Afin d’éradiquer la violence faite aux femmes sur cette planète,
il est temps de retrouver la part de notre féminin sacré qui est en chacun de
nous. « La femme est l’avenir de l’homme » a dit le poète Louis
Aragon. J’ajouterai que « la femme est l’avenir de l’humanité ». Dans
un contexte plus philosophique où « l’autre est moi » selon François
Nourrissier, c’est dans cette sorte d’altérité, d’ailleurs, quelle que soit
celle-ci, que l’on se construit. Car l’autre est un miroir de soi-même. Hélas,
que de violences encore envers les femmes partout sur notre terre. Et nous nous
interrogeons toujours sur la place de la femme dans tous les pays du monde.
Dans les sociétés dites primitives, il existait le culte de la déesse-mère qui
a été remplacé par l’apparition de divers cultes et religions qui ont mis en
avant le principe masculin et effacé dans la culpabilité et la soumission le
principe féminin. On voit encore aujourd’hui, les conséquences de cette
domination masculine : guerres, violences envers les femmes et les
enfants, inégalités professionnelles, machisme, viols, assassinats, etc.
Au sujet de la violence faite aux femmes, il ne faut jamais cesser
de rappeler que toutes les secondes une femme meurt sous les coups de son
conjoint en France et d’après un rapport de 2012 de l’Agence européenne des
droits fondamentaux : « 62 millions de femmes dans l’Union européenne
ont déjà subi des violences physiques ou sexuelles, et qu’une femme sur vingt a
déjà été violée depuis l’âge de 15 ans ». A la Réunion, nos journaux
regorgent de faits divers concernant des assassinats de conjoints. Ainsi, le
combat pour la protection des femmes doit continuer. Et beaucoup d’analyses
sociologiques démontrent que les plus grandes violences faites aux femmes (et
sur les enfants) se font dans la sphère familiale.
Alors que sur un plan plus spirituel, la femme a été l’initiatrice
spirituelle de l’homme par tous les temps. La pomme que Eve (qui veut dire la
vivante - trad. hébraïque) tend à Adam (c’est-à-dire le premier homme) illustre
bien cette fonction. Et sur un plan énergétique, ce geste indique que c’est le
principe féminin qui active le principe masculin. Ainsi, ce geste n’est
nullement un principe de soumission ni de culpabilité comme ont voulu et
veulent encore nous faire croire des représentants de la gent masculine dans
certaines religions. Ce geste est aussi un geste d’amour, de « cet amour
sacré qui est capable de révéler les hommes à eux-mêmes et de transfigurer le
monde. C’est à elle que la femme, dans les femmes que nous sommes, doit sa
dimension d’initiatrice auprès de l’homme. C’est la Sahkti qui danse sur le
corps de Shiva dans la tradition hindoue, la femme qui danse sur le corps de
l’homme dans les traditions antiques. Tous les grands mythes légués par les
traditions les plus anciennes, ceux de la civilisation égyptienne et avant
elle, il y a 6 000 ans, de la civilisation sumérienne ou de la chine antique,
se rejoignent pour décrire la femme comme « la porte du ciel » ou
l’intermédiaire entre le ciel et la terre. C’est la femme qui est dépositaire
des secrets célestes, et c’est par elle que l’être humain peut retrouver la
trace de la divinité. La mission de la femme est d’être la gardienne de
l’Eternel par la voie de l’amour » dixit Jacqueline Kelen-Elishean.
Dans nos sociétés, l’amour a été réduit à la seule dimension
psychologique, physique et matérialiste, les femmes comme les hommes sont comme
morcelés, d’où les divorces et les séparations dans la douleur et le malheur.
Les valeurs spirituelles de cette dimension sacrée de la femme et de l’homme,
du couple au final ont disparu. Retrouver le féminin sacré en nous, c’est
re-connaître cette dimension sacrée spirituelle pour enfin l’extérioriser pour
changer ce monde en un avenir meilleur pour toute l’humanité. Chacun d’entre
nous porte en soi une image symbolique du masculin et du féminin. Mais comment
les contacter ? Par la méditation et l’auto-hypnose ou toute autre méthode
spirituelle, nous pouvons aller à la rencontre de nous-mêmes pour dialoguer
avec tous ses aspects de nous pour les trans-former et même les soigner car la
réalité extérieure n’est autre que notre réalité intérieure. Le but c’est
d’arriver à mettre ensemble ces deux énergies pour qu’elles collaborent à notre
développement personnel, matériel et spirituel. Alors la paix retrouvée entre
nos deux énergies, c’est l’amour qui régnera en nous, avec notre conjoint et
sur toute notre planète.
Alors, cher alter ego masculin, vouloir soumettre la femme sous
des voiles, la battre, l’insulter, chercher à la rendre coupable de tous les
maux de l’humanité et de vos propres maux, vous vous rendez coupables de ne pas
voir la part de dieu dans les femmes. En condamnant les femmes (et avec elles
les enfants qui sont sujets aussi aux viols, aux assassinats et d’objets sexuels)
vous vous condamnez vous-mêmes. C’est en retrouvant votre féminin sacré en vous que vous
retrouverez la paix en vous et que celle-ci régnera sur notre planète. Ainsi,
en honorant le féminin sacré en vous, vous honorerez en même temps : notre
mère la planète terre (Gaïa), toutes les femmes de la planète, votre propre
mère et sœurs, vos filles, toutes les déesses-mères de l’humanité et surtout
cette part de dieu en vous. C’est tout cela, hélas, que les hommes ont oublié
au bout de plusieurs millénaires de domination.
Je tiens à dire que je ne suis pas moraliste ni donneuse de
leçons. Je ne suis pas non plus sexiste ni féministe ni anti-religions. Je suis
simplement préoccupée par le devenir de l’humanité, des femmes et des enfants
de notre planète (…) Chacun de nous évoluant à sa manière et à son rythme, vous
n’êtes pas obligé de croire ni d’accepter ces réflexions. Que vive le féminin
sacré en chacun de vous.
Article de Gabrielle Marie
paru sur http://www.clicanoo.re/
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