisme et individualisme ont changé le rapport des femmes à leur corps et à leur image. Obligées d’être offensives dans le monde du travail pour faire valoir leurs droits, elles ont dans un premier temps adopté les codes sociaux masculins des apparences, puis ont évolué vers une féminité douce, androgyne, avant de se réapproprier une féminité sexuée. Mais, à la différence des pin-up sexy des années 1950, les « femmes femmes » de 2009 ne sont pas prêtes à renoncer à leurs acquis et à leur indépendance. Pour nombre d’entre elles, l’hyperféminité est avant tout une façon de se plaire à soi.

Un parfum de rébellion
Flore, 42 ans, comptable, a définitivement quitté les jeans il y a un an. « Après une vie passée en pantalon, j’ai eu envie de robes légères, de talons, de petites vestes. Je me maquillais à peine, maintenant, je ne sors plus sans mon rouge à lèvres. Je trouve qu’en vieillissant le look naturel accentue le manque de fraîcheur, alors que le côté pimpant, “jolie madame”, redonne de la séduction sans faire “fausse jeune”.
Et puis, la mode féminine met en valeur le corps des femmes. » La philosophe Isabelle Quevall voit d’ailleurs dans cette tendance une réaction contre « l’idéal ducorps parfait, sportif et diététique ». Pour elle, il s’agit de prendre le corps tel qu’il est, de l’accessoiriser plutôt que de le transformer. « Si cette mode parle aux jeunes femmes, poursuit- elle, c’est peut-être qu’elles ne veulent pas marcher sur les traces de leurs mères, qu’elles ont toujours vues courir, se peser, se priver, angoisser au sujet de leur poids. » Des hanches, des fesses et des seins ronds, cela est très loin (et c’est un euphémisme) d’être un handicap pour Scarlett Johansson, qui arrive régulièrement en tête des sondages de la femme la plus sexy du cinéma.
Jouer à l’hyper-femme ? Une posture que les jeunes générations adoptent d’autant plus facilement qu’elles s’amusent avec leur image comme leurs parents jouaient aux jeux de société. Anna, 16 ans, rêve de trouver aux puces un manteau léopard et de vrais escarpins vernis. Cette fan d’Amy Winehouse et de Dita Von Teese ne veut surtout pas avoir le look maternel, « trop neutre » –comprendre, évidemment : pas assez sexy et terne. L’excès de féminité pour s’affirmer et rivaliser avec sa mère ? Rien d’étonnant à l’adolescence, l’âge des résurgences oedipiennes.

Une prise de pouvoir

Si l’hyperféminité peut avoir une fonction libératrice, elle est aussi révélatrice d’un certain malaise identitaire. Dans ce désir d’afficher des signes sexuels sans équivoque, la psychanalyste Isabel Korolitski lit un désarroi du moi : « Il y a un aspect déguisement assez infantile, qui m’apparaît comme l’expression d’un “faux self ”2 plutôt que comme la manifestation d’un vrai désir. Tout se passe comme si ce moi était confondu avec l’image, le rôle. Le moi idéal a pris la place de l’idéal du moi : lorsque l’on obéit à des codes, même si l’on prétend en jouer, on se prive de la possibilité de chercher et d’exprimer sa singularité. »

Pour la psychanalyste, Madonna illustre à la perfection cette féminité de surface : « Dans cette mode très sexuée, on se prend soi-même pour un objet de désir, l’autre est absent, ou au mieux spectateur. De manière générale, dans toute panoplie qui outre les caractères sexuels, la personne disparaît derrière le personnage.
Une femme qui se sent bien dans sa féminité n’a pas besoin de se déguiser. » La psychologue Maryse Vaillant enfonce encore le clou : « Ce look, quand il est excessif, cumule l’agressivité masculine et les indices de la féminité tels qu’ils ont été définis par les hommes. Autrement dit, l’hyperféminité affichée est une façon de prendre le pouvoir en occupant tous les rôles. C’est plutôt un aveu de méconnaissance de soi et une façon de ne pas faire de place à l’autre. »

