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jeudi 30 avril 2015

Le féminin dans la symbolique maçonnique



Le symbolisme maçonnique, avec notamment ses nombreuses références opératives, ne présente apparemment rien de féminin. Cela tient certes à l’origine typiquement masculine de notre tradition puisque nous disons être les descendants à la fois des bâtisseurs et des chevaliers. Mais cela tient aussi à nos racines religieuses, la tradition judéo-chrétienne qui laisse fort peu de place au féminin et dont l’image de la divinité est exclusivement masculine. Apparence seulement, car à y regarder de plus près le symbolisme maçonnique, comme celui de la religion, cache une dimension féminine qu’il importe de comprendre. On peut en donner quatre exemples.

Les trois petites lumières éclairant la loge, ses fondements qui nous viennent de l’Être éternel et infini, portent toutes des noms féminins. La première est la Sagesse. Or, on y reviendra, la sagesse divine occupe dans les derniers livres de l’Ancien Testament une place très importante et représente la face féminine de Dieu. Le Livre de la sagesse, dit de Salomon, la chante par exemple comme «le maître d’oeuvre» et «l’artisane de l’univers»; il dit notamment que «les vertus sont les fruits de ses travaux car elle enseigne tempérance et prudence, justice et fortitude» (Sg 7: 27-28, 8: 7). La basilique de Byzance, la Rome orthodoxe, était consacrée à Sainte Sophie, Sophia signifiant en grec la sagesse. La Légende dorée dit certes que Sophie était une vertueuse martyre, mais son texte montre clairement qu’il s’agit en réalité de la sagesse divine puisqu’il ajoute que Sainte Sophie avait «trois filles, la foi, l’espérance et la charité».

A l’Orient brillent le soleil et la lune, couple cosmique qui évoque le mariage divin, la hiérogamie chère aussi bien aux religions antiques qu’à la tradition alchimique. Ce couple fait également pendant aux deux colonnes de l’entrée du temple qui représentent notamment les deux pôles de la vie et de l’être. Dans de nombreuses représentations de la crucifixion par la peinture médiévale, le soleil et la lune figurent au ciel, de chaque côté de la tête du Christ. Souvent aussi ces deux astres sont au-dessus de Saint Jean et de Marie agenouillés au pied de la croix, nouveau couple spirituel par la bénédiction et l’adoption. Les bâtisseurs de cathédrales avaient du reste une prédilection pour la dédicace de leurs oeuvres à Saint Jean ou à Notre Dame, tout comme les Templiers. Cela à l’époque même de l’amour courtois, où la dame était bien plus un idéal spirituel qu’une femme de chair.

Sur nos autels la Bible est ouverte au Prologue de Jean, texte consacré au Verbe, le Logos de Dieu. Or, même si selon la théologie le Verbe est assimilé au Christ, le Logos du Prologue s’identifie à plusieurs égards à la Parole comme Esprit-Saint, en particulier à l’esprit féminin de Dieu, la Sophia. En effet, le Verbe selon le Prologue présente des analogies extrêmement frappantes avec la Sagesse divine telle qu’elle est décrite dans l’Ancien Testament. La Sagesse y dit d’elle-même qu’elle fut «établie depuis l’éternité… dès le commencement… aux côtés» de l’Eternel (Pr 8: 22-23, 30), que sa «source est la Parole de Dieu dans les cieux» et qu’elle est «la mère du pur amour» (Si 1: 5; 24: 17). Salomon dit d’elle en s’adressant à Dieu: «Tu avais donné toi-même la Sagesse… envoyé d’en haut ton Saint Esprit…», et les hommes furent ainsi «instruits et sauvés par la Sagesse divine» (Sg 9: 10, 17).

Le temple de Salomon, figure emblématique de la maçonnerie, détruit puis reconstruit après l’exil, évoque bibliquement les noces entre Dieu et son peuple, peuple symbolisé par Jérusalem, féminine comme toute cité. Le prophète dit ainsi d’elle: «Resurgis, remets-toi debout Jérusalem… toi, stérile qui n’enfantais plus, explose et vibre… ton veuvage, tu ne t’en souviendras plus… car ton époux, le Seigneur tout-puissant, t’a rappelée» (Es 51: 17; 54: 1-8). 

Noces encore celles de la nouvelle Jérusalem céleste de l’Apocalypse, décrite par Jean «comme une épouse qui s’est parée pour son époux», vêtue «d’un lin resplendissant et pur», prête pour les «noces», «la fiancée, l’épouse de l’agneau» (Ap 19: 7-8; 21: 2, 9). Temple et cité sainte sont donc lieux de noces, d’union symbolique du masculin et du féminin.

Ainsi, l’aspect féminin du sacré est réellement présent dans la profondeur de notre symbolisme, et il apparaît même d’une importance qui n’est pas secondaire. Mais alors, pourquoi cet aspect féminin est-il si discret et pourquoi est-il largement écarté de nos réflexions symboliques? La prédominance masculine dans notre symbolisme n’a pas pour seules bases des distinctions découlant du travail artisanal ou du combat chevaleresque. Elle ne s’explique pas non plus comme un simple reflet de la condition féminine dans les sociétés patriarcales du temps biblique ou du Moyen Age. Elle plonge ses racines bien plus loin, dans la profondeur de la psyché humaine et dans les fondements de la pensée religieuse.


