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mardi 30 décembre 2014

Danse et Spiritualité





En cette soirée, la chaleur est telle qu’une promenade dans les bois à la tombée du jour est plus que bienvenue. Rafraîchissante, apaisante, elle invite les sens à se mettre en éveil.

Vous sentez l’air sec, empli de senteurs sucrées, vous entendez les oiseaux chanter dans les feuillages, vous sentez la brise sur votre visage, bouffée d’air frais après cette journée suffocante. Et soudain, au détour du sentier, vous apercevez une ombre furtive. Instinctivement, vous décidez de la suivre.

Celle-ci vous entraîne à travers bois à vive allure et disparaît soudain. Faisant quelques pas de plus, vous approchez alors d’une clairière, et apercevez l’ombre qui est là, debout, se balançant langoureusement. Ce n’est qu’à ce moment que vous entendez la musique : douce et rythmée, mélancolique et entraînante. La scène vous subjugue, vous êtes comme hypnotisé par cette femme qui danse, virevoltant au gré des notes, se laissant porter par la mélodie. Le rythme s’accélère, la créature se déchaîne, elle est alors comme possédée, mais c’est une douce possession.

L’énergie est palpable, vous la sentez monter, tourbillonner,  des milliers de scintillements se mettent à tourner autour d’elle, comme des milliers de fées entrant dans sa folle danse. Soudain, à son paroxysme, la jeune femme retombe au sol, comme terrassée, mais étrangement sereine. Elle a le sourire aux lèvres en s’endormant au sol, semblant ne faire plus qu’un avec la Nature toute entière. Danse extatique…

Danse et Féminin Sacré, renouer avec le Corps
Dans notre société actuelle, l’image du féminin en a pris un sacré coup : culte de la beauté aux canons extrémisés, course à la minceur, au paraître, mais également combat féministe pour obtenir l’égalité des sexes. L’image de la femme en a souffert, et aujourd’hui beaucoup d’entre elles sont à la recherche de leur féminité perdue. En effet, si on veut bénéficier de l’égalité hommes-femmes, cette parité tendancieuse, il faut prouver que l’on peut faire «aussi bien» qu’un homme, à savoir être  linéaires dans notre comportement et nos aptitudes, tout l’opposé de la nature cyclique des femmes.

Alors que féminin est changement comme masculin est stabilité, on nous  interdit encore aujourd’hui de vivre cet aspect de notre féminité. Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes différents, et que vouloir atteindre l’égalité, ce n’est pas vouloir ressembler aux hommes et tout faire aussi bien qu’eux, mais simplement avoir le droit d’être pleinement Femmes, et reconnues en tant que telles.

Les bienfaits de la danse orientale La danse orientale en général est un bon moyen de se reconnecter avec sa féminité. Elle améliore non seulement la santé physique d’une femme, mais elle a aussi de l’influence sur son bien-être psychologique. Les exercices liés à l’apprentissage des mouvements aident à muscler et sculpter le corps. Petit à petit la femme redécouvre la grâce en elle et prend conscience de son pouvoir. C’est tout un processus psychologique qui se met en place pour recouvrir confiance en soi. Une femme commence à être plus sûre d’elle-même, à croire à son attirance qui ne dépend pas de l’âge ou du physique. C’est le premier pas vers sa libération physique. Et une femme qui se sent bien est toujours belle.

«La danse augmente le tonus du corps, l’alternance des éléments de la danse arabe - de mouvements fluides, plus brusques et de tremblements - rend les muscles et les ligaments plus souples. Le tremblement joue le rôle d’un massage unique des organes génitaux, de l’intestin, et aussi des seins qui permet d’empêcher la stagnation sanguine dans les organes et les tissus,  d’améliorer la circulation du sang et le péristaltisme de l’intestin.

La danse active pratiquement tous les niveaux de la colonne vertébrale, renforce les muscles du dos et de la région lombaire. Le maintien s’améliore, le dos voûté disparaît, les mouvements sont plus gracieux. La particularité de cette danse, c’est qu’on fait les mouvements sur les genoux souples, fléchis, ce qui permet de diminuer l’effort dans les articulations de la cheville et du genou. Les mouvements des bras et des épaules renforcent les muscles intercostaux et de la poitrine, ce qui aide à préserver pour de longues années de jolies formes au torse. La danse à long terme corrige la silhouette, souvenez-vous du standard oriental de la beauté : une taille fine, une poitrine développée, des hanches rondes. La danse orientale favorise un re-modelage de la silhouette selon ce type de figure, le corps change. Ce n’est que le bienfait visible qui attire surtout les débutantes. Mais qu’est-ce qui nous pousse à poursuivre ce chemin une fois que la technique est acquise ?»

Par Sataset et Mahana  

La dimension initiatique et mystique de la Déesse



Il n’y a jamais eu de religion concrète créée à partir des enseignements de la Déesse. Ce qu’il y a eu, et l’histoire nous le confirme, sont des cultes à mystères organisés autour d’une déesse (ou deux) comme les Mystères d’Éleusis guidés par les déesses Déméter et sa fille Perséphone, comme le culte gréco-romain de la déesse Isis ou comme le culte de Kali dans certaines régions de l’Inde qui existe encore de nos jours.

Il y a eu, bien entendu, le culte de la Terre-Mère préhistorique dont les traces existent encore en Crète, en Inde, en Europe, autour de la Méditerranée et en Amérique. Même les groupes et sociétés occultes comme la Rose-Croix et la Franc-Maçonnerie ont participé à la continuité de la présence du Féminin Sacré popularisé, cette fois-ci sous la forme d’un culte à la Grande Déesse honorée sous tous ses visages, la Déesse aux 10 000 noms. Le néo-paganisme a d’ailleurs merveilleusement contribué à l’émergence de la croyance que toutes les déesses sont les visages de la Grande Déesse, un peu comme dans le tantrisme où toutes les Shaktis sont en fait LA Shakti.

Tout ceci laisse croire une chose importante : la création d’une religion, d’un système dogmatique, autour de la croyance en l’existence de la Déesse est difficile voire impossible. Des traditions, des écoles de pensée, des cercles se créent et se forment, mais seule l’idée d’un système dogmatique greffé autour de la Déesse est un non-sens et la raison est simple : l’initiation aux mystères de la Déesse se fait solitairement. Ceci ne remet pas en question le rôle des enseignantes ou des initiatrices aux mystères de la Déesse car leur rôle est utile : elles aident les adeptes à reconnaître le voile de la Déesse. Toutefois, et c’est là que réside l’essence même de la quête mystique de la Déesse, les adeptes devront soulever elles-mêmes le voile des mystères de la Déesse.

La «religion», ou disons ce qu’est devenue la religion, colle difficilement à la philosophie du Féminin Sacré. Les femmes en quête de leur spiritualité et de leur Sacré ne recherchent pas un système rigoureux dans  lequel une vérité construite est offerte ; ces femmes sont justement en QUÊTE. Le Féminin Sacré ou la Voie de la Déesse offre aux femmes (et aux hommes) la connaissance de soi, la sagesse, la mystique et l’union avec le Divin dans son essence féminine.

Rechercher la Déesse est une quête mystique menant vers une initiation sacrée qui se vit à travers une relation très intime avec Elle.

samedi 27 décembre 2014

Un tabou entre les tabous



Cinq ans après la conférence de Pékin sur les femmes, s’il est un domaine dans lequel on a peu avancé, c’est bien celui de l’excision. Des efforts sont faits par les agences spécialisées de l’ONU, par des associations de femmes, de défense des droits de la personne, parfois même par les pays concernés. Des campagnes sont lancées.

Mais les uns et les autres se heurtent à une pratique profondément ancrée dans les moeurs, un tabou entre les tabous. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les mutilations génitales affectent quelque 130 millions de femmes et de fillettes dans 28 pays d’Afrique et du Proche-Orient. Loin de diminuer, leur nombre augmenterait d’environ deux millions par an. Dans ce sombre tableau, l’une des rares lueurs d’espoir vient du Sénégal où, depuis trois ans, l’exemple d’une poignée de villageoises déterminées à en finir avec un rituel archaïque et dangereux, fait tache d’huile.