À la recherche de la différence

A DÉCOUVRIR


Ce que les Américains nomment le regendering, la « réaffirmation des genres sexuels », annonce peut-être une nouvelle façon pour les femmes et les hommes d’entrer en relation. « Je reçois de nombreuses trentenaires à la recherche d’hommes à la masculinité assumée, ni androgynes ni féminins, constate Isabel Korolitski. Elles attendent d’eux qu’ils vivent leur masculinité comme elles vivent leur féminité : en revendiquant leur diff érence tout en respectant l’altérité et l’égalité. En soulignant leur féminité, en la sexualisant, dans la rue, dans le monde du travail, c’est comme si elles disaient : “Je veux un ‘vrai’ homme, comme je suis une ‘vraie’ femme.” »
À ces nouvelles représentations de la féminité répondent, en miroir, des hommes qui réinvestissent une certaine masculinité. Deux couples illustrent cela à la perfection : Monica Bellucci et Vincent Cassel d’une part, Angelina Jolie et Brad Pitt d’autre part. Deux femmes hyperféminines que l’on devine fortes, deux hommes hypermasculins que l’on devine sensibles. L’image est séduisante. La réalité est probablement, et heureusement, plus complexe. Car c’est dans la complexité des rôles et l’ambivalence des désirs que féminité et masculinité se redéfiniront, loin des caricatures.

" « L’époque est à l’autocréation » "

A lire :


- Le Corps aujourd’hui, d'Isabelle Queval (Gallimard,“Folio essais”, 2008)
- Entre soeurs, une question de féminité, de Maryse Vaillant et Sophie Carquain (Albin Michel, 2008)

mardi 24 mai 2016

Pour apprendre sa féminité


De jolis gestes, un style sensuel et élégant, un peu de rouge sur les lèvres… Il existe mille et une façons de se sentir féminine. Mais comment y parvenir ? Trois regards sont déterminants : celui de notre mère, celui des femmes qui nous entourent et celui des hommes qui nous aiment.



Être féminine. Tel serait le désir le mieux partagé par les femmes qui font appel aux agences de « relooking » ou qui tentent, avec l’aide de divers magazines, de modifier leur apparence. La journaliste Alexie Lorca, qui vient de publier un ouvrage sur les femmes et l’image de soi - Moi et Moi, face à la dictature de l’apparence, des femmes témoignent d’Alexie Lorca (Larousse, 2008)-, rapporte que lors d’un appel à candidatures pour une émission de télévision, les postulantes ont toutes justifié leur démarche par cette même formule : « Je veux être féminine. » Comprendre « être plus séduisante », à leurs yeux mais aussi à ceux des autres. Un souhait parfois difficile à avouer aujourd’hui, tant il peut être pris pour un acte de soumission à la convoitise masculine.

Ce qu’il est aussi, soyons lucides, mais pas seulement. Et c’est toute la complexité de ce désir de supplément de féminité, celle-ci ne se réduisant heureusement pas à la séduction sexuelle. « Aujourd’hui, une femme féminine séduit pour créer de la relation avec l’autre, et non dans le seul but de se sentir désirable dans les yeux des hommes, avance la psychanalyste Isabel Korolitski. Ce qui est intéressant, c’est de se demander par quels moyens se sentir plus féminine, mais aussi quel fantasme on met en jeu dans ce désir. Ce qui est certain, c’est que la féminité est polymorphe, évolutive, à la fois transmission et apprentissage. »
Le poids de l’héritage maternel

Première femme de notre vie, première référence : notre mère. Déterminante dans la transmission de la féminité, en plein, en creux, en excès. À mère ultraféminine, fille coquette et soignée, et inversement ? Évidemment, l’alchimie est bien trop complexe pour être réduite à des équations aussi simplistes. En réalité, tout dépend des messages inconscients que délivrent les mères à leurs filles. « Les petites filles sentent très bien si leur mère se maquille uniquement pour plaire aux hommes, par plaisir et goût de la séduction, pour se sentir puissante, par automatisme ou pour réparer une blessure narcissique, poursuit Isabel Korolitski. De même qu’elles savent si elle ne se maquille pas par manque de confiance en elle, ou au contraire parce que c’est un choix conscient et heureux. Une fille va avoir tendance à reproduire le comportement de sa mère, quel que soit son mode d’expression, si elle la sent heureuse en tant que femme. »
Véronique, 37 ans, a pris le contre-pied d’une mère qu’elle décrit comme soignée, mais terne. « Contrairement à elle, je suis heureuse en couple, je me maquille, je m’achète de jolis vêtements, je ne suis jamais négligée, mais j’ai beau faire, je ne me sens pas très féminine. Même si je sais qu’il y a plusieurs façons de l’être. En fait, je crois que je n’ai pas la légèreté intérieure qu’il faudrait pour prendre plaisir à jouer avec le maquillage, les vêtements, ou avec mon corps, tout simplement. » Légèreté, esprit ludique, désir de séduire, mais aussi savoir-faire sont autant de voies d’accès à une apparence féminine. « Une mère qui donne des conseils pour se maquiller, pour se coiffer et s’habiller ou qui elle-même dégage cette compétence, cela fait toute la différence », témoigne Lou, 31 ans, qui n’a qu’une envie : vieillir comme cette mère aux jolis gestes et au style « simple, sensuel et élégant ».
Sœurs, modèles, amies… des influences marquantes

