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mercredi 29 octobre 2014

LA SPIRITUALITE FEMININE AUJOURD’HUI


La spiritualité a-t-elle un sens différent dans la vie d’une femme que dans la vie d’un homme?
Existe-t-il quelque chose qui permette de parler de spiritualité féminine? Sr Dr. Ágota Baternay, RSCJ, donne des cours de formation à des adultes et les accompagne dans le cadre d’exercices spirituels. La fondatrice et présidente de l’Association des Femmes Chrétien Chrétiennes en Hongrie, trace quelques caractéristiques qu’elle a pu relever dans la vie spirituelle des femmes. (Original: allemand)




Ecrire sur la spiritualité féminine est une entreprise difficile. Comment expliquer quelque chose qui ne peut s’expliquer qu’en le vivant? Aussi, avant de commencer, j’invite les lectrices à faire une petite halte, à trouver un moment de calme et à s’écouter elles-mêmes.

Puis-je entendre quelque chose à l’intérieur?
Qu’y a-t-il
en moi-même?
Que se passe-t-il en moi?
Que me fait le silence?
Combien de temps puis-je tenir dans ce silence?
Quelles sortes de voix commencent à parler en
moi?
Quel genre de bruit m’entoure?
Quelle agitation me saisit?
Quelle sorte de joie, de peine ou d’ennui me
submerge?

Et si vous ne vous êtes pas dépêchées de sauter ces quelques lignes, mais que vous avez pris un temps d’écoute en vous, alors peut-être aurez-vous appris quelque chose de nouveau sur la spiritualité. Car cette petite méditation n’avait rien d’une vanité de soi mais c’était une prière, une présence sans mots devant Lui qui est déjà là en moi. Beaucoup de choses ont été écrites récemment sur la spiritualité, peut-être à cause d’une demande de plus en plus forte. Mais bien que tout le monde utilise cette ex expression, personne ne sait vraiment ce qu’elle signifie. Des thèmes ou sujets spécifiques en feraient-ils partie?

Des questions théologiques, des textes bibliques, des poèmes religieux? Ou bien la spiritualité est-elle un moyen d’aborder ces contenus? Par l’intuition, la médita méditation, la créativité?
Il existe bien sûr des définitions de la spiritualité telles que: “une identité religieuse vécue” ou bien: “ce qui reste de tout le savoir rassemblé par les humains au cours de leur socialisation religieuse, et qui a progressivement  une influence déterminante sur la vie de chacun de nous”. (Fritz Oser)

Depuis des siècles, la spiritualité a été assimilée à la piété. Les confesseurs et les directeurs spirituels ont défini les normes et conduit à des exercices à la vertu, souvent en y mettant des accents négatifs. Ils avaient déterminé à l’avance à quoi devait ressembler une femme pieuse.

Quelques caractéristiques
Mais existe-t-il une spiritualité féminine après tout? Si c’est le cas, quelles sont ses caractéristiques?

La spiritualité féminine connaît différentes voies d’approches autres que simplement la pensée rationnelle. Le langage des images et des symboles n’a pas besoin d’explications laborieuses pour être compris. Si nous nous ouvrons simplement à ces symboles, ils peuvent déployer tout leur pouvoir de changement.

La spiritualité féminine connaît d’autres formes d’expression que des définitions qui séparent, en  particulier le langage poétique. L’expérience spirituelle des femmes est intimement tissée dans  l’histoire de leurs vies, déterminée par les différentes phases de la vie. Aussi, la meilleure façon d’expliquer la spiritualité féminine est-il en racontant des histoires.

La spiritualité féminine concerne les femmes en tant qu’entité. Elle inclut l’expérience de nos corps et adhère à l’enseignement de Thérèse d’Avila quand elle dit: “Fais du bien à ton corps, pour que ton âme aime y demeurer”. Elle comprend l’esprit et l’âme et pénètre les sources profondes de la motivation, des convictions et des attitudes fondamentales, de l’agir et des décisions. La spiritualité féminine est intuitive, basée sur la compréhension par l’esprit, elle comprend et reconnaît à partir de l’intérieur, elle ne dépend pas “d’instructions”.

La spiritualité féminine est complexe (pas compliquée!), elle forme un réseau des différentes sphères de la vie et d’expériences quotidiennes, elle crée des relations et unit.

La vie dans sa plénitude
“Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il perd son âme”. (Luc 9-25) Cette parole de Jésus ne signifie pas que nous ne pouvons pas gagner l’univers, mais que nous ne devons pas faire du mal à notre âme sur sa route à travers la vie. C’est toute la question de la spiritualité: “la vie dans sa plénitude” (Jean 10:10) où par une attention intérieure “la nouvelle femme grandira sous la vieille peau” (Bruners).

Mais l’attention du coeur ne surgit pas toute seule. “Ce n’est pas avant un retour à la pratique de la prière, de la méditation et du silence, que ceux qui cherchent à apprendre pourront avancer en spiritualité, et que la réflexion et les interrogations conduiront à l’expérience”. (Waldenfels)

C’est peut-être “en vogue” de parler et de lire sur la spiritualité féminine. Mais malheureusement il y a encore trop peu de tentatives de la vivre ensemble. La théologie féministe rencontre et doit surmonter des rejets et des obstacles, et la spiritualité féminine devra faire face aux mêmes difficultés pour pouvoir s’affirmer haut et fort. Son existence même, souvent, n’est pas reconnue, pas prise au sérieux, pas acceptée. De ce fait, il est considéré en général –par les femmes aussi – comme une présomption incongrue que des femmes, même quand il s’agit de religieuses, donnent des exercices ou accompagnent des prêtres en tant que conseillères spirituelles.