LA PRATIQUE DE L’ŒUF DE JADE



Sexualité, et non pornographie. 
La sexualité est un facteur important dans l’épanouissement de notre vie et dans l’appropriation de notre corps. Mais attention, là aussi j'annonce la couleur clairement : elle ne va pas parler masturbation, mais connaissance de notre anatomie et physiologie. En gros, la méthode dont je vais vous parler aujourd’hui, ressemble dans les gestes à ceux utilisés pour la rééducation périnéale, et a le même intérêt de l’exploration de notre organe sexuelle que la méthode contraceptive des indices combinés. Aujourd’hui, roulement de tambour, je vais vous parler des œufs de Jade. Les Taoistes utilisaient les œufs en Jade pour renforcer leur région sexuelle pour augmenter leur Ching Chi (énergie sexuelle) et leur force vitale. En même temps, les exercices avec les œufs en Jade permettaient de développer la force intérieure et le contrôle de leur propre sexualité. Après avoir introduit l’œuf dans le vagin, celui-ci est bougé par vos muscles pelviens de haut en bas. Cela conduit au renforcement des muscles périnéens. Ainsi, des problèmes de fuites urinaires ou même de descentes d’organes, peuvent être évités, voir rééduqués. Donc au final, le concept est proche de celui des boules de Geisha, mais ca, j'en parlerai dans un autre post. Cette Gymnastique intérieure permet de renforcer les muscles du Chi et de contrôler ses fonctions. Elle permet aussi d’apprendre à contrôler ces muscles comme l’utérus dont on avait oublié qu’on pouvait les contrôler. Ceci s’avère particulièrement intéressant lors de menstruations douloureuses. En fait, il est tout à fait possible de faire ses exercices sans l’œuf en Jade. Mais l’œuf sert d’auxiliaire et de stimuli. De surcroît le poids (léger quand même hein !) permet de renforcer encore plus les muscles du bassin pelvien. C’est aussi une aide pour mieux ressentir (en fait, l’expression sentir passer serait peut-être plus figurative) les zones du bassin et de pouvoir mieux cibler les contractions de ces endroits.

Ces fameux œufs sont soit en Jade, soit en une autre pierre précieuse ou semi-précieuse. Ils sont percés au milieu afin d’y passer un fil (la soie dentaire fait très bien l’affaire : hygiénique, facile à enfiler et disponible en chaque pharmacie, il faut juste veiller à changer le fil à chaque utilisation) pour pouvoir le retirer plus facilement, tel un tampon sans l’effet TCS. L’avantage de la ficelle permet aux utilisatrices de se rassurer qu’elles pourront bel et bien retirer l’œuf. Mais comme la Moon-Cup à laquelle on aurait coupé la tige (pour plus de confort), il est possible d’enlever le fil et de s’exercer à expulser l’œuf à l’aide de ses propres muscles pelviens. Quand au Jade, sa matière est intéressante car elle est incassable, de surface lisse et pas poreux. Ils se présentent sous deux tailles : une de 5 cm de long et 3 – 3,5 cm de diamètre : c’est la taille standard que la plupart des femmes peuvent porter en elle sans le perdre. La deuxième taille est plus petite : 4 cm de long et un diamètre de 2 – 2,5 cm. Il est conseillé pour des femmes qui ne peuvent introduire la taille supérieure (virginité, traumatisme, ménopause, …)

Attention : concernant les matières, les œufs en bois, les vrais œufs de poule, des œufs laqués ou peints ou traités chimiquement sont plus que déconseillés : ce sont des œufs décoratifs et non hygiéniques. N’oubliez pas qu’il s’agit de votre muqueuse et que celle-ci est fragile (y a un règle qui dit que normalement vous ne devriez introduire dans votre vagin que ce que vous introduiriez dans votre bouche, mais là aussi, c’est critiquable). Évitez également les œufs en malachite, turquoise et chrysocole à cause de leur teneur toxique en cuivre, car elles peuvent mener à des inflammations. Il en va de même pour le lapis-lazuli qui est souvent teinté. Principalement on trouve pour cet usage des œufs en Jade, en Quartz Rose ou en Aventurine. Ces pierres ont des propriétés soignantes ayurvédiques comme suit:

Le Jade : raffermit les défenses immunitaires de la vessie et des reins, stimule la sensibilité sexuelle, soulage les migraines, effet apaisant général et curatif. Selon les textes ayurvédiques, le Jade a la capacité d’atténuer l’influence du mauvais karma.

Le Quartz Rose : renforce et apaise le muscle cardiaque. Renforce l’amour et la compassion et stimule l’imagination. Stimule la fécondité. Cette pierre est apaisante et féminine. Elle peut nous permettre de dénouer des blocages émotionnels et renforcer la spiritualité, la confiance en soi et la compréhension. Attention, le Quartz Rose n’aime pas être ébouillanté car il pourrait se briser. Mieux vaut le nettoyer dans une solution vinaigrée

L’Aventurine : renforce le calme et la patience, notre plénitude intérieure et extérieure. Cette pierre aide à se recentrer sur son milieu du cœur et à se débarrasser de certains schémas psychologiques.

