Nombre total de pages vues

mardi 30 juin 2015

LE SERPENT GARDIEN DE LA SAGESSE



Le serpent Le serpent est peut-être, en mythologie, la plus forte de toutes les images illustrant le renouveau et la transformation. Il est le gardien de la sagesse des enfers et de la prophétie. Sa faculté est de changer régulièrement de peau et de la reconstituer en se reflétant chaque mois dans la répétition de la nouvelle lune ainsi que dans le cycle menstruel féminin. A l'instar de la lune, il était considéré comme un symbole de lumière et d'obscurité, car il évoluait à la fois à la surface du sol et sous terre, dans des terriers et des galeries souterraines.

Il symbolisait les énergies de la nouvelle lune, l'énergie dynamique qui émergeait de la conscience intérieure - ou des enfers - et qui révélait les facultés de prophétie, la sagesse, l'inspiration et la fécondité. De plus, ses mouvements sinueux et ondoyants soulignaient sa ressemblance avec l'eau, et c'est ainsi qu'il devint le symbole des eaux célestes s'exprimant par la pluie fertilisante, les eaux terrestres dispensatrices de vie et celles de l'enfer se présentant comme la matrice qui apportait reconnaissance et vie nouvelle.

Certaines mythologies voyaient en lui la source créatrice qui donnait naissance à l'univers. Ainsi était-il considéré comme l'énergie dynamique de la divinité représentant simultanément la terre-matrice et l'énergie faisant croître les plantes. Maintes divinités étaient associées aux reptiles, ce qui peut signifier que dans certains cas, elles symbolisaient initialement le cycle lunaire intégral et pas l'unique phase à laquelle elles seront rattachées ultérieurement. Hel, la divinité teutonne des enfers et des morts, était la sœur d'Ouroboros, le serpent de la création qui entourait les océans de la planète. Inanna comme Ishtar étaient accompagnées de serpents souvent entrelacés autour d'un bâton et portaient les noms respectifs de Reine des Eaux Supérieures et Inférieures. On a découvert dans le sanctuaire de Knossos en Crète, des statues de divinités ou de prêtresses accompagnées de reptiles enroulés autour de leurs corps et d'autres tenus dans la main. Hécate, déesse grecque de la nouvelle lune, était représentée avec des serpents dans les cheveux et Déméter, déesse du blé, était accompagnée d'un reptile.

Cependant, les divinités protectrices de l'enseignement, des oracles, de la guérison et de l'inspiration étaient associées de manière spécifique aux serpents. On appelait « pythie » la prêtresse d'Artémis, c'est-à-dire serpent, et son autel était un lieu de guérison et de prophétie. 

Le bouclier d'Athéna ainsi que l'égide, pièce vestimentaire bordée de serpents qu'elle portait sur les épaules, étaient tous deux décorés de peintures représentant la tête de Gorgone à chevelure de reptiles. Dans le légendaire celte, un lien spécifique existait entre la déesse Brigitt et les reptiles ; par ailleurs, la déesse égyptienne Heh, parée d'une chevelure de serpents, était qualifiée de « Révélatrice de la Sagesse ».

On rencontre aussi, dans la mythologie et le légendaire, des reptiles qui gardent l'arbre de vie. L'arbre, image de la divinité, réalisait l'union entre la terre, le ciel et l'enfer, par lesquels les énergies vitales s'écoulaient dans le symbole du reptile. Le serpent représentait la sève qui monte et descend, l'aspect vivant, mortel et régénérateur de l'éternelle source vitale. Les images peuplant le récit d'Adam et Eve et représentant le féminin divin ressemblent à celles qu'on rencontre en Mésopotamie, en Egypte et dans d'autres cultures. L'arbre de vie, dont la chute et la renaissance rythmiques des feuilles chaque année répondaient aux rythmes du serpent, de la lune et de la femme, était l'image d'une mort à laquelle succédait la renaissance. Dans le récit d'Adam et Eve, on trouve deux arbres, celui de la vie et celui de la connaissance, qui traduisent la distinction entre le concept d'une conscience individuelle du cycle de la vie et de la renaissance et le concept de cycle naturel. Eve se rallie toutefois à ces concepts en cueillant le fruit : en le saisissant, elle assume le caractère cyclique de la menstruation ; elle s'intègre aux rythmes de la nature et de l'univers, tout en devenant consciente à un niveau personnel de l'interrelation de ces rythmes avec le cycle de la vie.

Ce présent, qui devait être interprété comme permettant d'accéder à la connaissance de la vie, de la mort et de la renaissance par le truchement du cycle féminin, fut au lieu de cela et en dernier ressort, perçu comme le symbole d'une trahison imputable au genre humain apportant au monde la mort et le mal. La menstruation d'Eve et son expulsion ultérieure de l'Eden fut la cause originelle de la mort destructrice, une mort considérée comme une fin et non comme s'intégrant à un cycle perpétuel. Ce présent fut à nouveau défiguré par la suite, de telle sorte que la sexualité et la fécondité résultant du cycle féminin furent également considérées comme coupables et qu'en étant issu de la matrice, toute vie humaine héritait du mal résidant en celle-ci, c'est-à-dire le « péché originel ». Le présent de la féminité devint alors sa « malédiction ». Bien que la Bible ne mentionne pas le fait, beaucoup de traditions soutiennent qu'Eve serait la seconde femme d'Adam.

La première étant lilith, créée comme l'égale de son compagnon et qui aurait fui l'Eden lors du rejet de sa sexualité. Mais contrairement à Eve, elle aurait déjà possédé toutes les facultés féminines. Elle incarnerait donc finalement l'ange exterminateur, la tentatrice et la mort, c'est-à-dire tous les aspects de la nouvelle lune que craignait la société patriarcale et refusée à la « bonne » et innocente image originelle d'Eve. Une légende post-biblique faisait de lilith une tentatrice déployant une agressivité sexuelle qui la hissait au rang de Satan féminin, régnant sur les instincts primitifs et les plaisirs charnels. L’iconographie médiévale la représentait sous la forme d'un reptile enroulé autour de l'arbre de vie, et souvent avec le même visage qu'Eve. C'est en « séduisant » cette dernière que lilith lui déclencha son propre cycle menstruel, lui révélant en même temps la connaissance de la lumière et de l'occulte, la rendant ainsi, aux yeux des hommes, aussi « mauvaise » qu'elle-même.

Après avoir mordu dans la pomme, Eve la tendit à Adam et, ce faisant, elle lui offrait, par l'entremise de ce fruit, conscience et connaissance de l'arbre de vie. D'autres contes et légendes rapportent qu'il est dit aux hommes qu'ils ne doivent pas cueillir le fruit de l'arbre de vie, car pour eux il est empoisonné. Dans un conte de fées écossais médiéval, cet avertissement était adressé au mortel qu'était Thomas le Rimeur par la Reine de Féerie qui l'avait enlevé pour l'entraîner dans l'autre monde. Etant donné que le fruit de la menstruation renferme la connaissance inhérente au caractère rythmique féminin, les hommes ne peuvent pas le cueillir ; mais les présents dont elle est porteuse peuvent leur être offerts par les femmes qui ont elles-mêmes cueilli le fruit. Cet important et puissant symbolisme présent dans l'histoire d'Adam et Eve a été remplacé par l'image désobligeante de femmes plus faibles que les hommes et causes de leur tentation de s'éloigner du divin au lieu de s'en rapprocher.

Dans certaines cultures, on pensait que le premier rapport sexuel d'une fille avait lieu avec le serpent, et qu'il était à l'origine de la menstruation, alors que dans d'autres, c'était la morsure du reptile qui provoquait le premier saignement. L’Eve présentée dans L'Eveil et l'Eve du jardin d'Eden se sont éveillées à leur féminité grâce à l'intervention du serpent. La connaissance de la vie offerte par le fruit et héritage de la féminité, ne peut être accueillie qu'en acceptant également les énergies sexuelles et créatrices rythmiques du reptile.


EXTRAIT DE LA FEMME LUNAIRE de Miranda Gray -Editions Jouvence

L’arbre-matrice de la vie d’une femme



La mythologie et le légendaire emploient deux images pour symboliser les facultés féminines ; la première est la coupe, ou le graal, représentant le potentiel de régénération et de transmutation, et la seconde est l'arbre ou la colonne qui correspond aux facultés de dynamisme, d'inspiration et d'extase. l'image de l'Arbre-lune sacré est fort ancienne et se retrouve maintes fois dans l'art religieux émanant d'origines aussi variées que les cultures assyriennes primitives ou l'église chrétienne médiévale et moderne.