C’est en juillet 1997 qu’une trentaine de femmes, bravant les interdits de la tradition, se sont engagées solennellement et publiquement à abandonner la pratique de l’excision. Connu sous le nom de Serment de Malicounda, du nom de leur village situé dans la région de Thiès, à une heure de route de Dakar, cet acte fondateur marquait le début d’une action qui n’a pas cessé, depuis lors, de se développer malgré les résistances – politiques, religieuses et sociales.

Cette mobilisation est avant tout l’aboutissement d’un long travail pour sensibiliser les femmes de ce  village d’ethnie bambara aux droits humains, travail mené par les équipes de Tostan, une ONG américano-sénégalaise bénéficiant du soutien de l’Unicef. Son programme d’éducation de base, axé sur une série de modules thématiques, a permis que des problèmes aussi délicats à aborder que la sexualité de la femme, le droit au contrôle de son corps ou encore le tabou de l’excision puissent être abordés par le biais de la santé. Une approche irréprochable, qui a l’avantage de ne pas heurter la tradition de front.

Rallier les hommes
Parallèlement à leur prise de conscience, les femmes de Malicounda ont entrepris en douceur un travail d’explication auprès des hommes du village afin de les rallier à la cause de la santé de leurs femmes et de leurs filles. Et ipso facto au rejet de mutilations qui sont parfois mortelles. Dans une société où l’excision reste synonyme de vertu féminine et d’honneur familial, cela n’allait pas de soi. D’autant que sa pratique est souvent présentée, à tort, comme un précepte de l’islam. Et la femme non excisée comme un être impur, indigne de partager la vie d’un bon musulman. Les femmes de Malicounda ont mis plus d’un an à rallier le village, et son imam, à leur croisade. Mais elles ont réussi.

D’autres facteurs comme l’éducation, l’urbanisation, les idées nouvelles et les changements de comportements ont joué. Et plus encore, la perte de sens d’un acte de plus en plus pratiqué en dehors de tout rituel social, sur des bébés de quelques mois. L’excision apparaissant alors comme la simple volonté des hommes de contrôler la sexualité de leurs femmes et de leurs filles en les mutilant. Dans un premier temps, les dirigeants sénégalais ont paru pris de court par l’affaire de Malicounda, très vite devenue une cause célèbre. Pendant des mois, ils se sont cantonnés dans un silence d’autant plus déconcertant que le Sénégal est signataire des grands textes concernant les droits fondamentaux de la personne et qu’il était le coordinateur du groupe africain sur ce point à la Conférence de Pékin, en 1995.

Un feu de brousse
Mais, le 20 novembre 1997, s’adressant au congrès de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) réuni à Dakar, le président Abdou Diouf rompait le silence. Rendant hommage aux femmes de Malicounda, il appelait à “combattre vigoureusement la pratique des mutilations sexuelles”. Un an plus tard, l’Assemblée nationale adoptait une loi visant à abolir l’excision et à en punir la pratique.

Entre-temps, l’exemple de Malicounda s’était propagé comme un feu de brousse. En février 1998, à la suite de réunions avec les femmes de Malicounda, 13 villages de la région de Thiès suivaient leur exemple et demandaient à bénéficier du programme de Tostan. En juillet, c’était au tour de 18 villages peuls de la région de Kolda de prêter serment en présence de plusieurs imams et de représentants de l’administration. En avril 2000, une vingtaine de villages insulaires du Sud ont fait de même, lors de cérémonies hautes en couleur, portant le total des villages sénégalais ayant répudié l’excision à 178. C’est peu au regard des milliers d’agglomérations concernées par l’excision, mais, compte tenu de la nature du problème et de la situation bloquée qui prévaut ailleurs, c’est déjà beaucoup.

Et d’autres villages se préparent.
Début mai 2000, nous avons rencontré à Thiès une femme du Fouta, dans le Nord du pays, et un ancien député (PS) de Casamance, dans le Sud. Chacun de leur côté, ils étaient venus rencontrer les femmes des villages émancipés pour apprendre comment elles avaient osé briser le tabou, comment elles s’y étaient prises. Comme elle et comme lui, de nombreux Sénégalais attendent, avec impatience de pouvoir bénéficier des effets salutaires du serment de Malicounda.•

Roland-Pierre Paringaux, dans “Le Monde"


PÈRE/MÈRE, la mémoire évolutive et divine


Cher enfant divin, dans ce message nous parlerons de la mémoire évolutive et divine dans le but de bien comprendre ces deux aspects divins. En cet instant présent, tu baignes et navigues dans cette mémoire évolutive et divine, c'est un mélange de toutes tes anciennes vies contenant des liens karmiques avec des âmes qui expérimentent ces deux aspects divins, ta mémoire divine te pousse à t'épurer, à te détacher de ces liens pour être libéré de toutes discordance et vivre enfin la résonance parfaite et divine te permettant d'être libre et souverain.

Qu'est-ce qu'une mémoire évolutive ? Depuis ton origine en ce monde, c'est par l'accumulation de tes expériences et de tes acquis que tu as vécu des relations avec tous les êtres vivants venant d'ici ou d'ailleurs. En cette vie présente, tu vis des relations qui font naître en toi des émotions diverses qui viennent nourrir cette mémoire. Tu navigues sur ce grand Fleuve de Vie et en même temps tu es submergé par cette eau de vie. Tu formes une masse d'énergies et en fonction de l'amplitude de celle-ci, tu es atteint ou pas par le flot de vie qui coule en ce Fleuve de vie. Selon le courant où tu te trouves, les eaux peuvent être agitées ou paisibles, tout dépendra de ton amplification, ce qui veut dire de ton ancrage, de tes propres racines qui te permettent de rester stable ou non.

Lorsque tu vis une relation harmonieuse et que celle-ci fait naître en toi des émotions heureuses sans aucune attache ni dépendance, tu vis l'instant présent en toute liberté, ton être n'est point affecté, il sent cette légèreté, ce bien-être. Quand une relation devient tumultueuse elle provoque des émotions négatives, cela vient perturber ta stabilité, des gestes sont posés, faisant naître la culpabilité d'avoir mal réagi et provoquant à ton tour des actes de non amour. Quelles que soient les émotions négatives engendrées par les relations, celles-ci ne font que mettre de l'ombre dans ta mémoire évolutive, la mémoire divine qui vient de ta divinité, de ton âme car celle-ci te souffle l'inspiration dans ton coeur pour que tu sois en mesure de faire l'épuration de ta mémoire évolutive, afin d'en extraire l'ombre et de la retirer.

Ce que tu ne règles pas dans une vie se poursuit dans l'autre vie, ces liens karmiques doivent donc être dissous, les mêmes âmes poursuivant ainsi leur route traînent avec elles ces liens, ce qui fait naître dans leur coeur cette culpabilité, se rendant fautifs, responsables de leurs gestes ; ceci se répercute sur leurs corps: physique, mental, éthérique, causal, atteignant l'Aura. Il est très important d'être en mesure de se détacher de ce qui fait naître la culpabilité ou autres effets négatifs comme la vengeance, la jalousie, l'envie, la pitié, la discrimination, etc... Tout cela ne fait que porter de l'ombre à ta lumière, à ton émanation et t'emprisonne dans ces eaux tumultueuses, engendrant la souffrance et le manque d'amour.

Cher enfant divin, si tu fais partie des personnes qui se sentent perturbées lorsque le courant de ton prochain vient te faire perdre pied, soit par une rupture de relation, soit par un geste ou une parole, quelle que soit l'émanation de cette âme, c'est ta responsabilité de ne pas en être affecté. Comment faire pour ne plus être atteint par ces eaux tumultueuses ? En tant que masse d'énergies conscientes, ton amplification fera en sorte que tu ne sois plus dérangé par ces vents qui te déracinent ; il sera très important de t'enraciner et savoir comment parvenir à obtenir cette stabilité à toute épreuve. En cherchant dans ton propre cœur et en étant en parfaite harmonie avec tous ces ressentis, le grand Fleuve de vie te fait ressentir et vivre toutes sortes d'émotions grâce à la relation que tu vis avec cette omniprésence de vie qui s'exprime et évolue dans la création.

