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samedi 28 novembre 2015

Un Combat féministe


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Rebondissant en 1897 sur une polémique ayant éclaté quelque temps plus tôt à propos de chapeaux dont les proportions encombrantes indisposaient certains spectateurs au théâtre, Jeanne d’Antilly tance dans Le Journal pour tous les « émancipatrices de profession », selon elle véritables chantres de la destruction inexorable des rapports courtois entre les deux sexes




De deux choses l’une, écrit Jeanne d’Antilly : nous serons égales comme vous l’entendez, ou bien, sinon égales, du moins très différentes. Dans le premier cas, effacez du dictionnaire les mots courtoisiegalanterie, et remplacez-les par l’unique terme de politesse, lequel implique celui de justice : car la courtoisie et la galanterie n’ont rien de commun avec la justice et l’égalité. Elles sont les expressions d’un sentiment d’admiration, de bienveillance, de respect ou d’ardente convoitise. Les hommes sont tenus d’être polis entre eux, mais ils ne peuvent être courtois et galants qu’envers les femmes qui ne demandent pas à être traitées en hommes.

Au contraire, voulez-vous qu’on puisse vous appliquer ce mot vraiment très élogieux dans sa gravité : « Cette femme est un honnête homme. » Soyez « honnête homme » tout à fait et au sens le plus large du mot. Laissez de côté les mesquines préoccupations de coquetterie maladroite, ne cherchez pas à « embêter » l’homme — votre égal — par une modération qui le gêne ou des exigences qui l’agacent. Car, que vous le vouliez ou non, il finira, sinon aujourd’hui, mais demain, mais ensuite, par avoir le dernier mot, dans ces petites chicanes maladroites, car il est le plus fort de par ses muscles et sa brutalité instinctive. Il veut bien ne se servir des uns que pour vous défendre ; il veut bien laisser endormir sa grossièreté naturelle par le charme de votre bonne grâce et de votre douceur. Mais le jour où, dans cette association d’intérêts, vous n’apporterez plus l’appoint de votre douceur, de votre grâce, seules armes de votre faiblesse musculaire, prenez garde !...

Je pense quelquefois, non sans grise mélancolie, à la destinée que confectionnent ardemment pour nos arrière-petites-filles les émancipatrices de profession. Je ne dis pas que leur idéal ne soit pas celui de la justice, mais ce sera, j’en ai bien peur, celui d’une amère justice. Un jour, ces fillettes aux yeux candides, aux lèvres qui rient à la vie, devront durcir leur regard et clore leurs lèvres pour donner à leur cher visage des traits de combattantes, un air de froide bravoure ou de courage endurci. Car, en ce temps-là, l’homme, dont elles seront devenues les égales, n’aura rien perdu, croyez-le bien, de ses appétits sensuels, de sa force musculaire, de sa santé plus solide que la nôtre, de son audace nécessaire à l’accomplissement des lois naturelles. Il n’aura plus — comme aujourd’hui — à lutter contre la figure ou la forme d’un chapeau, ô Molière ! Ce sera contre l’être lui-même qu’il luttera, contre un être physiquement plus faible et intellectuellement plus agile, plus adroit, et moralement non moins courageux.

Alors, sans doute, les femmes en culottes bouffantes et petit chapeau qu’elles ne feront aucune difficulté d’enlever et de mettre sous leur bras, s’assiéront sans contestation possible aux fauteuils d’orchestre des théâtres. Elles circuleront seules la nuit, à Paris, gardées — je mets la chose au mieux — par des lois sévères et surtout par leur propre force morale. Mais si l’homme ne dispute pas à la femme le droit de porter un chapeau empanaché, il la bousculera dans la foule comme il bouscule son semblable, sans que celui-ci s’en plaigne : donnant, donnant. Il la laissera se morfondre aux plus mauvaises places dans les voitures publiques, comme aujourd’hui il agit pour un autre homme. 

Quand il aura envie d’elle, il le lui dira tout crûment, ou il la prendra, car il aura toujours de forts biceps et il pourra au besoin l’emporter sous son bras, pour peu qu’il soit grand et qu’elle soit petite.


Et on luttera pour les emplois, pour les salaires, pour le pain quotidien, pour la renommée, pour la gloire, pour les opinions, pour tout... excepté pour ou contre des fanfreluches, des chapeaux, ou la hauteur d’une coiffure. Et, voyez comme, en bonne philosophie, tout se tient, tout s’enchaîne étroitement. Nous parlons de justice et d’égalité, des grandes lois morales et de l’iniquité des vieux autrefois envers les femmes. Et, très justement, on nous répond chapeaux, toilette, panache et coquetterie. 

Et l’on a raison, convenons-en une bonne fois. C’est nous qui avons tort. Les hommes sont brutaux dans leurs revendications, mais ces revendications sont justes, le plus souvent. Quant à nous, comment nous faire prendre au sérieux, je vous le demande, lorsqu’on nous voit, et combien nombreuses ! peintes, teintes et feintes, plus préoccupées cent fois de ce qu’il y a sur notre tête que de ce qu’il y a dedans ?

La peur d'être soumis à la femme



La plupart des hommes portent les stigmates de leur relation avec leur mère. S'ils ont eu la chance d'avoir une mère qui leur a accordé toute sa confiance, si elle a reconnu en eux une graine de vie qu'elle a arrosée et laissé croitre selon sa nature, ils ont été magnifiquement préparé à une vie et une sexualité épanouies. 



Mais si le garçon a été soigneusement surveillé et contenu dans un espace étroit de liberté au nom de sa sécurité, si sa mère désirait le garder pour elle et lui demandait constamment des marques d'attention, ou si elle le modelait selon la vision qu'elle avait d'un homme, alors la mère est devenue une menace pour le garçon qui, devenu adulte, aura probablement des craintes inconscientes de s'abandonner vraiment à une femme dans la relation sexuelle. S'abandonner à la femme résonne pour lui comme se soumettre au féminin. Il ne peut le faire que jusqu'à un certain degré et conserve une vigilance et un réflexe de contrôle.

 Mais il a toujours le pouvoir d'en prendre conscience et de décider de le transformer, avec l'aide de sa partenaire. Beaucoup d'hommes ont peur d'être engloutis par la puissance de la femme. C'est une peur ancestrale, qui est transmise à l'homme depuis des siècles dans la société occidentale.