L’art assyrien représente l'Arbre-lune chargé de fruits et surmonté d'une lune en phase ascendante flottant au-dessus des branches, ou parfois stylisée sous la forme d'une colonne surmontée de l'astre nocturne. Mais il ne portait pas seulement des fruits, il pouvait être aussi décoré de lumières et de rubans, image répandue à notre époque sous l'aspect de l'arbre de Noël ou de l'arbre du 1er mai.

On peut d'ailleurs le considérer comme un Arbre-lune stylisé, car la danse circulaire des rubans blancs, rouges et bleus évoque l'entrelac des diverses énergies féminines porteuses de la fécondité printanière. Beaucoup de divinités lunaires étaient associées à des arbres spécifiques, aussi attribuait-on un caractère magique à certains, tandis que d'autres étaient considérés comme appartenant à des domaines plus banaux. Ainsi, par exemple, dans la mythologie grecque, la déesse Athéna symbolisait le feu de l'inspiration et était représentée par l'olivier porteur de fruits de couleur foncée.

L’Arbre de Vie grec, quant à lui, avait des pommes d'or et était appelé l'arbre d'Héra par référence à la déesse de la lune à l'aube et au crépuscule, dont le nom signifiait « matrice ». Le pommier est également présent dans de nombreuses légendes et récits comme arbre porteur du fruit de la vie et comme source de sagesse menstruelle. Les récits de Blanche Neige et d'Adam et Eve présentent la pomme comme véhicule de l'éveil menstruel ainsi que de la « malédiction » que représente la mort.

Dans la Vita Merlini - ou Vie de Merlin - médiévale, une marchande de pommes symbolise la porteuse de mort, par l'intermédiaire du fruit. Repoussée par le jeune Merlin, elle essaiera plus tard d'assouvir sa vengeance en lui offrant de croquer des pommes empoisonnées. Mais si Merlin réussit à échapper au sort qui lui est réservé, ses compagnons mordent dans les fruits et deviennent fous. Dans la légende arthurienne, le roi Arthur, mortellement blessé dans la bataille de Camlann, est porté par la Fée Morgane jusqu'en Avalon, l'Ile des Pommes appartenant à l'autre monde, pour y guérir.

Le sorbier est également un arbre porteur de fruits rouges, mais aussi un puissant vecteur de la symbolique associée à l'Arbre-lune. On lui donne différents autres noms comme : sorbier aux oiseaux, frêne des montagnes et bois de sorcière. Par ailleurs, sorbier signifie « arbre de vie ». Au même titre que celui du noisetier et du pommier, le fruit du sorbier était considéré comme la nourriture des dieux et manger ses baies rouge vif était interdit. Le rouge est une couleur qui a de très anciens rapports avec les énergies vitales ; il symbolisait autrefois le sang de la vie, celui de la naissance, de la fécondité, mais aussi le sang menstruel. Comme celles de l'Arbre-Matrice, les branches du sorbier portent des grappes de fruits d'un rouge éclatant et on croyait naguère qu'il était en son pouvoir de communiquer les énergies créatrices, ainsi que l'inspiration, l'art divinatoire et celui de guérir.

Dans L'Eveil, l'Arbre-Matrice est une image toute personnelle de l'Arbre-lune sacré ou arbre de vie et de connaissance. De forme analogue à celle de l'utérus, réceptacle des fruits de la vie et reproduisant la forme de la lune par ses branches, il établit un lien conscient entre la femme, ses composantes énergétiques menstruelles et cet astre. Les eaux dans lesquelles plongent les racines de l'Arbre-Matrice sont les eaux du subconscient féminin ; elles sont pour la femme la source profonde de son inspiration créatrice et c'est d'elles qu'émanent idées et intuition. L’eau a toujours été en liaison étroite avec le monde intérieur ; c'est pourquoi les premiers adorateurs adressaient des remerciements ou des prières en jetant des offrandes votives dans l'eau. Par la visualisation de son Arbre-Matrice et en adressant une prière à l'eau, la femme peut se relier à sa source créatrice et donner naissance à des Enfants-Idées.

Le fruit de l'Arbre-Matrice renferme la connaissance et l'énergie vitale inhérente au cycle menstruel, ainsi que les rythmes biologiques. En cueillant ce fruit, Eve éveille ces rythmes en elle, activant en même temps la relation pensée-utérus-énergies créatrices. Le fruit ne peut toutefois pas être saisi sans que le serpent le soit également, étant donné que c'est l'expérience du reptile et ses énergies de régénérescence dont il est porteur qui mènent à la connaissance du cycle menstruel.


EXTRAIT DE LA FEMME LUNAIRE de Miranda Gray -Editions Jouvence

samedi 27 juin 2015

TIRESIAS ET LES CHAMANES


Roberte Hamayon pose le problème de la bisexualité rituelle des chamanes sibériens à travers l'idée que se font du monde les sociétés de chasse. Elles ont une conception unifiée des divers domaines de relations (au sein de la société, avec la nature et avec la surnature) comme formant système sur le modèle matrimonial. Le cadre général est celui des échanges entre la société, la nature et la surnature. La femme, comme le gibier, sont des objets d'échange; l'homme est le preneur : preneur de gibier quand il chasse, preneur d'épouse quand il se marie. Cette équivalence assimile le gendre dans le groupe social et le chasseur dans la nature. Le domaine de prise du chamane est la surnature, ensemble des instances animant les êtres naturels ou, plus généralement, des instances symboliques liées à la nature.

 Le gibier a une âme comme l'être humain et il existe un cycle d'échange des âmes dans lequel le chamane joue un rôle essentiel. Il est preneur d'épouse dans la surnature puisque le Seigneur des animaux lui donne sa fille en mariage et, par là, il devient son gendre. Il est également chasseur d'âme, cherchant à attirer le gibier sur sa tribu. Dans ce cadre très généralement esquissé, l'apparence androgynique de certains chamanes reçoit une explication qui diffère de celle, plus classique, du cumul des sexes se rapportant à la fonction médiatique du chamane. R.Hamayon évoque le cas des chamanes tchouktches qui se transforment en femmes et prennent un mari, les chamanes ouzbek qui s'habillent et se conduisent en femme lors des séances chamaniques, les chamanes yakoutes qui fixent sur leurs costumes des seins métalliques.

Le costume androgynique est, selon elle, la seule voie d'expression du couple que forme le chamane et l'épouse qu'il a prise dans la surnature. Le cumul des sexes autrement que comme support de ce couple est incompatible avec la pensée des chasseurs sibériens : la virilité du gendre et du chasseur s'oppose à la féminité du sang menstruel, arme redoutable en même temps que substance dangereuse pour la chasse. La femme, à cause du danger potentiel qu'elle représente, est assimilée au gibier, réduite à un objet d'échange. Aussi le costume chamanique avec des attributs féminins, reste un costume d'homme et le costume féminin porté par un homme symbolise l'épouse surnaturelle. La bisexualité du chamane est comprise ici dans un vision globale de la société et du monde.

Les rapports hommes-femmes sont décrits dans les mêmes termes que chez les Esquimaux. La femme est un objet d'échange, mais elle est nécessaire au point que le chamane, pour assurer son alliance avec le Seigneur des animaux, prend sa fille pour épouse. La notion de gendre, associé à celle de chasse et de virilité, ne peut se concevoir que par rapport à celle de femme, d'épouse.

Les ethnologues, historiens des religions et anthropologues n'interprètent pas de la même façon la bisexualité. Pour J.G.Frazer, il s'agit d'une survivance d'un état matriarcal ou d'un comportement apotropaïque. Pour M.Eliade, on a affaire à une figure paradoxale chargée d'exprimer la plénitude du sacré et du divin. B.Saladin d'Anglure voit une relation faite de complémentarité et d'antagonisme, fondant l'ordre cosmique et social. R.Hamayon inscrit cette complémentarité des sexes dans un vaste cadre d'échanges entre la société, la nature et la surnature. Il ne suffit pas de constater que la bisexualité est présente dans les deux domaines que nous cherchons à comparer pour pouvoir affirmer que Tirésias est un chamane. D'une part, parce qu'elle n'est pas la seule composante du chamanisme et, d'autre part, parce qu'elle ne symbolise pas toujours la même chose. Il faut comprendre son fonctionnement. Il était utile d'observer de part et d'autre la bisexualité, car Marie Delcourt partait de cette notion pour faire de Tirésias un chamane.