Ce qu'il faut comprendre c'est ceci : au fur et à mesure que tu augmentes ton niveau de conscience, tu es en mesure de voir cette globalité, tu es davantage en paix et en harmonie ; tu n'es plus sujet à ces perturbations, tout en les accueillant et en les acceptant comme un processus nécessaire à toute évolution. Ton âme t'a insufflé ce souffle de vie, toi, dans cette forme humaine, tu es cette conscience divine qui apprend dans la matière à vivre l'unification divine à tout ce qui est. La paix est dans ton coeur, faisant naître le silence pour être en mesure d'écouter la voix de ton âme qui rappelle à ton mental, mémoire évolutive, de suivre l'enseignement divin. Il est nécessaire de faire l'expérience des eaux tumultueuses pour parvenir à unifier ces émotions, afin de vivre dans l'ici et maintenant cette Unification divine pour maîtriser et vivre cette relation Sacrée, d'Amour, d'Unité et d'Égalité en Tout et en Soi.

Toute discordance ne fait que te questionner, le fait que tu expérimentes la souffrance et le manque d'amour te poussent à aller chercher les solutions adéquates dans le but d'être en mesure de vivre une relation divine en toute simplicité envers quiconque, tout en laissant libres tous les êtres vivants de poursuivre leur processus d'évolution. Plus tu t'obstineras à avoir des relations non harmonieuses envers ton prochain ou autres vies, plus tu vivras dans la confusion, récoltant la souffrance et le manque d'amour, faisant naître en toi tous ces comportements inappropriés. Tu dois t'enraciner en tout et reconnaître la légitimité, l'héritage divin dans tous ces êtres vivants d'ici ou d'ailleurs car tous les êtres humains font partie de ce grand Fleuve de Vie, prenant leur origine dans la source divine en moi, Dieu PÈRE/MÈRE.

Ce qui fait l'Ombre est ta perception de ne voir en l'autre que le fruit de ta discordance, par contre le fait de nourrir cette interprétation ne fait que t'enliser et t'emprisonner, tu attires ainsi des vibrations émises par ces âmes qui sont sous la même emprise, naviguant et se baignant dans ces eaux tumultueuses. L'amour et le pardon sont des clés pour te permettre de te libérer et ne plus être atteint par ces vagues remplies de ces mémoires évolutives ; tu n'es pas conscient d'être responsable de toute cette dualité. Contente-toi d'être en parfaite résonance avec toute cette multitude de vies qui s'expriment dans ce Fleuve de Vie. Aime tout comme toi-même, ne sois pas plus grand ou plus petit, laisse le choix à chacun de développer sa propre diversité, tout comme toi.

Ta vie est un don que tu as reçu du créateur, moi Dieu PÈRE/MÈRE, je m'exprime par cette âme qui vit cette unification divine et ainsi je suis en mesure d'enseigner par les mots. Cher enfant divin, tu as, toi aussi, cette opportunité de vivre cette relation divine entre toi et moi. Tu dois juste reconnaître que tu es semblable à moi, je t'ai fait don de cette mémoire divine, toi qui représentes la goutte d'eau dans ce Fleuve de Vie. Cette même goutte d'eau a hérité de ma mémoire pour être à son tour ce Fleuve de Vie, cette omniprésence divine qui par son amour englobe tout et élève tout dans la lumière sans ombre. Permets à ton mental de vivre cette unification divine avec ton propre cœur, célébrant ainsi les noces, le mariage divin de tous tes corps subtils et physique, mental, éthérique et causal, ils sont tous alignés pour permettre l'unification divine.

En tant que conscience divine, tu permets à ta mémoire évolutive d'être en parfaite résonance avec ta mémoire divine d'où il en résulte un parfait équilibre, te permettant, par cette stabilité, de naviguer et de baigner en toute tranquillité dans ce grand Fleuve de Vie, même si celui-ci accueille et accepte les eaux tumultueuses, créant des vagues nécessaires à toutes ces âmes, pour vivre ce processus d'éveil et d'ascension à leur véritable nature divine. Puisque tu as reçu le don de la vie, fais le don de ta propre vie en donnant le don de soi, par ton amour envers ton prochain et tous les règnes de vie d'ici ou d'ailleurs. Ouvre ton regard divin, ferme les yeux, retrouve-toi en ce silence, vis et ressens cette relation Sacrée, D'Amour, d'Unité et d'Égalité en Tout et en Soi.

Mets-y toute ta Foi, demande à ta divinité de te donner le courage, la force d'être en mesure de ne plus condamner quoi ou qui que ce soit, juste accueillir et accepter le processus d'évolution, afin que chaque être vivant puisse atteindre cette maîtrise divine et être en parfaite résonance, sans la moindre discordance. N'oublie pas, cher enfant divin, que tu es responsable de ton propre Fleuve de Vie, c'est toi seul qui sélectionnes la place qui revient à chacun. Ce serait bien de revoir la place que tu as donnée à chacun dans ton propre coeur, cette souffrance et ce manque d'amour viennent de tes propres choix ; tu nourris peut-être des liens qui font en sorte de te perturber, ceci est la résultante de ta confusion.

Chaque être divin doit détenir la même place dans ton propre coeur, c'est à toi de les élever et de les transcender dans la lumière sans ombre, ne voyant en chacun que la perfection divine, tous ayant retrouvé cette stabilité divine, ainsi cette Omniprésence divine sera le reflet de ton propre coeur. Tu as atteint cette Unification divine par l'amour inconditionnel et le don de Soi, sans attente ni condition, agissant en parfaite résonance avec moi, Dieu PÈRE/MÈRE, qui accueille et accepte tous mes enfants dans l'amour absolu car en chaque être vivant vit ma propre mémoire divine. Cher enfant divin, si tu vis dans ces eaux tumultueuses, tôt ou tard tu n'auras pas d'autres choix que de suivre la voix du coeur car la souffrance et le manque d'amour se feront sentir de plus en plus et dans un geste de soumission, tu lâcheras prise de toutes ces illusions, tu abandonneras tout pour te permettre de retrouver la paix divine afin que celle-ci habite à tout jamais en ton propre coeur.

Tu comprendras que seule la route de l'amour te guide vers cette relation divine, cette unification céleste et immaculée parce que toutes tes relations seront basées sur l'Unité, L'Égalité et le Sacré en Tout et en Soi dans l'Amour absolu: il n'y aura plus de place pour la discordance car tes propres racines englobent tout et illuminent une lumière sans ombre dans Tout et en Soi. L'amplification divine t'a fait à mon image, à ma ressemblance, je suis toi et tu es moi, Dieu PÈRE/MÈRE qui, par amour absolu, assiste tous mes enfants à devenir ce que je suis, Amour, rien que l'AMOUR.



Gratitude & We Are One
FLÕt du NOuveau MOnde FLÕt of the New World

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie à condition qu’il ne soit pas coupé, qu’il n’y ait aucune modification de contenu et que vous fassiez référence à ces sites http://flot-rah.blogspot.com/http://terrenouvelle.ca/Messages  et http://www.facebook.com/group.php?gid=70968135984 L’ARC-EN-CIEL DE LUMIÈRE de la Nouvelle Conscience Divine – Terre Nouvelle.



vendredi 26 décembre 2014

Un Temple dédié à la Déesse





Le Temple de la Déesse est un projet : mettre en place un lieu physique en région toulousaine, tel The Glastonbury Godess Temple, Glastonbury (GB, Somerset). Le but de ce projet est d’offrir un lieu de prière, de recueillement et, pour ceux qui le désireront, de célébrations, pour tous ceux qui reconnaissent et révèrent la Déesse, quelque soit leur tradition. Il s’agit également d’offrir un lieu de partage et d’information sur la Déesse et ses différents cultes.