 C'est cette peur qui a entrainé les hommes à reléguer la femme au second rang, à la minimiser, voire l'humilier et la détruire. De ce fait, le féminin qui à l'origine s'offre généreusement, s'est recroquevillé en quelque chose de protégé, de secret, de mystérieux, qu'on ne peut plus voir en face, en toute transparence. Ce côté sombre et inconnu lui donne un aspect encore plus menaçant et ne fait que renforcer la peur. L'aspect sombre et mystérieux du féminin qui se protège a généré certains fantasmes angoissants pour l'homme qui se représente la femme comme une castratrice, une mangeuse d'hommes. Il révèle ainsi qu'au fond de lui, il reconnait qu'elle peut exercer un pouvoir sur lui et le soumettre à ses désirs, même s'il affiche le contraire extérieurement. Sur le plan du fantasme sexuel, le vagin avale le pénis et le maintient sous son pouvoir. Il existe une imagerie dans laquelle le vagin est pourvu de dents.

Le Vagina dentata apparait dans les mythes de presque toutes les cultures quelle que soit la religion dominante. Encore récemment (2008), le film Teeth de Mitchell Lichtenstein met en scène un jeune fille qui découvre que son vagin mord quiconque souhaite en abuser.


mercredi 25 novembre 2015

La tradition féminine au travers des comtes


Lorsque vous pratiquez l'art en général, les métiers artisanaux, la musique, la poésie et l'art dramatique, non seulement vous exprimez et libérez vos énergies créatrices, mais vous guidez également les autres femmes qui se mettent à votre école. En exprimant vos composantes énergétiques et vos caractères spécifiques, vous inventez images, symboles, concepts et archétypes susceptibles d'éveiller la compréhension et la connaissance approfondie chez les autres.



Autrefois, les compétences et archétypes féminins favorisaient la transmission de la marche à suivre vous aidant à comprendre votre nature et votre interaction avec les cycles de la vie et de la terre. L’image et la décoration proposent des concepts visuels et symboliques, tandis que les contes et les chants vous permettent de les vivre par l'imagination. Ils vous sont proposés non pas sous forme intellectualisée mais sentie et vécue. Les images-archétypes se forment à partir de votre expérience et de vos sentiments, si bien que ces représentations suscitent les mêmes vécus et ressenti chez d'autres femmes effectuant la même démarche. Tous les aspects de la féminité étant admis et respectés, images, archétypes et mythologie en étaient les reflets. 

Les contes et légendes proposent une connaissance féminine en enseignant le rythme cyclique de vos composantes énergétiques et le lien vous unissant à la terre et au divin. Leur pédagogie a non seulement pour but la compréhension des relations mère enfant et femme-homme, mais également celle des moments marquants de l'existence comme la naissance, les premières règles, la ménopause, la mort et la renaissance, Ainsi, les contes Blanche Neige et La Belle au Bois Dormant enseignent le passage de l'enfant à la femme, l'apparition des règles, la relation enfant-père et enfant-être aimant. L'histoire de Perséphone et de Déméter développe une pédagogie des relations mère-fille, cycles menstruels - cycles terrestres et vie-mort ; celle d'Eve enseigne les facultés de la menstruation et des énergies créatrices ainsi que la relation avec l'homme.

Par cette identification, vous éveillez vos composantes énergétiques exprimées par l'archétype. D'une autre façon, par le culte rendu à une divinité, vous exprimez votre conscience ou votre besoin d'être consciente de cet aspect du féminin divin présent en vous. Bien que la statue ou l'image de la divinité ait été matériellement distincte de vous, vous vous identifiez intimement et directement à elle dans le culte que vous rendez. C'est ainsi que beaucoup d'invocations et poèmes adressés à une divinité et qui ont survécu à l'anéantissement de l'Egypte et de l'Assyrie antiques commencent par l'expression « Je suis..».

La femme qui prononce ces paroles s'identifie à sa nature divine aussi parle-t-elle en tant que divinité. La destruction de ces images, pédagogies et religions, origine de la tradition, nous oblige à nous battre dans une société proposant peu de « modèles » féminins pour se guider, puisque ceux existants reflètent les attentes et la sensibilité d'une obédience masculine. La chrétienté nous propose deux archétypes majeurs : d'une part, Eve la « maléfique » qui a désobéi à Dieu et qui, par sa sexualité, a introduit la mort et le mal dans le monde ; de l'autre, la « bienfaisante » Vierge Marie qui a obéi à Dieu et qui, par la transcendance de sa sexualité, a apporté ou monde l'espoir de la vie. Les saintes de l'Eglise ont mené une existence de « pureté » et suivi la loi de Dieu, alors que les femmes qui écoutent leur sexualité et leur vraie nature sont condamnées à la damnation éternelle, Ces enseignements entraînent l'asservissement de la femme à la l'homme ou à Dieu.

L'image de la Vierge Marie vit son importance croître dans la religion chrétienne et reprit souvent nombre de croyances et de titres attachés aux divinités antérieures, tout en étant totalement différente puisque ces dernières étaient accessibles à toutes Marie est un être transcendant toute la gent féminine, inégalable, dont la fonction est un défi à la nature. Cependant elle ne peut pas répondre à tous vos aspects. Elle est un symbole de pureté, une représentante de la femme physiquement vierge avant, pendant et après la naissance d'un enfant. La croyance fondamentale voulant que le premier acte sexuel accompli avec un homme ou un serpent provoque la menstruation, Marie ne peut donc pas être considérée comme une femme réglée. Votre image actuelle a été influencée par la doctrine chrétienne et les attentes masculines. On les trouve dans la publicité, la presse, les programmes de télévision, les films et les livres. Bien que le regard porté sur vous commence à évoluer lentement, votre image et vos rôles sont encore réductionnistes et très orientés.

On vous représente souvent comme des créatures lascives et désirables, donc non « respectables ». Par ailleurs, les femmes âgées, manifestant peu d'intérêt pour les relations sexuelles, n'éveillant pas le désir, sont peu intelligentes ou présentent peu d'intérêt pour la société. Les épouses sont dépeintes soit comme les gardiennes du foyer et les bras droits de leurs maris, soit comme des casse-pieds indépendantes, acariâtres et à la langue acérée. Enfin, celles occupant des postes professionnels à responsabilité passent pour des égoïstes, obstinées et agressives, tandis que leurs consœurs exerçant des professions à dominante masculine passent pour manquer de féminité et n'avoir que peu d'appétit sexuel. Le signe évident d'un changement se voit dans les rôles et personnages montrés par les émissions publicitaires ciblées, mais auxquelles il manque le caractère d'achèvement propre aux vraies images-archétypes et le sentiment de vécu intérieur qu'elles inspirent. Aujourd’hui, pour que vous compreniez votre nature et comment vivre en harmonie avec elle et le monde moderne, il faut réintégrer les archétypes démontrant l'existence des multiples facettes, différentes et complémentaires, de votre caractère.

