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jeudi 4 janvier 2018

Le côté sombre de la Déesse



C’est de l’espace sombre que nous émergeons – qu’il s’agisse de nos mères ou de la plus mystérieuse « mer » cosmique des âmes – et c’est à l’obscurité que nous retournons lorsque nous fermons les yeux au temps de la fin.



Au sein des cercles de la Déesse, l’idée  du « sombre » reste communément associée au mal, au négatif, au mauvais ou au désagréable. La Mère Sombre, bien que reconnue et acceptée, est souvent en même temps assimilée à la mort, à la destruction, au défi, aux épreuves et aux obstacles. Bien que ce concept de mère sombre, démoniaque et destructrice puisse aussi avoir une place dans les traditions de la Déesse (comme avec Kali ou Durga), je pense qu’il est limitant de façon inutile et que l’idée de l’ « Obscurité » en général a besoin d’être revue. Il n’y a pas que le rôle ou la place de la mort au sein de la roue de la vie ou que l’archétype de déesse que la déesse en tant que Mère Sombre et destructive puisse être honorée et reconnue, mais on peut explorer l’Obscurité comme lieu de soin et de repos.

Dans son article “Revisioning the Female Demon” (1998), Elinor Gadon (1) explique qu’il y a une tendance dans le mouvement de la Déesse contemporain à «ignorer son côté sombre », et elle remarque que «dans son entièreté elle est à la fois créative et destructrice…

Le mouvement de spiritualité féminine a besoin d’un miroir plus inclusif dans lequel reconnaître et retrouver les pouvoirs élémentaux féminins qui ont été scindés entre la pacifique, la bonne nourricière, et la maléfique, destructrice guerrière » (p.2).

Dans le livre Fire of the Goddess de Katalin Koda (2) dans le chapitre Reclaiming the Dark Mother l’auteur
dit :

« Les qualités féminines de l’obscurité, l’humidité, la naissance, et le sang, symbolisent la mère sombre et notre Initiée interne. On nous a appris à nier ces parties de nous et de nos corps ; honorer le féminin sacré vous invite à revendiquer des parties, non seulement comme parties de qui vous êtes, mais aussi comme aspects puissants de votre vie. Quand nous faisons face à notre ombre, nous sommes initiés à nos pouvoirs les plus profonds. Il se peut que ces parties nous effraient ; Ces aspects de nous-mêmes hurlants, sous-alimentés, réprimés qui demandent à être entendus, mais auxquels nous ne supportons pas de faire face. »

Et si le côté Sombre de la Déesse , n’était pas maléfique, furieux et destructeur ? Et si en fait la Déesse Elle-même se trouvait dans l’obscurité ? Judith Laura (3) écrit à propos de la matière noire «pourrions-nous appeler cette « force invisible » Déesse ? La matière noire pourrait être assimilée à l’utérus de la Mère, en gestation continuelle de particules, soleils, galaxies, qui s’écoulent d’elle dans un courant continuel… La matière noire peut aussi être représentée sous l’aspect de la Déesse de l’Ancienne [crone] – sombre et puissante » (Goddess Spirituality for the 21st Century, p. 181).



Une des tâches de la Théalogie a été de réévaluer le concept d’obscurité. Jacqueline DaCosta note « Cette obscurité… équivaut à l’obscurité du savoir inné, instinctif, où nous sommes au sein de l’utérus de la Déesse » (p. 115 (4)). Les observations de DaCosta sont cohérentes avec mes propres expériences et observations du monde. Dans l’obscurité, les choses germent et poussent. Le sombre est un lieu calme, contenant, sécurisant et accueillant – nous venons de l’obscurité et c’est là que nous retournons. L’utérus est l’endroit où j’ai nourri et fait grandir mes enfants, et il est sombre et sécure en mon expérience. En fait, l’obscurité n’est-elle pas l’utérus de toute la création ?

C’est de l’espace sombre que nous émergeons – qu’il s’agisse de l’utérus de nos mères ou de la plus mystérieuse « mer » cosmique des âmes – et c’est dans l’obscurité que nous retournons lorsque nous fermons les yeux pour la dernière fois. L’obscurité contient notre ADN. Notre lien au passé et au futur. A la naissance de l’univers, une partie de nous était là, dans cette explosion à partir de l’obscurité.

Dans le livre Meditation Secrets for Women (5), Camille Maurine écrit sur l’idée de descente, et de «descendre » dans ses propres lieux sombres : « Il y a des moments dans la vie d’une femme, où l’appel vers le bas est un voyage transformateur, une convocation dans les profondeurs de l’âme. Les gens ont tendance à penser la spiritualité comme élévatrice vers le ciel. Dans les enseignements traditionnels (masculins), l’illumination est souvent décrite comme un envol des centres bas du corps, de l’instinct et de la sexualité, vers les centres plus élevés dans la tête puis en dehors. Au contraire, la quête de la femme mène à un certain moment à sombrer de toute son âme en elle-même. Tout le monde craint cette descente.