Il est évident de laver votre œuf après chaque usage. Après vous pouvez le laisser tremper selon la tradition taoïste afin qu’il se » recharge » en énergie. Si jamais vous êtes intéressés par l’acquisition d’un tel œuf, je me propose de faire une commande groupée car ces œufs viennent d’Allemagne. En moyenne ils coûtent 25 €uros.


dimanche 26 avril 2015

Danse pour la Déesse



Danser, c’est puiser au fond de nous, explorer et utiliser notre énergie, notre Être tout entier. C’est un processus qui peut ouvrir de nouveaux horizons sur le chemin spirituel, donner un relief supplémentaire à des pratiques comme la méditation, la prière, la communion, l’offrande…



La Danse comme Prière, Méditation active 
Danser, c’est laisser la place au corps. La confiance, la libération, l’expression, nous avons vu cela dans la partie précédente. Le Corps devient le vaisseau sublime de l’Âme, l’expression libre du Cœur, mais l’esprit, le mental, n’est pas oublié. Un nouveau rapport s’installe, quand l’esprit a donné toute latitude au corps pour le mouvement, alors le corps peut lui revaloir ce bienfait car à travers le mouvement corporel, c’est le mental qui s’apaise. Le singe du mental n’a plus besoin de sauter de branche en branche, la conscience est dans le corps, dans le mouvement, et l’agitation cesse comme un vent qui s’épuise. Le déplacement de conscience (là maintenant, pensez à votre orteil droit, à ce que vous ressentez dans votre orteil droit… Vous venez d’opérer un mini déplacement de conscience…) est facilité par le mouvement, d’autant plus quand le mouvement est libre de toute contrainte, que l’on danse seul(e) et que l’on se laisse aller. Ainsi la danse peut mener à une méditation active, une transe reposante dont la fonction d’exutoire peut être favorisée par rapport à l’esthétisme, dans un contexte solitaire.

J’ai déjà entendu des païens partager autour du concept de la prière, et la façon de prier est unique pour chaque personne. Certains récitent des prières, lues ou écrites par eux, d’autres inventent une prière orale à chaque fois, d’autres encore n’usent pas de mots mais simplement de ressentis, d’émotions, le cœur se tourne vers le divin, les yeux brillent, l’amour est échangé sans passer par les mots. Il y a autant de façons de prier que de chemins spirituels. La danse peut être une prière. Elle facilite l’apaisement du mental et procure le calme intérieur qui laisse toute la place à l’échange sacré qu’est la prière. De plus, le mouvement permet au moins autant d’expressivité que des mots. Pour peu que l’on danse sur une musique qui nous transporte ou dont les paroles sont elles-mêmes une prière (comme des chants de Libana ou Lisa Thiel), on peut alors laisser son corps transcrire les mots de la chanson ou l’imager…

Communion avec la Déesse
Danser en Tribal Fusion, ce n’est pas seulement fusionner les genres, les traditions, les styles, les costumes, les mouvements, c’est aussi, pour nous païennes, une fusion à d’autres niveaux. Une fusion de la danseuse avec ce qui l’entoure, avec les Eléments, avec la Terre et le Ciel, parfois aussi avec son Public quand il y en a un, avec l’Espace dans lequel elle danse, et surtout, avec la Déesse, plus largement avec le Divin. Dans l’Hindouisme
c’est la danse cosmique de Shiva et Shakti qui crée le monde par les vibrations émises. La danse est l’acte de création démiurgique.

Quand nous dansons, nous honorons notre corps, nous apaisons notre mental, nous exprimons notre cœur et nous ouvrons notre âme : Nous communions avec la Déesse, nous ressentons son immanence en toutes choses, nous touchons Son Voile… La danse est une des voies de l’extase, de l’expérience mystique, cet instant d’éternité ou la fusion devient fulgurante, où l’individu touche au divin.

Le Corps comme Temple, la Danse comme Offrande Comme nous l’avons vu en première partie, la danse constitue une aide précieuse pour se reconnecter à son corps et à sa féminité. Poussons plus avant sur le chemin, et la danse nous amène à ce concept, dont beaucoup ont entendu parler mais qui n’est pas forcément bien compris ou intégré, de ressentir son propre corps comme un temple. Il ne s’agit pas que de sa dimension sacrée, d’en prendre soin comme vaisseau de l’âme, il s’agit de la fonction première d’un temple : faire descendre le Divin sur Terre, créer un lieu d’habitation, de matérialisation du divin, comme les statues divines dans les naos d’Egypte antique, qui étaient conçues pour recevoir l’Essence de la divinité. Considérer son corps comme un temple, c’est prendre conscience qu’y siège la Déesse, immanente et aimante, infinie et éternelle, comme Elle siège au cœur de chaque cellule vivante, de chaque particule de Nature. Ce sont de belles choses à dire, mais le ressentir dans sa chair est autrement plus beau.