Tradition, culte et croyance
Le terme le plus précis pour définir la tradition liée au Temple est «culte de la Déesse» et relève du Féminin Sacré. Ces termes englobent bien des pratiques et sont inter-traditionnels, et c’est justement le but. Nos pratiques sont d’inspirations diverses : wicca, dianisme, chamanisme, tantra, bouddhisme, hindouisme... Nous sommes éclectiques et pratiquons le syncrétisme. Pour définir les croyances liées au temple, Isis Shaktyma,

Grande Prêtresse de l’Ordre du Lotus, nous a permis de lui emprunter ces quelques mots lorsqu’elle définit justement les croyances de cet Ordre :
«[L’Ordre...] reconnaît l’existence de toutes les Déesses de toutes les traditions du monde faisant parties de Déa, la Grande Déesse, comme des facettes multiples. L’essence de la Déesse est beaucoup trop insaisissable et immensément vaste pour la saisir en entier et donc l’étude et la compréhension de ses archétypes est utile pour en saisir une parcelle. [...]Ceci ne sous-entend pas que les déesses n’ont pas leur identité propre ! Les Déesses ont leur énergie propre, leur personnalité, leur enseignement à transmettre et sont d’excellentes guides. C’est un peu comme le fait que chacune de nous fait partie d’un tout, tout en possédant chacune notre conscience et personnalité propre».

Le Temple partage pleinement cette vision de la Déesse. Et ce principe, nous l’appliquons certes à toutes les Déesses, mais aussi à toutes les divinités, masculines ou féminines. Nous croyons que la Déesse est perçue différemment par chacun, selon sa sensibilité. Nous reconnaissons le divin en tout, et pensons que la Déesse est immanente. La Déesse telle que nous la concevons peut aussi être appelée plus neutralement «le principe divin». Elle (ou ce principe) est tout. Masculin comme féminin. Cependant, nous l’appréhendons mieux sous la forme de la Déesse. Ceci pour expliquer, que même si le Temple sera dédié à la Déesse, le principe masculin n’est en aucune façon nié ou rejeté. Nous l’intégrons simplement à la Déesse, avec la dynamique de la Mère et de son Fils/Amant.

Les valeurs du Temple
La tolérance, le respect, la connaissance, la sagesse (ou tout du moins leur recherche) et le partage sont autant de valeurs dont le Temple et sa communauté désirent se faire l’écho.

Les rites et célébrations
Le Temple possède ses propres rites et célébrations : Les 8 fêtes saisonnières ainsi que plusieurs rites de passage. Des rites plus spécifiques, liés à des divinités précises, sont en cours d’élaboration.

La future communauté du Temple et ses projets
Beaucoup de personnes ont exprimé le souhait de rejoindre «la communauté du Temple» comme elles l’ont elle-même appelée. Nous travaillons à mettre en place les bases de cette communauté : principes, éthiques, rituels, convictions. Quand ces bases seront clairement posées, la «communauté du Temple» pourra exister  officiellement.

Si, comme nous l’espérons, une telle communauté voyait le jour, il est important de bien préciser que le Temple sera et restera ouvert à tous. Un projet d’enseignement est en cours d’élaboration, pour former des prêtres et prêtresses du Temple de la Déesse. Il est bon de le rappeler, le Temple accueillera une communauté mixte.

Aujourd’hui
Le Temple vit à travers les célébrations organisées par l’association A.T.D (les Amis du Temple de la Déesse), à travers la parution régulière (aux dates des 4 fêtes celtes principales) du bulletin du Temple, mais surtout grâce à ses membres et aux personnes qui les rejoignent à ces occasions. C’est un grand bonheur pour nous, de voir le nombre de membres grandir ainsi que l’enthousiasme autour de ce projet. L’association se développe doucement, ainsi que ses activités. Vous trouverez toutes les informations sur le site du Temple.

Merci à tous ceux qui soutiennent ce projet ; à l’équipe de rédaction de Lune Bleue et à Isis Shaktyma qui a bien voulu nous relire et nous prêter ses mots.

Pour en savoir plus
site du Temple de la Déesse : www.letempledeladeesse.jimdo.com

The Glastonbury Godess Temple : http://www.goddesstemple.co.uk

jeudi 25 décembre 2014

Demeter et Janus


C’ est sous les noms de Déméter et de Janus qu’au fil de ma pratique païenne, la Déesse et le Dieu se sont manifestés à moi. Bien que tous soient également respectables, je crois qu’il est bon pour chacun de les laisser susurrer à notre oreille intérieure, les noms qu’il leur plaît d’entendre, selon la sensibilité de chacun, selon les attributs et les chemins que les divinités souhaitent nous voir emprunter. C’est une manière de se laisser guider et enseigner par eux et par conséquent, une marque de notre respect à leur égard. Outre la douceur que ces noms m’ont toujours inspirée, je me suis donc interrogée sur la signification de ces noms, leur mythologie et ce que cela pouvait représenter pour moi. J’ai trouvé une grande complémentarité dans ces deux figures divines, bien qu’elles appartiennent à des panthéons différents (l’une est grecque, l’autre est typiquement romaine et n’a pas d’équivalent réel dans le panthéon attique). Tous deux sont des dieux très anciens, nés dans un temps de chaos, d’explosion des forces génératrices de vie, dans un monde jeune et fougueux où tout est démesure.

La belle Déesse Déméter
J’ai toujours été sensible au mythe de Déméter parce qu’elle est fille de la Terre et se rattache au Temps primordial, celui du Chaos, d’un monde qui disperse ses énergies dans le désordre. Elle est chthonienne, elle est magicienne et connaît les secrets de la vie et de la mort. Elle est également bienveillante aux humains car en faisant don du blé à Triptolème, elle pose les fondements de la civilisation et complète l’acte de Prométhée qui lui, fit don du feu et du sacrifice aux Hommes. Les hommes cultiveront la terre, cesseront leurs errances à la recherche de nourriture et seront les seuls des animaux à consommer leurs aliments cuits.

Surtout, et cela peut paraître paradoxal, elle est profondément humaine et profondément «femme». Devrait-on dire plutôt, profondément divine ? Sont-ce les hommes qui sont capables de dépassement de soi par amour ou les divinités qui nous ont appris à l’être, en nous offrant leur mythologie ? L’amour, la bonté, la bienveillance, mais aussi la colère, la peur, la haine sont-elles des émotions divines avant d’être humaines ? Déméter pleure, rit, souffre, aime, cherche, traque, crie, donne, reçoit, se met en colère, pardonne, déteste : elle offre tout son être à la Vie sans s’économiser. Entrons plus avant dans la mythologie de cette belle déesse, telle qu’elle nous est connue par l’«Hymne homérique à Déméter», le plus ancien des textes connus sur les mystères d’Éleusis qui relate la «passion» de Déméter et la fondation des rites ancestraux en son honneur (610 avant notre ère).

Origine et naissance
«Celle qui dispense de belles récoltes» est fille de Cronos et Rhea Silvia et soeur de Zeus. Hésiode écrit, dans sa Théogonie : «Rhéa subit la loi de Cronos et lui donna de glorieux enfants, Hestia, Déméter, Héra aux brodequins  d’or et le puissant Hadès» (Th, 454). Cronos, ce dieu terrible qui avait émasculé son père Ouranos pour prendre sa place, savait et craignait de subir le même sort. Aussi guettait-il chaque nouvelle naissance, pour dévorer la jeune divinité. Rhéa usa d’un subterfuge pour dissimuler Zeus, futur roi de l’Olympe, père des Hommes et des Dieux, voué à vaincre son terrible père, à libérer les dieux engloutis et à installer le monde dans l’ordre et l’harmonie.

Sa personnalité
Déméter est une mère mais n’est jamais une épouse : elle se refuse aux dieux qui veulent s’unir à elle et ils sont obligés d’user de subterfuges pour parvenir à leurs fins. Pour échapper à Poséidon, elle se fait jument et se faufile dans un troupeau de chevaux sauvages. Mais le dieu se fait cheval pour s’accoupler à la Déesse et elle engendre Arion qui a les pieds droits semblables à ceux des hommes.