Extrait de Nathalie Duplain Michel, Neuchâtel, 2000

INVOCATION DES ELEMENTS




La Terre, l’Eau, le Feu, et l’Air sont des ingrédients principaux de la grande soupe cosmique. C’est par le don de l’Esprit que la Déesse remue le Grand Chaudron, animant les forces primordiales et les mélangeant ensemble dans des formes énergétiques. L’énergie, comme un fil invisible et néanmoins tangible, tourbillonne autour de dedans ; affectant et étant affectée par toute chose vivante. L’énergie est la force de vie qui nous anime, qui nous meut, nous guérit, et nous transforme. L’énergie se manifeste en couleur, lumière, et vibration : les fréquences de la matière. Nous et les autres formes de vie, sommes créés avec les mêmes matières que les étoiles. Ce qui nous différencie d’un papillon, d’un rocher, ou d’un ruisseau en mouvement est la façon dont nos "substances" sont réparties, en plus grands ou en moindres pourcentages.

Quand nous invoquons les quatre Eléments, nous nous adressons aux Esprits de la Terre, de l’Eau, du Feu, et de l’Air. Nous nous adressons à l’énergie Elémentale, qui est l’archétype de la force ou de l’esprit dans sa forme physique. La magick et l’application rituelle de ces énergies est basée sur le but du travail ou du rituel et sur la qualité du pouvoir Elémental qui convient de mieux au but. Dans tout rituel où les pouvoirs Elémentaux sont invoqués, il est vital d’identifier l’aspect ou les aspects spécifiques sui sont accordés avec le thème du rituel et son but, pour chaque Elément que vous souhaitez invoquer ; fans chaque Elément il y a une grande variété d’aspects. Par exemple, dans le travail avec l’élément Air. …

Toutes les expériences de votre inventaire élémental peuvent être ramenées au présent et utilisées dans l’invocation. Maintenant vous avez la connaissance nécessaire pour incarner et invoquer une qualité très spécifique du pouvoir Elémental de chaque direction, afin de donner le pouvoir à votre rituel.

"Nous t’invoquons, Pouvoirs du Nord, Elément Terre,
Rameaux de chèvrefeuille entrelacés de nos os dans le corps de notre origine.
Maison de la vie, de la mort, pas encore née.
Gaia, toi qui es la force, l’endurance, et la nouvelle vie naissante,
Montre-nous le pouvoir d’être réincarnées.
Bénis-nous avec ta présence épanouie.
Viendras-tu ? Sois avec nous maintenant, sois bénie.

Un moyen d’identifier l’énergie Elémentale du rituel est de catégoriser notre occasion rituelle….

Méditer

Créez un espace confortable et relaxant. Tenez un symbole de votre rituel dans vos mains tendues, offrez-le à l’Esprit de l’Air. Qui vient accepter cette offrande ? Une personne ? Un être ? Une créature ? Sentez-vous un souffle à la base de votre cou ? Une légère brise dans vos cheveux ? Le vent fait-il osciller les branches d’un arbres ? Demandez à l’Esprit de l’Air de vous soutenir dans votre tentative rituelle, et remerciez-le de répondre à votre appel.

Tournez ensuite au Sud, et répétez votre offrande à l’Esprit du Feu. Continuez à tourner vers chacune des directions restantes Ouest et Nord, répétant votre offrande comme avant, jusqu’à ce que vous ayez communiqué avec les quatre Eléments et reçu leur inspiration.


mardi 23 juin 2015

LES DEUX FACETTES DE LA FEMME



Beaucoup de contes vous présentent comme des êtres à double facettes : nous considérant soit sous l'angle positif de la vierge pudique ou de la bonne mère, soit sous l'angle négatif de la maléfique et belle enchanteresse ou de l'horrible sorcière destructrice Le sens originel du conte est fréquemment déformé par l'influence du rôle féminin tel qu'il est perçu par une société masculine dominante.

Le côté négatif est présenté comme destructeur, mais dans beaucoup de cas, il marque une nouvelle étape existentielle ou une élévation de conscience. On peut le constater dans des contes tels que Sire Gauvin et la Sorcière (Sir Gawain and The Loathly Lady) du cycle arthurien ou dans les contes de Grimm comme Blanche Neige et La Belle au bois dormant. Or en fait, on les considère comme des mythes menstruels, c'est-à-dire des enseignements renvoyant à l'expérience vécue du cycle féminin et à la phase de transition fille-femme marquée par la première menstruation. Le conte intitulé Sire Gauvain et la Sorcière débute lorsque le roi Arthur est défié et battu par un mystérieux chevalier noir qui, au lieu de le tuer, lui demande de résoudre en trois jours l'énigme suivante : « Que désire le plus une femme ? », faute de quoi sa vie et son royaume lui seront confisqués.

 Lors de son retour à Camelot, Arthur arrête chaque femme qu'il rencontre pour lui poser la question ; hélas, il recueille autant de réponses que de femmes rencontrées ! Finalement, il tombe par hasard, dans les bois, sur une vieille femme laide et affreusement difforme qui prétend pouvoir lui donner la bonne réponse, mais en échange de la réalisation de son vœu. Désespéré, Arthur accepte le marché et prend connaissance de la solution, sauvant ainsi sa vie et son royaume. Il est cependant scandalisé d'apprendre que pour le prix de son service elle exige d'être mariée à l'un de ses chevaliers. Il la présente à sa cour et n'est nullement surpris de constater que tous les hommes la regardent avec horreur et n'éprouvent qu'antipathie à son encontre. Il est ainsi difficile de les forcer à l'épouser.

Toutefois, le courageux Sire Gauvin se porte volontaire et, devant la cour stupéfaite, se marie avec elle en grande pompe. Au cours de leur nuit de noces, lorsque Gauvin l'emmène vers la couche nuptiale, elle se transforme brusquement en jeune et jolie femme et lui explique alors qu'elle est sous l'effet d'un charme et qu'en se mariant avec elle, il en a déjà levé la moitié, mais que s'il donne la bonne réponse à la question suivante il la libérera totalement: « Préfères-tu que je sois jolie la nuit ou le jour ? »

Cela plonge Gauvin dans un abîme de perplexité: si elle est jolie la nuit, elle sera une partenaire agréable, mais si c'est de jour, il s'attirera envie et jalousie au sein de la cour. Au désespoir, il lui demande de choisir elle-même. C'est naturellement la bonne réponse ; dès qu'elle est formulée, le sort est brisé et désormais son épouse reste jolie. En fait, la solution des deux énigmes, celle d'Arthur et celle de Gauvin sont identiques : une femme doit être fidèle à son essence propre ou, pour reprendre les termes de la réponse faite par Arthur au chevalier, elle doit « suivre sa voie » !

Ce que vous voulez, c'est être acceptée pour vous-même. Notre société à dominante masculine tend à nous donner une représentation linéaire et stéréotypée, ignorant délibérément notre caractère cyclique. Libre de choisir entre les deux pôles de son caractère inné, La Sorcière de Gauvain pouvait en intégrer toutes les facettes pour devenir une femme non seulement jolie, mais équilibrée. Il est important d'observer que dans les deux cas, c'est aux hommes qu'il faut en faire prendre conscience. Ainsi, dans la société occidentale, nous avons rarement la possibilité d'être fidèle à notre nature et il nous est nécessaire de poser la devinette aux hommes afin d'éveiller leur compréhension. Dans l'histoire de Blanche Neige, la composante féminine négative se présente sous les traits de la méchante belle-mère tandis que Blanche Neige incarne la vierge pure. Dans le récit initial, la méchante belle-mère (la reine) apparaît sous les traits d'une jolie femme dans l'éclat de l'âge adulte symbole de l'expérience et maîtresse des facultés magiques inhérentes à sa féminité. Sous l'apparence d'une vieille femme, elle offre à Blanche Neige une pomme empoisonnée du côté rouge - la couleur prend tout son sens.

Ainsi la reine assume-t-elle son rôle d'initiatrice en détruisant l'enfant et faisant naître la jeune fille avec l'arrivée de la menstruation symbolisée par cette pomme rouge. Après avoir mordu dedans, Blanche Neige - présumée morte - est placée dans un cercueil de verre sur lequel se posent trois oiseaux : une chouette, un corbeau et une colombe. La chouette est depuis longtemps associée à la mort, ainsi qu'à la sagesse du subconscient et de l'épanouissement personnel. Le corbeau est également un oiseau de mort et la colombe symbolise l'illumination.


