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vendredi 29 avril 2016

Retrouver sa féminité et sa virilité



Se reconnecter, dans ses sensations, son imaginaire, ses gestes, avec l’expression la plus singulière de son identité sexuelle pour mieux rencontrer l’autre… Une femme et un homme ont accepté de tester des exercices proposés par deux sexothérapeutes afin de retrouver leur énergie vitale et la puissance de leur sexe… Une expérience inspirante !




Côté femme

 

Le but : s’autoriser à désirer et à être désirée de manière plus autonome. En définissant les codes de sa féminité et en osant la célébrer avec son partenaire.

Faites-vous votre cinéma ?

À faire seule : une lecture, un souvenir, une rêverie comme point de départ, puis laissez-vous porter, emporter par votre imaginaire érotique. Une seule consigne : mettez-vous en scène de la façon la plus féminine possible, selon vos critères personnels. Vêtements, accessoires, situations, comportements… Ne vous laissez aller à aucune autocensure, acceptez toutes les images et représentations de l’ultraféminin. Déroulez votre scénario érotique, de la séduction jusqu’à la relation sexuelle, tout en prêtant attention à ce que vous ressentez, voyez et vivez. Une fois votre « film » achevé, demandez-vous de quelle façon, dans la vie réelle, vous exprimez ce féminin, ce qui vous empêche de le libérer (éducation, croyances, complexes, attentes réelles ou supposées de votre partenaire…) et, aussi, comment vous pourriez lui faire plus de place, en vous et dans votre relation amoureuse.

Mission célébration

À faire à deux : il s’agit d’abord de vous demander ce qui symbolise le mieux votre féminité (quelles parties de votre corps, quels gestes, quelles habitudes et comportements…), puis de poser la question à votre partenaire, lors d’un moment d’intimité. En lui laissant le temps d’énumérer à voix haute tout ce qu’il trouve féminin, troublant et aussi radicalement différent de lui en vous. Une fois son choix fait, proposez-lui de célébrer de la manière qui l’inspire votre féminité, mais toujours sur un mode érotisé par des gestes ou des mots. Cet exercice permet de se voir sous un nouveau jour, mais aussi de développer la complicité, la curiosité de l’autre et la gratitude. Trois éléments essentiels au sentiment amoureux.

Côté homme

Le but : (re)prendre conscience de sa puissance. Ce qui ne signifie ni violence ni domination, mais « saine agressivité », c’est-à-dire une énergie bien gérée qui, sur le plan sexuel, profite autant à l’homme qu’à la femme.
Réveillez le guerrier en vous 

À faire seul : allongez-vous confortablement. Respirez avec régularité. Puis, à chaque inspiration, dites-vous qu’« une force puissante et agressive » entre en vous. Accueillez les images érotiques qui vous viennent. Portez ensuite votre attention sur l’expiration : à chacune d’elles, vous diffusez et expulsez calme et tendresse. Une fois bien calé dans ces deux énergies, passez de l’une à l’autre à plusieurs reprises en vous disant : « Lorsque j’inspire, j’exprime mon agressivité ; lorsque j’expire, j’exprime ma tendresse. » Recevez les nouvelles images associées à cette alternance « bonne agressivité et tendresse » et prêtez attention à votre ressenti. Visualisez-vous en guerrier au milieu d’un bois. Une dizaine de femmes se tiennent à cinq mètres de vous. Elles vous regardent, admiratives et un peu effrayées. Vous entamez une danse en poussant des cris et en tapant vos cuisses et votre torse comme les All Blacks lors du haka. Vous sentez leur excitation monter comme une fièvre. Vous vous approchez d’elles, mais, au lieu de poursuivre cette danse agressive, vous les caressez une à une avec lenteur et délicatesse. Prêtez attention à vos gestes, à vos émotions, à leurs réactions…

Mission immobilisation
 
À faire à deux : il s’agit, dans un premier temps, de freiner gestes et mouvements pendant la relation sexuelle. La lenteur favorise la prise en compte des sensations et des émotions. En soi et chez l’autre. Sans compter qu’elle donne aux hommes le sentiment d’être maîtres de leur corps, et plus particulièrement de leur érection, qui est, pour une majorité d’entre eux, une importante source d’anxiété. Lorsque vous aurez ralenti le tempo, au moment de la pénétration, immobilisez-vous totalement. Respirez de manière ample et régulière, et portez votre attention sur votre sensation et sur celle de votre partenaire. Prenez la mesure de la beauté et de l’émotion de cet instant de partage intime. Tout en ressentant votre sexe et celui de votre partenaire, regardez-vous, parlez- vous, caressez-vous…

A DÉCOUVRIR

Par Brigitte Martel, gestalt-thérapeute et sexothérapeute, auteure de Sexualité, Amour et Gestalt (InterÉditions, 2007).
Par Alain Héril, psychanalyste et sexothérapeute, auteur de Pour développer sa libido (Bussière, 2011).


mardi 26 avril 2016

La littérature érotique est-elle réservée aux femmes ?



