Discours de
Mère AMMA au moment où elle a reçu le prix "Gandh-King" pour la non-violence.
La thèse des sociétés « matristiques »
de Marija Gimbutas
Marija Gimbutas, archéologue et anthropologue,
spécialiste des cultures indo-européennes et pré-indo-européennes,
ex-chercheuse à l’université de Harvard, préfère le terme de société «
matristique » pour désigner un type de société qui perdura, selon elle, des
dizaines de millénaires, depuis l’Aurignacien au paléolithique inférieur
jusqu’au début des temps historiques vers — 3000 où le patriarcat se serait peu
à peu institué. Ses théories, en particulier celle du culte de la Déesse qui se
serait universellement répandu durant toute la préhistoire, se fondent sur ses
recherches et se basent sur les campagnes archéologiques qu’elle a dirigées
quinze années durant dans ce qu’elle appelle « l’ancienne Europe »,
pré-indo-européenne, principalement dans les Balkans et le long du cours du
Danube.
Ce système ne se baserait pas sur une discrimination
sexuelle, mais sur l’importance accordée au féminin, la femme incarnant la
reproduction de l’espèce et son espoir de pérennité dans une dimension
temporelle qui n’était pas linéaire comme elle le devint avec le patriarcat,
mais circulaire et cyclique où prend naissance le mythe de « l’éternel retour »
(Ré-incarnations).
Le lien originel mère-nourrisson s’élargit par
l’agrégation avec les autres femmes dans des formes d’entraide mutuelle dans
les activités quotidiennes afin de conserver la vie, formant un
« gynégroupe ». Il s’agit par conséquent de sociétés fort peu
hiérarchisées et horizontales.
Du point de vue de la sexualité, on peut supposer
qu’elle n’est pas répressive et que le lien symbiotique entre la mère et le
nourrisson n’est pas brisé comme il le sera avec l’avènement du patriarcat,
mais se distend spontanément au fur et à mesure que l’enfant arrive à l’âge
adulte, soit à la maturité sexuelle considérée comme âge de capacité de
reproduction.
Ces sociétés, de nature pacifique, furent les
premières à développer l’agriculture et à se sédentariser pour former les
premiers bourgs, les premières cités d’au moins – 10 000, et dont l’archéologie
a retrouvé les traces -dont Çatal Hüyük est l’exemple le plus connu- dans toute
l’Europe méridionale, de la péninsule ibérique aux Balkans et en Afrique du
nord. C’est ce que plusieurs archéologues ont pu mettre en évidence à la suite
de Marija Gimbutas.
Les civilisations méditerranéennes dites des
« hypogées » relèvent également de ce type de société. Toutes furent
détruites par le saccage et la violence vers -3 500 (Périodes ou le patriarcat
s’impose par la force); des traces d’incendies et de violences diverses ont
pu être mises en évidence par les fouilles. Des isolats ont ensuite perduré
jusqu’à nous dans plusieurs régions du monde.
Il semble que les sociétés pastorales de nomades
d’Eurasie dans lesquelles le patriarcat semble s’être formé aient été également
des sociétés matriarcales; c’est du moins ce qu’il ressort des fouilles menées
entre 1992 et 1995 par Jeannine Davis-Kimball, directrice du Centre de
Recherches de la Civilisation Nomade Eurasiatique à l’université de Berkeley en
Californie, où ce sont en fait davantage des squelettes féminins qui ont été
retrouvés dans les Kourganes. Celle-ci a pu noter que dans tous les musées
d’Eurasie qu’elle a systématiquement visités pour en connaître les artéfacts
conservés, se retrouvent les traces de prêtresses, femmes-chamanes, et
curieusement, à partir de -4000 environ, guerrières, ce qui n’a pas manqué
d’être mis en relation avec le mythe des Amazones (Dans un esprit d’égalité,
les femmes combattent avec les hommes). La thèse de J.Davis-Kimball a été
appuyée par Sarah Nelson, anthropologue de l’université de Denver.
Ceci tendrait à prouver que dans la société
matriarcale les rapports entre femmes et hommes étaient assez égaux même si la prépondérance
était accordée au féminin en raison de la religiosité qui entourait la
maternité. Le matriarcat ne dut probablement jamais maltraiter les hommes, et
le passage au patriarcat dut se faire dans une relative égalité des sexes
jusqu’à ce que pour des raisons qui restent à étudier celui-ci s’instaure
définitivement dans la violence et par la discrimination.
La plupart des humains vivent actuellement dans une
société de type patriarcal, qui montre cependant des signes de changement dans
les sociétés post-industrielles occidentales.
Si l’éventualité du matriarcat reste une hypothèse aux
yeux de certains, bien que l’évidence de caractéristiques ne relevant pas du
patriarcat émerge du résultat des fouilles archéologiques relatives au
néolithique en Asie et dans le bassin méditerranéen, il reste que cette idée a
remis en question le patriarcat comme seule et unique forme d’organisation
sociale possible.
Une véritable société matriarcale a subsisté jusqu’à
nos jours dans des vallées reculées du Yunnan, en Chine, chez les Na. Ignorant
l’institution du mariage et la notion même de paternité, pratiquant une
sexualité infiniment plus libre que celle de toutes les sociétés patriarcales
et consacrant en conséquence plus de temps à l’amour qu’au travail, les Na sont
parvenus à résister à la bureaucratie céleste des dynasties impériales et au
confucianisme ainsi qu’aux injonctions puritaines de la période maoïste.
Il en existe d’autres en Asie ou en Afrique comme au
sud de la Guinée-Bissau (à 60 km des côtes) se trouve un archipel d’îles,
appelées les îles Bijagos. L’Archipel des Bijagos, aussi appelé Archipel des
Bissagos, est un archipel constitué de quatre-vingt-huit îles et îlots, et
situé dans l’Océan Atlantique, en face de la capitale Bissau, à l’embouchure du
Rio Geba. Seulement une dizaine de ces îles sont habitées de façon permanente
(30 000 hab. en 2006). Les Bijagos ont gardé leurs traditions qui donnent un
aspect authentique à l’archipel. Le matriarcat et les croyances fortement
enracinées font des Bijagos l’une des régions du monde où la tradition est
aussi puissante que la loi.
Au sein des îles Bijagos, l’île d’Orango « la grande »
attire par sa faune et ses coutumes. L’île d’Orango « la grande » est elle-même
composée de 5 îles principales et de plusieurs îlots : Canogo, Menèque,
Orangoziinho, Mbone. Au total, 3500 habitants peuplent ces terres où se situe
le Parc National des Bijagos, classé réserve naturelle par l’UNESCO.
La Biosphère qui constitue les îles Bijagos est très
riche. Des mangroves, des tortues, des hippopotames marins, des singes, des
lamentins, une forêt équatoriale, des savanes sont l’apanage d’Orango « la
grande ». Les Bijagos sont animistes.
Au sein même d’Orango « la Grande » se love Orango. C’est une île comptant en
son sein qu’une seule ville : Ecotiga. Cette île, précisément, attire les
regards aussi bien pour sa faune et flore que pour la condition de vie des
femmes.
Auteur: Altaïr
Source: http://www.choix-realite.org
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