L’Art a
toujours consacré une grande part à l’image du féminin. Que cela soit par
l'image des déesses de la Grèce Antique ou celle de saintes chrétiennes tout
semble l'apparenter à la multiplicité. La femme et l'image ont ceci en commun:
elles fascinent mais aussi suscitent la méfiance et les censures les plus
radicales. Au travers des figures féminines clefs de l'histoire, nous proposons
une relecture post-féministe de l'image d'un féminin de l’art qui vacille
inlassablement entre le sacré et le profane comme le fit l'Image en occident.
Depuis
l'Antiquité, toute imitation est objet de débat. Tout reflet qu'il soit naturel
ou artificiel est associé à un leurre. L'image est spéculaire, elle suscite la
méfiance dans la tradition philosophique. Cet héritage restera prégnant pendant
des siècles. Les peuples auront autant de plaisir à détruire les images qu'à
les contempler.
L'image est
tiraillée entre deux versants : eikon et
eidôlon, qui provoquent passion et répulsion chez ses contemporains. Que ce
soit dans la culture gréco-romaine ou judéo-chrétienne, l'image du féminin nous
offre de multiples facettes. Ces deux civilisations sont le berceau de notre
histoire européenne. Elles y ont ancré quelques grands noms d'effigies du
féminin. Ces figures seront à jamais porteuses d'une Image d'un féminin pluriel
qui inspire désir, crainte et respect.
Qu'elles
soient mystérieuses, mystiques ou pécheresses, leur beauté aura été autant
admirée que condamnée. La beauté, ayant été conjointement signe du divin et
miroir du diable, a toujours hanté la philosophie, l'art et la littérature
ainsi que d'autres sciences humaines. Le concept de Beauté est pris dans la
dyade sacré-profane. Cette étude n'est pas le postulat d'une Histoire de la
Beauté de l'Antiquité à nos jours mais plutôt une relecture de l'évolution de
sa représentation à travers les siècles. Les artistes transgenres réinterrogent
ce devenir-féminin et la possibilité de défaire le genre. Tout s'opère comme si
les artistes voulaient en finir avec cette immémoriale guerre des sexes. Nous
ne sommes plus seulement en présence d'un clivage des genres masculin / féminin
mais bien dans une multiplicité des possibles.
Extrait de l’Essai : Relecture des
multiples facettes du féminin sacré et profane par Marilyn RENERIC-CHAUVIN
École Doctorale Montaigne Humanités
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