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lundi 30 janvier 2017

UNE QUETE DU FEMININ : Tradition Dea-Felidae




Dea-Felidae est une quête de féminin sacré, un antre secret où se rencontrent créativité et sensualité. Un lieu où les femmes qui participent se déposent, baignées dans la confiance, l’intimité et la célébration de la féminité.


C’est notre amour des déesses félines qui nous a d’abord fait entrevoir que l’on pourrait créer quelque chose ensemble, puis la découverte d’un intérêt passionnel pour la sexualité sacrée et le chamanisme féminin, et la surprise de comparer les multiples points communs de nos déesses patronnes, Ishtar et Freyja : déesses de l’amour, de la sexualité et de la sensualité, de la guerre, de la créativité, de la beauté, de la divination et de la prophétie ; déesses chamanes et initiatrices. Ces similitudes, nous les retrouvions également dans notre pratique personnelle et unissant nos forces et intérêts mutuels, Dea-Felidae est née, porteuse des nombreux chemins que nous empruntons.

La Tradition Dea-Felidae (Tradition de la Déesse Féline) est née aux alentours de Beltane 2010 du désir de ses deux fondatrices, Ishara Labyris et Freya Ixchel de rassembler divers projets déjà entamés et éventuels. Nous avons d’abord donné naissance à Femme Rouge. Ce cercle est un lieu de pouvoir créatif et rassemble les intérêts personnels et communs de ses membres. Réalisant que Femme Rouge nous apportait mille et une idées pour d’autres projets qui dépassaient le cadre du cercle de dévotion, Dea-Felidae naquit. Ce qui définit avant tout Dea-Felidae, c’est qu’elle est une tradition féminine, créée par des femmes, pour des femmes. Celles qui s’y joignent ont comme quête commune le Féminin, la Déesse (et les déesses) et les Mystères féminins. C’est une tradition «non-figée», qui n’est pas écrite, héritée, mais qui emprunte à toutes sortes de traditions, tant qu’elles respectent notre mission et notre vision. Pour nous, il est primordial que Dea-Felidae puisse évoluer et être créative et créatrice.

Nos croyances
Dea-Felidae ne possède ni n’impose de croyances spirituelles figées ; c’est plutôt un fier métissage de croyances, techniques et pratiques chamaniques féminines de partout à travers le monde. Les croyances personnelles de toutes sont les bienvenues et sont encouragées ; nous nous inspirons de ce qui nous touche et nous fait vibrer et de ce que nous avons envie d’explorer, en tant que femmes spirituelles. Parmi les femmes de Dea-Felidae, on retrouve des néo-païennes, des Wiccanes, des Bouddhistes, des Indo-païennes, des Celtisantes, des Nordisantes, d’autres sans tradition fixe.

Nous ne prétendons pas être des chamanes, puisque ce titre est fixement attaché aux traditions mongoles, sibériennes et/ou autochtones du monde, et parce que nous respectons le cheminement et l’initiation nécessaire au sein de ces communautés pour le porter. Plutôt, nous empruntons diverses techniques et nous nous disons «chamanisantes», «praticiennes chamanistes» ou encore «shamanka». Nous accordons une importance primordiale à la créativité féminine et cela se reflète dans absolument tout ce que nous faisons.

Si Dea-Felidae est une tradition exclusivement féminine (par et pour des femmes), elle n’est pas d’affiliation dianique. Nous n’imposons pas une vision féminine ou féministe du Divin, nous célébrons plutôt la Femme, le Féminin, la Déesse (les déesses). Ce ne sont pas les croyances individuelles de chacune qui nous rassemblent, mais bien l’envie de se retrouver entre femmes, dans un espace et un lieu sacré et d’explorer les pratiques et techniques féminines du monde.

Nos inspirations et nos pratiques
Curieuses et touche-à-tout, nous intégrons à Dea-Felidae des pratiques et techniques à l’essence typiquement féminine :
-        Célébration des mystères du sang féminin (par des rituels, méditations et rites initiatiques/de passage) et culte du Yoni.
-        Exploration du shaktisme et tantrisme.
-        Recherches et pratiques autour de la sexualité sacrée (don de soi, communion avec le Divin par la sexualité, élévation spirituelle, beauté, sensualité, etc.) et de la magie sexuelle.
-        Découverte de soi par la créativité (danses, chants, artisanat, etc.), la méditation et le voyage intérieur.
-        Travail sur les techniques chamaniques traditionnelles : communion avec les esprits de la nature et animaux de pouvoir, voyage entre les mondes, shapeshifting) et une tradition spécifiquement féminine, le seid.
-        Travail sur les techniques divinatoires, sur l’onirisme et la prophétisation.

Cercle Femme Rouge
Le cercle Femme Rouge fût créé à l’intérieur du cadre proposé par l’Ordre du Lotus, suite à notre initiation. Il est un cercle de dévotion aux déesses Ishtar et Freyja. Coup d’envoi pour la tradition Dea-Felidae, c’est par lui et  grâce à lui que nous pouvons mettre en pratique nos intérêts, passions, coups de coeur et curiosités. Il est, pour l’instant, le seul groupe porteur de la tradition. Les Femmes Rouges (Déa Luna, Isis Tyära, Librahell, Mieliki Bear, Moonflower, Morgane-Brigit et Samya Tara) recherchaient toutes quelque chose en commun : un cercle de femmes dans lequel évoluer spirituellement sur une voie féminine, chamanique, pour entreprendre une quête personnelle et collective, un travail sur soi-même, pour comprendre leurs mystères féminins et rendre culte et hommage à la Déesse. Cet objectif, elles vous le diront, est atteint et même dépassé, grâce au cercle Femme Rouge au sein duquel nous étudions et pratiquons le chamanisme féminin, guidées par les déesses Ishtar et Freyja, ainsi que par les esprits de nombreux animaux de pouvoir.