Si vous en êtes privée, vous devez lutter pour comprendre et admettre votre nature sans disposer du savoir et des conseils appropriés pour vous aider, La femme réglée présente un caractère cyclique, mais on lui demande de fonctionner de façon uniforme et linéaire. Vous avez l'impression de faire partie intégrante du monde environnant et on vous dit de vous en distinguer. Vous sentez que votre érotisme est d'ordre créatif et spirituel, mais on vous dit qu'il s'assimile à la pornographie ou au mal. Enfin, vous percevez le mode cyclique de la vie, mais on vous dit qu'il n'y a pas de cycle. Donc il est peu surprenant que vous ne soyez pas à l'aise dans la société actuelle et que vous songiez à redéfinir vos rôles et ce que vous en attendez



EXTRAIT DE LA FEMME LUNAIRE de Miranda Gray -Editions Jouvence

La créativité féminine - lien avec vous et la Lune


Le concept de la lune comme source de l'esprit créatif est l'une des toutes premières idées formulées par l'humanité. Aujourd'hui, il survit encore dans certaines cultures, légendes et récits mythologiques. Il existe un lien entre vous et la lune, dans le cycle répétitif de l'énergie créatrice dont le caractère et la forme changent au cours du cycle menstruel. 



Cela vous confère la capacité de créer, c'est-à-dire de réaliser le non-manifesté, qu'il s'agisse d'une idée, d'un savoir ou de la vie elle-même, et constitue une passerelle entre les mondes matériel et invisible, l'intellect, les émotions, l'intuition, le subconscient.

Créativité, sexualité et spiritualité sont considérées comme émanant de votre corps et de ses rythmes. Les énergies créatrices liées à votre sexualité sont reconnues comme principes fondamentaux du cycle menstruel régénérant, chaque mois, la vie. Aujourd'hui, beaucoup d'entre vous se considèrent totalement dépourvues d'esprit créatif et risquent effectivement de se détourner de toute activité dite « créatrice ». Or, ces énergies, ne se limitant pas à peindre des tableaux, jouer d'un instrument de musique ou écrire des poèmes, influencent toute votre vie, peu importe le genre d'expression.

Vous possédez cette faculté, mais votre façon de vous comporter dépend de la conscience et des liens unissant les énergies créatrices à votre corps, à votre sexualité et à votre spiritualité. Les diverses formes de votre sexualité au cours du cycle menstruel changent votre perception de la vie, modifient votre conscience des choses, votre vécu et le langage des énergies créatrices. Ainsi, celles de la phase Vierge ont-elles un caractère initiateur et visionnaire, celles de la phase Mère, un caractère physique et sensible, tandis que celles de l'Enchanteresse reflètent un esprit dynamique et intuitif, enfin celles de la Sorcière sont d'ordre instinctif et spirituel. Ces composantes énergétiques prennent naissance chaque mois dans votre corps et votre esprit sans qu'il soit possible de distinguer les énergies créatrices du couple sexualité-sensualité. Pendant votre cycle menstruel, c'est au plus fort de votre vécu érotique et sexuel que votre perception du monde alentour engendre les expressions les plus créatrices et les plus spirituelles.

Vous, qui vivez votre être authentique, constaterez que votre sexualité et votre conscience créatrice sont indissociables. Cette faculté consiste à exprimer votre connaissance des choses, à mettre en forme vos besoins et sentiments, à célébrer votre joie de vivre et votre plaisir corporel, de même qu'à exprimer votre relation avec les milieux au sein desquels vous évoluez. L'« art » peut s'identifier à la manière - peu importe laquelle - dont s'expriment vos énergies créatrices, toutes formes d'expression ayant autant de valeur les unes que les autres, si nous laissons de côté leur aspect concret ou votre aptitude à l'exprimer. Le tableau d'un amateur sans grande compétence technique a autant de valeur que le tableau peint par un professionnel chevronné, de même qu'écrire un poème d'amour en a autant que trouver la solution d'un problème ou cuire un gâteau.

Si on considère l'« art » par le biais du vécu conscient physique et psychique, alors la frontière entre lui et la vie disparaît, si bien qu'elle-même, sous tous ses aspects, devient art. Dans notre société, la perception du produit fini a peu à peu étouffé le langage des énergies créatrices. En effet, le produit doit souvent avoir une « signification », une raison d'être intellectuelle pour qu'il ait une valeur. Le vécu de celui qui produit ou de celui qui reçoit n'ajoute que peu de chose à la valeur de la forme artistique Cette restriction nous a conduits à la perte de la valeur et du respect de la créativité. L’idée moderne que nous nous faisons de l'art s'identifie à une compétence technique et une perception intellectuelle dépassant les capacités de l'individu moyen les arts féminins traditionnels sont toutefois largement répandus et vous sont accessibles.


EXTRAIT DE LA FEMME LUNAIRE de Miranda Gray -Editions Jouvence

dimanche 22 novembre 2015

La créativité féminine

  



Le concept de la lune comme source de l'esprit créatif est l'une des toutes premières idées formulées par l'humanité. Aujourd'hui, il survit encore dans certaines cultures, légendes et récits mythologiques. Il existe un lien entre vous et la lune, dans le cycle répétitif de l'énergie créatrice dont le caractère et la forme changent au cours du cycle menstruel. Cela vous confère la capacité de créer, c'est-à-dire de réaliser le non-manifesté, qu'il s'agisse d'une idée, d'un savoir ou de la vie elle-même, et constitue une passerelle entre les mondes matériel et invisible, l'intellect, les émotions, l'intuition, le subconscient. Créativité, sexualité et spiritualité sont considérées comme émanant de votre corps et de ses rythmes. 

Les énergies créatrices liées à votre sexualité sont reconnues comme principes fondamentaux du cycle menstruel régénérant, chaque mois, la vie. Aujourd'hui, beaucoup d'entre vous se considèrent totalement dépourvues d'esprit créatif et risquent effectivement de se détourner de toute activité dite « créatrice ». 

Or, ces énergies, ne se limitant pas à peindre des tableaux, jouer d'un instrument de musique ou écrire des poèmes, influencent toute votre vie, peu importe le genre d'expression. Vous possédez cette faculté, mais votre façon de vous comporter dépend de la conscience et des liens unissant les énergies créatrices à votre corps, à votre sexualité et à votre spiritualité. Les diverses formes de votre sexualité au cours du cycle menstruel changent votre perception de la vie, modifient votre conscience des choses, votre vécu et le langage des énergies créatrices. Ainsi, celles de la phase Vierge ont-elles un caractère initiateur et visionnaire, celles de la phase Mère, un caractère physique et sensible, tandis que celles de l'Enchanteresse reflètent un esprit dynamique et intuitif, enfin celles de la Sorcière sont d'ordre instinctif et spirituel.

 Ces composantes énergétiques prennent naissance chaque mois dans votre corps et votre esprit sans qu'il soit possible de distinguer les énergies créatrices du couple sexualité-sensualité. Pendant votre cycle menstruel, c'est au plus fort de votre vécu érotique et sexuel que votre perception du monde alentour engendre les expressions les plus créatrices et les plus spirituelles. Vous, qui vivez votre être authentique, constaterez que votre sexualité et votre conscience créatrice sont indissociables. 