Il est grand temps de faire découvrir l’importance de la spiritualité féminine pour l’Eglise d’aujourd’hui, comme un élément indispensable de sa sainteté, et de rendre possible aux femmes d’y apporter la grande diversité de leurs charismes et de jouer leur propre rôle spirituel dans l’Eglise.•


SOURCE UMOFC Newsletter août 2000

À la recherche de son féminin sacré


Célébrer notre déesse intérieure : tel est le précieux programme au menu de ces trois jours de stage « Sexualité et Féminité ». À travers divers outils thérapeutiques et cercles de parole, notre ronde de femmes a exploré, dans une interaction féconde, les peurs, blocages et désirs, en lien avec le plaisir. Pour renouer avec notre feu intime. Une aventure puissante ! 



Il y a déjà une lune... Le temps qu’il m’a fallu pour métaboliser cette expérience atypique. Nous étions quatorze femmes, de la vingtaine à la soixantaine, à prendre part à cette exploration aux sources de nous-mêmes. Non sans curiosité, mais avec une certaine appréhension. Comment se dire librement dans son intimité, en respectant les limites de chacune... pas forcément les mêmes, en fonction du vécu et des saisons de la vie ? Là est tout l’art des deux initiatrices de ce stage. Solaires et solidement plantées, Cécile Vangrieken, praticienne en massage et thérapie Eidétique, et Catherine Hudovernik, thérapeute en Constellations familiales et praticienne en PNL - EFT, accompagnent avec justesse, bienveillance, cadrent aussi, ce voyage vers la femme avec des femmes. Alors, oui, durant ces trois jours (très) intenses, il y a eu des larmes, mais aussi du rire et d’innombrables échanges forts. De la vie, en concentré. Car, au final, l’enjeu de ce stage n’est autre que renouer, au travers de la sexualité, avec un appétit de vie intact. Moments choisis dans ce florilège d’exercices et de partages. Tandis qu’en clin d’œil céleste, hommage à l’amour et la séduction féminine, Vénus a rendez-vous aujourd’hui avec le Soleil. La prochaine fois, ce sera en... 2117 !

Entrée en féminitude. Avant même le stage, nous avons reçu un questionnaire en 18 points intimes pour faire le bilan de notre sexualité (destiné à nous-mêmes). En y répondant, je réalise qu’on ne se pose jamais ce genre de questions... Nous voilà donc réunies pour cela dans le cadre magique du domaine de Rurhof, à Butgenbach. Cette Fagne nature nous relie d’instinct à la femme sauvage, libre, qui vibre en chacune de nous. Pour la pratique, nous nous retrouvons habillées de blanc. On dirait du David Hamilton, en moins kitsch ! La transformation est radicale : les visages sont plus ouverts, la beauté singulière de chacune mise en lumière. Lors du premier cercle de parole, destiné à nous présenter et déposer notre intention pour ce stage, nous égrenons des objectifs ambitieux, comme si nous avions intensément soif d’autre chose... En ce qui me concerne : comment être femme sans être mère... et comment devenir mère si je ne me sens pas femme ? Nous tirons ensuite, à tour de rôle, une carte du jeu d’exploration « Féminitude », qui accompagnera de son énergie notre cheminement. La résonance est évidente. Je tire « L’arbre lune », dont le tronc-matrice accueille un croissant lunaire : une lame, reliée à l’expression créative et à la fécondité, qui m’invite à revenir à l’intériorité. À ralentir le rythme pour rêver mes projets...

Réveil de l’amant intérieur. 


La sensualité se niche dans les moindres détails du programme. À table, nos assiettes sont égayées de fleurs, de graines et jeunes pousses. Les repas, végétariens, préparés avec amour, seront hauts en couleur, en saveur. Pour retrouver le goût des choses. Le vrai désir ! Suit un exercice déroutant : après avoir répondu spontanément 14 fois (soit le nombre de participantes, soi-même y compris) à la question « Qui es-tu ? », chacune gratifie ensuite l’autre d’un : « Tu es... ». Or, leur autopsie sonne plus juste que notre auto-analyse ! Le temps est alors venu de réveiller notre amant intérieur, en nous rebranchant, via la visualisation, sur des souvenirs-plaisirs, pas forcément en lien avec la sexualité. Je me reconnecte à ma source vive, entre réminiscences d’étreintes, mémoire affective et communion avec la nature. Un mot affleure pour faire le lien entre ces expériences : « Libre-jouir », soit des moments où j’ai savouré la liberté d’être moi pleinement. « Vous pouvez revivre à tout instant ces souvenirs-ressources. Nous sommes les créatrices de notre propre plaisir ! Au plus vous entretenez cette capacité, au plus elle se développe », partagent Cécile et Catherine. Nous nous attelons ensuite à un point-clé : le « Zip » de notre feu intime... Le fameux muscle PC (pubococcygien), dit aussi « muscle de l’amour », dont la prise de conscience et le renforcement peuvent accentuer nos sensations intimes et celles du partenaire. Après une brève leçon d’anatomie sur planches, nous passons à la pratique, en travaillant notre périnée, via la respiration et des contractions, nous permettant peu à peu de nous familiariser avec sa subtilité.