Starhawk dit un jour dans une de ses conférences «Vous voulez voir un visage de la Déesse ? Alors tournez la tête et regardez la personne qui est assise à côté de vous» (Starhawk, Femmes Magie et Politique). Il est presque plus facile de voir la Déesse partout à l’extérieur de soi, la ressentir en soi est plus délicat (faudrait pas non plus se gonfler les chevilles quoi), mais nous avons alors accès à l’ensemble des sensations qui découlent de cette prise de conscience. Considérer ainsi son corps pendant la danse est une expérience formidable : nous dansons pour la Déesse, nous dansons la Déesse.

Un aspect légèrement différent de cette relation Corps-Divin est l’offrande. Tout comme il existe une infinité de façons de prier, il existe une infinité d’offrandes. Offrandes d’aliments, de fleurs, de chants, d’amour, de rituel de célébration, de symboles, de sang, d’ennemis sacrifiés, de plaisir, de douleur, d’arts, l’être humain a donné une dimension d’offrande à presque tout ce sur quoi il peut avoir une action. Offrir une danse est un cadeau merveilleux. On offre tant de choses à travers une danse, tant de parts de soi-même… On offre son corps, sa pudeur, sa préparation physique, son effort, sa technique, son costume ou sa nudité, son travail, son mouvement, son souffle, et un tas d’autres choses… On offre l’instant présent avec intensité, on offre ce que la vie nous permet, on offre des choses si belles que la beauté extérieure de la danse n’est pas forcément la plus importante…

L’expérience de Sataset La Danse est pour moi plus qu’un loisir, plus qu’une passion, c’est l’entièreté de ma vie qui brûle à l’intérieur de mon être, qui motive tous mes actes. La danse s’est donc mêlée très tôt à mon chemin spirituel, je prie en dansant, j’offre ma danse, je l’utilise pour lever l’énergie… Je voudrais parler ici plus spécifiquement et de façon plus personnelle de l’Offrande de Danse, moment magique entre tous, instant d’intimité intense avec... Avec l’entité à laquelle on offre la danse, Déesse, Divinité, Nature, Forêt, Terre, Esprits du lieu…

Lorsque je danse pour une offrande, tout participe de l’offrande. La danse en elle-même est le principal ingrédient, je la veux harmonieuse, passionnée, vibrante, amoureuse, en un mot belle ; mais j’offre également mon corps en cet instant, j’offre tout ce que je suis, mon présent, ma sueur, ma douleur, mon souffle, le Temps et l’Espace, j’offre cette parcelle de Vie scintillante qui m’anime et me permet de danser. J’offre aussi mes émotions, mes sentiments, tous ces ressentis qui sont décuplés par l’expression corporelle, des choses qui peuvent paraître neuneus à écrire ou lire mais qui sont pourtant vibrantes quand on les vit, comme la joie de vivre, l’amour pour la Déesse, la sensation de communion avec la Nature (oui, même dans mon appart au 4ème étage d’un centre-ville, oui !)… Ca ce sont les plus courantes, mais osez un jour offrir votre colère, votre rage, ou même votre amertume, c’est un instant et un procédé vraiment magique…

L’offrande de Danse reste pour moi d’une part la plus belle façon de danser, et d’autre part la plus belle offrande… La Danse comme levée du cône de Pouvoir, d’Energie, son utilisation en magie opérative. De par la fusion décrite en deuxième partie, par la communion avec la Déesse, la transe induite par la danse, la danseuse est dans une dynamique d’échange et de communication sur l’instant avec ce qui l’entoure, et avec l’Essence du Monde. L’utilisation consciente des formidables vecteurs que sont la musique et la danse fait jaillir des fontaines d’énergie qui, maîtrisées, peuvent mener à la formation d’un cône de pouvoir… La levée du cône de pouvoir est une expression reclaiming dont j’aime beaucoup l’image car elle correspond parfaitement à ma conception pratique et expérimentale de cette montée d’énergie qui est le support de tout rituel opératif.

Danser dans un cadre rituélique
La danse dans le cadre d’un rituel implique justement de prendre en compte la notion de cadre. Il faut réfléchir aux notions pratiques de la danse à l’intérieur d’un cercle : soit on se limite à danser sur place sans grandes enjambées, soit on projette un cercle d’une taille «cercle de groupe»… On peut également choisir d’opérer le rituel sans cercle mais, au-delà de la protection ou de la délimitation de l’Espace sacré, on perd la fonction contenante du cercle, sorte de bulle qui contient les énergies exsudées durant le rituel. Il faut alors être capable de garder concentrée l’énergie que l’on soulève par la Danse jusqu’à sa libération, ce qui demande une certaine maîtrise de la manipulation énergétique. Tout dépend donc de ce que la Danseuse souhaite privilégier, de ce dont elle se sent capable, et aussi de l’objectif du rituel.

Si c’est un rituel de célébration, maintenir la concentration énergétique n’est pas une priorité absolue, on peut par exemple aller danser dans la forêt et offrir cette Danse, cette énergie, aux Esprits du lieu ou à la Déesse. Si au contraire c’est un rituel opératif avec un objectif précis, il faut pouvoir accumuler l’énergie jusqu’au moment culminant. On libère alors tout ce qu’on a soulevé comme une décharge de courant, brutale et totale, soit dans une visualisation de l’objectif atteint, soit dans un charme à charger, soit dans un symbole, etc. Petit truc à savoir, si vous dansez dans vos rituels et que vos mouvements, quand vous êtes lancée dans la musique (voire en transe) sont rapides, parfois brutaux, et demandent beaucoup au corps, n’oubliez pas de vous échauffer avant !