Si le premier des apprentissages se fait avec ou contre sa mère, il existe des influences et des inspirations tout aussi puissantes qui confortent, apaisent ou modifient notre relation à la féminité. « Les femmes apprennent les unes des autres, constate la psychologue clinicienne Maryse Vaillant. Entre elles, dans un rapport d’intimité, de sensualité, elles peuvent échanger leur ressenti, exprimer leurs sensations, leur rapport au corps, à l’image de soi… C’est dans ce “gynécée”, qui est celui des sœurs, des copines ou des amies, que l’on découvre, affirme ou remodèle son rapport à la féminité, sur le mode du désir, du doute ou de la crainte. » Il faut alors ne pas hésiter à solliciter le conseil ou les critiques de femmes que l’on admire et en qui l’on a confiance. Combien de « relookings » gratuits et réussis se font sur la base de préconisations avisées sur une coupe, une couleur de cheveux, une inspection sans complaisance de sa garde-robe. L’amie ou la sœur vient lever un doute en nous ou réveiller une compétence censurée. Son regard voit ce qui nous échappe, son audace peut rallumer la nôtre. On peut réunir la somme de compliments divers qui vont dans le même sens, cela finit par dessiner une direction que l’on a intérêt à suivre si l’on sent qu’elle résonne de manière juste en soi.
Maryse Vaillant loue également les mérites du modèle qui inspire. Femme célèbre ou proche, elle influence à son insu. Parce qu’elle ose et s’impose, elle donne l’envie d’essayer à son tour. « La féminité, ce n’est pas un état figé, définitif, c’est une façon de se construire et de se modeler en jouant avec soi, avec tous les soi possibles. Elle rayonne lorsque sont dépassées les rivalités œdipiennes, que l’on ne se bat plus pour le père, pour l’homme, affirme Maryse Vaillant. Alors on incarne ce que j’appelle “l’être femme”, c’est-à-dire la capacité de jouer sa féminité sur les registres qui comptent pour soi, on vit toutes les dimensions et les contradictions de son être. Ce qui n’exclut évidemment pas que l’on puisse désirer éprouver sa féminité dans le regard désirant ou amoureux d’un homme. »

Le pouvoir du regard amoureux

 Marie, 46 ans, ne se sent vraiment féminine que dans le regard de son amant. « Je m’habille, mais pas comme une femme fatale. Je suis plutôt pantalon-tunique, tout en devançant son désir. Sans regard amoureux sur moi qui me dit que je suis une femme et une femme séduisante, je me sens encore, malgré mon âge et mes deux grands enfants, comme une sorte d’ado, un peu neutre, un peu masculine même. Je me sens un peu incompétente au niveau féminité, mais quand je suis amoureuse et désirée, là, je ne doute plus, ça me donne des ailes. »