Femmes qui dansent avec leur flamme


Nos réveils matinaux sont accompagnés de méditations dynamiques, faites de mouvements et de sons destinés à activer l’énergie vitale, sexuelle (la force du groupe nous portera !). Ensuite, les journées se suivent et ne se ressemblent pas (massages, danse, etc.). Des Constellations familiales permettront ainsi à certaines d’entre nous de dénouer des schémas transgénérationnels qui les limitent dans leur féminité, leur sexualité et l’expression de leur personnalité. Lors de ces partages chargés en émotions, chacune d’entre nous prendra part à l’expérience d’une manière ou d’une autre (en tant que constellante ou que participante à une constellation) et trouvera un écho à sa problématique personnelle. C’est la magie des constellations : on n’est jamais là par hasard ! Autre moment-phare, celui où nous avons représenté, en dessin spontané, notre yoni (notre sexe) : pour moi, une évocation d’un papillon aux couleurs délicates, entouré des trompes formant un cœur protecteur... Le but n’étant pas d’être dans le réalisme, mais de laisser parler notre créativité si fertile. À la nuit de la pleine lune, point d’orgue de ce week-end, réunies en cercle, yeux bandés, nous avons déposé, dans la sécurité de notre cocon au féminin, nos peurs en lien avec notre vie sexuelle, avant de confier nos fantasmes. Étonnant de voir qu’il nous est beaucoup plus facile d’épancher nos blessures - à la fois très intimes, mais si universelles - que d’évoquer ce qui nous fait fantasmer... Les tabous ont encore la vie dure ! À l’heure de nous quitter, je constate que j’étais arrivée avec la volonté de faire un pas géant vers la femme. Je suis simplement rentrée « chez moi ». Ce stage m’aura appris à ressentir la vie et l’envie pulser en moi... Jouissif !


Stages « Sexualité et féminité » Contact et infos : www.sexualitefeminite.com 


Cécile Vangrieken est praticienne en massage et thérapie Eidétique et Catherine Hudovernik est thérapeute en Constellations familiales et praticienne en Programmation Neuro-linguistique (PNL) et Emotional Freedom Technique (EFT).

lundi 27 octobre 2014

L’héritage des Soeurs de la Providence


Judith Desmarais, Soeurs de la Providence, Canada


L’héritage spirituel des Soeurs de la Providence, communauté fondée à Montréal, Canada, se vit dans neuf pays du monde. Cet héritage, qui synthétise l’attention providentielle de Dieu et l’amour compatissant de Marie, nous a été légué par notre fondatrice, Emilie Gamelin, une femme profondément enracinée dans une mission qu’elle vivait autant dans son milieu immédiat qu’à l’extérieur.

Emilie Gamelin a appris très tôt dans la vie à s’occuper des pauvres. Lorsqu’elle était jeune femme, et plus tard au cours de sa brève expérience comme épouse et comme mère, elle a pu, avec son époux, qui vivait des valeurs semblables aux siennes, pratiquer le partage en abondance avec les  ombreuses personnes dans le besoin qui l’entouraient à son époque.

Suite au décès de son époux et de ses trois jeunes enfants, Emilie a puisé force et consolation en  Marie, Mère des Douleurs, au pied de la croix. Elle a épongé ses larmes en se tournant résolument vers les nécessiteux, en se dévouant pour les femmes âgées, pour les personnes appauvries, pour les malades mentaux,pour les handicapés, pour les victimes du choléra et du typhus, pour les prisonniers et pour les personnes atteintes de surdité. Dieu l’a amenée à devenir “la providence” des gens de Montréal, ville dont les problèmes sociaux grandissaient de pair avec sa population.

Au bout de quinze ans au cours desquels Emilie s’est dépensée en tant que femme laïque, avec l’aide d’autres personnes qui se sont unies à ses oeuvres charitables, l’évêque de Montréal a fondé une  congrégation religieuse dans le but d’assurer la permanence des oeuvres déjà mises sur pied. Quelques années à peine ont suffi aux soeurs pour s’implanter au Chili et dans l’Ouest de l’Amérique du Nord. Dans les années 1960 et 1970, des missions ont été fondées en Argentine, au Cameroun, en Haïti et en Egypte. Vers la toute fin du 20e siècle, l’oeuvre s’est propagée aux Philippines et au Salvador.

Appelées à devenir les associées de Dieu
A l’instar d’autres chrétiens, les Soeurs de la Providence suivent les pas d’Emilie; elles disent oui à Dieu qui les appelle à préparer son règne dans le monde, et leur confie la mission spécifique de faire connaître la Providence de Dieu et de vivre la compassion de Marie, Mère des Dou leurs. Nous luttons pour vivre et pour servir de différentes manières en solidarité avec d’autres, parce que l’amour du Christ nous presse à le faire. Nous oeuvrons au sein de la communauté chrétienne mais également dans la collectivité en général, au milieu d’une réalité culturelle diverse, dotée d’une conscience mondiale.