Du héros Jason, dont elle était éprise, Déméter donna naissance à Ploutos, qui signifie richesse et abondance (d’où le terme ploutocratie). Enfin, de l’union de Déméter avec Zeus, qui se fit taureau pour s’unir à elle, naîtra Koré-Perséphone. La fille de Déméter est une divinité de vie (protectrice des fruits) et de mort. Elle a un pouvoir absolu sur le monde des morts mais ne sera jamais une mère. Elle reste Koré («jeune fille»). A elles deux, on retrouve toutes les figures de la féminité : la jeune fille, la femme, l’épouse, la mère, l’aïeule et la descendante.

L’enlèvement de Koré-Perséphone et la fondation des mystères d’Éleusis  Zeus, père de Koré, autorise son union avec Hadès qui l’enlève alors que celle-ci cueille des narcisses avec des  jeunes filles, hors de la vue de sa mère. Lorsque Déméter s’aperçoit de la disparition de sa fille, engloutie par la terre, elle va parcourir la terre pendant 9 jours, avec des torches allumées et en manifestant son deuil. Le Soleil va cependant lui raconter ce qui est arrivé à sa fille et Déméter va quitter l’assemblée des dieux et l’Olympe pour aller vers le monde des humains, sous les traits d’une vieille femme nommée Déo (ou Dôs). Elle entre au service de Kéléos et de sa femme Métanire comme nourrice de leur fils Démophon. Métanire semble soupçonner que cette vieille femme, qui se présente comme gouvernante, est issue d’un noble sang et la traite avec respect et affection au point de lui confier son enfant, né dans sa vieillesse.

Pour témoigner de sa bienveillance, Déméter nourrit le jeune garçon d’ambroisie et l’élève comme un Immortel ; elle accomplit un rite pour le rendre immortel en le plaçant dans le feu. Mais Métanire la surprend et ses cris font échouer le rite. Démophon restera mortel bien que toujours honoré, puisque nourri au sein de la Déesse. Déméter dévoile alors sa divinité et exige qu’on lui bâtisse un sanctuaire dans lequel elle se retire, toute voilée de noir, toute à son chagrin d’être séparée de sa fille. Sa colère s’enflamme, elle retient le grain dans la terre toute une année, plongeant l’humanité dans la famine et l’empêchant aussi de présenter les offrandes aux dieux. Déméter est intraitable, elle ne reviendra sur sa colère que lorsque sa fille lui sera rendue. Zeus, face au danger qui menaçait autant les hommes que les dieux, imposa un compromis : Koré serait auprès de sa mère les 2/3 de l’année et le reste du temps, auprès de son époux. Pour lier à lui Koré-Perséphone pour toujours, Hadès lui offrit quelques grains de grenade, scellant leur union car tout aliment consommé dans le royaume des morts lie à Hadès celui qui le consomme, pour toujours. Déméter révèle alors aux «rois justiciers» dont les descendants seront hiérophantes de la Déesse, les rites augustes et secrets destinés à assurer la félicité dans l’au-delà aux initiés.

Les mystères d’Éleusis : Initiation et théologie démétrienne
Les mystères et les mythes éleusiniens installent les Déesses comme maîtresses de la vie et de la mort. La mère et la fille forment un couple et un cycle, celui de la vie et de la mort, de l’élan vital et du dessèchement, de la séparation et des retrouvailles. Déméter est une Déesse Mère, aux pouvoirs tirés de la terre et du feu et toujours bienveillante envers l’Humanité. Elle doit son surnom de Législatrice au don du blé qu’elle fit à Triptolème, frère de Démophon, faisant entrer l’Humanité dans la vie civilisée.

Mais cette bonne Déesse de la vie, des récoltes abondantes, accueille aussi les défunts en son sein et il était d’usage de planter des graines sur une tombe fraîchement creusée, aménageant ainsi un trou dans son sein maternel. Déméter envoie également son fils Ploutos (richesse et abondance) dans la demeure de l’initié de son vivant, ainsi la Théogonie nous apprend que Ploutos, du premier passant aux bras de qui il tombe, il fait un riche et lui attribue large opulence (Th, 969).


Tous pouvaient être initiés, hommes, femmes, enfants, esclaves. Dans les mystères d’Eleusis, l’initié est formé par des visions et non par un enseignement. L’initié revit la «passion» de Déméter à travers le pèlerinage, le  jeûne, la purification et l’angoisse, avant la joie des retrouvailles. L’initiation se déroulait sur 18 mois : petits mystères (19- 21 mars), grands mystères (fin septembre-début octobre) et époptie (celui qui voit). Les hiérophantes, prêtres et prêtresses appartenaient aux familles aristocratiques d’Eleusis et suivaient deux niveaux supplémentaires d’initiation : initiation hiérophantique et une initiation qui fait de l’initié l’ami de Dieu (rhéophiles) car il s’entretient avec l’immortalité.

L’époptie (celui qui voit) fait revivre l’hiérogamie entre Zeus et Déméter. Cette initiation parfaite dévoile le chemin à suivre dans l’Hadès pour atteindre la félicité dans l’au-delà. Car c’est cela que promettent les mystères éleusiniens à l’initié : au lieu d’une forme de non-existence dans un lieu terne et sans saveur, l’initié trouvera son chemin au royaume des morts pour une éternité dans un état de félicité. L’archéologie a démontré qu’il n’y avait pas de dispositif visant à simuler ou susciter l’effroi par la mort fictive, le passage des ténèbres à la lumière. En revanche, les chants, les prières, les gestes qui étaient accomplis nous sont irrémédiablement perdus du fait du secret auxquels étaient tenus les initiés et de l’absence de sources écrites les décrivant.

Par conséquent, le défi qui se présente aux païens qui souhaitent vénérer la Déesse sous le nom de Déméter est de réinventer des rites en son honneur, en s’inspirant de ce que l’histoire et la tradition nous ont transmis et en laissant libre court à sa créativité et à son inspiration.

Le Dieu Janus
Une vision réductrice en fait un dieu mineur, celui des portes et des carrefours, celui de l’année nouvelle et du mois qui porte son nom «janvier». Il est pourtant le dieu qui rythme le temps : on l’évoque lors des danses  rituelles qui ouvrent et ferment la saison guerrière. Les portes de son temple sont ouvertes en temps de guerre et fermées en temps de paix. Il était invoqué le premier lorsqu’on faisait un sacrifice à quelque autre dieu,  démontrant ainsi sa préséance sur tout autre culte. Dieu du passage, son nom vient du sanskrit «Jan» qui signifie engendrer. Il évoque le mystère des origines. C’est un dieu sans prêtres, sans rites. Janus est celui qui ouvre les voies. Il met en jeu des forces fondamentales et symbolise l’énergie primordiale qui fonde le monde en s’appuyant sur la complémentarité des contraires et la différenciation. Il est une émanation de l’Être originel qui contient tout en germe, il est le dieu de tous les possibles et de la maîtrise des énergies créatrices. Il est l’éternel masculin.

Origine et tradition
Les mythologues ne sont pas d’accord sur son origine. Les uns le font Scythe ; les autres, originaire du pays des Perrhèbes, peuple de Thessalie ; enfin, d’autres en font un fils d’Apollon et de Créuse, fille d’Érechtée, roi d’Athènes, ce qui ferait de lui un parfait équivalent latin du héros grec Ion, fils traditionnel d’Apollon et de cette princesse athénienne (sources : divers auteurs grecs). Devenu grand, Janus, ayant équipé une flotte, aborda en Italie, y fit des conquêtes et bâtit une ville qu’il appela de son nom, Janicule. Toutes ces origines sont obscures et confondues. Mais la légende le fait régner, dès les premiers âges, dans le Latium. Saturne, chassé du ciel, se réfugia dans ce pays, et fut accueilli par Janus qui l’associa même à sa royauté. Par reconnaissance, le dieu détrôné le dota d’une rare prudence qui rendait le passé et l’avenir toujours présents à ses yeux, ce qu’on a exprimé en le représentant avec deux visages tournés en sens contraires. Ovide, dans le premier chant des Fastes consacré au mois de janvier, identifie Janus au Chaos des grecs, racontant que lorsque les éléments formant la matière première de l’univers (l’air, l’eau, la terre et le feu) eurent été séparés, le corps d’un dieu se dégagea de cette matière, et que ce dieu fut Janus, dont le double visage est la seule trace de l’état de confusion cosmique qui précéda sa venue au monde. Selon une autre tradition issue de l’âge de bronze, Janus serait le «Dieu des Dieux», le tout premier être divin issu du Chaos. L’arrivée des Indo-Européens en Italie aurait ainsi modifié le panthéon.