Ainsi, portée par le regard de son amant, on ose mettre tel vêtement, changer de coupe de cheveux sans qu’il s’agisse d’abdiquer sa personnalité profonde pour la troquer contre une simple image séduisante. Selon la psychanalyste Marie-Laure Colonna (3), la plupart des rencontres amoureuses agissent comme des révélateurs et viennent neutraliser les croyances négatives ou limitantes que l’on a sur soi. « La relation amoureuse est par essence “narcissisante”. Elle donne du désir. C’est une énergie qui fait rayonner et qui se traduit souvent par un souci de soi accru, une audace nouvelle qui s’exprime dans le corps, dans les gestes, les postures et son image. »
Delphine, 34 ans, confie que sa féminité s’est épanouie lorsqu’elle a connu pour la première fois le plaisir sexuel. Jusqu’alors, elle se sentait grise, floue. Un jour, sa sexualité la révèle. Le changement est spectaculaire. « J’ai senti que j’avais un corps pour la première fois de ma vie, et après, je n’ai plus bougé et je ne me suis plus habillée de la même façon. C’est à peine si on me reconnaissait. » Pour Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste (4), rien d’étonnant à cette transformation profonde. « Il s’agit de se sentir reconnue par l’autre, dans ce qui fait notre spécificité physique et émotionnelle. Le plaisir sexuel fait vivre la chair, il la rend active, le corps vit, vibre, s’émeut, il prend alors toute la place. Jamais on ne se sent plus belle que dans ces moments-là, qu’elle que soit notre apparence. » Pour la sexologue, c’est aussi l’expérience de cette plénitude qui donne envie de continuer à incarner son corps féminin, une fois la rencontre sexuelle achevée.

"La féminité est de l'ordre du désir mimétique", Michela Marzano, philosophe


Psy : La féminité est un concept qui évolue. Quel est-il aujourd’hui ?

Michela Marzano : Il y a dans le discours une valorisation des différences, mais dans les modèles proposés, la féminité reste codifiée de manière rigide, notamment par l’hypervalorisation du triptyque « mince, jeune, sexy ». Du coup, les femmes sont prises dans le désir de s’affirmer de manière singulière et dans la crainte de ne pas séduire si elles s’éloignent trop des codes en vigueur. Les modes d’apprentissage évoluent également : aujourd’hui, on cherche ce qui fait envie chez les autres femmes de sa génération ou plus jeunes, et on le reproduit. La féminité est de l’ordre du désir mimétique. Le mythe du jeunisme sévissant, les mères sont, face à leurs filles, davantage en position de rivales que d’initiatrices. Ce qui est préoccupant, c’est de constater que chez les femmes d’aujourd’hui, l’idéal de féminité, c’est la jeune fille, l’adolescente.

Pensez-vous que la féminité se définit toujours par rapport à ce qui plaît aux hommes ?

Michela Marzano : Malheureusement, on continue à avoir comme point de référence central le regard des hommes. L’homme continue à donner le « la », on a intégré ses critères, et il est vécu comme une entité de jugement, censée pouvoir trancher entre ce qui serait féminin ou pas. Les femmes doivent continuer à faire un travail d’appropriation de leur désir pour vivre pleinement leur féminité.

 

A DÉCOUVRIR


Marie-Laure Colonna, auteure de L’Aventure du couple aujourd’hui (Dervy, 2007).
Catherine Blanc, auteure de La sexualité des femmes n’est pas celle des magazines (Éditions de La Martinière, 2004).
Maryse Vaillant, est l'auteure avec Sophie Carquain d’Entre sœurs, une question de féminité(Albin Michel, 2008).

Michela Marzano, est l'auteure d’Extension du domaine de la manipulation (Grasset, 2008).

Se faire belle, à quoi ça sert ?


Le temps d’une fête ou tous les jours, version sexy ou version nature, il y a dans cette quête d’un soi transcendé, des désirs plus ou moins avouables et plus ou moins conscients. Petit voyage sous les paillettes et les fards.

« J’ai mis de l’or dans mes cheveux / Un peu plus de noir sur mes yeux… », chantait Dalida dans Il venait d’avoir 18 ans, une de ces chansons populaires qui recèlent toujours une pépite de vérité brute. Nous en avons toutes fait l’expérience, pour une soirée en famille, entre amis ou avec son amoureux, se faire belle, c’est surtout adopter la règle du « un peu plus ». Un peu plus de temps devant son miroir, un peu plus de maquillage, un peu plus de peau dévoilée, un peu plus d’audace ou d’exigence… Un peu plus que l’ordinaire, en tout cas.