Cette faculté consiste à exprimer votre connaissance des choses, à mettre en forme vos besoins et sentiments, à célébrer votre joie de vivre et votre plaisir corporel, de même qu'à exprimer votre relation avec les milieux au sein desquels vous évoluez. L'« art » peut s'identifier à la manière - peu importe laquelle - dont s'expriment vos énergies créatrices, toutes formes d'expression ayant autant de valeur les unes que les autres, si nous laissons de côté leur aspect concret ou votre aptitude à l'exprimer. le tableau d'un amateur sans grande compétence technique a autant de valeur que le tableau peint par un professionnel chevronné, de même qu'écrire un poème d'amour en a autant que trouver la solution d'un problème ou cuire un gâteau. 

Si on considère l'« art » par le biais du vécu conscient physique et psychique, alors la frontière entre lui et la vie disparaît, si bien qu'elle-même, sous tous ses aspects, devient art. Dans notre société, la perception du produit fini a peu à peu étouffé le langage des énergies créatrices. 

En effet, le produit doit souvent avoir une « signification », une raison d'être intellectuelle pour qu'il ait une valeur. Le vécu de celui qui produit ou de celui qui reçoit n'ajoute que peu de chose à la valeur de la forme artistique Cette restriction nous a conduits à la perte de la valeur et du respect de la créativité. L’idée moderne que nous nous faisons de l'art s'identifie à une compétence technique et une perception intellectuelle dépassant les capacités de l'individu moyen les arts féminins traditionnels sont toutefois largement répandus et vous sont accessibles.

EXTRAIT de Les forces du cycle féminin de Miranda Gray


Jusqu'à un mouvement mondial au Féminin



Les femmes sont en train de répondre à un besoin qui vient des profondeurs de leurs utérus, selon Miranda Gray, telle une connexion personnelle à la sacralité du féminin et le désir d'en faire l'expérience en lien avec une famille spirituelle féminine, comme si les femmes s'éveillaient à leur déesse intérieure et qu'elles souhaitaient enfin la laisser s'exprimer librement. On peut imaginer que jadis les femmes se rassemblaient autour du feu ou des travaux d’aiguille et partageaient leurs vécus. Il y a peu actuellement d'occasions pour exprimer, partager et célébrer notre féminité avec d'autres femmes, ou s’arrêter sur la signification d’être femmes dans ce monde. 

En partant de l'idée de bénir l'utérus en posant ses mains et en souhaitant élargir la communauté des femmes, Miranda Gray a proposé au début de l'année 2012 une Bénédiction de l'Utérus à distance, sous la forme d'une méditation et d'une harmonisation de l'énergie, le soir de la pleine lune, et ce tous les trois mois. L'appel a été lancé sur Internet et suivi par delà les frontières par des femmes, par milliers et de plus en plus nombreuses, inscrites sur son site web pour la recevoir. 

Par la reconnaissance et la communion que la bénédiction offre, beaucoup de femmes se sont approprié cette idée, ainsi elles se rassemblent en groupe pour méditer en cercle ce soir-là, un grand bol d'eau et une bougie au centre : l'eau énergisée sera bue et partagée entre toutes. 

Le cœur à cœur entre toutes les femmes de par le monde permet à Jean Shinoda Bolen d'affirmer qu’une idée aussi simple que se réunir entre femmes en cercle peut changer le monde en inspirant la création de nouveaux cercles et en devenant même une source d'inspiration pour les organisations telles que les Nations Unies : « Chaque femme empreinte de sagesse et de courage, chaque cercle donnant un effet de mouvement, dans une progression constante, auront pour effet de créer une nouvelle ère, un havre de paix universel. 

Autrement dit, quand le millionième cercle aura pris forme, le point de basculement sera atteint. Un nouveau monde commencera ! ». 

On réunit là dimension sociopolitique et dimension spirituelle, tout en attribuant toujours aux femmes la prise en charge de l’humanité vers la paix. Est-ce incompatible avec notre émancipation, ou est-ce une force à utiliser pour autant qu’on ne fasse pas l’économie d’une analyse des logiques de domination au sein de notre société ? La question reste ouverte et crée pas mal de dissensions au sein des mouvements de femmes. 

Et nos sexualités dans tout ça ? Les histoires des femmes se répondent comme des échos, chaque femme devenant un miroir pour l’autre, dans une grande diversité d’expériences. Trouver le bon fil à dénouer n’est pas toujours simple. 

Mais le sujet de la sexualité, ou plutôt des sexualités, était un bon ancrage pour nous amener vers des questionnements sur nos limites, nos désirs, nos craintes, nos convictions, ce qui nous formate, ce qui nous libère. Parler de nous à travers la sexualité, c’est un peu comme ouvrir la boîte de Pandore.


Propos de Frédou Braun et Lara Lalman

jeudi 19 novembre 2015

Une histoire de sorcières

  
Lorsque les femmes se retrouvent entre elles, cela paraît suspect aux yeux de l’entourage, de la société. Même au sein de notre cercle, la participation ne laisse pas l’entourage indifférent : de la curiosité à l’hostilité, si certaines deviennent très vite des relais auprès des proches, enfants, amies, en créant parfois même de nouveaux espaces d’échanges, d’autres gardent ce jardin secret pour se préserver. Mais que font les femmes entre elles de si mystérieux ?



Quand les femmes se rassemblent, elles partagent leurs histoires, leurs joies et leurs soucis, elles échangent leurs trucs et astuces, elles vibrent sur une même corde, se répondant comme des miroirs les unes aux autres … De tous temps des espaces se sont créés, mais presque toujours de manière subversive, dans l’espace privé sans légitimité publique … 

Tel est le principe de la domination : diviser pour régner. Le patriarcat avait un intérêt à ce que les femmes soient isolées, sous le joug du père ou du mari pour que l’ordre social soit maintenu. Au cours des siècles, les femmes ont été sans discontinuité assignées à leur rôle de femmes : épouses et mères. Et les femmes indépendantes, sages-femmes, femmes seules, se voyaient entourées d’une certaine méfiance puisqu’elles survivaient sans la protection d’un homme. 

Certaines possédaient en outre un certain savoir empirique qui soulevait pas mal de fantasmes chez les honnêtes gens. Mais qui étaient ces sorcières, ces femmes sages en marge ? Elles étaient au Moyen-Age les médecins des campagnes, ou les médecins du peuple, qui possédaient des connaissances, notamment des plantes, transmises de femme à femme, de mère à fille. Elles accompagnaient aussi bien la naissance, la vie, la maladie que la mort. Selon Barbara Erhenreich et Deirdre English , l’avènement des facultés de médecine sous l’emprise du clergé, a contribué à hiérarchiser les savoirs, à casser cette chaîne de transmission, afin d’asseoir le pouvoir clérical masculin et de chasser les sorcières au sens propre des pratiques médicales. Alors que les rencontres très probables entre ces femmes, que l’on accusait d’être des sorcières, avaient sûrement une influence sur l’évolution de la société. 