J’ai souvent payé de plusieurs jours de douleurs des transes dansantes, surtout au niveau des cervicales et des genoux… Il n’est pas toujours aisé ou même simplement agréable de garder une partie de conscience pour faire attention à ne pas trop bouger telle ou telle partie du corps, alors au moins pensez à vous échauffer !

La montée d’énergie – L’expérience de Sataset Concrètement que se passe-t-il ? Il est difficile de décomposer et d’expliciter ce qui se passe au niveau énergétique dans un rituel, plus encore ce qui se produit pendant la transe, si transe il y a. Je vais essayer de décrire ce qui peut se passer.

Cela est sûrement très personnel, et encore cela ne se passe pas toujours ainsi pour moi… Ce n’est qu’un aperçu… On choisit une sélection de musiques qui nous emportent, qui nous inspirent, on commence doucement, on se laisse aller, on relâche toute tension, physique et psychique, on se laisse capturer par la musique, les sons sont transcrits en mouvements, les pieds s’ancrent à la Terre, les bras s’envolent vers le Ciel, la Danse commence à s’intensifier…

La musique devient plus puissante, l’énergie commence à scintiller au centre de notre être, dans le Chaudron, le chakra sacré, les ondulations l’intensifient, les accents lui donnent de la puissance, les shimmies rendent l’énergie vibrante, tout cela se masse autour de nous, comme si l’aura s’intensifiait, comme une boule qui aurait le chakra sacré pour centre. Le moment venu, on décharge cette énergie d’un seul coup. Quand ? Où ? Comment ? Tant de réponses peuvent être données. Comment sait-on que le moment est venu ? Dansez, essayez, et vous le saurez. Il est un moment où l’on sait que le «niveau» d’énergie est suffisant, cela est valable pour toutes les façons de lever un cône de pouvoir.

Vous pouvez aussi choisir d’arrêter dès que vous avez mal quelque part ! Où ? Cela dépend de l’objectif du rituel : dans la Terre, dans une visualisation, dans un symbole, un charme, dans la Nature autour de nous… L’énergie peut former une boule autour du Chakra solaire, elle peut rayonner sans forme autour de nous, la sphère autour du chakra sacré n’est qu’un exemple. Tout ceci n’est à prendre que comme un exemple, une expérience, et non un schéma de rituel. Soyez créatifs, écoutez-vous, écoutez votre corps, et lancez-vous ! Vivez votre expérience !

Nous l’aurons compris, la danse reste un sujet somme toute très personnel. On y exprime des choses propres à soi, à son vécu. Mais une chose met tout le monde d’accord : la danse rassemble, célèbre, raconte.  Laissez-vous donc porter par la musique, entrez dans la danse, et voyez les possibilités d’expression qui s’offrent à vous !

Quoi de plus beau que de faire de son corps non pas un temple aux stéréotypes actuels mais à sa spiritualité et à la grande Déesse !


TAO DE L'AMOUR RETROUVÉ


o Tao de la Femme & Pratique de l'Oeuf de Jade
Une immersion de deux jours, au coeur de la nature, pour découvrir, intégrer et approfondir
les principes fondamentaux et l'ensemble des pratiques avancées (tous niveaux, réservés aux femmes).



·         TF3 "Pratique de l'Oeuf de Jade" 30, 31 mai 2015

Intervenante :  Aisha Sieburth


LES PRATIQUES DU TAO AU FÉMININ :
Des exercices d'éveil sensoriel simples et efficaces pour mieux se connaître, découvrir l'anatomie du plaisir, tonifier son bassin pelvien et éveiller le pouvoir secret du chaudron sacré.

0 La relaxation dynamique
·         Repos méditatif : respiration, étirements et automassage des méridiens énergétiques qui permettent de se détendre et de ressentir la sensation de bien-être.
·         Qi-Gong et danse : éveil de la structure corporelle, stimulation du Jing Chi (énergie primaire créatrice) qui aide la femme à se reconnecter à sa force personnelle en profondeur. Respiration des os, enracinement et centrage.

 Anatomie du plaisir
·         Mieux se connaitre : assimilation des fonctionnements de la santé gynécologique, organique et énergétique.
·         Conscience du bassin et du périnée : éveil sensoriel par des exercices pour assouplir et tonifier le bol pelvien.
·         Santé et équilibre hormonal :  les seins sont des puissants générateurs d'énergie grâce à leur connexion directe avec les glandes hormonales. Les glandes sont des régulateurs de notre vitalité et le massage des seins est un déclencheur pour mettre en mouvement les hormones qui améliorent la santé.

0 Nei Gong - Alchimie interne 
Des pratiques d'éveil des forces d'attraction entre l'eau et le feu, enracinement du dos et du bassin avec la respiration pour cultiver l'équilibre. Travail sur l'énergie interne qui détend et tonifie les systèmes féminins.

·         Le sourire intérieur : apaise et équilibre le vécu émotionnel et tonifie les organes.
·         Les six sons de guérison : apaisent les émotions et transforment les énergies négatives en énergies positives. Action conjuguée du son, de la posture, de la couleur et de l'énergie du sourire pour retrouver équilibre physique et énergétique.