On lui attribue une descendance : Proca, né de l’union avec la nymphe Cama, Tibérinus, né de l’union avec Camisé. Ce dernier se noiera dans le Tibre, fleuve qui portera son nom, Canens, la personnification du chant, qu’il maria à Picus, fils de Saturne né dans le Latium après son exil sur terre, et que la magicienne Circé, par  dépit amoureux, devait plus tard changer en pic-vert. Par elle, il est le grand-père maternel de Faunus, l’arrière- grand-père de Latinus et l’ancêtre d’une longue lignée royale. On lui prête également des amours heureuses avec la déesse des eaux douces Venilia et, selon Ovide avec la nymphe Cardea ou Carna qu’il parvint à vaincre lors d’un défi - grâce à son double visage - et qui lui accorda ses faveurs à l’issue de sa défaite. Aussi en retour en fit-il une déesse, présidant aux gonds des portes et chargée, en parallèle, de protéger la santé des nouveau-nés, et notamment le bon développement de leurs organes. Enfin, certains lui attribuent pour parèdre l’antique déesse Jana ou Diane, et voient dans ce couple de divinités exclusivement latines un parfait équivalent de celui formé en Grèce par Apollon et Artémis, à laquelle Diane fut rapidement identifiée.

Ses symboles
Le règne de Janus fut pacifique. C’est à ce titre qu’on le considéra comme le dieu de la paix. Il devint protecteur de Rome. Le roi Numa Pompilius lui fit bâtir un temple qui restait ouvert en temps de guerre afin qu’il puisse intervenir dès que nécessaire, et qu’on fermait en temps de paix. Ce temple fut fermé une fois sous le règne de Numa ; la seconde fois après la deuxième guerre punique, et trois fois, à divers intervalles, sous le règne d’Auguste. On le représente tenant de la main gauche une clef, et de la droite une verge, pour marquer qu’il est le gardien des portes (januae) et qu’il préside aux chemins. Ses statues marquent souvent de la main droite le nombre de trois cents, et de la gauche celui de soixante-cinq, pour exprimer la mesure de l’année. Ovide dit que Janus a un  double visage parce qu’il exerce son pouvoir sur le ciel, sur la mer comme sur la terre ; il est aussi ancien que le monde ; tout s’ouvre ou se ferme à sa volonté. Lui seul gouverne la vaste étendue de l’univers. Il préside aux portes du ciel, et les garde de concert avec les Heures. Il observe en même temps l’orient et l’occident. Sur le revers de ses médailles on voyait un navire ou simplement une proue, en mémoire de l’arrivée de Saturne en Italie sur un vaisseau.

Temples
Il y avait à Rome plusieurs temples de Janus, les uns de Janus Bifrons, les autres de Janus Quadrifrons. Au-delà de la porte du Janicule on avait élevé, en dehors des murs de Rome, douze autels à Janus, par rapport aux douze mois de l’année. En France, c’est à Autun (Saône-et-Loire) que se situe le temple de Janus dans le meilleur état de conservation d’époque gallo-romaine mais il y a des doutes quant au fait que ce temple soit dédié à ce dieu précis.

Légende de l’âge d’or et fête des Saturnales
Il est un ouvreur des Temps nouveaux et un régénérateur de l’humanité. Avec Saturne, il instaure un âge d’or qui se dégrade peu à peu. Ne pouvant plus diriger le ciel, Saturne cherchait la tranquillité. Il fut accueilli avec hospitalité en Italie par Janus, le roi des latins et le dieu des portes des enfers. En plus de son hospitalité, Janus proposa à Saturne de s’associer tous les deux sur le trône. Janus et Saturne s’entendaient merveilleusement bien, il n’y avait jamais de querelles. Ils ne travaillaient jamais car la terre était toujours féconde. C’était l’Age d’or. En souvenir d’une pareille époque, on fêtait les Saturnales, où pendant trois jours tous étaient égaux, il n’y avait ni maître, ni esclave.

Évolution du mythique vers le théologique
Le néo-pythagorisme va développer une intéressante théologie autour de Janus. Varron et Nigidius Figulus sont les auteurs de cette théologie. Au bas-empire, Macrobe parle de Janus à travers les propos de l’augure Messala :
à la suite des néo-pythagoriciens, les savants milieux ésotéristes des Saturnales voient en Janus le Maître du Temps et l’Aiôn grec. «D’autres ont voulu voir en lui le Monde, c’est-à-dire le ciel… pour la même raison, les Phéniciens dans leur temple, l’ont représenté par un serpent roulé en cercle et dévorant sa queue afin de bien montrer que le monde se nourrit de sa propre substance et revient sans cesse sur lui-même» (Sat. 1,9,11-12).

Ouvreur des temps nouveaux, maître du Temps et confondu avec Aiôn, dans l’eschatologie pythagoricienne, les deux solstices lui sont consacrés car, comme les deux visages de Janus, ils renvoient à la transmigration des  âmes. La tradition associe la porte du Cancer à la génération, celle du Capricorne, à la remontée des âmes. Janus commande la Janua caeli et la Janua inferni, il est le maître des voies, des transformations et de tout ce qui est en mouvement. La signification ésotérique de Janus en fait un dieu au visage triple : il symbolise à la fois l’Être en soi et ses différentes formes de manifestations. Il regarde et il est à la fois l’Orient et l’Occident. Le symbolisme du Deux est intégré et dépassé dans celui du Trois (cf. Virbius) et ce Janus aux trois visages est le «Maître du triple temps» à travers cette structure de l’Être dans son constant devenir ; transcrit par la polarisation entre la «montée» et la «descente». Dieu de la régénération de l’Énergie cosmique, il joue un rôle dans les processus d’évolution ontologique individuelle, les rites d’initiation et cathartiques. Janus est un être en devenir et en constante transformation. Il régule les forces de cohésion et de dissolution. Il enseigne la maîtrise de soi.

Avec Janus et Déméter, le païen peut fonder sa spiritualité sur la vénération des principes masculin et féminin, de divinités présentes au commencement des temps et aux pouvoirs très anciens et très puissants, à la grande  Sagesse et en même temps, portés vers l’humanité. Janus régule le passage du monde des morts à l’incarnation, comme Déméter accueille les défunts en son sein maternel


Texte issu du Magazine "Lune Bleue"

lundi 22 décembre 2014

Origines antiques de la Sorcellerie




Par Thomas de Cauzons

Il est difficile de préciser, d’un trait, l’idée attachée aux mots de sorcellerie et de magie. Trois choses distinctes sont en effet réunies dans la conception de l’idée magique, telle que les siècles l’ont formée. On y perçoit nettement, dès les origines, la prédiction de l’avenir par des procédés divers : étude des astres, des victimes égorgées, du vol des oiseaux, explication des songes, tirage des sorts, et bien d’autres choses encore. Le mot de magie rappelle encore des prodiges opérés, qui semblaient dépasser les forces naturelles, et, le plus souvent, surtout dans les époques chrétiennes, devaient produire un effet néfaste, bien que la méchanceté ne fut pas essentielle aux miracles antiques. Enfin, dans le sorcier, nous voyons, d’après les souvenirs du Moyen- Age, un homme ayant des rapports avec les démons, adorant les diables, se vouant à eux, jouissant sur la terre du pouvoir de Satan. Prédiction, prodiges, culte de Satan ou, en général, des esprits, tels sont les caractères principaux de ce qui pourrait s’appeler une religion, un art ou une science, suivant le point de vue considéré, mais a pris ou reçu tout simplement la dénomination de magie et, plus tard, celle de sorcellerie beaucoup plus générale.