« En fait, il est à peu près sûr que ces femmes que l'on accusait de sorcellerie se rencontraient effectivement par petits groupes et qu'à leur tour, ces petits groupes se joignaient à d'autres pour se retrouver par centaines et par milliers les jours de fête. Certains écrivains pensent que ces rencontres étaient des prétextes à des célébrations païennes. Il va sans dire que ces rencontres servaient aussi à s'échanger des nouvelles et des connaissances sur les plantes médicinales. On a toutefois peu de témoignages quant à la portée politique de ces rencontres, mais il est difficile d'imaginer qu'elles n'en aient eu aucune, puisqu'elles coïncidaient avec les rebellions paysannes de l'époque. Toute organisation, par le simple fait d'être une organisation, favorisait les échanges entre les villages et l'esprit de solidarité et d'autonomie parmi les paysans ».

Aujourd'hui et ailleurs Les cercles de femmes, comme par exemple les tentes rouges , fleurissent, comme on l’a dit, partout en Belgique, en Europe ou ailleurs, sous des formes et des couleurs variées, chaque cercle ayant son organisation propre. Les initiatives sont diverses : parfois une femme fait appel à ses amies, parfois c'est l'envie d'un petit groupe d'initier quelque chose de nouveau, parfois sur base d'une idée précise telle la création d'un rite de passage pour les filles à leurs premières lunes (règles), parfois c'est une association qui prend en charge la logistique. Mais tous les cercles ont en commun d'être et de devenir un espace-temps de parole et d'écoute, de lien et de soutien. 

En ce sens, le témoignage d'Anne-Charlotte est parlant : « Grâce aux rencontres et aux lectures proposées, j'ai pu naître à la vie, sentir les saisons, de la nature et de moi-même (...) J'ai pu prendre connaissance de mes lunes, de leurs significations, de leur présence, de leur impact sur mon humeur, le pourquoi de mon humeur (...) Bref, mieux me comprendre au cours de mon cycle lunaire, au cours de mes cycles de vie, au cours de ma vie. Depuis, je me redécouvre tous les jours un peu plus ... sur le plan physique et sur le plan spirituel. 

Et ce rendez-vous, une fois par mois, me permet de me recentrer, de me reconnecter lorsque la vie quotidienne m'a entraînée un peu partout et que je me suis laissée dé(con)centrer (...) D'avoir rejoint ce groupe m'a permis d'ouvrir une porte que je n'avais qu'entre-ouverte au monde de l'invisible et des liens qui s'y créent ». Même au Rwanda, des groupes de paroles avec des survivantes du génocide sont devenus des espaces sacrés où les femmes se sont connectées à la puissance du Féminin. 

Comme le raconte Laetitia De Schoutheete , « c'est en lâchant « notre » savoir que nous avons touché les unes et les autres cet espace sacré où la sagesse des femmes qui se rassemblent depuis des millénaires est à portée de cœur ».


Propos de Frédou Braun et Lara Lalman

Parfum d'Utérus - Lieu de mémoires




Au plus profond de nous, dans notre silence intérieur, réside un Lieu de mystère, espace de création universelle d’où naît l’intuition. Lieu de mémoires, lieu de pouvoir, approchons-nous de ce qui est en dedans de nous et offrons au monde le féminin dont il a tant besoin. 



Cet organe tout intérieur incarne l’essence de notre féminité et pourtant il mène une existence misérable, oublié, renié au plus profond de notre corps. Nous allons descendre et rencontrer notre mystère, notre puissance, pallier par pallier, en faisant des pauses, jusqu’au plus profond de nous-même... sans fausse pudeur. Souvent à un pallier un événement de notre histoire émerge. Sa mémoire demande à être accueillie, comprise, digérée, intégrée. La rencontre avec l’utérus, son silence, sa créativité, est une porte d’accès pour des perceptions illimitées. L’histoire commence par une exploration de soi, de son corps, de ses émotions pour développer plus de sensibilité, approfondir ses perceptions et pouvoir également se fier à ses propres sensations et à son intuition. Cette rencontre nous permet d’offrir à notre intimité la possibilité de se révéler, de devenir capable de l’entendre, de la recevoir, de comprendre comment va l’utérus et ce qu’il porte en lui. Dans cette rencontre avec soi-même, développer l’écoute, puis le senti. “L’important n’est pas le but, mais le chemin” de connaissance que nous allons emprunter. Un chemin non balisé, rarement exploré... tout reste à découvrir.


L’utérus garde en mémoire les impacts des événements passés, de vécus agréables ou difficiles. Réceptacle universel, il garde aussi en mémoire des traces des générations passées, notre corps réagissant, sans que cela soit conscient, par exemple à une ancêtre morte en couches, rendant impossible la mise au monde d’un enfant, alors que médicalement, rien n’est à signaler. De même, lorsqu’un avortement est vécu dans la négation (non à l’enfant, non à la situation, non au partenaire), ce négatif reste bloqué dans l’utérus même quand l’enfant est parti. Un travail de nettoyage de cette mémoire est souvent nécessaire. Il en va de même pour les empreintes laissées par ceux qui ont voulu goûter au nectar, s’approcher du calice sans qu’ils y aient été invités...

Ce qu’on voit de l’utérus, c’est ce qui sort de lui : le sang, les bébés, et ce qui entre en lui : la semence dont il va se nourrir pour créer un nouvel être. Ce lieu a le pouvoir à la fois de contenir un être pendant neuf mois, l’énergie étant tournée vers l’intérieur, et d’expulser, de transformer sa chimie et les hormones, lorsque le bébé le demande, pour l’accompagner vers la sortie : c’est l’enfant qui informe l’utérus qu’il est prêt à sortir et ce dernier, qui a contenu pendant neuf mois, à l’écoute des besoins du bébé, sécrète les hormones qui modifient le contenant en expulsant.

Cycliquement, il prépare l’espace à accueillir la vie : dans cette phase du cycle nous sommes tournées vers l’intérieur, jusqu’au moment des lunes, période de Tiyoweh, d’écoute intérieure, où, dans le silence, nous arrivent du très profond des intuitions, des visions, des clarifications. Dans cette période l’énergie est tellement tournée vers l’intérieur que les objets nous échappent des mains. L’aviez-vous remarqué vous aussi ?