Projets de Dea-Felidae
Dea-Felidae est encore toute jeune, à peine quelques mois d’existence au moment d’écrire ces lignes, et pourtant, elle tient en elle la promesse de nombreux projets, outre le cercle Femme Rouge. Le premier, les Rites de passage offerts par le Temple Yoni-Matre, fut lancé en juillet 2010, en partenariat avec l’Ordre du Lotus. Les prêtresses proposent différents rites de passages centrés sur le cycle féminin : des ménarches (pour celle qui les vit pour la toute première fois ou pour celle qui souhaiterait les revivre et les célébrer en bonne et due forme) à la bénédiction de la grossesse, à l’accueil du nouveau-né, à la célébration de la ménopause, sans oublier la femme qui ne souhaite ou ne peut avoir d’enfant. Une initiation aux mystères d’Ishtar et Freyja est également offerte.

Le Temple Yoni-Matre abrite trois autres projets : Shamanka (livre sur le chamanisme féminin), Qadishtu (livre de formation sur la sexualité sacrée) et Agapè, un service de coaching spirituel. Enfin, nous préparons également la rédaction d’un livre dévotionnel et initiatique à nos déesses patronnes.

Perspectives d’avenir
Pour celles que la Tradition Dea-Felidae intéresse, il sera certainement possible, dans un avenir certain, de pouvoir être initiée à ladite Tradition et de pouvoir se déclarer «porteuse» de cette Tradition pour la transmettre à son tour. Cela sera possible à condition que la femme ait lu les livres Shamanka et Qadishtu en ayant été mentorée pour les deux et qu’elle fasse la demande aux fondatrices, en leur écrivant une lettre de motivation. Les fondatrices évalueront ensuite la demande et projetteront ou non de l’initier à la Tradition. Cette initiation permettra d’officier des rites de passage de Dea-Felidae avec ou sans les fondatrices, participer à la rédaction d’éventuelles formations et de manuels, faire de la recherche, rédiger des articles pour le site, etc.



Les fondatrices
Nous sommes toutes deux initiées prêtresses au sein de l’Ordre du Lotus, et nos déesses patronnes sont, évidemment, Ishtar et Freyja. Ce qui fait, entre autres, notre force, c’est que notre pratique personnelle s’inspire de mythologies, croyances et pratiques différentes, qui se marient et se complètent. Entre la Méditerranée et la
Scandinavie, notre passion pour le chamanisme féminin et notre soif de créativité nous unit dans ce projet.

Éternelles curieuses et étudiantes, nous avons à cœur de perfectionner nos connaissances et expériences. Il est important pour nous de suivre des formations qui nous apportent plus de possibilités et nous permettent ainsi une ouverture sur les pratiques féminines du monde. En ce moment même, nous terminons une formation en sexualité sacrée, dont l’approche est variée : thérapeutique (sans faire de nous des thérapeutes), énergétique (guérison du corps et de l’âme) et spirituelle et magique (travail avec les divinités de la sexualité et sensualité, intégration de symboles et concepts spirituels, par exemple les différents types de respiration).

Lorsque nous aurons complété cette formation, nous projetons d’étoffer nos connaissances sur le cycle menstruel, sa psychologie et les rites qui y sont rattachés, de suivre une formation sur les rêves et leur utilisation
magico-spirituelle, une autre pour apprendre à créer, organiser et conduire une loge lunaire, et une autre en techniques chamaniques de base, afin de valider nos techniques actuelles et en apprendre d’autres. S’impliquer dans la communauté est primordial pour nous, c’est une source d’inspiration, de partage. Au sein de Ordre du Lotus Blanc , nous avons choisi la voie du mentorat, guidant ainsi quelques étudiantes dans leur cheminement. Férues de recherche, rédaction et traduction, nous alimentons d’articles et trouvailles nos sites personnels et participons au site de Féminin Sacré et à ses capsules Facebook.

En juin 2010, nous avons participé à l’organisation d’une retraite offerte par l’Ordre du Lotus. Durant l’été 2010, nous prendrons part à un atelier créatif. Nous nous impliquons également dans des activités qui ne sont pas strictement à vocation spirituelle, mais qui sont connexes à ce que nous explorons au sein de Dea-Felidae : danse orientale et danse gitane, peinture, chant, poésie.


Source : Magazine LUNEBLEUE

vendredi 27 janvier 2017

La religion d’AMMA, c’est l’Amour


L'enseignement d'Amma est universel. Quand on lui demande quelle est sa religion, elle répond que c'est l'Amour. Elle ne demande à personne de croire en Dieu ni de changer de religion ; elle nous demande simplement de chercher à connaître notre nature réelle et d'avoir foi en nous-mêmes.

" Ma religion est l'Amour. "
" L'amour est notre véritable essence. L'amour ne connaît pas de frontières de caste, de religion, de race ou de nationalité. Nous sommes tous des perles enfilées sur le même fil de l'amour. "
- Amma



Rares sont les âmes éveillées qui peuvent nous conduire vers cette source universelle. Il y a beaucoup d'enseignants capables de nous guider tout au long du chemin, mais seule une personne déjà éveillée peut naviguer dans les eaux trompeuses que nous atteignons quand nous nous rapprochons de plus en plus de la source. Quand le maître parle, il le fait pour éveiller en nous la réflexion profonde et la contemplation. En fait les mots du maître nous indiquent la Vérité. Ses paroles peuvent sembler pleines de paradoxes. L'intellect, incapable de comprendre leur impact, s'abandonne, les processus de pensée s'arrêtent et la vérité qui se trouve au-delà de toutes les facultés mentales se révèle en nous. 


Amma exprime des vérités profondes d'une manière simple et maternelle. Elle enseigne à travers l'expérience. Se réfugier sous son aile ne signifie pas la fin de toutes nos difficultés quotidiennes. Mais chaque problème devient un défi pour nous, que nous surmontons par notre effort, notre compréhension et la grâce du maître. Il n'est pas nécessaire de vivre dans un ashram. Le maître travaille sur nous où que nous soyons. C'est cela qui nous permet de surmonter des difficultés majeures, guidés par des principes spirituels. Dans ces moments, le chercheur spirituel sent encore plus la présence du maître. Le guru est comme le soleil, il brille simplement. Il ne peut être autrement. Il brille simplement et celui qui a un cœur ouvert reçoit cette lumière. Dieu est, tout simplement. Il ne met aucune condition et n'a pas de limites. Il donne sans condition. Si la porte de notre cœur est fermée, il n'entrera pas.