Nous collaborons à des ministères qui touchent:

1. L’hébergement et les services sociaux: des femmes et des enfants qui ont un urgent besoin d’un abri sûr; des femmes qui ont besoin de soutien dans différentes situations de vie; des gens âgés et handicapés; des personnes qui doivent recevoir des soins infirmiers à la maison; des victimes d’abus de drogues; des étudiants et des gens âgés vivant en dépendance partielle; des jeunes enfants qui ne résident pas ou ne peuvent résider avec leurs parents; des comptoirs pour les pauvres; soupes populaires.

2. Soins de santé: services hospitaliers internes et externes; cliniques de jour pour gens âgés; préparation et participation aux soins à domicile; services de pastorale et d’aide spirituelle; assistance aux mourants; soutien aux sidéens; service clinique dans les secteurs défavorisés;
3. Education: du jardin d’enfance à l’universitaire; enseigner une langue seconde aux immigrants et réfugiés et leur offrir un soutien pertinent;

4. Services diocésains/paroissiaux et pastoraux: formation en leadership; préparation aux sacrements pour tous les âges; visites à domicile; services reliés à l’aumônerie des prisons;  implication dans les communautés de base, spécialement aux Philippines et au Salvador; accompagnement des personnes; direction spirituelle et retraites.

Nous sommes donc appelées à marcher avec Dieu et à devenir ses associées, en vivant cette parole qu’Emilie nous a laissée: “Je prie pour que vous puissiez toujours aimer les pauvres, et pour que la paix et l’unité soient toujours avec vous”.


SOURCE UMOFC Newsletter août 2000

LA FEMME, mère du Royaume de Dieu


Pendant neuf mois, la femme enceinte forme l’enfant dans son sein en le nourrissant de sa propre substance. Mais ce pouvoir qu’a la femme de former un enfant ne se limite pas au plan physique. Dans le plan spirituel, aussi, les femmes ont ce pouvoir, et si elles acceptent de recevoir ce germe qu’est une idée, une idée divine, elles peuvent contribuer à former le corps d’un enfant, mais d’un enfant plus vaste, un enfant collectif ; le Royaume de Dieu. Et c’est cet enfant en formation qui, chaque jour, soutiendra sa mère, la guidera, l’éclairera, l’instruira, la protégera. On croit que c’est la mère qui protège l’enfant. Oui, dans le plan physique, c’est vrai, mais dans le plan spirituel, c’est l’enfant qui protège sa mère. Alors, une idée, une idée seulement, c’est cela le germe. Toutes les femmes sur la terre peuvent être fertilisées spirituellement en acceptant cette idée du Royaume de Dieu ou, suivant d’autres traditions, l’Age d’Or.

Un jour, j’ai reçu la visite d’un homme qui passait pour un grand spiritualiste et quand, au cours de la conversation, je lui ai dit que le salut de l’humanité viendrait par les femmes, parce que ce sont elles qui possèdent les clés de la réalisation, il était stupéfait, indigné même. D’après lui, c’étaient les hommes qui, étant donné leurs facultés, leur place, leur fonction, avaient toutes les possibilités d’agir dans la société. Alors, je lui ai dit : "Mais pourquoi est-ce la femme qui met les enfants au monde ? Bien sûr, l’homme donne le germe, mais pour que ce germe croisse et se développe jusqu’à devenir un enfant parfaitement formé, il faut une femme". Tous savent cela pour le plan physique, mais pour le plan spirituel on reste encore dans l’ignorance de ces grands mystères de la création. Le principe divin produit des germes d’une essence tellement subtile que, si on ne les fixe pas, ils vont se perdre dans l’infini. Pour obtenir des formes solides, stables, réelles, tangibles dans le plan physique, il faut que le principe féminin accorde sa participation.

La puissance de la femme est immense, car elle possède un magnétisme spécial sous la forme de petites particules de matière très subtiles qui s’échappent d’elle. Ce n’est donc pas tellement dans le plan physique, concret, qu’elle a le plus de pouvoir, mais dans le domaine plus subtil des émanations. On a présenté la femme comme une magicienne, une fée ou parfois une sorcière : c’est à cause de cette faculté, que lui a donnée la nature, de produire d’infimes particules de matière avec lesquelles elle est même capable de former des corps d’essence éthérique. De tout temps, des mages, des initiés ont possédé des connaissances sur cette capacité qu’a la femme d’émaner des particules très subtiles, une matière impalpable dans laquelle des esprits peuvent s’incarner, c’est pourquoi ils s’efforçaient de travailler avec des femmes.

Dans le Livre des Rois il est dit que Salomon eut "sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines", ce qui aux yeux des chrétiens, et de bien d’autres, est évidemment choquant. La réalité, c’est qu’on ne sait pas ce qu’il faisait avec toutes ces femmes ; on s’imagine que c’était pour ses plaisirs et qu’il vivait avec elles dans la sensualité et la débauche. Non, Salomon était un grand sage et un grand mage qui pouvait se faire obéir des esprits du monde invisible. Comment aurait-il pu posséder ces pouvoirs s’il avait vécu dans la débauche ? Justement, c’est qu’il avait de tous autres rapports avec ces femmes ; il savait que la femme est capable de fournir la substance première dont l’esprit a besoin pour créer des formes.