EXTRAIT DE LA FEMME LUNAIRE de Miranda Gray -Editions Jouvence

Pratique chamanique et gestation



 Comme nous l’avons expliqué plus haut, les restrictions prénatales – inexistantes pour le père – sont minimes pour la mère au début de la grossesse et s’intensifient seulement à son terme. Après l’accouchement, les interdits deviennent plus importants, mais ils concernent également les hommes, dont les occupations peuvent nuire au nouveau-né.

Les onányabo hommes et femmes suivent donc des précautions particulières et dirigent des chants protecteurs (pánati bewá) pour leurs enfants afin de pouvoir ingérer l’ayahuasca et mener une séance chamanique sans que cela ne les affecte. Alors que les hommes onányabo interrompent leur pratique chamanique le jour même de l’accouchement, plusieurs femmes onányabo participent au rituel de la prise de l’ayahuasca jusqu’au septième mois de grossesse, période durant laquelle le bébé est bien protégé par le placenta. Tout ráo amer ou froid cause à la longue l’infertilité, plusieurs plantes amères sont d’ailleurs prises comme contraceptifs. Pour remédier à cette propriété abortive de l’ayahuasca, certaines femmes onányabo ajoutent du sucre à la préparation et chantent des protections sucrées (báta bewá) au fœtus.

Au huitième mois de grossesse, l’enfant commence à bouger et à voir, il s’avère alors plus vulnérable aux ráo qui peuvent l’agresser par la contagion de leurs caractéristiques (copía). Lorsqu’il est ainsi atteint, l’enfant naît mince, faible, jaunâtre comme le liquide de l’ayahuasca et il souffre de diarrhées et de vomissements jaunes. Il éprouve un sommeil agité et rêve énormément. Cette contagion se combat par le « chant du genipa » (náne bewá, náne : arbre à l’origine de l’humanité shipibo-conibo actuelle) qui fortifie le nouveau-né (Colpron 2004).

Certaines onányabo suivent aussi des initiations chamaniques jusqu’au huitième mois de grossesse : grâce à des chants protecteurs (pánati bewá), elles communiquent les qualités des ráo qu’elles emploient et renforcent ainsi le sang de leur progéniture, alors moins sensible aux maladies. Par exemple, puisque Justina a appris le savoir des végétaux nomán ráo (Myrcia) et bobinsana (Calliandra angustifolia) lorsqu’elle était enceinte de sa fille Pricila, cette dernière possède déjà, de manière latente, les propriétés de ces ráo, ce qui l’avantage pour une éventuelle vocation chamanique.

On observe d’ailleurs une transmission généalogique du chamanisme, le savoir et la force du géniteur passant à sa progéniture par l’intermédiaire de son sang.  Suite à l’accouchement, la plupart des femmes onányabo attendent que le nouveau-né atteigne l’âge de trois mois avant de reprendre leurs activités chamaniques. Si elles ingèrent l’ayahuasca avant ce laps de temps, elles compromettent leur propre santé, leur ventre renfermant des tourbillons d’airs puants (jánšho mayá niwe) incompatibles avec ceux de la liane. Au terme de la période restrictive, elles s’administrent des purgatifs qui les libèrent de ces mauvais airs. Tout comme les pères onányabo, les mères adressent des chants préventifs au bébé, pour que la prise de l’ayahuasca ne l’atteigne pas. Ces chants, soufflés avec de la fumée de tabac, le rendent étanche aux effets de l’ayahuasca et créent, dès la naissance, un lien privilégié entre les maîtres de l’ayahuasca – auteurs de ces chants – et les enfants d’onányabo.

La plupart des femmes attendent environ huit mois avant d’entreprendre de nouvelles périodes d’apprentissage de ráo, l’enfant, encore trop vulnérable, pouvant être atteint par les propriétés indésirables des plantes.

Toutefois, on retrouve encore des variations. À l’image des hommes, Herminia ne s’arrêtait de boire l’ayahuasca qu’au moment de l’accouchement, protégeant le bébé par le « chant du nid du paucar  » (ísco náa bewá). Cet oiseau, explique Herminia, utilise des feuilles de ráo puissants pour fabriquer son nid, ainsi les vents et les pluies ne s’infiltrent pas et n’atteignent pas les oisillons. À l’image de ce nid, le placenta devient imperméable aux effets de l’ayahuasca et protège le bébé. Selon Herminia, l’ayahuasca n’importune donc pas le petit, mais le rend au contraire «  fort comme le petit du cheval  ».

De plus, les gens de l’ayahuasca deviennent familiers avec l’enfant, ils l’aiment et en prennent soin comme d’un filleul (panó báke). D’ailleurs, elle raconte comment sa propre mère ingérait l’ayahuasca lorsqu’elle la portait, ce qui explique sa vocation chamanique : la plante la « connaissait déjà ». Néanmoins, Herminia n’ingère pas l’ayahuasca durant les trois premiers mois de l’allaitement car il réchauffe le sang et cause l’état d’ivresse (paénti) qui est dangereux pour le bébé. Ce laps de temps passé, des chants protecteurs permettent d’éventer (payáti) les effets pathogènes de l’ayahuasca. Quelques femmes onányabo affirment qu’elles ne peuvent pas suivre un apprentissage de ráo lorsqu’elles portent un enfant, les plantes amères (móca) pouvant les faire avorter. Aurora s’avère être la seule onánya interrogée à avoir affirmé de manière catégorique qu’une femme enceinte ne peut pas ingérer l’ayahuasca sans nécessairement susciter la contagion copía à l’enfant. Utiliser la plante hallucinogène toé (Brugmansia) peut même provoquer la naissance d’un yoshín báke, enfant qui naît avec une déformation physique et qui démontre ainsi sa descendance particulière, fils d’une entité de la forêt (Colpron 2004). De plus, Aurora ingérait l’ayahuasca seulement lorsqu’elle n’allaitait plus, le lait pouvant envenimer le bébé. Pour sa part, Emilia, lors de ma visite, allaitait son bébé. Bien qu’elle diminuât sa participation au rituel de la prise de l’ayahuasca, elle entreprit quelques cures, sa fille aînée, qui avait récemment accouché, pouvant alors allaiter le nourrisson pour elle.

En résumé, la plupart des femmes onányabo se conforment aux prescriptions prénatales propres à l’ensemble des femmes shipibo-conibo, tabous qui deviennent plus importants lors des derniers mois de la grossesse et qui s’aiguisent après l’accouchement. Ces périodes restrictives, qui s’observent durant quelques mois, ne les empêchent pas de poursuivre, par la suite, leurs activités d’onánya. De plus, les interdits liés à la couvade s’appliquent aussi au père onánya, qui doit tout autant protéger sa progéniture par des chants particuliers. Ainsi, les parents onányabo des deux sexes prémunissent leurs petits qui, perméables à leurs actions, peuvent subir les effets contagieux de l’ayahuasca. Au fur et à mesure que les petits grandissent, ils sont facilement pris en charge par une femme de la famille – grand-mère, tante, soeur aînée, selon les cas – lorsque leur mère se consacre aux séances de prises de l’ayahuasca. Quelle ne fut ma surprise de constater que, lorsque Justina préside de tels rituels, c’est son mari onánya – et non elle – qui quitte la séance pour consoler leur petit qui pleure la nuit.

Dans le quotidien, l’onánya observe la même division sexuelle du travail que les autres membres de la société, hormis les périodes de tabous qui sont aisément conciliables avec le soin des enfants. N’oublions pas que les petits participent aux tâches domestiques dès leur jeune âge : les mères bénéficient donc d’une aide pour les corvées que leurs périodes restrictives les empêchent de réaliser. Ainsi, les enfants de Justina la secondaient dans le travail aux plantations, dans la collecte de bois ou d’eau, lui évitant de soulever des poids lourds ou de s’exposer au soleil. Seulement les filles en âge pubère peuvent devenir – par l’odeur de leurs menstruations – un danger pour leur mère, mais encore une fois certaines pratiques du corps permettent de contourner ces empêchements.


Extrait du Journal de la société des américanistes 92-1 et 2  (2006) tome 92, n° 1 et 2

samedi 20 juin 2015

Pratique chamanique et sang de l’accouchement



Chez les Shipibo-Conibo, l’odeur du sang de la parturition est souvent considérée plus prégnante et nuisible (cóshi jánšho) que celle du sang menstruel, puisqu’elle mélange le sang de l’homme (le sperme) et celui de la femme. En conséquence, plusieurs onányabo soutiennent qu’il n’est pas possible de cumuler les rôles d’onánya et de sage-femme.

