La déesse devient la compagne du dieu,
ou sa mère, dépouillée de son caractère solaire elle va cependant conserver une
fonction sacrée essentielle : Elle sera la garante du pouvoir du dieu, voir son
origine même.
La mort saisonnière du fils-amant va conduire
la déesse à descendre dans le royaume de la mort afin de la ramener à la vie :
le dieu mort sera ressuscité par la déesse qu’il a détrôné, le dieu mâle ne
survit que grâce à elle et à son pouvoir sur la mort : Le féminin Sacré tient
entre ses mains l’existence du dieu :
En Mésopotamie :
Ashera sera la parèdre de Yaweh jusqu’à la
reforme de Josué, associée à l’arbre de vie elle génère 70 dieux ; sous le nom
de Ishtar elle descendra aux enfers pour ramener son époux Tammouz, dieu des
moissons, à la vie.
Sous le nom d’Inana elle offrira sa vie
au royaume des morts pour ressusciter Damuzi .
Ishtar devra traverser 7 portes en abandonnant
à chaque passage, sa couronne, ses bijoux, sa robe etc. (symbolisant la
traversée des 7 chakras par Kundalini Shakti qu’elle doit purifier des vasanas
qui en voilent la lumière ; si l’on se réfère au sens ésotérique de la
traversée des plans de l’inconscient tel que l’enseignent les yogas hindous)
Seul le héros Gilgamesh, en quête d’immortalité, lui refusera ses faveurs, afin
de ne par mourir comme Tammouz.
Réminiscence de la déesse dans le
judaïsme :
Ashera évincée par Josue, Yaweh se retrouve
célibataire.
Cependant, dans le judaïsme gnostique on voit
apparaître la figure de Shekina, incarnant la sagesse, telle la Sophia
hellenistique. Cette divinité aurait crée le monde et les hommes ; elle assure
ainsi la persistance de la déesse originelle au sein du judaïsme.
Alors que le Coran proscrit le culte de la
déesse des arabes : A lat ; entraînant le statut déplorable des femmes en Islam
privées de soutien du féminin sacré.
Constance de la déesse en Egypte ancienne
:
En Egypte, la Déesse sous des formes variées
est omniprésente, même si elle a perdu son caractère dominant solaire au profit
de Atoum, de Ptah et de Râ, voire d’Aton.
Le pharaon ne saurait régner sans sa
sœur-épouse et la femme y a toujours conservé un statut enviable et la
possibilité de fonctions élevées.
En Scandinavie :
Freya descend au royaume des morts
sauver Baldur
Le mythe se retrouve en Grèce, patrie
des super héros mâles et des dieux solaires (Apollon), avec Aphrodite et
Adonis.
Persistance active et pouvoirs de la
Déesse en Inde :
Lorsque Shiva était immergé dans sa méditation
sur le mont Kaïlash, les dieux lui envoyèrent Parvati afin qu’il entre en
action ; sans elle il serait resté immobile pour l’éternité : la déesse est
l’énergie du dieu ; la conscience mâle immobile ne peut rien sans l’énergie
sacrée et active de la féminité cosmique. Aucun pouvoir divin mâle n’est actif
s’il n’est mu par le pole sacré de la féminité.
Tout le panthéon de l’Hindouisme est bâti sur
ce modèle :
Brahmâ, le créateur, est flanqué de Sarasvatî,
protectrice des arts.
Vishnou, le conservateur, a pour parèdre
Lakshmi, déesse de l’opulence et des richesses. Et il en est de même pour tous
les autres dieux.
En Inde la Devi continue de jouer un rôle
cosmique majeur, elle est l’expression de la Mère Divine et reçoit un culte
particulier des adorateurs de la Shakti, parfois sous la forme de Kali la
noire. Aussi la féminité y est elle épanouie, magnifiée et sacralisée à travers
les nombreuses héroïnes des textes sacrés et les grandes épopées. (Mahabaratta,
Ramayana) ( Draupadi, Radha, Sita etc.) Savitri n’hésitera pas à suivre Yama,
le dieu de la mort, pour lui arracher son époux Satyavan et le ramener à la
vie.
L’Inde a connu un grand nombre de
saintes femmes et en connaît encore ; elles sont alors considérées comme des
incarnations de la Mère Divine, des avatars. La déesse est toujours présente au
coeur de la féminité indienne.
L’Inde elle-même n’est elle par nommée par ses
habitants : « Mother India » Elle est le dernier bastion de la femme sacrée.
Extrait
de "LE FEMININ SACRE ET LA QUETE DE L’UNITE PERDUE" Par Jean Bernard
Cabanes
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