Il attendra dehors, mais il n'entrera pas par effraction. Il n'est pas agressif. Il attend patiemment parce qu'il est amour. L'amour est constant, sans interruption. C'est un flot ininterrompu. Le vent ne s'arrête pas pour sentir le doux parfum de la rose ou du jasmin, et ne s'arrête pas non plus de souffler sur la puanteur des excréments. Il n'a pas de préférence et ne fait pas de différence. Il est au-delà de toutes les différences. C'est la même chose pour un Mahâtma (Grande Âme) Il aime tout le monde, accepte tout. Il est, tout simplement. On ne peut pas le diviser en projetant son propre état d'être, qui perçoit des différences, sur lui. Dans l'état de conscience suprême, où le Guru est établi pour toujours, la dualité n'existe pas. Il n'y a pas de contrastes et il n'y a pas d'opposés. Dans la Totalité Unique, toutes les comparaisons et toutes les dualités cessent d'exister. Il y a une contradiction apparente, mais cette contradiction est à l'intérieur de nous.

La vie d'Amma est son seul message. Ni prédicatrice, ni pontifiante, elle est l'incarnation de son enseignement, c'est à dire l'amour inconditionnel et le service désintéressé. En plus des darshan marathons, Amma a mis en place en Inde des projets caritatifs tels que des infrastructures éducatives de tous niveaux offrant une éducation basée sur les valeurs morales, des hôpitaux à faible coût et une aide médicale gratuite, des hospices, des maisons de retraite, des logements gratuits pour les indigents, des aides financières pour les veuves et les victimes des catastrophes naturelles. Ces activités sont la manifestation concrète d'un sentiment qu'Amma exprime souvent : «l'amour et la compassion envers ceux qui sont pauvres et ceux qui souffrent constituent notre devoir envers Dieu. »

Le sacrifice d'Amma est profondément émouvant. Les actes parlent bien plus que les mots. En ces temps où l'intellect est roi, Amma crée une brèche dans la sacro-sainte rationalité cérébrale. Elle offre aux gens de toutes conditions sociales les valeurs authentiques du cœur, recréant un équilibre entre les fonctions de la tête et les qualités du cœur.


Amma voyage à travers toute l'Inde et à l'étranger, accueille toutes les personnes qui viennent à elle, les console et répand son message de paix, d'amour, de compassion et de service désintéressé. Elle est la "personnification" de ce que la tradition de l'Inde comporte de plus noble et de plus élevé - l'incarnation même de la véritable dimension de l'Être Humain

Amma préconise, pour compenser les conséquences négatives de la vie moderne, la nécessité de servir et d’aimer de façon désintéressée. Elle pratique ce qu’elle enseigne, et le flot d’amour et de compassion qu’elle répand chaque jour sur ceux qui viennent à elle, est en lui-même exemple et source d’inspiration. En conséquence de son abnégation, de nombreux fidèles et gens de bonne volonté, indiens aussi bien qu’occidentaux, ont offert leur compétence pour diriger les institutions modernes, sophistiquées, éducationnelles et médicales que sont celles d’Amma, et pour instaurer ses programmes d’aide pour les pauvres.

vendredi 20 janvier 2017

DANS LE LANGAGE DU SARI


Si l'on faisait une histoire universelle des habitudes vestimentaires, il est probable que le sari y occuperait une place spéciale, voire exceptionnelle. Si la stola des patriciennes romaines a disparu depuis belle lurette, si le kimono des Japonaises ne se porte plus que dans d'assez rares occasions, il existe encore des millions d'indiennes qui, comme leurs lointaines ancêtres, revêtent quotidiennement le sari. Extraordinaire longévité pour ce vêtement dont l'origine, obscure, remonte à un lointain passé ! On a retrouvé des représentations d'un vêtement drapé, très voisin du sari actuel, datant d'environ 100 av. J.C. 

   Faut-il en trouver l'explication dans un conservatisme traditionaliste indien, dans la simplicité de conception de cette large bande de tissu, dans ses qualités esthétiques ? Peu importe. Le sari a traversé les âges, et c'est très bien ainsi.

   Autant est frappante cette fidélité de la femme indienne à ce vêtement en particulier, autant peut l'être aussi la grande diversité des manières de draper le sari. Selon les régions, les castes et les activités, les religions... la technique du drapé peut varier. Mon propos n'est pas ici d'entrer dans l'évocation de ces variantes. On pourra avec beaucoup d'intérêt approfondir le sujet en consultant le site de Chantal Boulanger : Le drapé des saris.


   A la Réunion, le sari est presque exclusivement porté, par certaines femmes, à l'occasion des fêtes religieuses hindoues ; mais son usage semble voué à se répandre dans les années à venir. D'autres femmes ne le portent jamais, pour diverses raisons telles que le coût du vêtement (élevé dans l'île), le manque d'habitude ou la méconnaissance de la technique du drapé. Puisse cette page leur être utile ! Notons aussi que le sari est aussi occasionnellement revêtu par certaines femmes de la communauté indo-musulmane.


 Le sari, comme je l'ai dit, est une large bande de tissu, de 1 m 20 environ sur 5,5 à 10 m de long. Il se porte sur un jupon, appelé pâvadèï en tamoul, ghagra en hindi, et un corsage serré laissant une partie du ventre nue (sattèï en tamoul, choli en hindi). Il semblerait que le port du jupon et du corsage remonte à la période de la colonisation britannique.
Le sari lui-même est toujours fait d'une seule pièce. Selon l'hindouisme, tout vêtement cousu, percé par une aiguille était considéré comme impur. C'est seulement avec les invasions musulmanes que furent introduits et répandus les vêtements cousus.


Voici à quoi peut ressembler un sari déplié. Je fais figurer ici les appellations tamoules - non garanties : merci de corriger les éventuelles erreurs ! - des diverses parties :
   Comment se draper dans un sari ?


  La technique expliquée ici n'est bien évidemment pas la seule...