Pourtant sombrer nous connecte à la terre, à notre sol personnel, à notre fondation. Il y a un secret dans l’ «ensombrissement »(5). » La Sombre Déesse n’a pas besoin d’être associée automatiquement ou traduite en « sombre », «souffrante », « négative » ou « côté sombre ». Je pense l’obscurité comme un cocon. Je pense à l’utérus. Je pense à la germination. Je pense à un lieu de repos, d’attente, d’immobilité et de transformation. Émergence. Profondeur. Richesse de la terre. Gloria Orenstein fait référence à
l’ensombrissement comme « un lien avec la terre et l’invisible qui va ré-établir notre sens d’interconnexion  avec toutes les choses, phénoménales (6) et spirituelles, qui composent la totalité de notre vie dans notre cosmos. Les arts écoféministes ne maintiennent pas que le savoir analytique, rationnel serait supérieur aux autres formes de connaissances.

Ils honorent l’intelligence de la Terre Gaïa et les souvenirs accumulés par ses plantes, pierres, sol et créatures. Par la communication non verbale avec les énergies de sites sacrés dans la nature, les artistes écoféministes obtiennent un savoir important sur l’esprit du lieu, qu’ils peuvent honorer au travers des rituels créatifs et des pièces environnementales. » (Reweaving the World, p. 280). Cela me parle en raison de mes expériences théapoétiques de la présence de la Déesse dans mon propre coin sacré dans les bois derrière ma maison, où je vais aux « rochers de la prêtresse » pour prier, réfléchir, méditer, ritualiser, penser et converser avec les esprits de ce lieu.

J’ai assisté à une présentation d’histoires de naissances à une conférence en 2011 durant laquelle la conférencière, Pam England, a utilisé la descente d’Inanna comme métaphore pour expliquer quelques concepts. Elle dit que le lieu « où vous avez été le plus blessé-e – le lieu où la chair vous a été arrachée des os et mâchée, devient le siège de votre médecine la plus puissante et l’endroit où vous pouvez attendre quelqu’un là où personne d’autre ne le peut. » C’est ce que je ressens comme ce qu’offre la Déesse Sombre. Elle est présente quand la chair est arrachée. Elle est là dans la guérison des blessures et La connaître, marcher avec Elle, Lui faire face mène à une médecine puissante.

« Pour chacune de nous en tant que femme, il y a un endroit profond en nous, où enfouit et grandissant s’élève notre véritable esprit. En ces lieux profonds, chacun est porteur d’une réserve incroyable de créativité et de puissance, d’émotions et de ressentis inexplorés et inédits. Le lieu de pouvoir de la femme en chacune de nous. Est sombre, est ancien, et est profond.»



Audre Lorde - Article initialement publié en anglais sur https://feminismandreligion.com
Retrouvez les articles et créations de Molly sur http://www.brigidsgrove.com/blog

NDT : 1 « Révision du démon féminin », Elinor Gadon http://www.belili.org/marija/bios/elinor_gadon.html



4 « To Explore Whether the Concept of ‘Dark’ as Expressed in Theology Can Be Reconciled in Any Way to the ‘Dark’ of Thealogy » http://fth.sagepub.com/content/12/1/103

5 « endarkenment » en anglais

6 phénoménales au sens philosophique : qui peut être l’objet d’expérience par les sens

par Molly, traduit par Siannan Partagé par Francesca-Françoise Salaün Blog : http://etredivinaufeminin.blogspot.fr/



La vie secrète de Marie-Madeleine




Marie-Madeleine est peut-être l’une des figures les plus controversées du Christianisme. Considérée par certains comme une femme aux mœurs légères et par d’autres comme une grande initiée, une prêtresse consacrée au plus-haut, sa personnalité et son rôle auprès de Jésus demeurent un mystère pour nombre de théologiens.

Quelle était l’orientation profonde de sa vie ? Quelle était la nature de sa relation avec Jésus ? Qui était réellement cette femme dont la tradition ésotérique a préservé la mémoire avec une grande précision ? C’est à toutes ces questions qu’Olivier Manitara, spécialiste des Esséniens, tente de répondre ici, en posant sur la vie de cette femme surprenante un nouveau regard.

Myriam, surnommée familièrement Miri par sa sœur Marthe, naquit à Antioche de Syrie vers l’an 4, d’un père syrien, Théophile, gouverneur local de la province, et d’Eucharie, une Judéenne de la lignée royale de David. Son père était un très riche marchand. Il faisait du commerce avec l’Orient et l’Égypte. Lazare, qui sera nommé plus tard du nom de saint Jean, était son frère. Ils étaient des êtres très pieux, très proches de la famille de Jésus et de la famille de saint Jean le Baptiste, très proches des Esséniens sans réellement faire partie de leurs communautés. Jésus adorait cette famille et lui rendait souvent visite.