·         Le Cycle Céleste : harmoniser les canaux centraux de l'énergie vitale.

 Le Chaudron Sacré
·         La respiration ovarienne : recycler le flux hormonal des ovaires dans le cycle céleste grâce aux systèmes respiratoire, cellulaire et énergétique du corps pour améliorer la vitalité, la stabilité émotionnelle et ralentir le vieillissement. Se combine avec le massage des seins.

·         La montée orgasmique : canaliser l'énergie orgasmique dans le corps entier.
·         Le Tao de l'amour : éveil méditatif de l'énergie sexuelle pour détendre et tonifier les systèmes féminins en douceur. Apprivoiser le plaisir stimulant "l'élixir" des sources pétillantes d'énergies créatrices et régénératrices des organes et des glandes, pour épanouir la santé de l'être dans sa globalité.

0 L'Oeuf de Jade
·         Explorer et tonifier les zones pelviennes du "Chaudron Sacré".
Les organes sexuels féminins sont des portes universelles ; selon leur tonicité, une femme peut se sentir emplie de vitalité ou épuisée. La pratique de l'Oeuf de jade regroupe des exercices pour développer la tonicité du vagin, pour accueillir plus de sensualité et sensibilité.



POUR SUIVRE UN STAGE FORMATEUR : http://www.taodelavitalite.org

samedi 25 avril 2015

Terre et Souveraineté


Dans la mythologie celtique, il y a une relation entre le pouvoir séculier et la déité, et entre le pouvoir et la terre. Le roi était lié par un mariage sacré à la déesse qui était supposée assurer la fertilité de la terre. Assez souvent dans l’ancienne religion ou dans les mythes, la terre ou le pays étaient représentés par des entités féminines, comme les déesses, ou bien des entités qui en étaient la personnification. La déesse du pays avait souvent les attributs de la déesse-mère ou de celle de la fertilité. Evidemment, elle n’était pas nécessairement une déesse ; elle pouvait être la reine ou une personne représentative de la déesse, comme une prêtresse. La compagne du roi, qui qu’elle puisse être, est souvent décrite comme la «Déesse de la Souveraineté». La fertilité et la prospérité futures du royaume dépendent de la façon dont le roi s’accouple avec la Souveraineté de la terre. Dans la mythologie irlandaise, il y a beaucoup de femmes ou de déesses qui représentent la Souveraineté de l’Irlande.

Parmi elles, on trouve Morrigan (et son triple aspect en tant que déesse de la guerre – Badb, Nemain et Macha), Eriu et ses soeurs Banba et Fodla. Les trois soeurs, Eriu, Banba et Fodla sont toutes les trois un des noms poétiques de l’Irlande. Elles représentent la Souveraineté de l’Irlande, de même que les déesses de Danann. Cependant, Eriu est la plus connue des trois soeurs. Dans le Lebor Gabála (le Livre des Invasions) et dans le Cath Maige Tuired (la Seconde Bataille de Mag Tuired), Eriu était aimée d’Elatha, le roi des Fomoré1. Elle devint la mère du Roi Bres d’Irlande, quand Nuada perdit son bras. Avec la défaite des Fomoré dans la seconde bataille de Mag Tuired, elle devint l’une des épouses du héros Lugh Lamfada2. Quand les trois petits fils de Dagda3 assassinèrent Lugh, Eriu se maria avec l’un des frères, nommé MacGreine. Ses soeurs se marièrent avec les deux autres frères – Banba avec MacCuill et Fodla avec MacCecht. Ainsi Eriu était la mère d’un roi et l’épouse de deux autres.  Quand les Milésiens arrivèrent, les trois souverainetés de l’Irlande comprirent qu’ils voulaient  conquérir le pays,et chaque reine essaya de les persuader de lui donner leur nom. Eriu, la dernière des soeurs à rencontrer les Milésiens, leur promit la victoire sur son propre peuple. Eriu et ses soeurs tombèrent avec leur  poux dans la Bataille de Tailtiu. Ainsi qu’ils l’avaient promis, les Milésiens nommèrent toute l’île en l’honneur d’Eriu, Erin ou Eire, qui est l’autre nom de l’Irlande.

Morrigan est une des déesses des plus exceptionnelles.
Elle était la fille de Delbáeth et Ernmas. Elle avait aussi deux soeurs, Badb et Macha (et probablement aussi une troisième nommée Nemain). Ici, on peut la voir sous la forme de trois personnages séparés. Cependant, il est aussi possible que Badb, Macha et Nemain ne soient qu’une seule personne, connue sous le nom de Morigu. Mais chacune représente un aspect de la déesse. Ainsi Morigu était la triple déesse de la guerre. Elles aussi étaient déesses de la souveraineté d’Irlande, mariées aux hauts rois. Badb et Nemain sont connues pour être les épouses de Neit, un personnage obscur des mythes irlandais, alors que Macha était l’épouse et consort de Nuada Airgedlámh. Macha et Nuada moururent dans la Seconde Bataille de Mag Tuired4. Il a été dit aussi que Macha était l’épouse de Nemed, le chef des Némédiens, un peuple qui s’est installé en Irlande avant l’arrivée des Tuatha Dé Danann.