1) Comme je l'ai dit, le sari se porte sur deux autres vêtements : d'une part un corsage court généralement à manches courtes et encolure arrondie, laissant le ventre dénudé. Ce chemisier peut être très simple ou extrêmement décoré. D'autre part un jupon resserré à la taille par un cordon à nouer. Ce jupon restera bien sûr invisible une fois le sari revêtu.



2) Prendre l'extrémité non décorée du sari et, en commençant au milieu du ventre, en coincer la bordure supérieure à l'intérieur du jupon. Faire ainsi un tour de taille complet, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. La bordure inférieure doit frôler le sol, les pieds doivent rester cachés. Un sari porté trop court est un signe d'inélégance.

3) Il faut à présent former, les uns sur les autres,  une dizaine (plus ou moins) de plis d'environ 12 cm de large, avec la bordure supérieure de la partie du sari qui suit immédiatement l'extrémité coincée dans le jupon. Ces plis vont bien évidemment descendre jusqu'à l'extrémité inférieure, avec un très léger effet d'éventail.

4) La partie supérieure de ce pan de sari plié doit
être à son tour étroitement coincée dans le jupon, légèrement à gauche du nombril.


 5) Se draper dans le pan restant, en passant sous l'aisselle droite puis sur l'épaule gauche. L'extrémité inférieure pendant dans le dos doit environ se trouver au niveau des genoux.




6) Il est recommandé de fixer le pan sur l'épaule à l'aide d'une épingle (il en existe de spécialement conçues à cet effet). 








Voir le pliage en vidéo :  A télécharger.




   Pour finir, voici quelques éléments pour la compréhension de la valeur symbolique des couleurs et de certains motifs traditionnels. Bien sûr, la femme qui porte le sari n'a pas forcément conscience, loin de là, de ces significations.

   Commençons par les couleurs :

Blanc : couleur traditionnelle des brâhmanes ou prêtres (la teinture étant considérée comme impure), c'est aussi la couleur du deuil, portée donc par les veuves.
Vert : jadis la couleur de la caste des vaishya (marchands). Elle est aujourd'hui surtout un signe d'appartenance à la communauté musulmane. Des saris verts sont portés aussi, dans certaines régions de l'Inde, pour le mariage.
Bleu : traditionnellement la couleur de la caste des shûdra (agriculteurs, artisans, tisserands...). Elle était évitée par les castes élevées (le procédé d'obtention de l'indigo étant considéré comme particulièrement impur).

Noir : couleur traditionnellement rare, considérée de mauvais augure.

Rouge : couleur de la caste des kshatriya (nobles guerriers). Censée être de bon augure. C'est également la couleur la plus habituelle des saris de mariage.
Jaune et safran : son symbolisme est lié à la religiosité, à l'ascétisme. Dans certaines régions de l'Inde, une tradition veut qu'une mère porte un sari jaune sept jours après la naissance de son enfant.

   Voyons à présent quelques motifs :



Mangue stylisée (cf. ci-dessus) : il s'agit avant tout d'un symbole de fertilité et d'abondance.
Éléphant : il représente, sans surprise, la puissance, le pouvoir, la royauté mais son symbolisme peut aussi être associé à l'eau et à la fertilité.
Perroquet : il est signe de passion, de séduction.
Poisson : un autre signe de fertilité et d'abondance, mais aussi de pouvoirs surnaturels.
Conque : elle représente le son divin.
Bien sûr on rencontre aussi divers motifs de fleurs, plus ou moins stylisées, à valeur purement décorative ou au symbolisme varié...


mardi 17 janvier 2017

Retrouver la Femme et l’Homme sacrés


Il est essentiel de conférer un second souffle à nos sociétés, en favorisant un nouveau foyer (matrice) d’inspiration et de création vers des pensées et des idéaux fondamentaux et vers des choix plus éclairés. Il y a urgence de quitter l’espace de dualité et la conception séparatiste du courant dominant pour retrouver une vision plus globale (holistique) dans toutes les sphères de nos sociétés ainsi qu’une compréhension et un respect du caractère sacré de la Mère Terre. La présence indéniable de l’énergie du Féminin Sacré, le souffle de la Vie, vient éclairer l’obscurité dans laquelle l’humanité est plongée.
Tous, nous pouvons contribuer par notre amour, nos gestes, nos intentions, nos créations et nos propres guérisons à dissoudre la matrice de l’inconscient collectif teintée d’une profonde souffrance et de cycles d’abus, de mépris, de silence, de honte, d’humiliation et de violence. 

Demandons à ce que cette matrice, avant tout porteuse de vie et du Sacré, retrouve sa véritable identité et sa dignité, dans une aura de respect, d’harmonie, de beauté et de paix. Par une réflexion et un parcours de transmutation du féminin blessé, ce féminin caché dans l’ombre et longtemps écrasé sous le poids du péché d’Ève, l’énergie de la Déesse demande dorénavant à être libérée, honorée, et à s’exprimer dignement dans toute sa splendeur, sa beauté, sa créativité et sa luminosité. La réconciliation du féminin passe inévitablement par un contact harmonieux et respectueux à notre corps, à la matière et à la Mère Terre et par une réconciliation avec notre filiation maternelle.