Ce serait oublier un peu vite que, pendant des siècles, elle a été écrite principalement par des hommes. Si aujourd’hui les femmes prennent la plume, cette prose n’est pas leur pré carré, loin de là. D’ailleurs, le livre qui jouit actuellement d’un succès planétaire Cinquante Nuances de Grey (de E.L James, chez JC Lattès) est-il vraiment érotique ? Le texte est d’une platitude incroyable, le scénario, une suite de clichés enrobés de mots crus. Il met en scène une jeune vierge initiée par un milliardaire, comme si son compte en banque bien garni lui donnait un pouvoir érotique supérieur…


Ayant longtemps été accusées d’être mièvres, les femmes se croient désormais sommées d’assumer leurs fantasmes, de dépasser leurs inhibitions et, à leur tour, de tout mettre en vitrine ! Or, c’est rarement le langage vulgaire qui crée le trouble. Par ailleurs, n’est-il pas triste que les hommes ne fassent pas l’effort de construire un imaginaire sexuel qui leur soit propre ? Pas en lisant ou en écrivant forcément ce genre de littérature, sauf si elle les attire particulièrement, mais en laissant émerger leur dimension érotique, qui n’est pas celle des femmes.
Partir de l’idée que cette littérature n’intéresse que les femmes, c’est supposer que les hommes sont incapables d’une quelconque élaboration psychique dans le domaine sexuel. Pour se mettre en émoi, ils n’auraient besoin que d’une paire de seins, de fesses, d’une bouche pulpeuse. Si cet accès direct, immédiat à l’excitation n’est pas un mythe, il n’est pas le seul.

Les hommes qui adhèrent à cette vision quelque peu caricaturale de la sexualité réalisent qu’elle ne fonctionne en fait que dans les premiers temps d’une rencontre. Et que, à mesure que la relation s’installe, faire preuve de créativité est indispensable. S’ils y sont fixés, ils seront d’ailleurs contraints à l’infidélité pour retrouver cette excitation primaire.
Pour la femme, ce cliché qui réduit l’autre à une simple mécanique a tout de même un aspect rassurant : il évite de penser que le partenaire est susceptible d’élaborer des rêveries d’où elle serait peut-être exclue.
C’est cette même logique qui est à l’oeuvre quand la femme pense qu’un homme qui éjacule jouit : elle garde ainsi la pleine maîtrise sur la jouissance de son partenaire. Mais plus que tout, elle conserve l’idée qu’elle est, quant à elle, un être complexe, faisant ici preuve d’une certaine condescendance envers les hommes…

Ajoutons que les femmes n’invitent pas ces derniers à entrer dans leur imaginaire, car elles ont besoin de cette prétendue simplicité masculine pour sortir de leur rêverie et se donner la permission de passer à l’acte. Une fois de plus, les deux sexes s’enferment dans une caricature qui ne sert pas la relation.

A DÉCOUVRIR

Pour aller plus loin



dimanche 24 avril 2016

Les vraies différences hommes-femmes

En apparence, dans les rues, dans les transports en commun, sur les panneaux publicitaires, dans les films, à la télévision (à travers la série Mad Men, par exemple), chacun est à sa place : filles et garçons affichent ouvertement leurs « spécificités ». Décolletés plongeants, taille marquée, talons aiguilles, vernis rouge flamboyant pour elles ; barbe, moustache, pattes, pilosité et musculature bien apparentes pour eux. Tout est dans l’hypersexualisation. Comme si chacun des deux sexes avait décidé d’incarner « la mascarade féminine » et « le ridicule de la virilité », pour reprendre les formules du psychanalyste Jacques Lacan.



En forçant le trait aussi ostensiblement, que cherchons-nous à faire ? À nous persuader ? Serions-nous, hommes et femmes, au fond de nous-mêmes, travaillés par le doute ? Oui, assurent les psychanalystes et les sociologues. Si nous jouons la surenchère à l’extérieur, c’est que notre identité sexuelle nous apparaît de moins en moins claire dans notre for intérieur. « De quel sexe êtes-vous ? » interroge d’ailleurs en ce moment une exposition à Villeneuve-d’Ascq (Nord, jusqu’au 28 août 2011 au forum départemental des sciences). Le rééquilibrage issu de Mai 68, la mise en place progressive de l’égalité hommes-femmes nous ont psychiquement bouleversés, le plus souvent à notre insu. Le psychanalyste Alain Vanier, auteur notamment d’Une introduction à la psychanalyse (Armand Colin, “Psychologie”, 2010), se souvient : « Pendant longtemps, le rôle des hommes dans les sociétés bourgeoises capitalistes était de travailler pour tout le monde. Ils étaient certes soumis à la machine de production, mais cela leur donnait une position dominante dans la famille. 

