Sur
le plan biologique, hommes et femmes sont différents. Sur le plan sportif, les
hommes prennent le dessus. En éducation, c'est désormais l'inverse.
Introduire à l'école une réflexion sur
l'égalité homme-femme mérite mieux qu'un débat idéologique. La "théorie du
genre" remettant en cause tous les principes établissant les différences
homme-femme a été salutaire, mais vingt-six ans après, il faudrait adopter une
démarche plus scientifique et actualiser ce qu'il reste comme inégalités.
D'abord sur le plan biologique. Au
niveau cellulaire, les cellules des femmes et les cellules des hommes, comme
celles des mâles et des femelles chez les mammifères, sont différentes. Elles
ne réagissent pas de la même façon au stress. Les cellules imprégnées
d'hormones féminines ont une tendance plus générale à l'apoptose - le suicide
cellulaire -, tandis que les cellules mâles sont plus sensibles au stress oxydatif
responsable du vieillissement. Nous savons également aujourd'hui que la
fertilité féminine augmente de façon significative la longévité. Certaines de
ces spécificités cellulaires sont dues à l'imprégnation des hormones sexuelles,
d'autres sont irréductibles. Résultat, les femmes, en Europe, ont une espérance de vie bien
supérieure à celle des hommes. En France, elle est de 85 ans contre 78
ans.
L'influence de la testostérone n'est d'ailleurs pas étrangère à une autre
inégalité : le comportement plus criminogène des hommes, encore qu'il faille
sans doute le nuancer. En France, 97 % des détenus sont des hommes, contre 80 %
au début du XXe siècle, et des études montrent qu'à crime équivalent, les
hommes sont plus souvent punis que les femmes. Faut-il y voir un lien avec la
sur-représentativité des femmes chez les magistrats ?
Dans le sport également, la différence sexuelle est évidente. L'égalité
physique n'existe pas pour une raison biologique : les hommes sont plus grands
- en France chez les 30-50 ans, 1,78 m en moyenne contre 1,63 m pour les femmes
- et ont plus de force, grâce aux hormones mâles, la première source de dopage.
La séparation des sexes dans les compétitions empêche de mesurer précisément
cette différence.
Des écoles de garçons
Dans le domaine de l'éducation, les
données ont été complètement bouleversées au cours du XXe siècle. Ma mère a été
empêchée de faire des études de médecine, aujourd'hui, mes deux filles sont
médecins comme la majorité des blouses blanches. En France, 55 % des étudiants
de l'enseignement supérieur sont des filles. Le phénomène est mondial. En Iran, on envisage d'instaurer des quotas
pour ramener à 50 % le pourcentage de garçons ! Aux États-Unis, on parle de
recréer des écoles de garçons pour améliorer leur accès aux études supérieures.
En Chine, un lycée de Shanghai vient d'ouvrir quatre classes réservées aux
élèves de sexe masculin.
Reste la représentativité sociale. Les femmes sont peu représentées, et
donc socialement défavorisées, quelle que soit leur origine. Le moyen d'obtenir
une égalité objective serait le tirage au sort, comme dans la démocratie
athénienne, ce qui permettrait une proportion équitable des sexes, mais aussi
des émigrés, des riches, des pauvres. Ce qui changerait - entre autres - la
représentativité parlementaire. À défaut, cela justifie la mise en place de
quotas.
En trente ans, les inégalités homme-femme ont beaucoup changé. Avec un
constat positif : l'évolution de la société ne s'est - heureusement - pas faite
au détriment des femmes !
Article Par LE PR DIDIER RAOULT sur LePoint.FR
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