> Intensifier notre union à la Vie
Nous sommes invités individuellement et collectivement à nous unir à la Vie et à tendre gentiment l’oreille à notre monde intérieur, le sacré de notre féminin. Il est temps qu’il soit mis en lumière en accueillant son énergie solaire féconde dans la profondeur de notre ventre-matrice. Il est temps de lui concéder sa place sacrée au sein de l’univers. En accueillant en conscience la polarité féminine dans toutes nos structures, nous favorisons une plus grande fluidité de notre énergie vitale et un contact plus intime avec le Divin. Ainsi, en intensifiant notre union à la Vie Une, nous vibrons pleinement à la part de féminin en nous.
> Retrouver la Femme et l’Homme sacrés
Il revient d’abord aux femmes de reprendre le bâton du pouvoir et de tracer le parcours initiatique, non pas dans le but d’éclipser les hommes, mais simplement pour que jaillisse de leurs entrailles et de leur cœur un second souffle, ce nouveau foyer d’inspiration émanant de leur biologie propre. Parce que la femme est porteuse de vie et qu’elle a la capacité de la perpétuer, cela lui facilite le retour vers l’intérieur. La femme doit elle-même s’autoriser à se réapproprier ses sensations, son corps, son sexe et à honorer tout le sacré de son principe féminin: intériorité, réceptivité, intuition, écoute, profondeur, souplesse, intimité, beauté, douceur, harmonie, sensualité, grâce, entraide, solidarité, sagesse et compassion. C’est aussi de libérer et de célébrer sa créativité, cette force instinctive de vie, dans l’intensité et la passion. En tant que guérisseuse dans l’âme, la femme est conviée à un voyage salvateur au cœur de son ventre-sexe pour libérer la souffrance ancienne qui l’a coupée de son potentiel créateur. Ce parcours est essentiel afin que chacune puisse reconnecter sa grotte sacrée à l’immense toile de vie et se rouvrir à la sagesse ancestrale de la Déesse. Puis, les femmes guident et initient les hommes à s’unir, à leur tour, à leur nature féminine sacrée et à l’exprimer sans retenue.
> Marie-Isis-Myriam
Par leur présence vibratoire et l’activation de trois faisceaux lumineux, Marie-Isis-Myriam intensifient leur émanation dans le but de stimuler le feu créateur, cette force vive et dynamique de la Shakti, en chacune de nos matrices respectives et de préparer la matrice de vie à accueillir en son sein le Saint Graal, symbole de l’émergence du Nouveau Monde. Lors de leur passage sur terre, Marie, l’archétype de la Mère, et Myriam de Magdala (Marie-Madeleine), l’archétype de la femme charnelle et spirituelle, ont accompli la totalité de la présence du Divin Féminin. Porteuse de toutes les potentialités, elles sont le ventre du monde qui enfante la Vie, le Verbe et le Logos. Leur présence nous insuffle l’inspiration d’où jaillit chaque expression de vie. Marie et Myriam nous invitent à incarner le message du Christ jusque dans notre chair, alors que les traditions ont tenté vainement de nous en éloigner.

Quant à Isis, l’archétype de la Déesse, elle est l’expression énergétique qui transcende le féminin et permet la réunion du cœur de toutes les femmes. C’est la Déesse primordiale qui prend les attributs des multiples représentantes du Féminin Sacré (Sophia, Shekinah, Ève, Lilith, Ishtar, Shakti, Parvati, Kali, Tara, Cybèle, Hathor, Brigit, Sekhmet, Itchel, Pele, Dana, la femme Bison blanc) pour les fondre en une seule divinité. _ Aujourd’hui, l’intensité de la présence vibratoire d’Isis et sa conscience soutiennent la réconciliation et l’union de Marie-Myriam au cœur de l’humanité et dans le corps de toutes les femmes. Il est temps d’arrêter d’opposer indéfiniment ces deux grandes Initiées dépeintes maladroitement depuis des millénaires, l’une comme une vierge, l’autre comme une prostituée. Ainsi, entre Marie et Myriam se tient Isis, la Reine des Déesses, qui nous invite dorénavant à baigner dans la grâce de leur rose unifiée.
 
Marie-Isis-Myriam portent la sagesse d’une seule conscience et d’une seule voix, la voix universelle du ventre du cosmos et de la Mère-Terre. Les femmes sont toutes des descendantes d’Isis et de son émanation. Tous les hommes portent en eux l’étincelle du Divin Féminin. Et vous, entendez-vous l’appel retentissant de la Déesse au cœur de votre corps, de votre cœur et de votre âme? Ressentez-vous cet appel brûlant au cœur de votre matrice-sexe, cet immense réservoir de vie de tous les possibles?

> Fusionner le féminin et le masculin
La voie alchimique de l’amour nous convie à la réunion de la terre et du ciel: l’union de nos racines féminines terrestres (énergie sexuelle) et de nos racines masculines célestes (énergie spirituelle). Cette voie sacrée initiatique n’est pas une voie austère qui passe inévitablement par le chemin souffrant de la croix… Au contraire, ce n’est pas de souffrir dont il est question, mais plutôt de renoncer à la souffrance pour renaître à la Vie. C’est un parcours fabuleux émaillé de moments d’intensité lumineuse et de joie véritable en parfaite union de notre dimension incarnée et de notre dimension universelle. C’est uniquement par l’éclosion et le déploiement de notre nature féminine que nous nous autorisons à l’ascension. Puis, de là, s’ensuit une véritable naissance planétaire. C’est uniquement par l’équilibre des aspects féminin et masculin que renaîtra l’unité primordiale dans une terre unifiée et pacifiée. 
Dorénavant, laissons nos polarités œuvrer ensemble au lieu de les opposer,
les comparer ou les trahir. Déployons nos sensibilités sororales et fraternelles et conjuguons tous ensemble le verbe AIMER.

> À l’agenda pour le Grand Passage de 2012, Maître Marie guidera un périple extraordinaire dans l’un des treize réservoirs planétaires du Féminin Sacré (Voir Féminin Sacré actualisé, chapitres V et VI) au Pays des Mayas – Yucatan du 8 au 22 décembre.
> Pour de plus amples informations sur l’œuvre de Marie et pour connaître les détails de l’agenda d’automne en France, consultez le www.ahavainternational.com et inscrivez-vous à l’infolettre.

Par Lise Côté

En cette importante époque de mutation, à l’heure des changements majeurs qui transfigureront la face du monde, la voix universelle de la Déesse, Marie-Isis-Myriam, retentit au cœur de notre matrice individuelle et au cœur de la matrice de l’humanité. C’est un retour vers le cœur de notre Être, nous laissant guider par la puissance intrinsèque de notre principe Féminin Sacré.

vendredi 13 janvier 2017

De la Danse Orientale au Tribal Fusion



Le terme de danse orientale semble bien vague. Traduction littérale de l’arabe raqs al-sharqui, il désigne cependant quelque chose de bien précis : la danse répandue dans l’est du Bassin Méditerranéen, qui se caractérise par la rotation et les mouvements onduleux du bassin et des hanches, du buste et des bras, et par de vigoureux hanchements.