Avant la Seconde Bataille de Mag Tuired, le dieu Dagda rencontra une belle femme à Glenn Etin pendant la nuit de Samhain (la veille de la bataille). Dagda la séduisit et dormit avec elle. On pense que cette femme était Morrigan. Elle prédit la victoire des Danann en leur promettant son aide. Chaque année, la nuit de Samhain, Dagda doit s’accoupler avec Morrigan pour assurer la fertilité et la prospérité de l’Irlande, car la déesse de la guerre est aussi la souveraineté de l’Irlande.

Les déesses de la souveraineté ne sont pas limitées à se marier avec le haut roi d’Irlande. Chaque province a sa déesse de la souveraineté. Il y aussi une autre Macha, souveraineté de l’Ulster, et dans une province voisine, Medb (Maeve) était celle du Connacht5. Il n’est pas certain que l’Ulaid Macha6 soit la même reine/déesse que la Macha némédienne ou que celle des Danann. Cependant, l’idée du mariage sacré entre un roi et une déesse n’apparaît pas seulement dans les mythes irlandais ou gallois. En fait, qu’un roi se marie à une déesse est un très ancien rituel de nombreuses cultures anciennes. Et comme dans les mythes celtiques, le mariage sacré est en rapport avec la fertilité de la terre. Il y en a un qui me revient en mémoire : le mythe de la déesse sumérienne, Inanna, dont le nom babylonien est Ishtar. Les attributs d’Inanna combinaient ceux des déesses grecques Aphrodite et Athéna, car elle était la déesse de l’amour et de la guerre. Inanna a aussi été identifiée comme la déesse de la souveraineté de Sumer.

Selon les mythes sumériens, elle était l’épouse de Dumuzi, le dieu des bergers. Pour quelque raison, Inanna descendit aux Enfers, et Ereshkigal, la déesse de la mort, séquestra sa sœur Inanna dans son domaine. Cependant, Enki, le dieu de la sagesse envoya deux de ses créatures pour sauver Inanna. Quand celle-ci s’échappa de sa prison des Enfers et s’enfuit jusque chez elle au Paradis, Ereshkigal envoya ses démons pour poursuivre sa soeur. Inanna réussit à se protéger ainsi que ses enfants, mais elle ne put protéger son époux. Dumuzi fut traîné dans les Enfers. Cependant, une  partie de son esprit échappa à la mort.

En tant que souveraineté de la terre, il est dit d’Inanna qu’elle est la fiancée  de chaque roi. Chaque roi est vu comme étant l’incarnation de Dumuzi, le mari d’Inanna. Ainsi chaque  roi se mariait et s’accouplait avec la prêtresse d’Inanna (Ishtar).

Dans la mythologique nordique, le mariage sacré était appelé hierós gámos bien que ledit mariage soit conclu entre le dieu du ciel et la déesse de la terre. Avec l’importance croissante de l’agriculture pour les Scandinaves, l’union entre ces déités devait assurer la fertilité de la terre. Les sols n’avaient pas seulement besoin d’être  fertiles, mais il leur était aussi nécessaire d’avoir du soleil et de la pluie. De même, la légende du Roi Arthur et du Graal a emprunté et utilisé le symbolisme et des images du fond celtique. Elle a aussi utilisé le symbolisme du mariage sacré.

Dans les mythes gallois, Guenièvre était nommée Gwenhwyfar, une reine et déesse de Bretagne. Ainsi Gwenhwyfar était la personnification de la Bretagne ; et aussi sa souveraineté. Quand Arthur se maria avec elle, il épousa le pays (la Bretagne). Cependant, dans le courant principal de la littérature arthurienne, Guenièvre ne représente pas seulement le royaume de Logres (Bretagne), mais la source de la puissance terrestre d’Arthur provenant de la Table Ronde. Il y a plusieurs versions de l’origine de la Table Ronde, mais l’originale (racontée par Wace, dans le Roman de Brut en 1155) était construite de façon à ce que tous les chevaliers soient égaux sans que l’un d’entre eux ait une préséance sur un autre, quelle que soit son origine (voir la Vie du Roi Arthur et l’Origine de la Table Ronde). La Table Ronde n’a rien à voir avec Merlin ou le Graal. Mais comme les histoires du Graal se mélangèrent avec celles des chevaliers d’Arthur, les origines de la Table Ronde changèrent.

Vers 1200, un poète nommé Robert de Boron écrivit une trilogie à propos du Graal : Joseph d’Arimathie, Merlin et Perceval. Selon Boron, la Table Ronde fut construite par Merlin, en utilisant la Table du Graal de Joseph d’Arimathie comme modèle. De même Merlin la fit ronde, car le cercle est semblable à la Terre. Pour résumer cette histoire, Merlin l’avait construite à l’origine pour Uther Pendragon (le père d’Arthur), mais à sa mort, le Roi Leodagan de Camelide, le père de Guenièvre la reçut d’Uther. Quand Arthur se maria avec Guenièvre, Leodagan donna la Table Ronde (et 100 chevaliers) à Arthur comme dot (on peut trouver plus de détails de cette histoire dans la légende d’Excalibur, l’Origine de la Table Ronde, et Merlin et le Graal). Le point fort de cette histoire est que Guenièvre était le symbole de la Table Ronde et du Royaume de Logres tout à la fois et qu’ainsi, elle représentait la puissance de la royauté, bien plus qu’Arthur lui-même. La Reine était unie au royaume et à la fraternité des compagnons de la Table Ronde.