Se faire belle, c’est aussi, pour certaines, une éthique et une esthétique à vivre au quotidien. Jamais de visage nu ni de look négligé, l’apparence doit être chaque jour à son zénith… Donner à voir le meilleur de soi, le temps d’une soirée ou tous les jours, n’est pas anodin. Les arguments désinvoltes masquent la plupart du temps une réalité complexe. Faites-en l’expérience, posez la question autour de vous : « Pour toi, à quoi ça sert de t’apprêter ? » Et si l’on vous répond : « Ça sert à me plaire ! » ne croyez votre interlocutrice qu’à moitié.

« En vérité, on ne le fait jamais pour soi, c’est une illusion et une idée reçue, affirme Isabel Korolitski, psychanalyste. Quand on se fait belle, ou beau d’ailleurs, c’est toujours pour l’autre, pour le rencontrer. Dans la réalité ou le fantasme. Au moment où l’on se maquille et où l’on s’habille, même si on ne va voir personne, on le fait à partir de critères esthétiques définis par l’autre. Cet autre qui peut être sa mère, son homme, une amie, ou encore la mode du moment… »

Conquérir et se protéger


Dans le désir de donner à voir le meilleur de soi, que ce soit le plus sexy, le plus élégant, le plus féminin ou le plus enfantin, l’autre est donc toujours présent. Un autre dont on veut capter le regard pour se sentir exister de manière plus intense. « C’est une forme de recherche de reconnaissance », précise Isabel Korolitski.

Sonia, 33 ans, vit avec Mathieu depuis quatre ans, elle en est très amoureuse et lui est fidèle. « Mais quand je vais à une fête avec lui, je veux que l’on me voie, je veux que Mathieu voie les hommes me regarder, qu’il lise le désir dans leur regard. Quand je mets mes talons et ma robe fourreau noire, je me pense invincible, je sens l’énergie qui monte en moi quand je me prépare, c’est comme si je buvais un alcool fort, une excitation qui me fait tourner la tête. Ça me met dans un état second, un état très sexuel. »
Faire converger les regards vers soi, incarner une femme que l’on ne s’autorise à être que le temps d’une fête, cela rappelle la vocation première du carnaval, de la mascarade, dont est issu le mot « maquillage ». Pour J.-D. Nasio, psychanalyste, « c’est effectivement être dans un désir de conquête de l’autre, de l’homme. Ce désir d’être la reine de celui que l’on aime, mais aussi la reine de la soirée, est le propre de la féminité. C’est prouver que l’on sait se montrer et se cacher en même temps : “Je te montre que je veux ton désir, mais je ne te dis pas que je te désire”, ce double message qui est l’essence même de la séduction féminine. »
Mais si prendre grand soin de son apparence traduit le désir d’être désirée, cela peut aussi signifier : tenez-vous loin de moi, n’entrez pas dans mon intimité. « Se faire belle permet d’aider à mettre une distance entre soi et les autres quand on veut mettre ses propres émotions à distance, confirme Isabel Korolitski. Ce peut être aussi une façon de mettre un masque. » Aude, 41 ans, dirige un service juridique – « un milieu d’hommes » – dans une grande société. « Me faire jolie tous les matins m’aide à me sentir à la fois féminine et forte, dans la mesure où mon apparence “parfaite” ne montre que ce que je veux dire de moi. Derrière mon image impeccable, il y a parfois une personne qui n’est pas toujours au mieux de sa forme, mais ça, ça ne regarde que moi, c’est archiprivé ! »

Se faire du bien et s’affirmer


Lorsque l’opération « se faire belle » est une réussite, nous ressentons un bien-être physique qui « contamine » très vite le moral. « Quand mon copain m’a quittée l’année dernière, seuls mes proches ont vu que ça n’allait pas, confie Marion, 34 ans. Sinon, je mettais mes jolies robes, mes ballerines, comme si de rien n’était. Dans un premier temps, c’était par orgueil, et puis je me suis rendu compte que cette légèreté que j’affichais, je la ressentais de plus en plus ! »
Jamais un mascara ne fera office de baguette magique, mais se faire belle quand le quotidien est pesant peut réveiller la vitalité. « Il y a des moments de vie où investir une partie de son énergie à embellir son apparence peut vraiment changer la perception de la réalité, explique Isabel Korolitski. Cela permet d’avancer “malgré”, et, chemin faisant, on se rend compte que la vie est là et notre désir aussi. Les vêtements et le maquillage nous permettent également, malgré les soucis, la tristesse, de ne pas peser sur les autres. C’est une forme de respect de soi et de souci de son entourage. »