Parler, en dehors des milieux dans lesquels elle est pratiquée, de danse orientale, de «danse du ventre», amène souvent un silence choqué de l’interlocuteur – à moins que quelque plaisanterie gauloise ne jaillisse – l’une et l’autre attitude étant bien significatives de la tournure d’esprit de la plupart des gens et de leur ignorance. Il faut dire à leur décharge que les spectacles offerts aux touristes amateurs d’exotisme dans certains restaurants, cabarets et night-clubs aussi bien d’Europe que du Proche-Orient, sont encore trop souvent provocants et vulgaires, sans réelle valeur artistique. Sensuelle mais non érotique, la danse orientale peut être pudique, élégante, racée, voire même prendre des aspects hiératiques et nobles.

La danse orientale n’a pas de date de naissance précise, comme en a, par exemple, la danse classique française. Est-elle née chez les Phéniciens ? (la Phénicie occupait l’emplacement approximatif du Liban actuel). Les Tsiganes l’ont-ils apportée du nord de l’Inde ? A-t-elle été introduite en Egypte par les Turcs ?

Thèse la plus communément admise, l’Egypte, conquise en 1415 par les Turcs, ayant fait partie de l’empire ottoman pendant plus de 400 ans ; ou bien les Turcs l’ont-ils au contraire apprise des Egyptiens ?

Les opinions s’opposent, toutes étayées. Il semble que ce style de danse soit la survivance d’une forme de danse liée aux rites de fertilité, au culte de la Déesse Mère des sociétés matriarcales. Ils reproduisaient symboliquement les mouvements de la conception et de l’enfantement et glorifiaient la maternité en représentant la conception mystérieuse de la vie, la souffrance et la joie avec lesquelles une nouvelle âme est mise au monde et célébrait le renouveau de la nature au printemps.


On a retrouvé des traces de cette forme de danse dans le monde entier :

Mouvements de hanches et de ventre très nets sur des peintures rupestres d’Afrique et du Levant espagnol ; sur des sculptures de l’Inde et de la Grèce Antiques ; en Egypte Ancienne dans le culte de Baktet et de la déesse Hathor ;  sur la voie Appia à Rome ;

Description de femmes dansant des nuits entières, entre elles, dans les collines de l’Ancienne Anatolie ;

Danses sauvages des femmes de Sparte dans les temples d’Artémis, déesse de la lune et de la fécondité ; à Chypre, danses érotiques et extatiques des prêtresses d’Aphrodite ;

Dans la Bible : danse de la Sulamite dans le Cantique des Cantiques ; danse de Salomé dans les Evangiles ;

Romains se délectant à voir les danseuses syriennes qu’ils avaient fait venir vers 60 avant JC ;

Poème de Virgile – remarquable mais peu connu – la Copa (ou Fille d’auberge), dont l’héroïne est une danseuse syrienne ;

Description par Pline le Jeune, Martial et Juvenal, des danseuses de Cadix (alors colonie phénicienne), qui dansaient nues et qui, selon Juvenal, plaisaient davantage encore aux femmes qu’aux hommes.

Chroniques d’Adam de Brême, au XIè siècle, dans lesquelles il se plaint des danses lascives des femmes du nord de l’Europe ;

Danses traditionnelles du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, telles la danse bédouine parmi d’autres, la guédra, danse en grande partie assise, toujours pratiquée dans le sud du Maroc et le nord de la Mauritanie ;

Danses des femmes Maori, en Nouvelle-Zélande, qu’on pouvait encore voir en 1950 ; oupa-oupa tahitien, tamouré ;

Danse hula-hula des iles Hawai, toujours pratiquée, danses antillaises ;

Danse pelvienne des Bafioti de Loango et d’autres ethnies en Afrique Occidentale ;

Danse similaire en Nouvelle-Guinée ; dans les îles Salomon ;

Femmes banjara de Delhi, au ventre tatoué, toujours célèbres pour leurs danses et qui sont des tziganes ; alors que les Indiennes portent généralement le sari de danse, les banjara portent jupe basse et boléro ;

Nomades tziganes du Rajasthan, dansant dans les villages avant de faire la quête.

La danse orientale est la seule danse au monde qui fait “danser le ventre”. Le ventre ! Centre de vie de la femme. C’est le coeur de notre anatomie, de nos énergies, de notre féminité. Dans la pratique, nous sollicitons les abdominaux et le périnée. Pour les solliciter, il faut les maîtriser. Ce travail est fait en cours. Bien souvent, les élèves disent alors “découvrir leur corps”. Or, découvrir son corps, c’est se l’approprier. C’est, pour elles, l’occasion de l’écouter, le respecter et souvent de s’en émerveiller. Elles se réconcilient avec ce corps qui, pour des raisons personnelles, leur a, un jour, échappé.

L’American Tribal Style (A.T.S.) : Une base commune, source de cette danse

L’American Tribal Style Bellydance a ses racines dans les danses tsiganes du Moyen Orient auxquelles s’ajoute la sensibilité artistique américaine  contemporaine (Rina Orellana Rall). Le style tribal est né aux Etats-Unis à la fin des années soixante avec Jamila Salimpour. Lors de la «Renaissance Pleasure Fair» (à Berkeley), Jamila Salimpour, professeur de danse orientale, et sa troupe doivent répondre à l’exigence esthétique de la période médiévale.

Pour y répondre avec la plus grande authenticité possible, Jamila travaille donc l’année suivante sur les origines de la danse orientale, ses racines tziganes comme ses styles traditionnels et présente sa nouvelle troupe Bal-Anat en costumes traditionnels.

Au cours de ses recherches ethnologiques et sociologiques, Jamila retrouve les traditions de ces danses tant dans les mouvements que dans les costumes et les maquillages. Dès lors, elle les mélange, les fusionne à chacune de ses représentations. La danseuse Morocco de New York discutant avec Jamila de sa troupe parlera de Tribal Californien ou Tribal Américain (1998) dans la  façon qu’elle a alors de fusionner différentes tribus et différents styles. Ce nom est toujours utilisé aujourd’hui.

