La bataille des femmes pour l'égalité
est gagnée ou presque. Elles ont désormais le droit et le désir d'afficher leur
féminité, se réjouit le Pr Raoult.
C'est une guerre de plus d'un siècle que
les femmes ont déclenchée pour obtenir un statut qui leur permette d'avoir une
vie détachée des contraintes imposées par les hommes. Leurs batailles
successives ont été le droit de vote, l'accès au travail, le contrôle des
naissances, l'accès à l'enseignement supérieur. La victoire est quasi totale.
Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes - sept ans de plus
en France -, avec une sensibilité
moindre aux maladies, notamment infectieuses et cardio-vasculaires ; elles sont
plus nombreuses à accéder à l'enseignement supérieur et au baccalauréat que les
garçons, ainsi, en moyenne, 55 % des étudiants sont des étudiantes. Certes, il
reste des domaines archaïques qui sont encore des bastions masculins, comme les
partis politiques ou les grandes écoles. Toutefois, la percée de quelques
femmes a permis de créer des modèles de réussite professionnelle féminine qui
manquaient.
Les mannequins ont même retrouvé
le sourire !
L'élément le plus marquant de la
victoire complète des femmes est l'évolution de la mode et le retour de la
jupe. Il est clair qu'il s'agissait au départ de gagner le droit de pouvoir
s'habiller comme les hommes. Ma grand-tante fut poursuivie dans la rue parce
qu'elle portait une jupe-culotte au début du XXe siècle ; ma femme fut la
première dans une très grande entreprise industrielle américaine à oser porter
un pantalon - c'était dans les années 1980 - ; et le succès d'Yves Saint Laurent tient notamment à l'audace
qu'il a eue de faire porter un smoking aux femmes ! Des générations de femmes,
depuis les années 1970, se sont habillées en copiant les vêtements des hommes :
jean et tee-shirt au quotidien, et dans les cercles dominants, costumes et
parfois même cravates.
Aujourd'hui, les femmes savent qu'elles
ont gagné, et l'essentiel de la population féminine ne veut plus se déguiser en
homme. Les jeunes femmes ont de nouveau le goût des formes féminines, les
soutiens-gorge sont rembourrés, les jupes réapparaissent, les bas noirs font
florès. Les mannequins sont plus charnues et ont même retrouvé le sourire !
Nous sortons de la vague unisexe - qui en réalité imitait le sexe masculin.
Nous sommes passés de "Comme un garçon" de Sylvie Vartan (1967), à La Journée
de la jupe, le téléfilm avec Isabelle Adjani.
Il est temps d'en finir avec les monopoles masculins afin de pouvoir vite
passer à autre chose. Par exemple, en ce qui concerne l'éducation, s'intéresser
non plus au sujet passéiste des différences hommes-femmes, mais à la diminution
de la compétence de nos enfants dans l'apprentissage des connaissances. Un
phénomène qui hypothèque notre avenir.
Article Par LE PR DIDIER RAOULT sur LePoint.FR
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