Salomon réalisait ses opérations magiques grâce à la matière émanée par ces nombreuses femmes dont il s’entourait, et il réussissait, bien sûr. A l’apogée de son règne, il possédait une telle puissance matérielle et spirituelle qu’il fit construire ce temple de Jérusalem si fameux, rendit des jugements d’une sagesse étonnante et étendit sa renommée très loin au-delà du royaume d’Israël. Mais il a fini par succomber, car il n’a pas pu résister à toutes les forces qu’il avait déclenchées, il n’a pas pu les maîtriser.

Le règne de Salomon n’a donc pas produit cette splendeur spirituelle pour laquelle travaillent les plus grands initiés. C’est pourquoi à leurs yeux,  Salomon n’appartient pas à la catégorie la plus élevée ; il travaillait encore trop pour lui-même, pour sa propre gloire, sa propre renommée. Sa magie n’était pas encore la magie divine : la théurgie.

La théurgie consiste à savoir tout utiliser, tout, absolument tout, pour le Royaume de Dieu ; utiliser l’eau, utiliser la terre, l’air, les plantes, les rivières, les rochers, et tous ces courants d’énergies qui traversent l’espace sans qu’on sache les utiliser (ou bien alors ceux qui savent le font pour des réalisations personnelles). C’est ce que Salomon lui-même a fini par faire, et comme les mobiles personnels, intéressés, remuent les forces ténébreuses, certains esprits infernaux venaient auprès de lui s’alimenter. Il avait beau essayer de les chasser, ils revenaient, jusqu’au jour où il n’a plus pu résister. Mais laissons le roi Salomon et revenons à l’essentiel.

L’essentiel, c’est que les femmes puissent comprendre que si elles acceptent de travailler sur cette matière subtile qui émane d’elles pour la consacrer au Principe divin en haut, alors les anges, les archanges et les esprits lumineux les plus élevés serviront de cette matière vraiment unique, précieuse, pour préparer les formes de la nouvelle vie. Comme toutes les femmes de l’humanité représentent collectivement une unité, de même qu’il n’existe en haut qu’une seule femme, la Mère divine, de même il n’existe qu’une seule femme en bas, sur la terre. Et si cette femme collective ici, sur la terre, décide de consacrer une partie de la matière subtile qui émane d’elle pour former un enfant, cet enfant sera le Royaume de Dieu.

Vous ne me croyez peut-être pas, mais c’est la vérité, la pure vérité. Voilà pourquoi je dirai que beaucoup de ceux qui parlent des femmes n’ont rien compris de ce qu’elles sont, surtout quand on compare la profondeur, la grandeur et l’immensité de ce que je viens de vous révéler avec toutes les élucubrations et les idioties que l’on a propagées sur elles depuis des siècles à cause de petites rancunes personnelles. Combien de spiritualiste, de religieux ont méprisé la femme, sans savoir que c’est à cause de ce mépris qu’ils ne pouvaient pas réaliser ce Royaume de dieu qu’ils réclamaient pourtant dans leurs prières. Il est temps qu’ils comprennent que le Royaume de Dieu ne peut être réalisé que par les femmes, parce que c’est la femme qui possède cette essence subtile indispensable pour qu’il prenne corps.

Quand les femmes décideront de se consacrer au Ciel, pour que toute cette matière merveilleuse qu’elles possèdent puisse être utilisée dans un but divin, sur toute la surface de la terre on verra s’allumer des foyers de lumière, et le monde entier parlera le langage de la nouvelle culture, le langage de la nouvelle vie, le langage de l’amour divin. Qu’attendent-elles pour se décider ?

Elles se destinent toujours à des occupations trop basses, trop ordinaires. Arriver à se caser quelque part et élever une marmaille, voilà l’idéal qu’on leur présente depuis d’enfance ! Bien sûr, de plus en plus elles arrivent à exercer des professions qui, sur le plan social, les rendent presque les égales des hommes. C’est très bien, mais c’est insuffisant, et c’est elles-mêmes qui finiront par s’en rendre compte, parce que leur véritable vocation ne s’arrête pas là. De plus en plus elles se sentiront insatisfaites. Mais elles ne devront s’en prendre qu’à elles ; c’est elles qui se fabriquent d’avance une destinée médiocre. Il ne sert à rien qu’elles se plaignent en soupirant : "Seigneur, quelle vie" Car c’est leur faute ; pourquoi n’ont-elles pas un idéal plus élevé ? Toute leur destinée serait changée.


Donc, désormais, que toutes les femmes sur la terre, qu’elles soient mariées ou non, mères de famille ou non, s’efforcent de devenir conscientes de leurs possibilités et décident de contribuer de tout leur être, grâce à leurs émanations subtiles, à la formation d’un nouveau corps collectif, le Royaume de dieu sur la terre. Quand elles commenceront à faire ce travail, quand elles se laisseront fertiliser par cette idée du Royaume de Dieu, le l’Age d’or, elles deviendront véritablement belles, vivantes, rayonnantes, car c’est cette idée qui les vivifiera et les embellira.