Ainsi, quoique l’onánya Justina puisse déjouer les odeurs pathogènes du sang menstruel, elle évite celles de la mise au monde et qualifie la fonction de sage-femme de dangereuse  : cette dernière emmagasine la puanteur du sang, ce qui peut l’affecter au point de requérir les soins de l’onánya. Toutefois, une telle opinion ne fait pas l’unanimité puisque Rosa double sa fonction d’onánya –  transmise par son père  – par celle de sage-femme, léguée par sa mère. Alors que Rosa considère le sang menstruel néfaste pour sa pratique chamanique, elle ne semble pas du même avis lorsqu’il s’agit du sang de l’accouchement : sa défense jími jánšho pánati (littéralement : sang/odeur de sang/protection) lui permet de résister à ce sang. Encore une fois, cet exemple démontre comment chaque onánya détient des connaissances propres qui le rendent invulnérable à certains phénomènes et cela à des degrés divers, selon ses apprentissages. 26 Quoique la parturition soit habituellement prise en charge par une sage-femme, les onányabo peuvent intervenir lors de circonstances difficiles, tout en prenant soin de ne pas entrer en contact avec le sang du nouveau-né. Les sorciers sont souvent tenus responsables des avortements ou des accouchements pénibles, s’attaquant ainsi aux femmes puisque les tabous sur le sang rendent ces cas compliqués pour les onányabo.

Par exemple, par un sort chanté nommé mapirori, ils introduisent un serpent dans le ventre de la victime, qui se croit alors enceinte et qui souffre d’hémorragies. L’onánya doit défaire (choróti) ce sort pour que la femme expulse le « fœtus-serpent ». Tout comme les onányabo, les sorciers acquièrent leur savoir de ráo  : pour nuire à l’accouchement, ils recourent à des plantes dont la résine ou l’écorce gommeuse (mangue, caimito, pandillo, pan de árbol, qui correspondent à des tabous alimentaires de la femme enceinte) colle le fœtus au ventre de leur mère. Les onányabo répliquent alors par des chants de plantes muqueuses (bícha bewá), comme la malba et le cacao39. D’ailleurs, un chant chamanique de Justina énumère différentes entités visqueuses afin d’attirer leurs propriétés : l’escargot femelle (nócho aínbo), l’arbre cetico (Cecropia latifolia) et la mère de la raie (iwín tita). De même, le chant nósha wáste se réfère à une herbe piripiri dont le nom provient d’un poisson gluant (nósha) : par communauté de substance, l’enfant se faufile hors du ventre de la mère comme le poisson s’échappe des mains des pêcheurs. 27 Encore une fois, ces connaissances ne sont pas exclusives des femmes : les hommes onányabo peuvent aussi les détenir en fonction de leur apprentissage. Ainsi, le chant qui provient de la sarigue (mašhó bewá)40 est efficace contre l’infertilité féminine ; tout comme cet animal, la mère finit par avoir une portée nombreuse. Le champignon (cóno), végétal qui se reproduit sans cesse, transmet ce même pouvoir. 
Puisque le savoir provient directement ou indirectement des ráo, hommes et femmes peuvent donc l’acquérir, et ce, indépendamment de leur sexe.


Extrait du Journal de la société des américanistes 92-1 et 2  (2006) tome 92, n° 1 et 2

ARTEMIS, VIERGE CHASSERESSE



Quand la lumière argentée de la lune ruisselle sur les arbres, la Vierge Chasseresse, Artémis, marche dans la nuit, avec la force de son pas sûr et la grâce d’un cerf. Son corps nu luit dans cette lumière pâle ?un carquois de flèches bat sur son épaule. Son arc en main, forte et fière. Elle appartient à cet endroit sauvage. Elle brandit sa volonté sacrée par les flèches qu’elle décoche. Une lune croissante brille sur son front, coupante comme la vérité, qui transpercevra, comme ses flèches, le cœur de la question. C’est la volonté d’Artémis que toutes les femmes soient libres. Ses flèches siffleront dans l’air, précises et implacables, pour frapper leur cible avec cette certitude féroce. La Chasseresse Originelle voit dans l’obscurité avec les yeux d’une louve, fixes et patients.

Elle est la Divine Vierge qui ne peut être capturée ni possédée. Elle est complète en elle, n’ayant besoin d’aucun autre pour être entière. Elle est Sauvage, la femme qui ne peut pas être apprivoisée, exploitée, mise en cage, bridée, ni muselée. Elle ne peut être capturée, car elle se connaît totalement. Elle est celle qui possède ses instincts et est bien dans sa peau. Sa présence se meut dans la certitude de la Terre, coulant comme l’eau, rapide comme le feu, douce comme l’air.

Que peut signifier d’être entière et complète ? Ce monde segmenté ne sait rien d’elle qui marche  dans la nuit avec ses animaux à ses côtés, sans peur, et ouverte à l’obscurité de la nuit. Elle est l’incarnation même de la vision de la paix du monde, car chaque femme sait que la vraie paix dans le monde est bien plus qu’une absence de guerre. Artémis nous rappelle que nous aurons atteint seulement la vraie paix dans le monde seulement quand toute femme ou enfant pourra marcher n’importe où, le jour ou la nuit, sans craindre la violence masculine. C’est la liberté de la pensée, du corps, et de l’esprit qu’Artémis incarne.

C’est Artémis la Chasseresse qui protège les animaux enceintes et leurs petits ; ainsi les femmes humaines appelle le nom d’Artémis sur leur lit de travail, comme la force de création appelle son propre nom. Comme la grande mère ourse découvre ses dents et lève son énorme patte pour abattre celui qui oserait faire du mal à ses petits. Artémis ne tolérera pas les exactions commises contre les femmes et les enfants. Il n’y aura pas de deuxième chance, aucune négociation possible avec la Chasseresse. Elle traquera l’auteur et apportera la mort aussi facilement qu’elle donne la vie.

Entendez les mots de la Divine Vierge, Artémis, la Dame des Animaux :

"Vous vous suffisez. L’entièreté est votre droit, votre état naturel d’existence. Obéissez à vos instincts, et votre vraie connaissance vous ramènera au sauvage, votre être sacré essentiel. Ne craignez pas d’enlever votre harnais et de sortie de la cage. La porte de la cage n’est pas verrouillée, seulement jamais essayée. Goûtez et buvez la liberté donnée à toutes le créatures, et que vous avez perdu. Courez avec Moi et Mes nymphes dans la forêt, ressentant la nuit comme une amante, buvez dans le sombres et avec elles, rayonnantes de lumière argentée. Sentez le vent sur votre corps nu, et respirez l’extase d’une femme libre. Me connaître c’est embrasser entièrement votre femme sauvage, et de la sauvagerie viennent toutes les possibilités. Laissez mon Esprit courir en vous comme le cerf qui court sans crainte".



jeudi 18 juin 2015

PREPARATION ENERGETIQUE AVANT UN RITUEL FEMININ




Avant de participer à un rituel, il est vital de vous préparer intentionnellement. Ceci approfondit considérablement votre expérience et sensibilise votre esprit aux subtilisés du thème du rituel. Commencer votre préparation aussi longtemps à l’avance que possible. la préparation peut être très simple comme penser à l’occasion, et laisser les impressions et les sensations se présenter. Le thème du rituel commencera à prendre forme en vous, para-psychologiquement et énergétiquement, pour que vous commenciez à vous déplacer dans la réalité que vous projetez.

Apprendre à se projeter dans l’espace rituel est "la compétence d’amener en soi en avant" ; de vous emmener entièrement dans le moment présent, dans l’énergétique du but du rituel. Comme des enfants, nous sommes entraînés à nous débrancher du présent, comme nous le faisons en regardant la télévision ou en observant simplement la vie. par conséquent, nous sommes plus habituées à la non-participation, à jeter un œil, au lieu de nous mettre à l’écoute. Apprendre à devenir et à rester entièrement présentes nous permet de savoir avec nos sens ce qui se passe sur le plan énergétique dans un rituel. Comment pouvons-nous occuper des besoins des autres si nous ne pouvons pas ressentir ce qui se passe en nous ?

Ce qui suit est une pratique de centrage utile pour la vie quotidienne. Le centrage avant un rituel améliore votre expérience, vous emmène dans le présent, et vous aide à créer une conscience énergétique.