Les émotions stockées empoisonnent de l’intérieur et créent des pathologies qui vont finir par se voir à l’extérieur. Nos mémoires douloureuses laissent des traces et des marques jusque sur nos visages, dans nos regards, ces mémoires font qu’une distance s’installe entre nous et les autres, et ce n’est pas forcément cette distance que nous désirons, ce n’est pas celle-là, la “bonne” distance. Dans cette distance la peur a pris place, peur du contact, de l’intrusion, que l’autre vienne prendre à nouveau. Selon M.D. Piontek, “L’utérus est l’endroit privilégié dans le corps d’une femme où des années d’émotions négatives vont s’accumuler et empoisonner l’organisme féminin de l’intérieur. Les problèmes de l’utérus, comme les règles douloureuses, les pertes vaginales, les fibromes ou le cancer, sont des manifestations de cet empoisonnement intérieur. D’un point de vue médical, ces maladies sont considérées comme normales. Mais d’un autre côté, vivre en étant malheureuse, négative et pessimiste est une attitude qui montre à quel point la femme est déconnectée de son potentiel féminin...”

Chaque expérience sexuelle qui n’est pas source de joie est mémorisée dans le corps et particulièrement dans l’utérus. La violence sexuelle, l’absence d’amour et les conflits non résolus sont du poison pour un utérus affaibli. Faire l’amour en étant absente fait que l’on n’habite plus notre utérus, que nous nous coupons complètement de lui...

Karine Nivon


mardi 17 novembre 2015

Guérir une féminité blessée


Vous m’avez comprise : « Féminitudisée » revient à dire que nous savons boire à la source de notre nature féminine pour en faire l’antre de nos inspirations. Mais l’hyper « virilisation » du monde actuel a tendance à étouffer cette part sensible et bien des femmes ne s’y retrouvent pas. Dans les groupes de paroles, elles avouent rêver d’un monde plus humain, dans lequel leur vision serait réellement prise en compte.



Celles qui réussissent professionnellement ne paraissent pas en tirer de réelle satisfaction, tant leur part masculine l’emporte sur leur féminité. Chez les plus féminines, la vie semble marquée parfois au sceau de la dévotion pour les autres, il se dégage comme une sensation d’essoufflement. Il y a aussi « Les Esseulées » laissées pour compte, « Les Vaporeuses » trop en marge, « Les Soumises » qui rêvent d’une nouvelle vie, « Les Dépressives » qui tentent de surfer sur leur mélancolie, « Les Don-juanes » emprisonnées dans leur jolie cage dorée… Chez toutes ces femmes, un enjeu crucial se fait évidence : guérir d’une féminité blessée, blessée par les maux de la filiation féminine et marquée par l’empreinte des hommes de la lignée. Apprivoiser nos côtés obscurs Derrière la délicate beauté du féminin se cachent donc des côtés obscurs. Femme séductrice, dévorée et dévoreuse pour capter l’autre, femme séduisante, accueillante et rayonnante par l’éclat qui émane de son être profond, la femme cache derrière son élégance mille et un mystères. Opérer la distillation des apparences par le feu de la lucidité reste le plus grand défi de notre vie de femme.

C’est par un long travail intérieur que nous nous éveillons chacune à notre audace d’exister. L’essentiel de mon travail de thérapeute et de coach continue de s’appuyer sur l’exploration archétypale et cherche à révéler la nature de l’allié invisible que les femmes portent en elles et dont on parle très peu: l’homme intérieur, cette personnification masculine de l’inconscient que Jung appelle l’animus. Transformer cet ennemi intérieur en allié positif exige de notre part un travail intérieur assidu. Le percevoir alors comme un compagnon bienveillant, capable de nous soutenir dans nos actes et nos projets, représente un véritable défi pour nous délier des images masculines négatives de notre passé et rencontrer les hommes avec un regard neuf. C’est lorsque notre part masculine est ainsi apprivoisée que nous pouvons mettre en œuvre une activité créatrice riche de sens, instaurer le silence quand cela est nécessaire, renoncer à l’autocritique et à la rumination, faire preuve de courage, d’objectivité et de sagesse spirituelle. Le réveil de l’audace Le rayonnement des femmes est attendu dans le monde actuel.

Etre plein de son féminin est le meilleur remède pour broder aisément les fils d’or et d’argent des épreuves et des grâces. De nombreuses femmes cherchent encore à débloquer leur créativité. Plus besoin d’être guerrière ou amazone, plus besoin non plus de chercher un père, un amant ou un sauveur pour résoudre nos problèmes. La psychologie avance à pas de géant. Les pas peuvent être rapides et efficaces. Depuis 2012, j’aime à penser que toutes les femmes ont la liberté d’investir leur propre vie. Il s’agit bien pour elles de retrouver leur force douce et aimante. Rien ne renforce mieux le lien amoureux et la puissance créatrice que d’avoir su trouver sa propre joie par soi-même. Pour oser parler d’amour et de paix dans le monde actuel, la clé s’appelle AUDACE


Monique Grande propose des formations à l’accompagnement des femmes (neuf séances pour naître à soi-même en douceur). Elle est également auteure et conceptrice du best-seller coffret de 55 cartes « Féminitude », du livre « Femmes qui se réinventent », du jeu « L’Odyssée du couple » publiés aux éd. Le Souffle d’Or. 

Elle est également l’auteure de « Sans Amour, Qui serions-nous? », co-écrit avec Jacques Dechance, aux éd. Le Relié et de « Quelques jours de la vie d’une femme » aux éd. Grande Dame. monique.grande@wanadoo.fr www.feminitude.fr




Les sept visages de la Déesse


Les déesses nous éveillent à la dimension sacrée du féminin. A chaque femme revient la responsabilité de restaurer son masculin intérieur afin d’ancrer la beauté et la joie de son féminin.



Sept visages de la Déesse en chaque femme, pour que la femme savoure la femme qu’elle est, à la fois sensible et puissante, aimante et digne, belle et unique, universelle et magique. Mais aussi douce et ferme, profonde et claire, concernée et « compassionnée » (sans être attachée), prêtresse et simple, accueillante et sauvage. Sereine et sœur, intuitive et spirituelle, créative et créatrice, mère et amante, magnétique et sensuelle, joueuse et sage. Oui, quelle que soit la forme de son nez, la taille de ses seins ou de ses fesses. Car c’est l’essence du féminin faite femme. I ci, la Déesse est le féminin de Dieu, au-delà des notions religieuses qui lui sont associées. La Déesse, le féminin sacré, est sa complétude :

« La Déesse est ce que Dieu engendre, ce à quoi il ressemble, ce qu’il ressent : la création, la réflexion, l’amour et la résolution ». Mais le Dieu du patriarcat destitue et ensevelit la Déesse qui se retrouve scindée, dispersée, banalisée en déesses multiples. C’est la déesse mineure destituée de son rôle sacré qui devient la sœur et l’épouse des dieux. Toute femme peut alors être forcée, trompée. Seul reste le féminin, ayant perdu la conscience de son essence et de sa divinité, avili et coupable du péché originel, « démonisé », incarné par la femme(1).