Ce style s’identifie à deux caractéristiques majeures : d’une part, l’emploi de mouvements issus des danses folkloriques orientales et tziganes au sens  large, et d’autre part des costumes composés d’éléments traditionnels de différentes cultures (jupes, cholis, turban, bijoux anciens, sagattes...). Puis, quelques-uns des danseurs de cette troupe quittent le groupe pour continuer leur propre route. Les plus fameux sont : John Compton (Directeur de la Troupe Hahbi’Ru), Katarina Burda (Directrice de la Troupe Aywah dont Mira Betz, Zoe Jakes et Elizabeth Strong faisaient partie) et enfin Masha Archer.

Styliste et créatrice de bijoux ethniques, Masha ajoute à ce début de fusion, une esthétique particulière où large sarouel et turban alourdi de bijoux ethniques sont les pièces maîtresses. Côté danse, elle met en scène la troupe (organisation de l’espace scénique) et ouvre les musiques aux harmonies occidentales. Elle développe aussi l’idée d’une danseuse orientale féminine et puissante, à l’encontre de l’image féminine et séductrice de la danse orientale de cabaret. 


Puis Carolena Nericcio, élève de Masha Archer depuis l’âge de 14 ans, fait évoluer le concept de danse en troupe improvisée. Elle organise la danse, la codifie pour pouvoir présenter sur scène une improvisation collective synchronisée. Elle est la créatrice de l’American Tribal Style Bellydance (ATS) et la directrice de la compagnie Fat Chance BellyDance (FCBD). Les costumes sont ethniques (bijoux afghans et berbères, jupes gypsy, turban indien sur la tête, tatouages tribaux sur le visage), la danse se pratique en communauté. Les solistes n’existent pas. Les mouvements fusionnent la danse orientale, la danse khatak d’Inde et le flamenco. C’est une danse de semi-improvisation basée sur le principe «lead & follow» et des «cues» : un meneur «leader» entraîne le reste de la troupe «followers» dans des combinaisons de mouvements déclenchés par des clés «cues». Chaque danseur est tour à tour meneur et «suiveur». L’énergie et la complicité du groupe prime sur la qualité artistique individuelle. L’ego n’a pas sa place dans cette danse.

American Tribal Style : Une interprétation personnelle et créative

Ce style a finalement été appelé «American Tribal Style Belly Dance». Lui donner un nouveau nom permet de le distinguer définitivement des autres danses orientales traditionnelles. «American» rappelle qu’il s’agit d’une invention et «Tribal Style» parce que c’est une danse de groupe où les danseurs portent des costumes venant de différentes tribus (source : site des FCBD).

L’ATS est la seule danse au monde qui utilise le format «cues-lead-follow» et permet d’improviser une danse de troupe parfaitement synchronisée. Grâce à ce langage non verbal, la communauté prend vie sur scène et crée cette magie de l’instant où l’on doit être attentif à l’autre en oubliant son égo et ses propres ambitions. La philosophie de cette pratique artistique est donc :

- le respect des origines des danses
- l’écoute de l’autre et l’humilité
- renforcer la beauté féminine en développant sa confiance et sa force. 


Enfin, Jill Parker quitte la troupe des FatChance Bellydance. Elle souhaite pouvoir créer de nouveaux mouvements en y ajoutant ses propres influences. C’est le début du style American Tribal Fusion Bellydance. Jill est directrice de la compagnie Ultra Gypsy et devient la première danseuse d’American Tribal Fusion Bellydance (ATF - Danse orientale Tribale Fusion Américaine).

D’abord membres des UltraGypsy, elles ont ensuite suivi leur route : Rachel Brice, Sharon Kihara, Rose Harden pour les plus connues. Puis, des solistes apparaissent ainsi que des troupes utilisant des chorégraphies. Les artistes agrémentent la base ATS de leurs propres influences (jazz, hiphop, odissi, contemporain...) et beaucoup d’entre elles utilisent la technique Suhaila Salimpour qui leur permet une maitrise totale de leur musculature exécutant alors sur scène des «isolations» fascinantes. Les costumes se personnalisent, la musique fusionne, voire devient électro.

Aujourd’hui, il existe plusieurs courants tels que : fusion gothique, fusion burlesque, fusion romantique, fusion urbaine... Le point commun à toutes : l’ATS, la posture, l’attitude et la fusion.

L’ATF, toujours fidèle à la philosophie de l’ATS, stimule la création artistique personnelle. Ouverte à toutes les fusions, elle ne demande rien d’autre que d’être soi même. C’est une quête vers sa propre identité qui se nourrit et s’enrichit de l’ouverture à l’autre.

La philosophie de cette pratique artistique est donc :

- le respect de ce que l’on pressent être nous-même ;
- l’ouverture vers d’autres danses ;
- l’expression collective d’une identité personnelle.


Techniquement
Le groupe apprend ensemble un certain nombre de mouvements (ou variations). Il a donc le même vocabulaire de danse. Comment dire à ses partenaires que l’on va exécuter tel ou tel mouvement ? C’est tout l’intérêt des “cues” (ou “clés”). Au lieu de parler sur scène à ses partenaires qui ignorent ce que le leader veut danser, celui-ci exécute un mouvement de tête, de bras ou de main pour indiquer la variation à exécuter. En ATS (renommé ATP par C. Nericcio American Tribal Pura), ces clés sont répertoriées dans une sorte de dictionnaire appelé “format”.

Toutes les danseuses du monde, connaissant le format ATP, sont capables de danser dans un ensemble synchronisé à un instant “T”. En ATS ou ITS (Improvisation Tribal Style), chaque troupe crée son propre vocabulaire collectif sur la même base de “clés” et “variations” et peut ainsi improviser sur l’instant. Carolena Nericcio a également imaginé un système de placement des danseuses permettant à la troupe d’improviser. Le “leader” ou “meneur” est toujours devant à gauche, et les “followers” ou “suiveurs” derrière lui. Tous les danseurs sont tournés légèrement de profil pour apercevoir le “leader” en utilisant leur regard périphérique. Il existe ensuite, plusieurs types de “formations” de troupe. Elles portent des noms : “stagger”, “horse shoe”, “duet”, “circle”...