CENTRAGE : pratique 1

Debout, pieds écartés de la largeur de vos épaules, les orteils pointant en avant, les genoux lâches et légèrement courbés. Balancez votre bassin légèrement en avant. Relâchez-vous.
Imaginez qu’il y a un ballon d’hélium attaché par une ficelle au sommet de votre tête. Il tire légèrement votre colonne vertébrale vers le haut. En même temps, faites surgir une "racine" de votre coccyx et envoyez la dans le sol entre vos pieds et légèrement en arrière. Sentez la force du ballon qui s’élève en allongeant votre colonne, pendant que votre bassin est attiré légèrement vers le sol, tiré par votre racine s’enfonçant plus profond dans la terre. Une fois que votre dos est arrivé à un étirement confortable, posez vos yeux sur un point dans l’air à peu près à trois pieds devant vous, et faites les doucement fixer là-bas. Maintenez votre concentration douce sur ce point pour le reste de l’exercice.

Laissez vos bras pendre détendus sur les côtés. Maintenant tournez votre vision intérieure dans vos mamelons et contemplez le monde autour de vous d’un point de vue "mammaire" (Hé oui, ceci est une tradition de Mystères Féminins) Tournez votre torse doucement quand vous "regardez" à votre droite, puis faites de même à gauche. Sentez que le mouvement tournant provient d’un endroit à mi-chemin entre votre pubis et votre nombril. Ceci est appelé notre "hara", ou centre.

Pour les femmes, c’est l’emplacement de notre espace utérin. Continuez à tourner votre tronc d’un côté et de l’autre au même rythme, en laissant vos bras se balancer mollement, en battant contre vos côtés à cause de la force centrifuge de votre mouvement. Ne tournez pas votre tête avec votre torse.

En continuant à tourner votre torse, prenez conscience de votre respiration. Inspirez de l’énergie par les voutes de vos pieds. Dirigez-la à travers vos jambes jusqu’à votre cœur. Expirez, envoyant un peu d’énergie par chaque bras et le reste par le sommet de votre tête. Inspirez de l’énergie par le sommet de votre tête et faites là descendre jusqu’à votre cœur. Expirez, en avant un peu d’énergie par chaque bras et le reste par le bas de votre corps et les voûtes plantaires. Répétez ce modèle de respiration aussi longtemps que vous souhaitez goûter le plaisir de ce mouvement. Quand vous avez fini, ralentissez le mouvement jusqu’à ce que vous en veniez naturellement à un espace de repos.

Sachez que vous êtes une chaîne ouverte pour l’énergie et le flux prochain du rituel. Ayez confiance en la Déesse.

CENTRAGE : Pratique 2 : Devenir un Arbre dans le Vent.

Certaines femmes apprécient surtout cet exercice pour communier avec les arbres. Rendez-vous dans une forêt, ou simplement à l’extérieur, près de votre arbre préféré. Tenez-vous debout, les pieds écartés de la largeur des hanches, les genoux relâchés et le bassin rentré (dos non cambré). Laissez votre regard dans le vague. Gardez votre tête penchée en avant, et vos bras totalement flasques, commencez à tourner votre torse de droite à gauche, en plaçant vos yeux dans vos mamelons comme dans la pratique précédente, jusqu’à ce que vos bras claquent doivent sur vos côtés par la force centrifuge de vos mouvements de torsion. Alors que vous commencez la respiration et continuez le mouvement, avec chaque inspiration, attirez l’énergie du sol.

Envoyez vers le sol des racines de votre centre. Déployez votre corps énergétique dans les racines, et ensuite utilisez-les comme des pailles pour atteindre le sol et aspirer plus d’énergie avec votre inspiration suivante. En expirant, dirigez l’énergie à travers vos bras et le sommet de votre tête, allongez votre tronc, et agrandissez votre couronne. Faites grandir des branches, des bourgeons, des tige s, et des feuilles, et atteignez le ciel. Avec l’inspiration suivante, tournez vos feuilles vers le soleil, courbez-les pour attraper la pluie, et absorber l’énergie du ciel, en la ramenant dans votre cœur. Expirez, renvoyez un peu d’énergie dans l’atmosphère à travers vos branches-bras et laissez le reste retourner en bas dans la terre par les voûtes de vos pieds, puis par vos racines énergétiques.


Continuez sur ce modèle ; un souffle de la terre et jusqu’au ciel, puis un souffle du ciel et jusqu’en bas, à la terre. Agrandissez vos racines principales pour vous entrelacer avec (les racines de l’arbres), et toucher l’esprit et le corps de l’arbre. Continuer le souffle et le mouvement jusqu’à ce que votre plaisir, et celui de votre compagnon arbre, soient complets.

mercredi 17 juin 2015

ETRE UNE FEMME DE LA DEESSE



Etre une femme de la Déesse (terme relativement nouveau entendu utilisé assez récemment) n’est pas équivalent à être une sorcière. Vous pouvez être une "femme de la Déesse" qui crée et célèbre des rituels en l’honneur de la Déesse et de Ses enfants, sans pratiquer la Sorcellerie. Cependant, une femme qui pratique la Sorcellerie est toujours une femme de la Déesse puisque quasiment tous les Wiccans pratiquent, dans leur cœur, une religion centrée sur la Déesse, même ceux qui incluent une divinité masculine dans leur pratique. La Wicca et Sorcellerie contemporaine, comme elle est pratiquée sous sa forme actuelle, n’est pas seulement un chemin spirituel personnel ; il y a une différence.

Toutes les religions fonctionnent en alimentant la psyché avec des symbole s, des images, une cosmogonie, des rites, des croyances, une philosophie, une éthique, et des codes de comportement. Pour le meilleur ou pour le pire, la religion affecte profondément les individus, modelant finalement leurs valeurs et leur comportement. Après tout, ceci fait partie de l’intention et des objectifs d’une religion. De plus, les croyances et les symboles d’une religion donnée reflètent idéalement et soutiennent les valeurs personnelles des individus qui la pratiquent. Par conséquent, les femmes féministes cherchant à créer ou à réclamer la religion des femmes doivent choisir des symboles qui donnent pouvoir à nos actions et nous emmènent dans la direction où nous souhaitons voir aller l’humanité dans l’avenir. Chaque choix de femme devient une part active et consciente du changement féministe vers un monde plus doux et plus respectueux de la nature.

Une valeur fondamentale que partage la Wicca Dianique avec les autres traditions Wicca féministes, les groupes de la Déesse, et les personnes est que tout le monde doit travailler  guérir les déséquilibres personnels et politiques causés par les diverses manifestations du patriarcat qui a dominé la Terre et l’humanité depuis 5000 ans. Cette valeur nous fait réaliser que le phénomène spirituel et religieux du retour de la Déesse à la conscience humaine est un paradigme nouveau, et ancien, pour vivre en équilibre ensemble et avec la Terre.

Si les valeurs religieuses ou spirituelles d’une tradition se focalisent principalement sur une vie après la mort, la vie présente devient moins importante. Si le monde physique a moins de valeur que celui de l’esprit, il y a moins d’inquiétude au sujet de ce que les êtres humains font à la Terre afin de satisfaire leurs besoins et leurs désirs. Les institutions gouvernementales sont dirigées ou sont contrôlées avec la prééminence des convictions religieuse s, qu’elles soient ouvertement déclarées ou pas.   C’est pourquoi la religion est politique par nature et l’a toujours été.

Les éléments qui constituent une religion sont : Une série de croyances qui concernent la forme et la nature de la divinité. Ces critères peuvent être décrits comme tribal, la colle qui relie des gens et crée une communauté qui partage progressivement des valeurs communes, des traditions, des rites, et des coutumes. Aujourd’hui, la plupart des branches de la religion Wicca et beaucoup d’autres nouvelles traditions centrées sur la Déesse, sans tenir compte des différences des noms de divinités et des variations dans la cosmogonie, partagent ces critères.
D’autres part, la spiritualité individuelle est l’expérience intériorisée de la Divinité qui existe en dehors de l’accord tribal. C’est la relation profondément personnelle avec la force créative de l’univers qui motive un individu à agir conformément aux valeurs de cette relation. Alors que la religion décrit les convictions d’une communauté spécifique, et s’accord sur une pratique comme aux individus qui composent cette communauté, la spiritualité personnelle provient de la vérité qui vit dans la personne et est unique pour chacune.


Les sorcières Dianiques sont généralement sensées être très éclectiques dans leur pratique, avec une aversion pour toute chose imposée ou règle. Il y a beaucoup de femmes et d’hommes qui sont féministes, centrés sur la Déesse, et clairement réactifs et inspirés. Certains de leurs travaux ont contribué à l’expansion de la pratique Dianique. De plus, il y a beaucoup de groupes de femmes qui pratiquent la spiritualité de la Déesse dans un contexte exclusivement féminin et féministe, qui ne sont pas Dianiques. 