Le retour de la Déesse Le féminin sacré commence à être reconnu, espéré, même s’il n’est pas encore incarné. C'est une chose belle et saine. Sacrée. Sacrée car vitale.
Les valeurs du Féminin ont besoin d’enrichir, de transformer radicalement notre société basée sur la compétition, la performance, la domination, le mépris du féminin et les valeurs d’un masculin coupé de sa dimension divine. Il est désormais vital de respecter la nature comme partenaire. A moins d’être submergés par le retour du refoulé. Il nous revient dès lors de guérir les multiples visages de la Déesse, de les intégrer, de les réconcilier afin de manifester une réalité où l’amour devient une valeur sociale, politique, rationnelle.

Pour ancrer l’intégrité de leur féminin et la conscience de leur essence divine, les femmes ont à restaurer en elles-mêmes leur masculin véritable ; un masculin qui ne soit pas calqué sur le modèle de l’homme. Elles ont la responsabilité de reconnaître en elles les visages de la Déesse, de traverser le piège immémorial de se croire une déesse, afin de redevenir véhicule de la Déesse. Ni plus, mais ni moins non plus. Les sept visages de la Déesse La Déesse a de multiples visages(2).

Ceux des déesses grecques vivent encore aujourd’hui en nous et construisent notre mythologie intérieure et notre psyché : Diane (romaine) / Artémis (grecque), Minerve / Athéna, Vesta / Hestia, Cérès / Déméter, Proserpine / Perséphone, Junon/ Héra, Vénus / Aphrodite. Une femme complète, en communion vibrante avec sa puissance d’amour, intègre ces sept déesses.

Chacune de nous les vit dans une proportion différente. Mais pour nous toutes, à un moment ou à un autre de notre vie, chaque déesse vient à notre rencontre (avoir ou non un enfant, privilégier sa carrière, sa vie intérieure, se marier, vivre libre). Nous avons besoin d’éveiller en nous celles qui sont refoulées, en guérir d’autres, illuminer celles restées dans l’ombre, célébrer celles qui sont nos ressources de joie, de paix, d’extase. Les sept représentent autant de voies de restauration du féminin et d’enjeux de pouvoir du féminin dénaturé. A chaque visage de la Déesse, j’associe une voie spirituelle et un centre d’énergie privilégié d’exploration, de guérison et d’harmonisation. Les sept déesses inscrites dans les sept chakras principaux permettent à la femme d’ancrer dans son corps qu’elle est véritablement le véhicule de la Déesse, qu’elle incarne physiquement le féminin sacré. Révéler la Déesse en nous Lorsque j’anime des ateliers où se révèlent les sept visages de la Déesse, je suis intimement touchée par mes sœurs aux yeux embués en train de découvrir, de faire renaître les merveilles ignorées, refoulées ou malaimées d’elles-mêmes. La manifestation des différents aspects de la Déesse leur redonne joie et gratitude d’être Femme dans la conscience de leur essence divine. Cette révélation s’ancre dans leurs corps et dans leur quotidien.

Car le territoire de la Déesse est notre territoire de vie et d’expérience : la Nature, le ressenti, la sororité, l’intégrité pour Diane, la sagesse, l’intériorité, la pureté pour Hestia, l’amour inconditionnel et nourricier, la connaissance des cycles pour Déméter, l’âme, l’extase, les passages pour Perséphone, l’union sacrée pour Héra, la création et la procréation passionnées pour Vénus. Discerner, ressentir laquelle se manifeste ou non, prendre soin du besoin de chacune, choisir laquelle suivre, est le gage d’un choix digne de la Déesse. Surtout ne pas l’enfermer dans des dogmes, sans rire ni joie. La célébrer avec spontanéité, créativité, beauté et magie. Ceci aussi pour l’homme qui intègre son féminin, sa propre complétude. La reconnaître en Tout comme en soi est le chemin de la réalisation. Diane est la Déesse des sœurs. Je porte son nom. Je salue la Déesse en chacune d’entre nous. Et je me réjouis de participer à son retour, à la Réconciliation : « La Déesse est l’amour qui accueille inconditionnellement la vie, qui dit oui joyeusement, librement, spontanément au moment présent. Sa Présence réjouit, aimante, libère et enchante ».


(1) « Masculin Féminin, l’Initiation Amoureuse », Diane Bellego, éditions Trédaniel, 2009.
(2) Je rends grâce ici à Jean Shinoda Bolen dont le travail m’exalte depuis 30 ans : « Goddesses in every woman », Jean Shinoda Bolen.

Retrouvez la vidéo de Diane Bellego lors du 1er Festival du Féminin : www.centre-tao-paris.com

par Diane Bellego

samedi 14 novembre 2015

Sexualité Yin



Yin, je prononce ce mot à voix haute, et déjà je perçois les sonorités douces, rondes, caressantes et généreuses qu’évoquent pour moi la féminité. Et vous, qu’entendez-vous ? Caractérisant le terme plus sauvage de sexualité, cela me porte à la réflexion sur la sexualité féminine.



C’est un lieu commun de dire que la sexualité féminine est réglée sur un cycle : nous pensons bien sûr au cycle menstruel. Croyant souvent nous connaître assez, nous en restons là ; pourtant la réalité de nos comportements, souvent inadaptés ou maladroits, tant dans notre vie personnelle, dans nos relations aux autres que dans nos contacts avec l’environnement, prouve que nous nous connaissons mal. Et si l’évidence servait de base à une réflexion plus profonde ?

C’est vrai le cycle menstruel marque la vie sexuelle des femmes : avec un peu d’attention, chacune peut remarquer les périodes de son cycle où sa libido est plutôt en sommeil ou plutôt exaltée, les connaissez-vous ? Symptômes pré-menstruels affectant peut-être l’humeur, période des règles vécue comme un poids par l’une, comme un soulagement par l’autre ou encore avec indifférence ou au contraire célébration de ce rappel intime de son « être femme », période de préparation à l’ovulation, période ovulatoire naturellement favorable à une sexualité active, puis préparation à l’abandon d’un nid douillet finalement inoccupé cette fois-ci… ou absence de règles et c’est là l’annonce d’un recommencement : une grossesse préparant l’arrivée d’un être neuf, un nouveau cycle s’inscrivant dans ceux de votre famille, de votre communauté, de votre culture, de l’humanité.

Chaque matin la femme adulte capable d’activité sexuelle entame un cycle journalier : où sa sexualité trouvera-t-elle aujourd’hui le temps de s’exprimer dans l’agenda des occupations familiales, ménagères, sociales, professionnelles ? Comment l’exprimer ? Madame, quelle place donnez-vous à votre sexualité, chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année, chaque amant , chaque mariage, chaque vie… ?