Aujourd’hui, les femmes font partie intégrante du système économique. D’un côté, la prépondérance masculine n’est plus assurée, avec des hommes qui passent de plus en plus de temps à la maison, et, de l’autre, comme le rapport au travail se conçoit encore dans une perspective masculine, les femmes s’assujettissent parfois à un comportement “mâle”. Résultat : les rôles et les semblants sociaux sont de moins en moins affirmés. Ce qui a évidemment une incidence sur notre vie psychique. » Et nous sommes d’autant plus susceptibles de mélanger inconsciemment les genres que l’être humain a la particularité d’être psychiquement bisexuel.

Selon la psychanalyste Catherine Chabert, auteure de L’Amour de la différence (PUF, 2011), « Freud a démontré que chaque individu se construit en référence à des modèles à la fois féminins et masculins. Bien sûr que la différence physique existe, mais encore faut-il qu’elle soit admise psychiquement ». Les hommes gagnent aujourd’hui parfois moins d’argent que leur femme. Ils s’occupent des enfants, prennent soin de leur corps, ont entériné les exigences féminines d’une sexualité plus tendre, plus lente. Mais, estime Alain Vanier, ce n’est pas anodin : « Cette position plus “féminine” peut les renvoyer à la petite enfance et à leurs fantasmes de perte du pénis. Pour le garçon, certes, la fille peut être un garçon châtré : elle n’a pas de zizi, c’est donc qu’elle a été punie. Et ce petit garçon effrayé est susceptible de resurgir en chaque homme quand la sexualité entre en jeu. »

Du coup, pour certains, l’acte sexuel est désormais ressenti comme une menace. Beaucoup d’hommes vivent inconsciemment le rapport comme une offrande : ils donnent leur pénis à la femme, qui peut en jouir. Si cette dernière ne leur inspire pas confiance, si elle prend à leurs yeux l’apparence d’une femme ambitieuse au travail ou d’une séductrice tous azimuts, avide de sensations fortes, ils sont facilement susceptibles de battre en retraite. « Je suis fatigué de ces filles qui te considèrent comme de la chair à pâté, confie Martin, 32 ans. La semaine dernière, au cours d’une soirée, je me suis fait aborder par une fille magnifique, une actrice connue. Elle s’est déhanchée devant moi et m’a tranquillement chuchoté à l’oreille : “Tu viens ? J’ai envie de baiser.” J’ai poliment décliné. Elle ne s’est pas démontée, a sorti un stylo de son microsac et a écrit son numéro de portable sur mon poignet en susurrant : “Appelle-moi.” Ce que je n’ai évidemment pas fait ! » Que les femmes aient des désirs, c’est vrai depuis toujours. Mais des siècles de silence pesaient sur la possibilité effective de les manifester. Aujourd’hui, elles n’hésitent plus à exprimer ce dont elles ont envie. Et c’est là que la confusion se joue.

Des hommes objets 

Pour Alain Vanier, « les semblants masculins changent. Ils peuvent être inquiétants pour certains hommes. Ils se disent qu’ils devront satisfaire leur partenaire coûte que coûte, qu’ils peuvent même être comparés à d’autres. C’est extrêmement angoissant, car ils vivent la sexualité comme une performance ». La philosophe et psychanalyste Monique David-Ménard a, elle aussi, constaté une évolution : « Oui, les filles ont changé. Elles considèrent parfois dès l’adolescence que la séduction va les défendre de tous les risques et colmater les épreuves de l’enfance, et adoptent donc des conduites donjuanesques. Elles expérimentent alors une forme d’indistinction sentimentale qui les fait passer de l’amour à l’amitié, et réciproquement. »
Laura, 27 ans, aime garder ses amants comme amis : « Je me dis que je suis amoureuse, et puis je m’aperçois que ce n’est pas terrible au lit. Ou alors, je rencontre un garçon qui me plaît plus que celui avec lequel je suis. Quand je romps, parfois, ils font des histoires. Ils ne veulent plus me revoir. Je trouve que c’est dommage. » Nous sommes devenus tellement autocentrés que nous ne voulons plus choisir, plus manquer de rien. Coincés dans une quête d’autosatisfaction perpétuelle, nous voudrions tout avoir : les « avantages » de l’une et l’autre histoire, de l’un et l’autre genre. Car, explique Catherine Chabert, « la spirale narcissique consiste à vouloir avoir les deux sexes. Aujourd’hui, les différences sont comme gommées, abrasées. Nous voulons tout, alors que le manque est le moteur du désir ». Quand nous nous sentons complets tout seul, nous n’avons plus besoin de l’autre. Les sex-toys pourraient alors très bien faire l’affaire. La sexualité devient plus que jamais le lieu du nombrilisme. Nous nous regardons être aimés : « Comment m’aime-t-il ? », « M’aime-t-il “correctement” ? », « Suis-je à la hauteur ? » La jouissance se réduit à un effet miroir. Bien loin d’une tentative de rencontre avec l’autre.