Après chacune de ses séances de chimiothérapie, Annabelle, 45 ans, s’achetait un nouveau vêtement. « Un truc sublime que je mettais le lendemain. C’était mon défi à la maladie. Je me disais : “Je mourrai peut-être, mais je mourrai en beauté !” C’était ça ma dignité. Mon fils m’a dit plus tard que lorsqu’il me voyait me mettre mon rouge à lèvres, il avait l’impression que rien ne pourrait m’arriver ! »
C’est en se faisant belle un soir que la vie de Samira, 32 ans, a changé. « Il y a quatre ans, j’étais la petite souris grise, pas de maquillage, les cheveux tirés, look banal. Il faut dire que je travaille à la Sécu, ce n’est pas spécialement “mode” comme milieu ! Et puis il y a eu une fête dans notre service, un pot de départ, et là, je ne sais pas pourquoi, j’ai mis le paquet. Je me suis maquillée à l’orientale, les yeux très noirs, j’ai mis des boucles d’oreilles marocaines en argent, très longues, et j’ai lâché mes cheveux. Les collègues ne me reconnaissaient pas, j’ai eu plein de compliments, je me sentais belle comme jamais. J’ai aussi vu la tête d’un chef dont on m’avait dit qu’il était raciste, il devait me trouver “trop arabe” à son goût ! C’est ce soir-là que j’ai compris que si je ne me faisais pas belle, c’est que je n’avais pas encore eu le courage d’assumer d’être une Française d’origine marocaine. Maintenant, je me maquille et m’apprête tous les jours, c’est comme ça que je m’affirme et que je me sens enfin moi. »
Se faire belle, à quoi ça sert ? C’est une question sans fond, appelant mille réponses, qui changent suivant l’histoire, l’héritage ou l’humeur de chacun. Ninon, 36 ans, féministe revendiquée, a répondu d’un jet : « Ça sert à aliéner les femmes, c’est de l’esclavage ! » Et puis, le lendemain, elle a soutenu la position contraire. « En fait, ça peut servir à exactement l’inverse : à jouer avec sa féminité. Et quand il y a du jeu, il y a forcément de la liberté ! » Et si c’était le mot de la fin ?

Je ne me fais jamais belle, pourquoi ?

Il y a celles qui se font un plaisir, quotidien ou occasionnel, de sublimer leur apparence. Et celles qu’il faudrait payer pour se prêter à ces petits jeux narcissiques. Plusieurs raisons peuvent, selon la psychanalyste Isabel Korolitski, expliquer ce refus.
Un héritage maternel marqué par la dévalorisation du féminin et du sexuel. Vêtements seyants et maquillage sont assimilés à des « pièges à hommes », et constituent donc une insulte à l’intelligence et à la dignité de la femme. Un désir d’être aimée pour ce que l’on est, comme l’est l’enfant par sa mère. Etre aimée « au naturel » est vécu comme étant une preuve d’amour, un amour vrai. 

Un besoin de dire que l’on n’appartient qu’à soi. Les femmes qui, dans leur enfance, ont été traitées comme des petites poupées par leurs mères, souvent elles-mêmes hyper-féminines et soignées, rejettent fréquemment les codes et rites de la séduction féminine.

A DÉCOUVRIR

A lire :


Mon corps et ses images, de J.-D. Nasio, (Payot)

samedi 21 mai 2016

Hommes-femmes : égaux, oui. Semblables, surtout pas !


Avons-nous sacrifié nos différences au nom de l’égalité entre les sexes ? Aujourd’hui, hommes et femmes découvrent que, pour mieux vivre ensemble, chacun doit réaffirmer sa propre identité.