La meilleure façon de prendre soin



Rien ne justifie que, sous prétexte d’être occupés, les parents laissent les enfants seuls ou les confient à d’autres : la femme de ménage, la voisine etc. pourquoi ont-ils mis ces enfants au monde ? S’ils ne doivent pas s’occuper d’eux, ils auraient mieux fait de les laisser où ils étaient. Ils recevront des leçons ces parents,  et ce sont leurs propres enfants qui les leur donneront, qui les feront souffrir.

Du moment qu’ils le sont appelés sur la terre, qu’ils leur ont donné un corps, ils doivent s’occuper d’eux et non s’en décharger sur d’autres personnes. Dieu sait seulement ce que ces personnes peuvent leur inculquer comme sottises ou cochonneries même… je n’entrerai pas dans les détails. Les parents sont d’une inconscience. Au lieu d’allaiter elle-même son bébé, la mère le donnera à n’importe qu’elle femme qui a beaucoup de lait par exemple, sans se préoccuper des maladies ou des vices qu’elle communiquera à l’enfant à travers son lait. Il est important que ce soit la mère qui nourrisse son enfant. Et si elle lui donne à ce moment-là beaucoup d’amour, jamais l’enfant ne l’abandonnera, jamais il ne la fera souffrir, simplement parce que la mère l’aura nourri de son amour.

Beaucoup de mères, pour des raisons esthétiques, frivoles, donnent le biberon à l’enfant ou chargent quelqu’un d’autre de le faire. Pendant ce temps, elles vont dans les bals, les soirées, les réunions et trouvent plus amusant de garder leur poitrine pour les hommes, leur mari ou leur amant, car il paraît que faire téter un enfant abime la poitrine… On voit maintenant tellement de déviations et de désordres dans ce domaine. C’est pourquoi de plus en plus les enfants deviennent étrangers à leurs parents et s’éloignent d’eux ; parce qu’ils n’ont pas été nourris par l’amour, par le lait de la mère. Croyez-moi, je n’invente rien, ce sont des faits qui ont été vérifiés.

Quand la mère nourrit son enfant, elle doit le faire consciemment, en pensant à lui, en lui parlant pour lui donner une partie de son cœur, de son âme, de sa quintessence. Un enfant nourri de cette façon aimera sa mère éternellement ; même si elle est ignorante, même si elle n’est pas belle, il l’adorera. L’enfant doit être conçu dans l’amour et nourri dans l’amour. Ah ! les mères n’ont pas encore la conscience assez large et impersonnelle, elles ne se rendent pas compte de l’importance de leur mission d’éducatrices. Personne ne s’occupe de la vraie pédagogie et voilà pourquoi à l’heure actuelle tout part à la dérive.

Regardez ce que deviennent tous ces enfants qui ont été abandonnés à d’autres et qui ont manqué de l’amour de leur père et de leur mère…


Les livres de Omraam retranscrits par Francesca 

lundi 15 juin 2015

LES SPECIALITES DES PRETRESSES



Dans la tradition Dianique nous n’avons pas de premier, deuxième et troisième degrés comme dans certaines traditions. A la place, nous reconnaissons des étapes de perfectionnement des connaissances et des compétences qui peuvent aller jusqu’à l’expertise ou répondre à une vocation pour devenir Prêtresse. Ces étapes sont appelées : initiation (une femme qui a étudié au moins un an et un jour et a choisi de s’auto-initié ou a été formellement initiée comme sorcière), Prêtresse (une femme qui a développé son ministère), et Grande Prêtresse (une Prêtresse avec beaucoup de spécialités qui peut perpétuer sa tradition, créer et maintenir une communauté. Le plus souvent, la Grande Prêtresse est aussi une ritualiste qui peut faciliter les rituels de notre tradition, et tenir le centre énergétique dans les rituels.

Dans la tradition Dianique, une Prêtresse intensifie puis nomme, sa propre spécialité ministérielle avec ses mots. Dans la féministoire de la tradition Dianique, ces ministères très personnalisés n’ont pas été enseignés aux autres, même si ces femmes auraient  dû assurer le service spirituel de leur spécialité désignée.

Jusqu’ici, les ministères comme Prêtresse Rituelle, Prêtresse Gardienne, Prêtresse des Tambours, Prêtresse du Temple, et Prêtresse du Voile ont développé des séries de compétences déterminées qui peuvent être enseignés à celles qui sont attirées par ces vocations.

En plus d’être Grande Prêtresse enseignante de la tradition Dianique, la Prêtresse Rituelle est une facilitatrice dont le service spirituel est de servir de créatrice et de guide pour l’expérience rituelle. Elle doit avoir la connaissance et les compétences dans tous aspects de la création de rituel, y compris la conception rituelle, la capacité à créer des évocations, la connaissance de l’utilisation des outils et des symboles sacrés, et être experte en énergétique. Elle doit avoir la capacité de contrôler, ressentir, créer et diriger l’énergie émise par le groupe vers un but polarisé. Elle doit aussi faire preuve de bonnes capacités de conseils, d’une bonne communication et de compétences suffisantes en matière d’organisation.

Une Prêtresse Rituelle est responsable de la sécurité des femmes pendant le rituel, et doit être capable de l’assurer. Son comportement et son attitude affectent profondément l’expérience de toutes les présentes. Si le femmes sont ouvertes pendant le rituel, comme elles doivent l’être, elles vont littéralement lui confier temporairement leurs psychés. Une Prêtresse Rituelle comprend que son service ne prend pas fin quand le rituel est terminé. Le service inclut la préparation avant le début du rituel, le rituel lui-même, et la période qui suit, en jours, en semaines, ou en mois ; quand les femmes éprouvent les effets de transformation magick qu’elles ont créés. La Prêtresse Rituelle peut continuer à assurer les conseils, le soutien et la modération  de leurs expériences à travers ce processus. Elle doit vouloir observer l’aboutissement du phénomène qu’elle a aidé à provoquer, ceci est sa responsabilité sacrée.

Dans un cercle magique, elle tient le point central, permettant à la Déesse de travailler à travers elle, écoutant sa voix tout en dirigeant le travail et le flux désiré du rituel. Ceci signifie augmenter ses capacités énergétiques pour tenir et remplir le grand réceptacle qui contient l’espace rituel. Elle doit improviser quand l’énergie change parmi les participantes, et être souple avec la structure rituelle tout en maintenant son objectif essentiel.

La Prêtresse Rituelle ne contrôle pas, mais dirige le flux rituel. Comme un maestro dirigeant un orchestre, elle a la baguette et dirige le rythme de l’orchestre et la dynamique tout en ne faisant qu’un avec la musique. Si elle ne ressent pas la musique, les musiciens ne répondront pas comme s’ils ressentaient sa connexion avec leur musique. Il existe une dynamique entre le chef et chaque membre de l’orchestre, et quand l’énergie arrive, vous avez alors une expérience musicale inspirée. C’est ainsi entre la Prêtresse Rituelle et les participantes rituelles.


Etre Prêtresse Rituelle exige de la résistance physique, de la souplesse mentale et émotionnelle, et un énorme sens de l’humour.


Extrait de Création de rituel dans la Tradition Wicca Dianique de Ruth Barrett retranscrit par Francesca du blog http://etredivinaufeminin.blogspot.fr/

LE FEU VITAL INTERIEUR FEMININ



Il faut comprendre que le métal est mélangé au minéral, et il faut donc faire agir le feu – feu vulgaire ou feu vital – pour extraire le métal du minéral. Quand on agit sur la Terre, on agit sur un minéral. Si on veut réinsérer le noyau de métal qui se trouve à l’intérieur, on est obligé de faire une extraction à travers un minéral chauffé par le feu.

Par ce biais, il faut donc comprendre que la femme est une âme formalisée. Peut-être, l’âme formalisée d’un puissant guerrier qui utilisa le métal pour ses actions de toutes sortes dans d’autres temps ou dans d’autres dimensions. Donc, le fait de travailler sur le minéral pour extraire le métal, de reprendre une maîtrise sur le métal, c’est évidemment reprendre contact avec le glaive ou l’arme, pour maîtriser cette configuration, pour la retraiter d’une autre façon, pour la rédempter aussi ; ne pas la diriger vers une dimension d’agression extérieure, mais simplement de réincrudation dans une zone de délimitation, de contrôle, d’enveloppe de corps ou de vaisseau. L’exercice de la transférisation de système minéraux et métalliens sur un niveau supérieur s’inscrit dans le cadre de cette reprise en main d’un système déchu.