Le concept est ainsi fait que chaque danseur devient “leader” quand il le désire, tout le monde doit alors le suivre. Ensuite, il quitte sa place quand il le désire également. Les danseurs sont donc, dans une même performance, tour à tour meneur et suiveur. Cela implique donc : de la modestie (quand on est “suiveur” on ne se permet jamais de juger la qualité du “meneur” car à un moment les rôles s’inversent), de l’attention à l’autre (il faut être attentif au signe du “meneur” pour exécuter le format de mouvement indiqué par ses clés), une forte conscience de soi et du groupe pour respecter constamment les placements afin que tous soient vus du public.

Les tatouages et les costumes
Les tatouages existent depuis la nuit des temps dans un bien grand nombre de tribus d’Orient et d’ailleurs. Les Californiennes des années 80 étaient également majoritairement tatouées : il n’est plus un signe d’appartenance à une communauté marginale mais prend véritablement une valeur d’esthétique corporelle. C’est donc tout naturellement que ces femmes ont également fusionné leurs tatouages avec ceux des tribus orientales : le visage est décoré, le corps tatoué. Ces deux apparats font partie intégrante du costume.

Le costume reprend différents atours des danses traditionnelles et folkloriques d’Orient. En opposition à la danse orientale égyptienne classique ou «Raqs Sharqui», le costume est une pièce unique souvent créé par la danseuse elle-même. Il reflète sa vie, ses goûts. Les tissus sont à base de matières naturelles (coton, lin, soie), les accessoires aussi (coquillages, plumes, os, bois, laine). Les bijoux sont antiques. Au fil des ans, les costumes témoignent également de la culture de chaque danseuse : il devient plus contemporain. Les fibres naturelles disparaissent pour laisser place à des matériaux et accessoires plus synthétiques.


Masher Archer fut la première dans les années 70 à proposer des musiques originales et non orientales lors de ses représentations. Même si aujourd’hui encore, les danseuses utilisent des musiques orientales traditionnelles ou remixées, dans ce domaine également la fusion est là. Aujourd’hui, de nombreux DJ se spécialisent dans la création de musiques pour danseuses tribales. On y retrouve les influences orientales remixées ou des musiques électroniques. Seules les troupes de danses ATS continuent de danser sur des musiques très traditionnelles égyptiennes pour des raisons de simplicité rythmique.

Pour les danseuses tribales fusion, elles choisissent des musiques allant du remix oriental ou gitans jusqu’au rock’n roll en passant par l’électro, la techno, la variété, le rap. N’oublions pas qu’il s’agit de danse orientale tribale américaine. Quelques grands noms de compositeurs actuels : Solace, Amon Tobin, Mercan Dede, DJ Amar, Cheb i Sabbah, Oojami, The Toids, Pentaphobe, the Balkan Beat Box.

Pratiques professionnelles
En France, les artistes du spectacle vivant découvrent cette danse et voient en elle une opportunité professionnelle supplémentaire.

Développement de la créativité
Parce qu’elle fusionne différentes techniques, la danse orientale tribale fusion américaine pousse l’artiste à s’ouvrir à de nouvelles esthétiques. Parce qu’elle incite la danseuse à prendre, à un moment donné, la place de «leader», elle force sa créativité spontanée. Parce que le costume de la danseuse tribale fusion est aussi unique et personnel que ses fusions, elle développe l’inventivité esthétique.

Création d’un univers visuel nouveau pour le public
En tant qu’organisatrice de spectacles, j’entends souvent le public exprimer son étonnement et sa fascination pour cet art inconnu qui mélange tant d’univers dans une danse serpentine qui les intrigue. C’est nouveau, alors c’est avant tout la découverte. On vient voir un spectacle de «danse orientale...» et on est très étonné de voir des danseuses se produire sur des musiques électro, rétro ou autres. Surpris aussi de la maîtrise corporelle qui permet des isolations de mouvements étonnantes. Attiré enfin par les  costumes, la multiplicité des accessoires, bijoux sublimes et coiffures sophistiquées.

Opportunité de vivre de son art
Aux Etats-Unis, nombreuses sont les danseuses professionnelles qui arrivent à vivre de cet art. Elles sillonnent le monde pour enseigner et danser. On dénombre environ une trentaine de professionnelles et des centaines de semi-professionnelles. Ailleurs en Europe, une petite dizaine de troupes ou danseuses professionnelles se produisent actuellement et quelques dizaines d’artistes semi-professionnels dansent assez régulièrement.

En France il y a, à ma connaissance, 3 troupes professionnelles et moins d’une dizaine d’artistes professionnels solistes. Les artistes du spectacle vivant commencent seulement à se produire et les professeurs, à enseigner. Il leur a d’abord fallu plusieurs années d’apprentissage dans des stages  internationaux en France et à l’étranger. La danse orientale tribale américaine est une danse récente. Nous avons donc la chance extraordinaire de pouvoir côtoyer encore aujourd’hui ces pionniers qui, un jour, en quête de racines et d’humanité, ont inventé une nouvelle façon de danser le monde occidental contemporain.

Aujourd’hui, la danse orientale tribale fusion américaine se développe doucement en France. Elle véhicule ses valeurs : esprit de tribu, ouverture à toutes formes de danses par la fusion.

Danse orientale tribale américaine : Un retour aux sources des danses collectives populaires avec pour base de mouvements la fusion des danses et des cultures. Elle est une pratique artistique qui combat les discriminations, force l’altérité, supprime les frontières et invite aux rencontres.

Sites des danseuses citées :

Jamila Salimpour et Suhaila Salimpour www.suhailainternational.com
Carolena Nericcio et «FatChance Bellydance» www.fcbd.com
Jill Parker and the Fox Gloves Sweet Heart www.jillparkerbellydance.com
Elisabeth Strong www.strongdancer.com
The Indigo Bellydance Company www.rachelbrice.com
Urban Tribal Dance Company www.urbantribaldance.com

Sources