« Les hommes ont fait leurs des caractéristiques dites féminines, comme la tendresse »




Questions à Philippe Brenot.

Tandis que des accusations d’abus sexuels portées contre des hommes politiques défraient l’actualité, le psychiatre et sexologue apporte son analyse.

Votre étude fait apparaître des comportements masculins à l’opposé des affaires étalées dans les médias : les hommes, seraient à la recherche de tendresse, respecteraient leur compagne… Comment expliquer cette distorsion ?

P.B. : Il n’y a pas de contradiction. Au cours des trente dernières années, nous en sommes venus à une progressive égalité hommes-femmes, et les premiers, dans leur majorité, ont fait leurs des caractéristiques dites féminines, comme la tendresse. Mais il restera toujours une part d’abuseurs, de pervers, qui ne contrôlent pas leurs pulsions et ne désirent pas les contrôler. En ce qui concerne les hommes de pouvoir, qu’il soit politique, économique ou professionnel, nous nous trouvons face à des personnalités narcissiques, ambitieuses, dotées d’une forte dynamique, donc d’une forte libido. Si ces personnalités sont fragiles, il existe un danger de transgression des limites, avec un sentiment d’impunité souvent encouragé par l’entourage qui accepte l’inacceptable.

Pensez-vous que les victimes puissent se sentir autorisées à parler après ces événements très médiatisés ? 

P.B. : Je suis certain que nous allons assister à une multiplication des plaintes. Jusqu’à présent, les femmes avaient peur des pressions. Or, la réaction scandalisée de l’opinion publique leur permet de se sentir mieux entendues et peut-être mieux soutenues.
 
Propos recueillis par Christilla Pellé-Douël 

Que reste-t-il de nos différences ?


Les années 1960 sont passées par là. « Les différences entre hommes et femmes en termes de sexualité sont aujourd’hui négligeables », constate la dernière grande synthèse d’études scientifiques américaine. Mais les uns comme les autres continueraient à se comporter de façon distincte dans deux domaines : la masturbation et les rapports occasionnels, que les hommes reconnaîtraient pratiquer plus fréquemment que les femmes. Celles-ci ont cependant, depuis les années 1990, une sexualité de plus en plus libre, souligne une autre étude, et leur comportement s’adapterait davantage que celui des hommes aux conditions socioculturelles et personnelles dans lesquelles elles évoluent. Les hommes resteraient plus centrés sur leurs désirs et leurs sensations initiales, tandis que les femmes seraient plus perméables à leur environnement.

 

A DÉCOUVRIR

Sources : Philippe Brenot vient de publier une enquête sur la sexualité masculine, Les Hommes, le Sexe et l’Amour (Les Arènes, 2011). A lire sur Psychologies.com : Les hommes en quête de tendresse

 

 « A meta-analytic review of research on gender differences in sexuality, 1993-2007 » de Jennifer L. Petersen et Janet Shibley Hyde, in Psychological Bulletin, janvier 2010 et « Gender differences in erotic plasticity : the female sex drive as socially flexible and responsive » de Roy F. Baumeister, in Psychological Bulletin, 2000.

 

Monique David-Ménard était l'invitée de notre tchat "Sexualité : existe-t-il encore des différences hommes/femmes ?". Elle a répondu à toutes vos questions.

 

A lire


Éloge des hasards dans la vie sexuelle de Monique David-Ménard. La vraie rencontre sexuelle n’a rien d’évident. Pourquoi les choses sont-elles si compliquées alors que le discours contemporain essaie de nous faire croire qu’il n’y a rien de plus simple ? (Hermann, 2011).

jeudi 21 avril 2016

L'ALIMENTATION VIVANTE PEUT-ELLE RESTAURER LA SANTE DES FEMMES ?



D'une pierre, deux coups

Et si l'alimentation vivante ne nous permettait pas seulement de faire la paix avec notre corps, mais aussi avec notre planète ? 


Lorsque j'étais petite, je voulais devenir une super-héroïne. Avoir le courage de Lara Croft, le crochet de Buffy contre les vampires, l'agilité des Charlie's Angels, la beauté des princesses Disney, parler dix langues, et même lire dans les pensées. Mais, à l'âge de vingt-cinq ans, j'ai plutôt l'impression d'en avoir 100. Je réussis à cumuler acné tardive et premières rides, un exploit tout à fait déprimant. Avec ses maux variés et sa perpétuelle fatigue, mon corps m'est un fardeau dont je m'échappe la nuit avec soulagement. Au réveil, les retrouvailles avec mon habit de chair n'ont rien de chaleureuses. La brume devant mes yeux ne se lève qu'après deux tasses de café. La journée, j'ai du mal à me concentrer, je suis souvent de mauvaise humeur et stressée.