L’explosion des repères identitaires

Que s’est-il passé ? « Des mouvements de balancier comme il y en a tous les cinquante ans, analyse la philosophe Geneviève Fraisse. Soit on avance sur le débat de l’égalité, soit celui sur la différence occupe le devant de la scène . » Une scène qui ressemble à un "chantier" : tous nos repères sociaux, psychologiques et familiaux ont, en effet, subi le contrecoup de la course pour l’égalité des droits. Les femmes étant devenues "des hommes comme les autres", les hommes sont convoqués dans leur foyer pour apprendre à s’occuper des enfants, tandis que les héroïnes de Sex in the city parlent « de bons coups à sauter » comme de vrais machos…

Se profile aussi la panne du désir dans les couples contemporains, avec des hommes et des femmes qui se ressemblent et « n’éprouvent plus aucune attirance pour le corps de l’autre », ainsi que l’annonce le dérangeant Michel Houellebecq dans Plateforme (Flammarion). Comment s’y retrouver ? La démocratie, c’est vrai, demande du semblable et de l’égal ; tout le reste – psychanalyse, anthropologie ou traditions spirituelles – nous rappelle que c’est la différenciation des sexes qui fonde une humanité « désirante »…

Mieux connaître son propre sexe

Premier réflexe pour s’y retrouver : plonger dans sa propre spécificité d’homme ou de femme . Et pour cela, se regrouper avec des gens de même sexe. C’est le "claning" sous toutes ses formes : enterrement de vies de jeunes filles, soirées pizza entre copains, groupes de paroles pour hommes, cercles de femmes… « Comme on a du mal à appréhender la différence de l’autre, on a tendance à se rapprocher du même » , avoue Isabelle Sorrente, écrivain à l’écoute de sa génération, les 25-30 ans, qui a publié L (Lattès).

On peut aussi penser que, tels des adolescents qui se cherchent, les hommes et les femmes d’aujourd’hui ne peuvent plus dissocier la quête de connaissance d’eux-mêmes d’une recherche sur leur propre genre. C’est d’ailleurs du monde du développement personnel qu’est arrivé le best-seller planétaire Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus (J’ai lu). Le thérapeute américain John Gray mettait enfin des mots sur les différents malaises des couples contemporains : lui est, par nature, un chasseur silencieux, elle cherche avant tout l’intimité par la parole ; elle veut être soutenue dans ses émotions, lui a besoin d’être concrètement utile. Ce succès éditorial – imprévisible – a révélé une soif du grand public : mieux connaître et vivre sa différence sexuelle pour s’épanouir.

Tel est le cas de Jean-Pierre Ortais, animateur de stages de développement personnel, qui ouvre ce mois-ci un groupe de paroles pour hommes en Dordogne (Association Synapses Plus : 05.53.73.27.00). Toutes les interrogations tournent autour d’une recherche de masculinité : « Comment être “nouvel homme” face à des “nouvelles femmes” » ? « On est en plein désarroi, confie l’animateur. Moi-même, en tant qu’homme, j’avais tout “bien fait” : arrêté les sports violents pour me consacrer à mes enfants, été un mari modèle, travailleur… Bref, j’ai reproduit ce que mon père avait fait pour rendre ma mère heureuse. Et ma femme m’a quitté ! »
Du côté des femmes, le questionnement n’est pas moins intense. Nelly, une psychologue de 42 ans qui a été initiée dans un groupe de femmes du Midwest, aux Etats-Unis (Woman Within : transitionseurope.com), explique : « A ce moment de ma vie, les rôles étaient un peu chamboulés dans notre couple : c’était moi qui ramenais l’argent au foyer, tandis que mon compagnon s’occupait de notre fils… Tout à coup, j’ai ressenti un intense besoin de me reconnecter à quelque chose d’intemporel et de sacré, qui était passé de ma grand-mère maternelle à ma mère, puis à moi. Je voulais aller à l’essence féminine… Le groupe m’a aidée en cela. »

La philosophe Paule Salomon, qui anime depuis plus de quinze ans des groupes de ce type, croit en cette démarche : « Plus une personne évolue, plus elle se “sexue”. Non pas dans l’opposition à l’autre, mais dans une différence qui est aussi une affirmation de soi. » Se "sexuer" revient alors à passer de sa seule identité sexuelle biologique à sa pleine dimension d’homme ou de femme des points de vue psychique et affectif.

