Pour toutes sortes de raisons, les femmes ne veulent pas avoir
de ventre, elles le cachent ou le durcissent. Elles bloquent alors l’énergie
vitale de cet espace sacré qui siège en elle.
Aimez-vous
votre ventre ? Tentez-vous de le camoufler ? Est-il trop gros, trop mou, trop
dur, vide, plein, douloureux ? Quels sont ses mots et ses maux ? Les femmes
sont souvent mal à l'aise pour en parler.
Halte au diktat de la mode !
La relation à notre ventre est
essentiellement dictée par la mode et le souci d’afficher une belle apparence.
Nous durcissons notre abdomen en travaillant notre musculature et visons un
modèle physique idéal qui ne se préoccupe guère de notre santé. Les femmes
veulent ressembler à des mannequins qui nous montrent des corps d’enfant ou
d’adolescente.
Il serait pourtant si
primordial que la société nous présente de belles femmes, épanouies dans leur
féminité et leur sexualité. Car le souci d’un ventre plat et dur fait preuve
d’une absence de conscience. Pour ma part, j’encourage les femmes à entretenir
leur ventre pour le rendre souple et moelleux. Que l’énergie vitale et sa
puissance créative circulent librement.
En Asie, les Taoïstes
valorisent le Dan Tian et les Japonais, le Hara, cette zone située au niveau du
nombril qui englobe l’ensemble du bas-ventre. Ils cherchent à remplir le ventre
de Qi ou de Ki, l’énergie vitale, et mettent l’accent sur l’importance de
maintenir un Hara fort et en bonne santé. Un ventre sain exprime le calme et la
sérénité ; il implique nécessairement une relation avec la terre.
L’image du guerrier pacifique
représente bien cette force tranquille : un individu dont le pouvoir se situe
davantage dans la souplesse du corps et de l’esprit que dans celui de la force
physique.
Le ventre, foyer de toutes nos
blessures et de toutes nos forces
De nombreux chercheurs
aujourd’hui se préoccupent de la santé du ventre, notre "deuxième cerveau". Certains ont constaté
que moult désagréments (fatigue, dépression, maux de dos, insomnie, etc.) y
prenaient naissance tandis que d’autres y ont découvert un réseau de
neurotransmetteurs identiques à ceux de notre cerveau.
Dans son ouvrage, "Ce que les maux de ventre disent de notre passé"
(Petite Bibliothèque, Payot), le Dr Ghislain Devroed établit des
corrélations entre les maux de ventre et notre difficulté à nous épanouir dans
notre féminité et notre sexualité.
Rappelons que dans le ventre se
situent les organes reliés à la reproduction et à la sexualité (les ovaires et
l’utérus), mais aussi ceux liés à l’élimination (les intestins et les
reins). Psychiquement, nos tripes sont liées à la capacité de laisser aller le
passé, de nous libérer de ses mémoires. Si nous les retenons, nous nous
constipons.
Ainsi, dans le ventre de toutes
les femmes, se logeraient leurs peurs, leurs blessures (honte, culpabilité,
impuissance, désespoir, tristesse, colère, contrôle, insécurité), mais aussi
leurs pouvoirs.
Il est donc nécessaire et
souvent urgent d’alléger ce ventre, de libérer ses mémoires, de l'assouplir, de
lui redonner sa tonicité afin de libérer les émotions accumulées qu'il contient
pour retrouver notre puissance créatrice.
Notre ventre, temple de la
femme
Le ventre de la femme est un
véritable temple sacré. Lorsqu’elle est pénétrée dans son temple, son utérus,
avec respect et honneur, sa terre est moissonnée, labourée, prête à accueillir
de nouvelles semences, et l’orgasme joue son rôle pour purifier les mémoires de
cette terre, vivifier les cellules du ventre et connaître la légèreté de
l’être. Cette mémoire a été transmise de génération en génération, par le
cordon ombilical.
Oui, nous sommes toutes et tous
passés par le ventre d’une femme pour naître à la vie. Nous avons tous vibré
dans le ventre de notre mère par un lien physique et psychique à ce qu’elle
vivait (situation avec le père, avec sa famille, sa situation financière), à ce
qu’elle ressentait (joie, amour, peur, tristesse, colère, rage, honte,
culpabilité) et à ce qu’elle pensait (d’elle-même, du bébé à venir, des hommes,
des femmes, de la Vie).
Alors, quelle est donc
l’histoire de votre ventre ? Comment parle-t-il de votre utérus, de vos
ovaires, de votre sexualité, de votre créativité, de votre féminité, de vos
mémoires ?
Le ventre de la femme a besoin
de plus de souplesse, de légèreté et de joie. Voilà pourquoi la femme aime tant
danser. Elle se libère à travers le mouvement.
Dans mes séminaires, j’offre
différents moyens pour guider les femmes à retrouver toute cette douceur, cette
souplesse et cette joie d’être une femme. Guider les femmes à entrer en
relation intime avec leur ventre, à libérer leurs émotions accumulées, leurs
mémoires du passé est un grand service à rendre à l’inconscient collectif des
femmes.
L'experte :
Sylvie BÉRUBÉ a cofondé l’École internationale du
Féminin sacré à Montréal. Elle est l’auteure de
livres comme "Dans le ventre d’Ève, à la
découverte du féminin en soi"
(éditions Véga). Elle est aussi, au Canada et en Europe, formatrice de
thérapeutes en Méthode de Libération des Cuirasses
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