Un tableau bien noir ? Plutôt la réalité quotidienne de la majorité de mes contemporains. C'est peut-être ça, finalement, être adulte : un mal-être sous-jacent qu'on gére à grand renfort de stimulants, alcool, chocolat, séries télés et de résignation. Lorsque je décris mes bobos à une amie, elle m'assure qu'il n'y a rien de plus normal. Tout le monde en est là, elle la première. Il faut faire avec. Vraiment ? Personne ne m'a prévenue ! Je n'ai pas signé pour une existence pareille. Mon enfant intérieure, qui se rêve plutôt en Wonderwoman, me rend cette réalité particulièrement dure à accepter. 

Le jour de mon anniversaire, une prise de conscience soudaine : il n'y a aucune raison que ma forme s'améliore avec les années... bien au contraire. J'ai déjà tenté d'appliquer les conseils de "bon sens" des médecins et des magazines - boire davantage d'eau, faire du sport, dormir, pratiquer la pensée positive - sans résultats. Mue par l'energie de l'espoir, je décide alors de tenter le tout pour le tout : je vais adopter le régime crudivore, dont certains prétendent qu'il fait des miracles.

En plein hiver, en plein Paris, armée de toute ma détermination et d'un extracteur de jus, je me lance dans le cru, à corps perdu. Ou plutôt, à corps retrouvé. Car ce dernier m'indique très vite que j'ai fait le bon choix. Une sensation de bien-être s'insinue dans mes entrailles. Une sérénité nouvelle envahit mon esprit. Je supporte avec résignation la detox qui s'ensuit et les regards consternés devant mes orgies de fruits. Six mois plus tard, je vibre d'une énergie dont je n'ai jamais joui, même dans ma plus tendre enfance. 

C'était il y a deux ans. Depuis, nombre de mes proches ont à leur tour adopté ce mode de vie, séduits par mon éclat tout neuf. L'alimentation vivante n'est pas un simple régime mais une véritable philosophie, basée sur le respect des lois de la nature, auquel notre corps est soumis. C'est apprendre à discriminer entre ce qui est bénéfique et ce qui ne l'est pas. C'est décider de ne s'offrir que le meilleur, le vrai, le juste, par amour pour soi-même. C'est apprendre à respecter la vie. Il existe un parallélisme évident entre la façon dont nous (mal)traitons notre corps, et pillons notre planète. A la racine du mal, l'irresponsabilité. 

Le corps des femmes, comme celui de Gaïa, est généreux, cyclique, nourrisseur. Mais lorsqu'il est attaqué par la pollution générée par le mode de vie d'une civilisation décadente, il se dérègle, devient moins fertile et dysharmonieux. Résilient par nature, il n'a de cesse de se réparer, grâce à la loi de l'homéostasie. Mais il ne peut cependant se régénèrer qu'à partir de ressources adaptées. Un fruit nourrit le sol comme les tissus humain, sans laisser de résidus importuns. A l'inverse, les aliments traités, cuits, transformés, inadaptés, vont salir le système sans le nourrir, tout comme leurs emballages défigurent le paysage durant des années.

Au bout de quelques temps, la Terre, les corps, engorgés par trop de déchets, sont incapables de continuer à fonctionner. Des symptômes apparaissent - terres infertiles, maladies - qu'on traite à coups de substances chimiques. Alors qu'il faudrait laisser le terrain en jachère, afin qu'il se régule de lui-même, l'homme joue à l'apprenti sorcier. Antibiotiques, médicaments. Pesticides, nitrates, chlore. On aseptise la surface en acidifiant les profondeurs, dérèglant un eu plus le système. Mais celui-ci, en apparence, continue de fonctionner : il va pouvoir être exploité davantage, jusqu'à épuisement.

L'homme a cru la planète si vaste, qu'elle pourrait digérer infiniment ses déchets. Pas besoin de réguler ses modes de consommation, de nettoyer derrière soi, ni (surtout pas !) de se priver. Aussitôt jeté, aussitôt oublié. De même, inutile de prêter attention à ce qu'il avale, et pas question de se refuser de "se faire plaisir" : le corps saura bien éliminer. Aussitôt avalé, aussitôt oublié. Encouragé par un système de santé déresponsabilisant, chacun refuse de voir le lien entre son attitude et ses maux, préférant accuser la fatalité ou la génétique. 

Aliéné par un quotidien éreintant, l'individu a déposé sa responsabilité. On pare au plus pressé. On astique sa petite maison, avec des produits qui vont polluer les océans. On se tartine de lotions lissant la peau, mais empoisonnant l'intérieur. On mange des produits qui flattent notre palais, mais abimant notre corps. Compartimentant, oubliant que tout n'est qu'Un.

Ne s'identifiant plus à sa nature mais seulement à sa civilisation, l'être humain s'est coupé de sa planète mère. S'identifiant à son cerveau uniquement, il s'est coupé de son corps. Au point de perdre tout instinct, de confondre besoins naturels et artificiels. Dès son plus jeune âge, le bébé humain se voit servir des aliments cuits, pasteurisés, mélangés, l'empêchant d'emblée de développer son goût pour les choses vraies. Le privant de sa boussole intérieure, il devient un consommateur vulnérable prêt à avaler n'importe quel produit bien marketé. 