Propos de Omraam sur mon autre blog http://herosdelaterre.blogspot.fr/

vendredi 24 octobre 2014

Des pèlerins dans notre route spirituelle



Le mot “spiritualité” n’est pas facile à définir. Je crois que c’est un processus de comment une personne approfondit sa foi ou la fait croître. Mais le théologien Karl Rahner, dans son livre “Exercices spirituels” dit que ce n’est pas un système théologique mais plutôt “un choix de moyens et la manière concrète dont le christianisme peut devenir une réalité vivante en nous”.

Nous voyons la spiritualité comme profondément interne. C’est ma foi, ma vie de prière ou ma relation à Dieu. Mais finalement, notre spiritualité a un effet sur les autres – les membres de notre famille, nos collègues de travail et les personnes que nous rencontrons chaque jour. L’essence de notre spiritualité est émise vers ceux autour de nous dans la manière où nous agis sons ou répondons, dans comment nous traitons les autres et nos attitudes envers les événements et circonstances.

La Dr. Suzan Muto, une intervenante à la Convention du Conseil National des Femmes Catholiques de 1991 a écrit un livre intitulé “Esprit féminin: revendiquant la profonde féminité de notre spiritualité humai ne”. Elle dit dans son introduction:

Les femmes connaissent leur histoire personnelle et collective – bibliquement et laïquement ;

Les femmes sont bonnes dans ce que nous faisons à la maison et maternellement et jusqu’à la gestion d’une carrière;

Les femmes n’ont pas peur de sonder leurs sentiments; Nous nous sentons concernées par la manière dont nous grandissons, seule et ensembles; Nous aimons partager ce qui nous arrive quand nous prions et jouons;

Les femmes, peu importe notre âge, couleur ou croyances, commencent à apprécier les dons que Dieu nous donne; “Paix”, “joie”, “guérison”, “totalité”, sont des mots fréquents dans le vocabulaire des femmes.

Quelques conseils pratiques
Comment entrons-nous dans cela, nous femmes de l’UMOFC et du NCCW?
Nous sommes en communion avec toutes les femmes qui nous ont devancées et celles qui viendront après nous. Nous croyons en un même Dieu, nous sommes des femmes de foi. Par notre travail et notre exemple, nous offrons aux autres foi et spiritualité. Dieu est toujours dans nos vies mais parfois la perspective humaine nous empêche de le voir. Voici quelques choses que vous pouvez faire:

1. Si vous êtes parent, vous voulez que vos enfants soient élevés dans la foi. Vous leur apprenez les va leurs par vos paroles et exemples. Quelle meilleure diffusion de l’Evangile de Jésus-Christ qu’en transmettant votre foi aux enfants? Même si vos enfants sont grands, vous pouvez encore être engagées dans les programmes d’éducation religieuse de votre paroisse ou tout autre ministère qui concerne les enfants ou la liturgie.

2. Il y a aussi la prière. Une vie de foi inclut la prière – que ce soit à travers notre communication avec Dieu, ou nos actions en tant que chrétiennes. Etablissez un rituel de prière. Créez une table de prière, couvrez-la d’une nappe liturgique de couleur, une bougie, votre bible, un chapelet etc. Pensez à créer un lieu de prière à l’extérieur.

3. Une autre perspective spirituelle de vie est la parole de Dieu. Elle est créative et transformatrice. Chaque fois qu’on proclame l’Evangile, Jésus est une fois de plus ressuscité. Il ne suffit pas de simplement lire ou écouter la parole de Dieu, mais nous devons y ré pondre et en être transformées.

4. Faites une retraite. Votre église ou d’autres peuvent planifier ensemble quelque chose.

5. Utilisez musique, vidéos ou enregistrements. Il y a beaucoup d’excellente littérature qui peut aider  à grandir votre spiritualité.

6. L’art est une autre source d’exercice spirituel. Essayez-vous à créer quelque chose basé sur votre histoire préférée de la Bible. Visitez une galerie d’art, un musée ou toute exposition d’art religieux.

7. Jouissez de la création. Promenez-vous dans la nature et admirez les sites et les bruits. Faites-le pendant la journée et encore la nuit. En marchant, méditez ou priez.

8. Participez à une conférence ou groupe de travail avec un auteur célèbre ou un théologien. Découvrez ce qui se passe dans ce domaine dans votre quartier.

9. Et enfin, tâchez que la Messe vous parle et vous inspire vraiment. Quand nous sommes dans une as semblée priante, nous faisons partie d’une communauté. Chacun apporte cette perspective humaine pour prier ensemble, pour adorer et partager le pain eucharistique. Chantez d’une voix claire les cantiques et les réponses. Ecoutez la parole de Dieu avec un coeur ouvert; écoutez l’homélie avec un esprit ouvert.

Participez avec joie à l’eucharistie. Nous sommes toutes des pèlerins dans notre route spirituelle. Puisse notre recherche d’une vie spirituelle plus profonde être pleine de l’amour et des grâces de Dieu


source : UMOFC Newsletter août 2000

les femmes pour les femmes



Dans le monde du travail, la présence des femmes aux postes-clés est un sujet polémique. Pourtant, il semblerait que les femmes, contrairement aux hommes, préféreraient être dirigées par des personnes du leur sexe.
La parité est l'un des grands sujets de notre époque, notamment dans le travail. Malgré tout, les femmes sont bien moins représentées dans les grandes entreprises et particulièrement aux postes décisifs. Une question qui est souvent pointée du doigt par de nombreuses associations féministes y voyant une véritable discrimination.