A la recherche de nouvelles différences

Trêve de compétition ! L’heure serait plutôt à l’espoir, après s’être exploré soi-même, de rencontrer l’autre. De le désirer. Car le désir naît du manque, de ce que l’autre a et que nous n’avons pas, de nos différences. Le philosophe et rabbin Marc-Alain Ouaknin rappelle, dans Les Dix Commandements (Le Seuil) qu’il en est ainsi depuis la nuit des temps : « C’est Adam et Eve qui sont nus et n’ont pas honte. Ils peuvent se percevoir comme féminin et comme masculin. Ils se voient, mais ne se connaissent pas dans le mystère infini de leurs différences […] et cette inconnaissance est source de relation. »

Pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui, telle est peut-être l’histoire à réinventer. Il s’agirait alors de (re)découvrir entre eux des écarts d’une nature bien plus profonde que les seuls rôles sociaux. Des différences « d’être », et pas seulement de « faire ». On peut se contenter des fameux : « Elles sont fragiles et eux violents » ou « Ils parlent peu et elles ont du mal avec les appareils électroménagers ». Même ceux-ci ne semblent plus suffire. Et les traditionnelles attributions – « Aux uns, la psyché, l’intellect et la réalisation ; aux autres, la sphère des sentiments et de la corporalité, le “soma” », schéma simpliste selon la Revue des Deux Mondes (n° 7/8, Que savez-vous du sexe opposé ?, juillet-août 2000) – tendent à vaciller.

Isabelle Sorrente le confirme : « On est paumés. On souffre d’être enfermés dans des catégories un peu passées. J’ai ainsi des copains qui endurent le “complexe de l’homme hyperrigide”, ils ont l’impression qu’ils ne savent pas se laisser aller, que “la créativité, ce n’est pas pour eux”. On est tellement pris dans des automatismes qu’il devient urgent de conquérir de nouveaux espaces de liberté individuelle. Ceux-ci seront peut-être des nouveaux stimulants pour avoir envie de contempler cette “mystérieuse contrée” qu’est l’autre ! »
En cela, hommes et femmes ont sans doute à revisiter leurs différences fondamentales, en incarnant de façon contemporaine l’éternel masculin ou féminin. Ils ont aussi à découvrir du « jamais vu » entre eux, et cette exploration est unique pour chaque couple. Redécouvrir ces différences, apprendre à les accepter, implique évidemment d’être curieux. La curiosité ? C’est, paraît-il, le début de l’amour.

A chacun sa version


Dans le souci de « restaurer les différences », la littérature pour jeunes est très active. Ainsi, Mathilde Nobécourt, directrice de collection, a conçu, avec des gynécologues de renom, des guides pour ados sur leur sexualité. En deux versions : fille et garçon. « Ces livres sont d’autant moins moralistes que l’on a pu aborder de plein front des sujets qui ne seraient pas passés dans une version mixte », explique l’éditrice.
Exemples : la question de la longueur de leur pénis chez les garçons, ou l’explication détaillée d’une consultation gynécologique pour les filles. Apparemment, ces livres répondent à une vraie demande. « La surprise vient du fait que la version garçon se vend beaucoup mieux. Elle aide notamment les mères seules qui cherchent à aborder les questions sexuelles avec leurs fils ».

Vers une nouvelle soumission des femmes ?

 

Alors que l’écrivain français Michel Houellebecq relève le fait qu’aujourd’hui, la femme occidentale ne sait plus « faire plaisir » à son homme, l’Américaine Laura Doyle crée le Cercle des femmes soumises. Le livre Femmes soumises (First Editions), dans lequel elle explicite sa démarche, se vend par milliers. On y découvre comment les femmes doivent incarner leurs nouvelles différences : être vulnérable, alors que l’on se comportait en mégère ; être confiante quand on contrôlait tout ; être reconnaissante, alors que l’on se sentait insatisfaite… et respecter celui avec qui l’on est mariée.
Pour justifier ses propos, Laura Doyle compare la rencontre entre homme et femme à un cours de danse : « Il y en a toujours un qui conduit et l’autre qui doit suivre. » De préciser quand même : « Cela ne veut pas dire que les deux rôles n’ont pas une importance égale. » Nous voilà rassurés, on aurait presque pu se croire revenus en arrière !

A lire 

 Ados, amour et sexualité : version fille d’Irène Borten-Krivine et Diane Winaver 
 Ados, amour et sexualité : version garçon de 
Sylvain Mimoun et Rica Etienne (Albin Michel).
 Filles et garçons, êtes-vous si différents ? d’
Hélène Montardre (La Martinière Jeunesse).

 

 Diderot dans l’autobus d’Evelyne Sullerot (Fayard).

 La Différence des sexes et La Controverse des sexes de Geneviève Fraisse (PUF).