La peur du manque, le refus de la frustration, aveugle l'homme sur les conséquences à long terme de ses choix. Il lui faut une catastrophe environnementale ou la maladie, pour envisager de remettre son mode de vie en question. En vérité, il semble même que la menace imminente ne suffise pas. La civilisation humaine fume sur son lit de mort ses dernières cigarettes. Au nom d'un prétendu "plaisir", d'un hédonisme suicidaire. 

Le corps féminin et son système hormonal subtil est particulièrement victime de cette situation. Le syndrôme prémenstruel, est présenté comme une fatalité normale, la pose en ennemie de son corps dès sa pré-adolescence. La double injonction contraire de la société -"sois belle et mince" versus "allez craque, il n'y a pas de mal à se faire plaisir" la place dans une dissonance permanente. Elle se lance alors dans des régimes qui l'affament et échouent, renforçant le sentiment que son corps est un traître à qui elle ne peut se fier.

L'alimentation crue et vivante réconcilie le corps et l'esprit. La conscience s'ancre à nouveau dans le corps, qui devient enfin un endroit où il fait bon habiter. De la detoxification de l'organisme naît la clarté d'esprit : le ventre, deuxième cerveau, est une réalité qui n'est plus à démontrer. De la conscience d'être en harmonie avec son environnement naît la sérénité : abandonner viande et céréales au profit des fruits, c'est remplacer élevage et champs cultivés par des vergers. Planter des arbres pour se nourrir, c'est soigner la Terre plutôt que de la piller. D'une pierre, deux coups.

Lucie DE RIBIER a 27 ans pour le magazine http://www.revedefemmes.net . Elle écrit, réalise des vidéos, donne des conférences et des cours de cru-sine sur le thème de l'alimentation vivante. Contact : lderibier@gmail.com

Pourquoi les anges s'habillent en blanc ?



Un spectacle sur les habits, l'identité et la mémoire du corps
Ecrit et interprété par Youmna Tarazi
Mis en scène et direction artistique : Iaro Râsoma

Et si la vie était une grande garde-robe en bordel, que prendriez-vous d'essentiel ?



Quel est votre parcours ?

J’ai toujours eu deux passions et un dilemme : le théâtre et le monde des lignes et des couleurs, laquelle des deux choisir entièrement afin de m’y consacrer le plus profondément possible ? Jusqu’au jour où un troisième centre d’intérêt inattendu et puissant est venu s’imposer avec évidence dans ma pratique, en créant le trait d’union entre mes deux premières passions. Au final ces 3 domaines cohabitent avec harmonie dans mon quotidien professionnel.

Après avoir été directrice artistique free-lance pour les métiers de la communication (depuis 2001) et après avoir suivi de nombreux stages d’acteurs, j’ai effectué un grand réajustement dans ma pratique en mettant en place des stages de connaissance de soi par le vêtement. Par la suite je crée à mes clients entrepreneurs une identité visuelle (logo, carte de visite, site) à l’image de leurs archétypes morpho-psychologiques liés au vêtement. La pièce de théâtre sur le vêtement a surgit le jour où j’ai lâché mes représentations sur ce qu’était le métier de comédienne.

Au final mes 3 activités se sont articulées autour de l’axe de l’image de soi et du processus identitaire. Une belle manière d’introduire le corps au centre des lignes, des couleurs, de l’image et de ma nécessité de transmettre en stage ou sur les planches.

Et si la vie était une grande garde-robe en bordel, que prendriez-vous d'essentiel ?

Que mettriez-vous comme vêtements dans votre petite valise pour vous rendre sur une île déserte ? Dans ce spectacle où je suis seule en scène je vous dévoile ce que j’ai emporté dans sa petite valise. Mais pas seulement ! Je vous propose des ateliers flashs qui ponctuent la représentation afin que vous découvriez aussi ce que vous emporteriez à votre tour. Je vous révèle par la même occasion les dessous de chacun de mes choix, vous inspirant à regarder ce qui se cache dans les plis de vos habits.

Le vêtement est ce qui fait écho à notre corps entre la naissance et la mort. Pas assez grand, pas assez large, pas assez long, pas assez coloré, pas assez ajusté, pas assez moi ! Le vêtement signe notre quête identitaire. Dis-moi ce que tu portes, je te dirais qui tu es ! Ou l'inverse, de préférence .

Un spectacle qui mêle théâtre et transmission en guise de rite de passage.

Les vêtements essentiels emportés dans la valise sont les symboles de l'essence de l'être. Lâcher le superflu, le brouhaha des diktats de la mode pour nous relier à qui nous sommes.

Si le vêtement était le prolongement de votre corps, de quelle partie en serait-il l’écho ?