C’est important d’avoir des informations de conscience, de les appliquer dans le monde de l’énergie et de gérer tout ce qu’on peut avec la conscience de l’énergie. Ensuite, on peut concerner les mondes vitaux et substantiels, mais tout ceci reste assez fluctuant. Finalement, ce qu’il faut arriver à faire, c’est évidemment signer l’opération jusque dans le plan matériel : c’est à dire déplacement d’objets, mise en place d’architectures, etc… qui positionnent l’opération dans le plan matériel et qui la signent pendant un certain temps, parce que ces objets matériels restent immobiles alors que les systèmes de conscience, d’énergie et de substance se promènent, disparaissent de la configuration.

Le système matériel maintient la structure dans l’espace temps, et provoque donc une transformation des lignes de force interdimensionnelles, parce que le système qui a été relié jusque dans le plan matériel se réorganise en fonction de l’architecture matérielle qui est positionnée. C’est ce qui fait la différence entre une opération réalisée dans le cadre du Dieu expérientiel éternel lié à la créature subtile ou formelle et une opération liée au Dieu immobile internel, si l’on peut dire, lié à la création. A partir du moment où vous jouez sur la matière, vous signez avec une configuration numérale, une signature de numération unitaire. Le corps de transfert interne peut se stabiliser, parce que son émergence externe est arrivée à signer jusque sur le plan matériel.

C’est cette coordination entre des éléments unitaires internes et des créatures éternelles subtiles et externelles sociales qui peut créer des résonateurs matériels. Ces résonateurs matériels une fois installés déterminent des transformations fondamentales  dans des dimensions immenses, macrocosmiques et interplanétaires, par résonance interdimensionnelles. Ceci provient du fait que les temps ne sont pas les mêmes puis les cycles sont plus étendus ; ainsi les systèmes les plus éloignés vont demander plus de temps pour se rapatrier et se mettre en conformité avec les systèmes qui sont les plus internes et qui ont un cycle court, rapide.

Il faut constater que l’être vivant contient un feu vital intérieur, il a une animation susceptible d’être inspirée par l’esprit supérieur, alors que les circuits matériels ne peuvent pas bouger sans ce relais vivant qui a un feu intérieur. Si vous voulez agir sur les forces lunaires, les forces du champ des vierges folles, vous devez agir sur la matière qui n’a pas le même feu intérieur lui permettant de bouger. Vous agissez sur la matière, pour créer une structure qui soit au-delà du système des vierges folles qui ont perdu leur feu intérieur, et vous encadrez leur opération de destruction par des signatures de type matériel qui sont au-delà des formes substantielles des vierges folles, si l’on peut dire, et ces structures matérielles, traitées par des corps biologiques animés et reliés à l’esprit, tiennent un cadre opérationnel qui va empêcher des dérives du circuit des vierges folles dans des zones de destruction.

Il va maintenir le circuit des vierges folles dans un cadre de contrôle périphérique, mais quand même maîtrisé par les circuits de transformation.

Il faut aussi retenir ceci : c’est que toute vierge sage qui ne surveille pas correctement l’état de sa chandelle, la voit s’éteindre, se dérive et tombe dans le circuit des vierges folles. Si une personne, tombée dans le circuit des chandelles éteintes entre en contact avec un circuit rallumé, elle peut à nouveau être ravivée ; cela demande une animation, une activation, une conversion et un changement de coordonnées.

Il est certain que le fait de créer un foyer d’énergie rallumé crée une possibilité de réinsertion de circuits qui se dérivaient vers des zones en train de s’éteindre. Si on arrive à allumer un foyer avec plusieurs chandelles, et à énergétifier tous les systèmes avec une dimension de conscience-énergie, intervention substantielle et modification matérielle, cela devient un tôle de recentralisation qui peut complètement résister aux forces d’explosion et d’infériorisation, parce qu’il est à contre-courant.

Ce qu’il faut remarque, c’est qu’à l’intérieur de ce Graal en quelque sorte des vierges sages, existe le sang du Christ, c’est à dire un plasma énergétique d’amour, à l’intérieur duquel peut exister l’esprit du Père.

On peut donc dire que cette enceinte de vierges sages, de femmes reliées, unifiées et représentantes du Saint-Esprit en quelque sorte, cette femme qui est comme la femme d’Abraham – celle qui ne fait pas les enfants, alors que c’est l’esclave qui les fait – cette femme est le support de l’aspect énergético-subtil du Fils, de l’amour et est absolument indispensable pour la présence du Fils. C’est cette alliance très proche entre ce Saint Esprit et le Fils qui fait réellement la rédemption de la Mère.

Cela permet à une femme, qui a atteint ce stade de développement, de bien concevoir dans quelle direction est sa porte de salut. Sa porte de salut est dans cette communion plasmatique accordée au Saint Esprit, reliée au Fils et en direction du Père, et non pas en direction de la matière avec extériorisation et détérioration de son énergie interne. Le libre arbitre de la femme doit la conduire à faire un choix qui la rapproche de Dieu : c’est sa liberté, c’est son choix volontaire, con action réitérée, qui la différencie des vierges folles et de la dérive vers la matière. Cet exercice du libre arbitre va se faire dans un niveau spirituel énergétique, vital éventuellement, mais va se faire aussi dans un niveau d’analyse mentale de sa situation et de positionnement social, en quelque sorte, vis-à-vis d’un ensemble de systèmes qui tend à la rabaisser comme pondeuse de formes, en l la castrant de son aspect de vierge sage, puisque toute sa vitalité part en dessous pour faire des formes entre elle et la matière. Si elle veut véritablement s’inscrire dans la voie de la rédemption, il faut au contraire qu’elle arrive à refaire une coupe, un saint Graal, à l’intérieur duquel puisse exister cette chaleur, cette flamme, cette présence du Saint Esprit.

C’est à cause de cette dérive dans des systèmes trop quantitatifs, trop multiples, trop matérialistes que les pères spirituels tendent à faire en sorte que les créatures s’extraient de ces grandes religions trop matérialisée, trop politisées, trop financées ; néanmoins, elles ont des schémas qui sont à l’origine reliés à certaines dimensions archétypiques mais par infiltration de toute la puissance, elles sont devenues inaptes à faire la rédemption d’un individu. D’où la nécessité de créer des mini-groupes, pour que les individus, guidés par leur dimension supérieure, puissent retrouver les mêmes schémas, mais dans un niveau énergétique un peu plus élevé, parce qu’il y a moins d’éclatement dans la démesure du multiple, et moins d’accrochage de poids de puissance matérielle et de passé, qui empêchent les individus de véritablement se relier et de vivre l’expérience du saint Graal, du Saint Esprit, de la liaison du Fils au Père. Ils sont empêchés de vivre cette expérience parce qu’il y a trop d’accrochages ou trop d’expansion du multiple.

Et puis, il y ale non-respect de certaines lois qui ont été quand même formulées dans l’Ancien Testament et qui ont été dérivées. Comme par exemple "l’homme ne répandra pas sa semence en vain", ce qui présuppose que l’homme pratiquera l’INjaculation comme dans le tantrisme et le taoïsme. Cette dimension de maîtrise du psychisme et du corps crée une centrale structurale chez l’homme qui peut grandement aider la femme à se maintenir dans le niveau d’une verge sage. Donc le fait de se réinscrire dans un canal plus originel fait immédiatement retrouver une conjonction dont les éléments structuraux sont en accord avec les grandes architectures formulées, mais sont vécus dans un niveau de jonction opérationnelle.

L’excès d’accrochage matériel et de démesure produit des vierges folles, qui n’ont plus la flamme intérieure et sont déconnectées. Il n’y a plus d’animation, il n’y a plus de liaison possible. C’est cette dérive des Pharisiens dans le temple, contre lesquels s’insurge l’initié Jésus qui essaye de refaire une liaison exacte, parce que ces êtres là se sont trouvés dérivés par la forme et la matière.

 Si vous voulez vivre une vie reliée, vous êtes obligées d’examiner toute cette configuration et de redimensionner les architectures anciennes dans un cadre opérationnel qui était celui de l’origine.


Vous pouvez reproduire ce texte à la condition d’en indiquer l’auteure et sa source : http://etredivinaufeminin.blogspot.fr/