Chaque fille naissante entame un cycle de vie marqué par la sexualité féminine : les premières années placées sous l’insouciance d’une vie sans menstruations mais déjà marquées par l’impact culturel et social : cette enfant a un rôle féminin à tenir, défini différemment selon son entourage. Ce rôle continue de se préciser avec l’apparition des premières règles : la femme en période de fertilité a une vie sexuelle constamment influencée par sa capacité à enfanter. Concevoir ou non un ou plusieurs enfants, éviter à tout prix de tomber enceinte ou devenir mère à tout prix, là encore les possibilités sont vastes mais aucune de nous ne peut faire l’impasse sur ces questionnements et les décisions à prendre. Puis l’approche inéluctable de la ménopause conduit encore chaque femme à traverser des remises en question : avoir encore un premier ou dernier enfant avant qu’il ne soit trop tard ? Comment vivre cette période d’adaptation à une autre étape de vie ? Quelle influence sur la vie sexuelle, la séduction, le désir ?

Chaque femme fait partie du cycle des femmes de sa lignée que j’appellerai verticale : comment vivez-vous votre place et votre sexualité de femme par rapport à votre maman, vos grands-mamans, et toute la lignée féminine de vos ancêtres ? Comment vivez-vous votre place et votre sexualité féminine par rapport à vos filles, déjà nées, rêvées ou à venir ? Que vous a-t-on transmis et que faites-vous de cet héritage ? Que transmett(r)ez-vous ?

Chaque femme fait aussi partie de la grande ronde des femmes vivant sur cette planète : nous rappelons-nous que nous sommes quelques milliards à assumer la même condition, à faire face aux mêmes soucis ? Nous ne sommes pas seules et cette lignée horizontale nous touche de près : comment vivent leur sexualité nos sœurs, nos tantes, nos cousines, nos amies, nos collègues, nos voisines ? Bien au-delà de la curiosité, quels échanges avons-nous avec elles, qu’apprenons-nous d’elles, que leur apportons-nous ? Nous bénéficions là d’une source inépuisable d’entraide, pour peu que nous ayons l’humilité d’accepter d’y puiser, ce qui a pour remarquable effet d’enrichir la source et non de l’assécher.

J’ai pu remarquer que nous sommes environ une femme sur quatre à souffrir dans notre coin de difficultés sexuelles et gynécologiques liées à une situation d’affaiblissement du plancher pelvien, par suite d’hygiène de vie défavorable, d’accouchements sans rééducation périnéale convenable, de fuites urinaires occasionnelles d’effort s’installant et devenant chroniques, simplement parce que l’importance de l’entretien du plancher pelvien est sous-estimée ou non reconnue, comme s’il était plus valorisant d’entretenir ses cheveux et la beauté de ses ongles que de soigner ses organes reproducteurs et son aptitude au plaisir. Si c’est votre cas, mon amie, à qui en parlez-vous, où trouvez-vous une écoute ? Les témoignages apportent souvent la réponse « chut, c’est tabou, inéluctable, acceptez votre sort en silence » !? Mes amies, si cette situation vous touche, sachez qu’il existe des pratiques simples à mettre en œuvre pour y remédier.

Voici deux exemples :
• Debout naturellement, fermez les yeux et ressentez votre posture en passant en revue l’appui de vos pieds nus sur le sol jusqu’à l’inclinaison de votre tête, en passant par la position de votre bassin et de votre dos : vous tenez-vous droite, cambrée, penchée vers un côté, voûtée ? Ne vous jugez pas, faites cet exercice avec amour pour votre corps afin de prendre conscience de son état actuel, puis si nécessaire rectifiez votre posture verticale : placez vos deux pieds parallèles et légèrement écartés, répartissez le poids du corps dans chaque jambe et chaque pied, placez votre bassin en position neutre, qu’il ne soit ni poussé en avant, ni tordu ni cambré, étirez votre dos vers le haut comme pour grandir, épaules et bras relâchés, placez votre tête droite et regardez à l’horizon ; sentez la différence dans votre position, puis imaginez que vous portez sur la tête un pot, comme les femmes d’Inde ou d’Afrique, faites quelques pas en portant ce pot qui ne doit pas se renverser, arrêtez-vous et à nouveau sentez votre posture.

• Pendant quelques minutes, asseyez-vous tranquillement dos droit, sur une chaise ou en tailleur sur un coussin, fermez les yeux et placez votre attention dans le ventre ; respirez tranquillement, placez vos mains doucement sur le ventre au-dessous du nombril, et sentez le mouvement léger de l’air venir soulever et creuser alternativement votre ventre, sans effort, sentez la vie animer votre bas-ventre. Puis déplacez votre attention dans le plancher pelvien, compris entre le pubis et le coccyx, et peu à peu imaginez que votre respiration se situe dans le périnée. En restant concentrée dans le périnée, quand vous expirez contractez-le comme si vous vouliez rapprocher l’orifice vaginal de l’anus, en inspirant relâchez doucement la contraction, faites cette respiration plusieurs fois ; quand vous arrêtez, restez encore quelques instants simplement attentive à votre ressenti dans la zone travaillée. Refaites l’exercice en contractant le périnée transversalement, comme pour rapprocher les deux ischions l’un de l’autre. Observez : le travail de contraction-relâchement doit être produit par les muscles du périnée, ne contractez ni les fessiers ni les cuisses. Les sensations, pas toujours évidentes au début, deviennent de plus en plus subtiles avec la pratique.

Il existe toute une gamme d’exercices simples de ce type, nécessitant peu ou pas de matériel et ne prenant que quelques minutes ; répétés quotidiennement pendant quelques jours à quelques semaines, cela suffit dans un premier temps à transformer votre regard, votre relation et votre ressenti de vos zones intimes, puis ils vous aident à tonifier et renforcer le plancher pelvien, ce qui améliore la qualité de la vie sexuelle et atténue ou remédie aux soucis d’incontinence et de descentes d’organes notamment.

Le cycle menstruel n’est que l’un des cycles régulant la sexualité féminine, comme un cercle moyen en entourant de plus petits et entouré de plus grands : d’ailleurs, souvent conjugué à l’influence du cycle lunaire, le cycle féminin n’est-il pas partie intégrante d’un cycle cosmique dont l’ampleur et le but échappent à nos sens et à notre esprit? Réfléchissons à la place de notre féminité et de notre sexualité dans l’univers, et vivons-la humblement mais en affirmant notre reconnaissance d’être femme et avec le plus grand plaisir, comme un hommage célébrant ainsi la pulsation de vie universelle.

Isabelle Van Wynsberghe
Suisse, Février 2009