Si les gouvernements tentent de mettre en œuvre des mesures pour essayer de réduire au maximum les inégalités entre les sexes, il semblerait que les mentalités ne soient pas prêtes à changer, du moins, du côté des hommes. Les femmes sont en effet tout à fait prêtes à voir leurs homologues évoluer dans les hautes sphères des entreprises.

Quelque chose qui a été confirmé par des chercheurs américains du groupe Gallup. Ces derniers viennent de publier une étude* montrant qu’aux Etats-Unis, les femmes préféreraient que ce soit une personne de leur sexe qui les dirige dans leur travail. Pour réaliser cette analyse, près de 1 000 Américains ont été sondés. Ces derniers se sont vus poser la question suivante : « Si vous preniez un travail et pouviez choisir votre patron, préféreriez-vous un homme ou une femme ? ».

Les femmes pour les femmes

Lors de l’analyse de l’étude, on voit que 33% des personnes interrogées penchent pour un homme contre 20% pour une femme. Un chiffre qui colle plus ou moins à la réalité des faits.
Mais en séparant les résultats par genre, on se rend compte que les tendances divergent sensiblement suivant le sexe de la personne sondée. 25% des femmes pencheraient ainsi pour un responsable de leur sexe contre 14% qui déclarent préférer avoir un homme comme supérieur hiérarchique.
Dans cette étude, on remarque également que les individus étant favorables au fait qu’une femme les dirigent sont légèrement plus jeunes que la moyenne des sondés ou qu’ils ont déjà eu une expérience de ce genre auparavant.
Autre chiffre important : 46% des interrogés répondent qu’ils n’ont pas de préférence. Une véritable évolution par rapport aux décennies précédentes. En effet, en 1953, 66% répondaient vouloir un homme comme patron, 5% auraient aimé une femme et 25% ne se prononçaient pas.

jeudi 23 octobre 2014

Le bonheur des femmes


Nous vivons à une époque très spéciale. Les enfants quittent la maison à un jeune âge; les relations dans les couples ne sont plus aussi proches qu’auparavant. Aujourd’hui, les femmes évoluent dans les mêmes cercles sociaux et ont le même pouvoir que les hommes et dans bien des cas sinon plus. En conséquence, le sentiment de vide et les attentes pour trouver la satisfaction et le bonheur ne sont plus liés à la famille ni même à la vie professionnelle d’une femme.

Bien qu’il soit encore important pour une femme d’être heureuse avec son mari, ses enfants ou petits enfants, aussi bien que dans sa vie professionnelle, ce n’est plus suffisant pour elle. Son ego est si développé qu'il dépasse le cadre de la famille, du lieu de travail et même de la nation. Il veut la spiritualité.

Ce désir pour l’accomplissement spirituel a augmenté durant les 15-20 dernières années. Avant notre génération, il y avait quelques cas ici ou là, mais cela ne se produisait pas par milliers comme c’est le cas aujourd’hui.

Ces jours nous rappellent ceux d’Abraham, qui a formé le premier groupe de kabbalistes dans l’ancienne Babylone. A cette époque, les femmes qui atteignaient la spiritualité étaient à côté des hommes. Elles étaient à un niveau spirituel égal à celui des hommes. Les grandes prophétesses comme Déborah, Houlda, et d’autres avaient atteint des niveaux spirituels bien supérieurs à ceux des hommes. Les gens vivaient dans la réalisation de la divinité et on enseignait tôt aux enfants ces vérités.

Mais après le déclin de la spiritualité de l’humanité, nous avons rarement vu des femmes kabbalistes. A l’époque de la destruction du second temple et jusqu’à notre génération, quelques unes ont atteint la spiritualité, mais elles étaient peu nombreuses.

De nos jours, cependant, que nous le voulons ou pas, nous sommes en train de revenir à ce même premier état, quand l’humanité était unie comme un seul homme dans un seul cœur. C’est pourquoi les femmes doivent être au même niveau spirituel que les hommes. En d’autres termes, de nos jours il doit être remédié au déclin spirituel de l’humanité qui a conduit à la dévaluation du statut spirituel de la femme.

De là, aujourd'hui, nous devons répondre à la demande qui vient de tant de femmes. Ce n'est pas juste une demande, mais un véritable besoin.


Les femmes de la guerre


« L'Histoire des femmes ». Cette expression aujourd'hui d'usage n'a fait son apparition que dans les années 1970. Auparavant, l'image de la femme était celle de la mère foyer, de l'ouvrière mais pas d'une personne faisant partie intégrante de notre Histoire. C'est notamment grâce au MLF que l'on s'est intéressé à l'histoire des femmes, c'était une demande sociale de la part des femmes qui souhaitaient affirmer leur identité et exprimer leur différence. De là est né ce besoin d'histoire et de recueil de mémoire, qui fût dans un premier temps étudié par des historiennes telles que Michelle Perrot, Yvonne Knibiehler.
Cette histoire englobe l'histoire au féminin, l'histoire du genre et les femmes dans l'histoire.