La santé du royaume et de la fraternité des compagnons de la Table Ronde dépendaient de Guenièvre, puisque la Table Ronde lui appartenait. Dans la Mort Artu (La Mort du Roi Arthur, une partie du roman du Cycle Vulgate), la Table Ronde s’était brisée car Guenièvre fut surprise dans sa chambre en compagnie de son amant Lancelot. Elle fut condamnée à mort, mais Lancelot vint à son secours. Une guerre en résulta avec Arthur et ses fidèles contre Lancelot et les siens. La division entre les deux factions fut symbolisée par la division de la Table Ronde. Cette division de même que la guerre affaiblirent grandement le pouvoir d’Arthur. Cependant, la Table Ronde se brisera encore une fois lorsque Mordred, son fils illégitime, agissant en tant que vice-roi en l’absence d’Arthur, saisit la royauté et le royaume. Dans cette version, Mordred essaya de forcer Guenièvre à l’épouser, mais la reine réussit à s’échapper.

Dans certaines versions anciennes, c’était Mordred et non Lancelot qui était l’amant de Guenièvre. Mordred, dans la légende originale était le neveu d’Arthur et le frère de Gauvain. Le roi était absent car en guerre contre Rome, quand Guenièvre se mit en quête de séduire le neveu de son mari. A travers le mariage à la souveraineté de la Bretagne (Guenièvre), personne ne pouvait empêcher Mordred de devenir le roi de Bretagne. Comme dans la légende plus récente, l’usurpation de Mordred fut de courte durée. Quelle que soit la version que vous avez lue, le  royaume d’Arthur était en crise. En se mariant avec sa tante, la Reine, Mordred pouvait légitimement prétendre au trône et à la couronne. Tout homme qui épouse la Reine a les clés du royaume, car la Reine était le royaume.

Dans la légende du Graal, le roi du Graal, aussi connu sous le nom du Roi Pêcheur ou du roi Méhaigné, était encore plus associé qu’Arthur à la fertilité de la terre. Parce qu’il était blessé, le royaume du roi du Graal devint une contrée désolée et stérile : la Terre Gaste (il y a plusieurs versions de l’origine de cette blessure, je ne vais donc pas en dire plus, mais si vous êtes intéressé, vous pouvez lire le Roi Pêcheur). Depuis que le Roi du Graal a été blessé aux cuisses et qu’il est devenu stérile, sa terre l’est devenue aussi. Pour restaurer le royaume et la fertilité de la terre, le Roi du Graal doit être soigné. Encore une fois, il y a quantité de versions de la façon dont le roi a été soigné, mais la plus commune, c’est quand le héros du Graal doit poser la question appropriée sur le mystère du Graal : «A qui le Graal sert-il ?» Le point principal de tout cela est que la terre était liée à la santé du roi, comme s’il était réellement marié à son pays. Si le roi subit des blessures, alors le pays souffrira aussi.

Comme on peut le voir, le Roi du Graal et sa terre partageaient un thème commun dans les mythes celtiques. Tout le royaume dépendait d’un roi dont la santé devait être excellente. Cela nous ramène aux mythes irlandais où un roi ayant souffert d’une imperfection physique et d’avoir été défiguré avait été banni du royaume. Nuada perdit son bras dans la guerre contre les Firbolgs7. N’ayant plus qu’un bras, il dut abdiquer en faveur de Bres, qui était physiquement beau et en bonne santé, mais totalement incapable de gouverner, car tyrannique et avare, ce qui le rendit impopulaire auprès de son peuple. La tyrannie de Bres était telle qu’il fut donné un bras d’argent à Nuada, afin qu’il put gouverner de nouveau. Plus tard, Miach, le fils de Dian Cécht8, restaura le bras de Nuada, de façon à ce qu’il n’y ait aucun doute sur la légitimité de Nuada à gouverner l’Irlande. Un autre roi célèbre fût disqualifié de la Royauté : Cormac Mac Airt, le Haut Roi d’Irlande était défiguré, ayant perdu un oeil. Il dût alors abdiquer en faveur de son fils Cairbre Lifechair.

[1] Fomoré : ancien peuple mythique d’Irlande.
[2] Lugh Lamfada : «Lugh au long bras». Lugh est un dieu solaire irlandais,
excellent dans tous les arts et techniques. Associé par les romains à Mercure.
[3] Dagda : «bon dieu », figure patrenelle de Danann milésiens : ancêtres
des Irlandais.
[4] Nuada Airgedlámh.
[5] Connacht : province de l’ouest de l’Irlande.
[6] Ulaid Macha : Macha d’Ulster.
[7] Firbolgs : ancien peuple mytique d’Irlande
[8] Dian Cécht : Dieu Irlandais guérisseur, qui créa le bras d’argent pour

Lugh