Ces deux termes employés souvent comme synonymes, ont cependant des étymologies bien différentes : la sorcellerie désignant spécialement la divination par le sort ; et la magie, la doctrine et la puissance des mages ou prêtres de la religion des Perses. Comment, venant de points si éloignés, ces expressions en sont venues à se confondre, est une question résolue déjà par bien des écrivains. Il suffira de rappeler que les prêtres de l’ancienne religion assyrienne ou chaldéenne, depuis longtemps observateurs du ciel et possesseurs de bon nombre de données astronomiques, avaient cru apercevoir, ou prétendaient avoir constaté une certaine relation entre les mouvements des étoiles et les événements de la terre. Une fois qu’on le crut autour d’eux, leur science d’astrologues ne leur attribua pas moins de vénération que leurs connaissances sidérales, peut-être plus de profit. Aussi, quand les conquêtes de Cyrus eurent mis fin au grand empire de Babylone et que la religion des Perses pénétra avec ses prêtres sur les bords de l’Euphrate, les prêtres persans ou mages ne manquèrent pas de joindre les pratiques chaldéennes honorifiques et lucratives aux rites plus spiritualistes peut-être de la religion victorieuse.

Depuis lors, à leur nom, s’attacha, comme à celui des Chaldéens, l’idée de devins par l’étude des astres, puis de devins en général, et les sorciers ou devins par le sort se trouvèrent leurs confrères, faciles à confondre, comme s’occupant avec eux de la révélation de l’avenir. Sorciers et mages se rencontrèrent donc sur le terrain commun de la divination ; ils arrivèrent à une ressemblance à peu près complète, quand on leur attribua, aux uns et aux autres, le pouvoir de faire des prodiges par l’invocation des dieux ou des démons, unie à  l’accomplissement de certains rites.

Déjà les vieux mages de la Perse passaient pour d’habiles thaumaturges: on leur reconnaissait, entre autres, le don de faire descendre sur leurs sacrifices le feu céleste. De plus, l’ancienne croyance zoroastrienne aux deux principes opposés du bien et du mal, - personnifiés dans Ormuzd et Ahriman, entourés tous deux de génies classifiés, niais opposés, représentant les puissances ou vertus de l’Etre infini, en même temps que les formes solaires, les phénomènes naturels et les forces vivantes de la nature, — avait naturellement conduit à la création de divers rites pour s’assurer la protection des bons esprits et éloigner les mauvais. Il en était résulté une liturgie composée d’enchantements et d’évocations, qui se concilia fort bien avec les pratiques analogues de la Chaldée et assura à la magie, science des mages, le caractère spécial d’une religion surtout rituelle, s’adressant aux dieux secondaires, bons ou mauvais, mais principalement aux seconds, et sollicitant d’eux l’octroi d’une faveur ou l’apaisement de leur colère.

Les mages se transformèrent ainsi en magiciens, d’autant plus que les vicissitudes politiques les mirent en rapport avec les prêtres de l’Egypte, comme eux, astronomes et astrologues ; comme eux, médecins, alchimistes ; supposant comme eux une relation entre les êtres de la terre, ceux du ciel sidéral et les divinités invisibles bonnes ou mauvaises. Au contact de ces diverses civilisations perses, chaldéennes, égyptiennes, se constitua une sorte de science occulte réservée à des initiés, mais grandement redoutée du vulgaire, soit qu’elle se servit de secrets naturels ou extra-naturels connus de ses adeptes, soit qu’elle agit seulement sur l’imagination des mortels, on lui attribua peu à peu tous les maux de l’humanité. A quel moment donc ces magiciens, déjà possesseurs de pas mal de noms, reçurent-ils encore celui de sorciers ? Il n’est pas facile de le dire. Dans une loi célèbre où l’empereur Constance menace de mort les devins et les mages, il ne prononce pas le mot de sorciers, quoique nous remarquions, dans le texte de son édit, bien des lignes caractéristiques de la sorcellerie future « Que personne, dit l’empereur, ne consulte un auspice ou un mathématicien, que nul n’aille trouver le devin. Silence aux déclarations perverses des augures et des prophètes. Que les Chaldéehs, les mages et autres individus que le vulgaire appelle des malfaiteurs (maleficos) à cause de la grandeur de leurs forfaits, ne tentent rien de ce genre. Silence perpétuel à toute curiosité de l’avenir. Car terrassé du glaive vengeur, quiconque désobéira sera frappé de la peine capitale».

Au milieu du IV° siècle par conséquent, le mot de sorcier ne paraît pas encore synonyme de magicien. Il en est encore de même au milieu du siècle suivant, si nous nous en rapportons aux statuts d’un concile tenu en Irlande, vers l’an 150. Dans ses canons 14 et 16, il inflige en effet une pénitence au chrétien qui consulte les haruspice à la mode païenne, ou croit aux consultations des miroirs par les devineresses, mais il ne prononce pas encore le terme de sorcier. En revanche, à la fin du VI° siècle, une décision d’un concile de Narbonne en 589, canon 14, punit de l’excommunication et d’une amende les devins qu’on appelait « carages » ou sorciers, personnages que d’autres documents, presque contemporains, tels que la Vie de Si Eloi par St-Ouen (+648), les Lettres de St Grégoire I pape, flétrissent comme des adeptes de superstitions païennes,  semblables aux haruspices, aux enchanteurs, aux devins, aux fabricants de maléfices. Nous pouvons donc reporter au courant du VI° siècle la création du mot « sorcier » et son identification aux autres devins. L’invention du mot sorcier avait suivi fort tard, comme on  le voit, la découverte des pratiques magiques, sans leur apporter des connaissances ni des procédés nouveaux. Suivant l’usage presque général depuis le haut Moyen- Age, nous considérerons donc comme synonymes les termes de sorcellerie et de magie, de sorciers et de magiciens. Sans doute, certains ailleurs ont voulu mettre  quelque différence entre eux, ont tenté d’établir une ligne de démarcation entre la sorcellerie ou divination et la magie, consistant en l’art de faire des prodiges à l’aide du démon ; peut-être, en théorie, pourrait-on en effet concéder quelques distinctions subtiles que n’a guère connues la manière de parler populaire ; aussi, en pratique, devins, enchanteurs, sorciers, nécromans, magiciens et autres personnages de même industrie, restent et resteront membres de la même confrérie.

Extrait de La magie et la sorcellerie en France, Thomas de Cauzons

Masculin Sacré : Visions de personnalités ésotériques


Propos recueillis par Xael,Traduits par Sam’ et Xael

Afin de compléter notre dossier sur le masculin sacré, nous avons recueilli le point de vue d’auteurs célèbres dans le domaine de la spiritualité et de l’ésotérisme.



Anne Givaudan 1
Il est bien sûr difficile de parler en peu de mots de l’énergie masculine et surtout de ce qu’elle a de Sacré mais c’est un défi qui m’interpelle.

D’après mes expériences et les enseignements que je reçois sur les plans subtils, l’énergie masculine, qui a longtemps régné en maître durant ce millénaire, commence à décroître au profit d’une énergie plus féminine. Sa décroissance n’est cependant nullement reliée aux hommes mais à l’énergie de pouvoir, qui y est rattachée. Tout est sacré que ce soit masculin ou féminin et chez les Esséniens hommes ou femmes pouvaient célébrer toute cérémonie sacrée. Il ne s’agissait pas de sexe mais plutôt de niveau spirituel. Longtemps le masculin a mis sa force au service de la protection et des conquêtes mais les temps ont passé et il est important aujourd’hui que cette Force serve l’Amour et la Paix, la création et la conception d’un monde nouveau. Là, le Masculin et le Féminin sacrés retrouveront enfin leur dimension cosmique qui a toujours été mais qu’ils avaient oubliée.

«Que la Force soit avec toi» de la guerre des étoiles prendra alors toute sa signification.

Sandra Ingerman 2
Je peux dire que pour moi le divin masculin est pure lumière divine qui brille, tout simplement, sans effort. Il est comme le soleil dans le ciel. Le soleil brille, procurant la vie sur terre et tout ce qu’il faut pour s’y épanouir. Le soleil ne cherche pas à briller et il ne demande rien en retour.