Lorsque j’ai rencontré Iaro, elle m’a proposé de choisir les passages essentiels que je choisirai de la première version de mon texte, telle une grande garde-robe en bordel. Par la suite, chacun de ces vêtements est rentré en résonnance avec une partie de mon corps et une partie de mon histoire. Ainsi les bottines sont clairement complices de mes pieds et de mes jambes. Elles me mènent dans l’exploration du monde et dans ma curiosité d’enfant. Ma robe est en résonnance avec ma peau et la sensualité qui lui est propre. La brosse me sert à démêler mes idées et à peindre mes couleurs intérieures. Le bijou choisi est en lien avec ma dignité et avec l’intouchable qui me constitue. Je vous laisse la surprise pour le reste ! Ainsi j’ai travaillé à laisser émerger de mon corps l’écho de chaque vêtement essentiel choisi de ma garde-robe.

Quelle est la place de l’identité dans ce spectacle ?

Dans le spectacle le vêtement traverse les mouvements des différents âges et habille tour à tour la petite fille, la femme, la mère et la femme sage. Les habits brodent notre histoire d'humain et tracent la mémoire de nos corps.

Le geste révèle le vêtement. L'habit anime le corps. Le corps donne naissance au verbe. C’est ainsi que ma langue maternelle (je suis d’origine libanaise) a fait irruption durant le travail. L’évidence de parler et de chanter en libanais s’est imposée.

Il a suffit que je prononce l’alphabet arabe pour ressentir une émotion très forte et voir apparaître des images de mon enfance.

Je ne pouvais pas aborder la question du vêtement sans la question de l’identité. L'identité c'est l'écho de mes os. Cette structure solide et érigée avec vérité, sans états d'âme. Reliée à tous ceux qui m'ont précédée. Mes fluides ne sont pas qui je suis. Ils sont l'énergie que je choisi de canaliser dans le sens de ma structure osseuse. Ou pas. Ma chair est la terre à travers laquelle s'incarne mon âme pour jouer de sa musique le temps d'une vie. Elle se trouve entre mes habits et mes os.

La question de l’identité a aussi réveillé la mémoire du corps qui m’a permis de remonter le fil de mon histoire et de retrouver le tricot de mes racines.

Entretien avec Youmna Tarazi



Quels sont vos projets à venir ?

Je souhaite faire une tournée en France et à l’étranger avec ce spectacle pour transmettre ma vision du vêtement. En offrant sur scène mon rite de passage vers un être plus authentique, je souhaite rentrer en résonnance avec l’histoire des spectateurs afin qu’ils repartent avec des bouts de fil à tirer pour tisser leur propre identité.

Toute proposition de programmer le spectacle est bienvenue.
Contact :
youmna.tarazi@gmail.com

A la fin de ce spectacle vous repartirez avec :
- La conscience des vêtements essentiels qui vous vont
- Des pistes sur les liens entre vos choix de vêtements et votre histoire
- Une piste de réconciliation avec votre corps
- Votre livret de spectacle contenant les exercices proprosés durant la représentation
- Un pot de partage est offert à l'issue du spectacle





Youmna Tarazi

Experte en cohérence identitaire et image de soi
Par le vêtement et l’image de marque


Youmna aide les femmes entrepreneurs qui se sentent tiraillées entre leur image professionnelle et leur nature profonde à identifier la tenue qui leur permette de se sentir en confiance, belle et bien dans leur peau pour se connecter à leur source d’abondance, point de départ de leur réussite. 


Après un training d’acteur de plus de 10 ans et plusieurs mises en scène, Youmna livre ici le fruit d’un travail de création de plus de 18 mois de travail. A travers lequel elle traverse son propre processus identitaire à travers le vêtement.
www.youmnatarazi.com

lundi 18 avril 2016

Trois évocations du Féminin Sacré



En ces temps d’affirmation du Féminin, source de créativité, de beauté et d’amour, face à un monde en pleine crise de transition, oserons-nous la profondeur ? Chercherons-nous l’inspiration auprès de figures millénaires du Féminin Sacré ? 
Oser la profondeur



Mes chères sœurs, vous ressentez le besoin de laisser jaillir tout ce qui a été trop longtemps tenu dans l’ombre, infériorisé et même jugé. Le Féminin en vous a été trop souvent étouffé par la morale, infantilisé par la famille, limité à une sphère intime, tenu à l’écart des rôles sociaux.

Vous avez soif d’expression, d’extériorisation. Vous voulez danser, chanter, crier ce que vous êtes. Tout cela est légitime et donne assez souvent de belles choses. Cependant, les fleurs ont besoin de racines, d’un terreau nourricier pour continuer à fleurir. Je vous propose une descente en profondeur pour redécouvrir toute la richesse d’un Féminin Sacré méconnu (même s’il est utilisé à des fins prédictives), car il plonge ses racines dans un lointain et pourtant prestigieux passé. Je vous emmène au pays des symboles, langue des dieux, langue de l’initiation et de l’élévation. Cette forme de transmission est précieuse car elle ne passe pas par le mental mais par l’intuition.

