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jeudi 26 juin 2014

PERMANENCE DE LA DEESSE DES ORIGINES



La déesse devient la compagne du dieu, ou sa mère, dépouillée de son caractère solaire elle va cependant conserver une fonction sacrée essentielle : Elle sera la garante du pouvoir du dieu, voir son origine même.

 La mort saisonnière du fils-amant va conduire la déesse à descendre dans le royaume de la mort afin de la ramener à la vie : le dieu mort sera ressuscité par la déesse qu’il a détrôné, le dieu mâle ne survit que grâce à elle et à son pouvoir sur la mort : Le féminin Sacré tient entre ses mains l’existence du dieu :

En Mésopotamie :
 Ashera sera la parèdre de Yaweh jusqu’à la reforme de Josué, associée à l’arbre de vie elle génère 70 dieux ; sous le nom de Ishtar elle descendra aux enfers pour ramener son époux Tammouz, dieu des moissons, à la vie.

Sous le nom d’Inana elle offrira sa vie au royaume des morts pour ressusciter Damuzi .
 Ishtar devra traverser 7 portes en abandonnant à chaque passage, sa couronne, ses bijoux, sa robe etc. (symbolisant la traversée des 7 chakras par Kundalini Shakti qu’elle doit purifier des vasanas qui en voilent la lumière ; si l’on se réfère au sens ésotérique de la traversée des plans de l’inconscient tel que l’enseignent les yogas hindous) Seul le héros Gilgamesh, en quête d’immortalité, lui refusera ses faveurs, afin de ne par mourir comme Tammouz.

Réminiscence de la déesse dans le judaïsme :
 Ashera évincée par Josue, Yaweh se retrouve célibataire.
 Cependant, dans le judaïsme gnostique on voit apparaître la figure de Shekina, incarnant la sagesse, telle la Sophia hellenistique. Cette divinité aurait crée le monde et les hommes ; elle assure ainsi la persistance de la déesse originelle au sein du judaïsme.

 Alors que le Coran proscrit le culte de la déesse des arabes : A lat ; entraînant le statut déplorable des femmes en Islam privées de soutien du féminin sacré.

Constance de la déesse en Egypte ancienne :
 En Egypte, la Déesse sous des formes variées est omniprésente, même si elle a perdu son caractère dominant solaire au profit de Atoum, de Ptah et de Râ, voire d’Aton.

 Le pharaon ne saurait régner sans sa sœur-épouse et la femme y a toujours conservé un statut enviable et la possibilité de fonctions élevées.

En Scandinavie :
Freya descend au royaume des morts sauver Baldur
Le mythe se retrouve en Grèce, patrie des super héros mâles et des dieux solaires (Apollon), avec Aphrodite et Adonis.

Persistance active et pouvoirs de la Déesse en Inde :
 Lorsque Shiva était immergé dans sa méditation sur le mont Kaïlash, les dieux lui envoyèrent Parvati afin qu’il entre en action ; sans elle il serait resté immobile pour l’éternité : la déesse est l’énergie du dieu ; la conscience mâle immobile ne peut rien sans l’énergie sacrée et active de la féminité cosmique. Aucun pouvoir divin mâle n’est actif s’il n’est mu par le pole sacré de la féminité.

 Tout le panthéon de l’Hindouisme est bâti sur ce modèle :
 Brahmâ, le créateur, est flanqué de Sarasvatî, protectrice des arts.
Vishnou, le conservateur, a pour parèdre Lakshmi, déesse de l’opulence et des richesses. Et il en est de même pour tous les autres dieux.

 En Inde la Devi continue de jouer un rôle cosmique majeur, elle est l’expression de la Mère Divine et reçoit un culte particulier des adorateurs de la Shakti, parfois sous la forme de Kali la noire. Aussi la féminité y est elle épanouie, magnifiée et sacralisée à travers les nombreuses héroïnes des textes sacrés et les grandes épopées. (Mahabaratta, Ramayana) ( Draupadi, Radha, Sita etc.) Savitri n’hésitera pas à suivre Yama, le dieu de la mort, pour lui arracher son époux Satyavan et le ramener à la vie.

L’Inde a connu un grand nombre de saintes femmes et en connaît encore ; elles sont alors considérées comme des incarnations de la Mère Divine, des avatars. La déesse est toujours présente au coeur de la féminité indienne.

 L’Inde elle-même n’est elle par nommée par ses habitants : « Mother India » Elle est le dernier bastion de la femme sacrée.



Extrait de "LE FEMININ SACRE ET LA QUETE DE L’UNITE PERDUE" Par Jean Bernard Cabanes

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