Pour moi, le divin masculin est une source de vie qui donne et qui aime sans condition.

Edain MacCoy 3
Je crois qu’il y a une source de la création, qui est à la fois mâle et femelle. En cette source je trouve tous les Dieux et Déesses, y compris ceux des religions traditionnelles. Dans mon esprit, quand j’appelle le divin, je’appelle simplement une facette de celui-ci, par un nom ou un concept, pour assister mon cercle et bénir mon travail. Parce que nous célébrons la Roue de l’Année avec les morts symboliques des Dieux pères - habituellement appelé le Roi Chêne (l’année montante) et le Roi Houx (l’année décroissante) dans les pays anglophones - je pense que cela a amené beaucoup de personnes à ressentir l’énergie du Dieu comme inférieure à celle de l’éternelle, mais toujours changeante, énergie de la Déesse. Bien que ma Roue de l’Année n’ait pas de Déesse qui meurt, je pense à la mort des Dieux comme à l’énergie du Phoenix. Ils peuvent mourir, mais ils renaissent dans un autre corps ou forme masculine afin de poursuivre leur relation à la fois avec la Déesse et l’humanité.

Il faut un mâle et une femelle pour créer, donc je ne suis pas d’accord avec certaines des sectes les plus féministes du paganisme qui rabaissent la participation du principe masculin dans la création. Cependant, je ne discute pas avec elles non plus. Les croyances spirituelles sont très personnelles. En tant qu’individus, nous pouvons nous rapprocher ou nous identifier plus à un côté qu’un autre. Certains le font simplement parce qu’ils le sentent, certains le font pour trouver un équilibre dans un monde spirituel qu’ils sentent déséquilibré. Bien que je sois plus attirée vers l’énergie féminine, probablement parce que je suis une femme, je n’oublie pas qu’elle est la moitié d’un ensemble et l’énergie masculine divine est toujours appelé dans mes rites personnels.

Christopher Penczak 4
Dans le «Temple of Witchcraft», la tradition que je favorise dans mes écrits et organisation, nous voyons le Divin Masculin, le Dieu, à la fois comme le Chanteur et la Chanson. Alors que la Déesse est la Tisserande et la Toile, créant la tapisserie de l’univers et les fils du destin, le Dieu est comme le Logos, la Parole, mais nous voyons la Parole comme Oran Mor, le Cantique Divin, qui résonne à travers les chaînes de la toile.

Ainsi, l’énergie masculine est la chanson, la vibration, le son cosmique. Mais il peut aussi se manifester en tant que lumière et force vitale. En général son l’énergie est considérée comme projective, mais l’énergie mâle parfois peut être réceptive, symbolisée par le mercure d’Hermès. Ou les tombeaux des dieux de la mort.

Le principe mâle peut alors descendre dans des manifestations plus spécifiques, tels que le Dieu étoile, le Dieu Soleil, le Père du Ciel, le Dieu de la Guerre, le Dieu qui informe, le Seigneur de la Mort, et l’Homme Vert.

Parfois nous voyons le divin masculin comme double - Dieu de lumière et de vie et Dieu des ténèbres et de mort. Ce sont les jumeaux divins qui détiennent ouvertes les portes de la création, de la vie et de la mort.

Parfois nous voyons le divin masculin comme triple - un Dieu du Paradis/Ciel/Soleil/Etoiles, un Dieu de la Terre/Homme Vert, et un Dieu des profondeurs/Dieu Cornu.

Dans mon travail personnel, j’ai une affinité pour le Dieu Welsh Gwydion, le dieu cornu Cernunos, ainsi que Hermès-Mercure-Thot et Lugh.

Oberon Zell Ravenheart 5
Masculin et féminin sont les deux grandes polarités qui font naître la vie et et permettent l’évolution. S’ils peuvent exister indépendamment, ce n’est que par leur union que la fécondation se produit, et la conception commence. De cette dualité de base des sexes, masculin et féminin, nous extrapolons les correspondances appropriées avec toutes les dualités complémentaires : Matière & Énergie ; Flux & Force ; Ténèbres & Lumière ; Terre & Ciel ; Lune & Soleil ; Négatif & Positif ; Réceptif & Créatif ; Passif & Actif ; Froid & Chaud ; Ovule & Spermatozoïde ; Mère & Père ; Matériel & Spirituel. Dans tous ces cas, les deux polarités se complètent et se renforcent mutuellement. L’expression la plus parfaite de cette symbolique est le symbole du Yin-Yang : je considère que les Dieux sont essentiellement des énergies et principes subtils interagissant tels des vortex du champ quantique primordial (Esprit), à la façon dont la poussière cosmique (Matière) se fond en vortex pour former les étoiles, les planètes, els lunes, les astéroïdes et les comètes. Et à l’image de ces corps célestes, les Dieux entrent dans la balance.

Une parfaite métaphore pour l’Esprit est l’Eau. Les deux sont universels, et sont la même chose peu importe où. Les deux ne prennent forme que lorsqu’ils sont (temporairement) contenus dans un récipient, le remplissant et prenant sa forme. Il n’y a pas de distinction ultime entre les eaux de l’espace, des océans, des nuages, des rivières, des lacs, des sources... l’eau d’un verre à boire, l’eau de notre sang et l’eau qui remplit toutes les cellules de notre corps : «L’eau, c’est la vie commune partagée.» (R. A. Heinlein)

De même, il n’y a pas de distinction ultime entre l’Esprit Universel (Dieu, divinité, Âme, Magie, Nature, la Source, la Force...) que les physiciens appellent Champ Quantique et qui anime tous les êtres et créatures du plus grand au plus petit : l’Anima Mundi («l’Esprit du Monde»), l’Âme de la Nature, Gaïa, les écosystèmes, les panthéons de dieux et déesses, les nations et les communautés, chacun d’entre nous, créatures individuelles et êtres humains, jusque dans les moindres insectes et microbes : «Une personne est une personne, peu importe la taille !» (Dr. Seuss) «Tu es le/a Dieu/Déesse ! « (R. A. Heinlein)

Je vois le principe masculin comme la force vivifiante, mieux représentée par le Soleil, que la plupart des peuples du monde conceptualisent en tant que Père, tout comme nous reconnaissons tous la Terre Mère. Le Soleil est la source ultime de l’énergie pour toute vie sur Terre. Et l’union de cette énergie avec la matière de la Terre Mère féconde, nourrit et éveille tous leurs enfants. Hommes et Dieux qui s’identifient à ce masculin ultime sont le complément pour les femmes et les Déesses qui sont également assimilés à la féminité ultime :

«Les Dieux créèrent l’humanité à leur image, A l’image des Dieux ils les créèrent ; Homme et femme ils les créèrent.» (Genèse 1:27)

DOSSIER : LE MASCULIN SACRÉ
Par Barbara Sliwinska
1 Anne Givaudan est auteure et co-auteure de nombreux livres à portée ésotérique et spirituelle. Ces derniers se basent sur des enseignements et des expériences vécues en sorties hors du corps. Parmi eux, «Rencontre avec les esprits de la Nature» et «Le peuple animal».
2 Sandra Ingerman est l’auteure de bestsellers sur le chamanisme dont «Initiation au voyage chamanique». Elle anime aussi de nombreux ateliers.
3 Edain MacCoy est une païenne, sorcière auto-proclamée puis initiée à différentes traditions (Gardnerienne, Curandérisme, Witta). Elle est l’auteure d’une vingtaine d’ouvrage sur la magie et la sorcellerie dont «If you want to be a witch».
4 Christopher Penczak est l’auteur de nombreux ouvrages sur la magie, la sorcellerie et le chamanisme dont la série acclamée par la critique «Temple of Witchcraft». Christopher avait été interviewé par Dorian dans le n°4 de Lune Bleue.

5 Obéron Zell-Ravenheart est l’un des sorciers les plus connus aux Etats-Unis. Critiqués ou acclamés, ses travaux suscitent la controverse. Il est notamment l’auteur du «Grimoire de l’apprenti sorcier».