I. Les femmes durant la seconde guerre mondiale
Avec la seconde guerre mondiale, les femmes subissent l'idéologie du Maréchal Pétain « Travail, Famille, Patrie ». Les droits de la femme s'effacent au profit de la famille. La priorité est donnée à la famille, notamment par la loi Gournot du 29 décembre 1942, aussi appelée « Charte de la Famille ». Par cette loi, la famille légitime est protégée, le mariage encouragé et on prône les familles nombreuses. De part cette idéologie, le divorce est rendu plus difficile et plus lent avec la loi du 2 avril 1941.
Le régime de Vichy véhicule des valeurs conservatrices où une femme qui fume ou encore est court vêtue, est perçue comme une femme de « mauvaise vie ». L'idéal féminin de cette période est la mère au foyer, pilier de la famille, encouragée à faire des enfants. Des prix sont décernés en fonction du nombre d'enfants et en mai 1941, la fête des mères devient nationale.
Au cœur de cette politique nataliste, l'avortement qui est interdit est d'autant plus réprimé. Le 15 février 1942, l'avortement est qualifié de « crime de haute trahison ». Cette répression vis à vis de l'avortement restera longtemps gravée dans les mémoires, si bien qu'aujourd'hui encore et malgré la légalisation de l'avortement, certaines sages-femmes refusent encore de dire si elles ont pratiqué des avortements durant cette période.

L'éducation subit aussi la politique de Vichy, ainsi les instituteurs et institutrices ne reçoivent plus de formation d'ordre général, mais selon leurs sexes afin d'enseigner les travaux manuels et ménagers. Les filles sont formées à la couture, le repassage, le lavage, la cuisine ; tandis que les garçons sont formés aux métiers de forgerons, menuisiers, maçons. La loi du 18 mars 1942 rend obligatoire pour les jeunes filles « l'enseignement ménager familial », une heure par semaine. De plus, le régime encourage les écoles non-mixtes.


Une contradiction apparaît quant à la politique du régime vis à vis du travail des femmes. En effet, s'inscrivant dans cette idéologie de la famille, Vichy promulgue une loi le 11 octobre 1940, qui prévoit que les femmes mariées et de plus de 50 ans soient exclues du service public. De même dans le secteur privé, on incite à la non-embauche.

Cette politique subit un revirement en 1942. La loi est suspendue à cause du STO ( Service de Travail Obligatoire). La France manque de main d'œuvre et les femmes de 18 à 35 ans n'ayant pas d'enfants légitimes sont astreintes au travail obligatoire, pour « l'effort de guerre ». En juin 1944, 44 835 françaises contraintes ou non, travaillent en Allemagne.
Ainsi, les femmes sont « utilisées » au bon vouloir du gouvernement, reléguées dans un premier temps au statut de femmes au foyer, de mères, puis de travailleuses lorsqu’on a besoin d'elles.

Pour celles qui n'acceptent pas ce statut, c'est la résistance. Cette résistance passe par diverses actions. On observe une résistance à travers le marché noir et les réseaux d'entraide afin de faire vivre la famille en l'absence du père. La participation des femmes dans la résistance a longtemps été occultée, sauf pour quelques grandes figures comme Lucie Aubrac, Danielle Casanova, Bertie Albrecht, Marie-Madeleine Fourcade. Ces femmes distribuent des tracts, font partie de réseaux où elles assurent la logistique, le ravitaillement, les liaisons. Plus rarement, elles portent les armes ou dirigent un groupe. Certaines sont cependant enrôlées et portent les armes . Malgré cette participation leurs rôles respectifs n'est pas clairement défini dans le programme du CNR (Conseil National de la Résistance) en 1943.

Le rôle de ces résistantes a souvent été sous-estimé.

Cette participation n'a pas toujours été reconnue après-guerre. Seulement 6 femmes, dont 4 à titre posthume ont été décorées en tant que « compagnons de la liberté », contre 1030 pour les hommes. Bien souvent, au lendemain de la guerre, les femmes reprennent leur vie « ordinaire » et c'est le rôle de l'épouse et de la mère qui est mit en avant dans la reconstruction de la France. La libération de la France n'a pas été une libération pour la femme, c'est l'image de l'homme en tant que héros qui est mise en avant. Le rôle des femmes n'est pas mis en avant, tout du moins pas celui attendu.

L'image de la femme à la libération passe par l'épuration. Entre 1943 et 1946, 20 000 françaises sont tondues et humiliées publiquement. On parle alors de « collaboration horizontale, collaboration intime, collaboration sentimentale ». C'est un phénomène de masse que l'on peut observer dans la quasi-totalité des départements français. Notamment en Bretagne, où Luc Capdevila, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Rennes 2 a recensé 40% de femmes tondues dans les différents départements. 199 femmes sur 382 hommes furent exécutées, soient 34 %. Sur ce nombre, 40 femmes furent exécutées pour avoir eu des relations sexuelles avec des Allemands.


Cette intervention dans la vie privée des femmes avait pour but d'aller à l'encontre d'une sexualité que l'on considérait alors comme « anormale ». Ces femmes furent réprimées pour avoir librement disposer de leurs corps. Pour cette raison, on toucha directement à leur féminité en leur rasant les cheveux et les exposant seins nus sur la place publique.