Parmi la suite des vingt-deux Arcanes majeurs du Tarot de Marseille, il en est trois que je considère comme les plus belles émanations du Féminin Sacré. Les figures féminines sont d’ailleurs aussi nombreuses que les figures masculines et souvent occupent la première place dans la tradition des Arcanes.

L’Impératrice (Arcane III) est une merveilleuse initiatrice 


Sa très haute vibration suscite aujourd’hui de nombreuses vocations de thérapeutes parmi vous, chères sœurs ! Elle est Reine, Mère et Guérisseuse. Être Reine, c’est posséder à l’intérieur de soi la certitude de sa propre valeur, savoir que cette valeur est incorruptible comme l’or d’une couronne parée de pierres précieuses.


Cette « royauté » n’est ni artificielle ni éphémère. Elle n’est pas le fruit d’une volonté de puissance qui « singerait » le côté égotique du masculin, mais elle est issue d’une longue maturation et son « trône » est celui de l’esprit. L’Impératrice a un rôle majeur dans l’organisation de la cité. Elle veille à ce que tous vivent en paix, en prospérité et en harmonie.

Elle est une Mère protectrice qui transmet les plus hautes valeurs. En tant que femmes, sommes-nous conscientes de ce rôle, essentiel à la cohésion de tous les groupes ? L’avons-nous oublié en favorisant l’aspect extérieur et visible de tout rôle social ? 


L’Impératrice est aussi Guérisseuse. Mais d’où tient-elle ce savoir ou ce don ? Si la couronne qu’elle porte témoigne de la légitimité de son action, le moyen de cette action est représenté par le long sceptre surmonté d’un globe (universalité dans l’espace) et d’une croix (universalité dans le temps) qu’elle tient dans sa main gauche : pas de guérison sans conscience purifiée. Son bras droit tient contre elle un écu portant un aigle aux ailes déployées. Le but de son action n’est rien d’autre que la libération totale des facultés humaines !

Pouvons-nous rêver d’un meilleur guide ? Si nous nous laissons inspirer par elle, pouvons-nous encore douter de notre pouvoir de femmes ? Non, à condition d’être des femmes désireuses de servir ! Servir est notre royauté. Quelle est à présent la deuxième émanation du Féminin Sacré que je désire évoquer ?

La Force (Arcane XI)
Une jeune femme, calme et fière, portant un grand chapeau en forme d’infini, tient contre elle un lion confiant qui se laisse ouvrir la gueule. 


Le lion est notre côté « femme sauvage » ! Il est la nature en nous, nature que nous ne devons ni combattre ni laisser sans contrôle, car l’inconscient est comme les mauvaises herbes, étouffant les fleurs. Nous devons apprivoiser cette nature pour la transformer en Force. 


La Force véritable étant : conscience de soi, intégrité morale et calme intérieur. Le chapeau en forme d’infini est sur sa tête (esprit) le témoin de l’illimité, source inépuisable de compréhension et d’intégration.


La force intérieure vient de l’intégration de la « Femme Sauvage » !
L’Étoile (Arcane XVII) est l’Arcane de l’Inspiration.

Il y a parmi vous, je le sais, et la beauté de cette revue en témoigne, beaucoup d’artistes. L’Étoile est l’Arcane de l’Inspiration et c’est par elle que je veux terminer cette évocation.


Une jeune fille nue est agenouillée au bord d’une rivière. Elle verse l’eau de deux vases. Derrière elle, se tient le ciel étoilé. L’Étoile symbolise la lumière la plus pure, car elle vient de très loin, du cœur de la nuit. Si nous désirons exprimer notre sensibilité par l’art, nous devons nous rendre réceptives à cette lumière, et aussi faire preuve d’humilité. La beauté mystérieuse de la vie passe par nous, par le Féminin, ouvert et réceptif. L’intériorité et la sensibilité forment le creuset de l’alchimie qui transforme la nature en Art.


La nudité de la jeune fille représente la pureté intérieure requise pour que nous puissions transmettre fidèlement le message des étoiles. Ce message est subtil et il ne nous appartient pas. La jeune fille le laisse couler dans la rivière de la vie.


Le Féminin Sacré est notre royauté, notre force et notre inspiration. Voilà le message des Arcanes Majeurs, dans leur vision initiatique ! Que ces trois merveilleuses initiatrices nous accompagnent et nous insufflent leur puissance pour rayonner à travers nous !

Jeanne HENOCQ (Jeanne Annonciade) : jhenocq_edc@yahoo.fr Animatrice de yoga et d’ateliers initiatiques sur le Tarot. (Arcanes Majeurs, Éditions La Poésie d’Aujourd’hui 2005 chez l’auteur)