Une femme atypique

Marie Madeleine était une femme hors du commun, dynamique, créative, d’une beauté magnétique, irrésistible, qui venait de sa beauté intérieure, de sa grandeur d’âme. Elle avait pour atouts une volonté farouche et, comme certaines femmes un peu particulières, une sorte de clairvoyance et un savoir inné, un savoir direct face à tous les mondes, mis à part le monde divin.

Et bien que cela n’ait rien à voir avec ce que l’on connaît aujourd’hui, Marie Madeleine était une féministe : elle militait pour les droits des femmes. Un exemple : Elle contribua à ce que les femmes obtiennent le droit d’entrer dans les synagogues.
 La situation sociale qu’elle occupait faisait d’elle une protégée de l’administration romaine, dont son père était issu.

Elle avait l’amour de la Lumière. Son impétuosité, la force de son amour lui valurent une image fougueuse, nimbée d’un charisme étonnant. Marie Madeleine est à l’image de la femme qui prend le monde dans son cœur. Elle représente la femme qui approche son cœur du cœur de la Mère du monde (L’âme de la Terre-Mère) et qui veut travailler avec Elle. Elle ne préfère pas les hommes aux fourmis. Elle se tient dans la beauté de son âme, reliée à l’âme de la Nature vivante.

Essénienne de cœur et d’esprit, elle était très libre, joyeuse, bouillonnante et en imposait beaucoup par sa présence. Mais elle n’était pas du tout paisible, sereine et voulait toujours en faire plus. Elle se considérait comme un être humain complètement ordinaire. Néanmoins, elle voulait transformer le monde. Elle travaillait le jour et la nuit et était toujours dans l’insatisfaction du travail réalisé, même à l’heure de sa mort.

On la nommait « la fille de la joie », car elle savait mettre de la joie partout, dans l’eau, dans la cendre, dans la terre, dans les repas... Elle savait également, par son amour, par sa concentration, par cette conscience supérieure qui émanait d’elle, par l’art du toucher, mettre de la force dans ses paroles, dans ses pensées, dans ses gestes, bénir les objets, les maisons, prendre soin de la terre, de la nature et de la vie. De ce fait et toujours dans cette aspiration de vivre avec les Anges et avec les vertus, elle put réaliser de très nombreuses expériences. Et grâce au maître Jésus, elle apprit à travailler dans l’alliance avec un monde supérieur, non pas dans des apparences trompeuses, mais jusque dans la réalité concrète.



Une ancienne prêtresse égyptienne

Dans une ancienne incarnation égyptienne, Marie Madeleine était prêtresse. Elle avait totalement personnifiée la Déesse Hathor et, à ce titre, avait été adorée et vénérée comme telle. À cette époque où les Pharaons Fils du Soleil gouvernaient (avant la chute de l’Egypte), les Esséniens travaillaient avec les Dieux. Ils parlaient avec les Dieux, vivaient avec eux, les appelaient afin de permettre à certains êtres préparés d’incarner des Divinités. Ces êtres étaient éduqués dans des temples, jusqu’à ce que le Principe même de la Divinité puisse vivre dans leur corps. Ils connaissaient ces secrets et n’y voyaient aucune difficulté. Ils savaient même que lorsqu’ils avaient attiré une Divinité dans un corps, ils pouvaient la faire vivre dans plusieurs corps.

Marie Madeleine représentait le côté féminin d’Isis car, dans son essence, elle était fille d’Isis – c’est-à-dire qu’elle faisait partie de ces femmes qui s’étaient incarnées pendant plusieurs siècles pour réactiver la mémoire d’Isis. Il faut savoir qu’Isis n’a pas été uniquement une femme dans une seule femme, mais qu’elle a été une femme dans plusieurs femmes.

Rares sont les femmes, à travers les siècles, qui ont compris qu’elles devaient enfanter Dieu sur la terre. Et c’est pourquoi les femmes telles que Marie Madeleine étaient considérées comme précieuses, d’une valeur inestimable. En effet, elles savaient mettre la Lumière au monde et lui donner un corps. Leurs pensées étaient habitées par les forces de la Lumière et elles étaient réellement en communication avec des êtres lumineux et purs, qui vivent en l’homme et autour de l’homme.

Par son ardeur, par sa détermination, Marie-Madeleine put retrouver peu à peu de nombreux secrets oubliés, dont la mémoire des anciens mystères d’Isis qui vivaient en elle. Elle avait toutefois conscience qu’existaient d’autres Mystères beaucoup plus hauts, dont certains lui seront révélés ultérieurement par Jésus.

L’expérience qui aura marqué toute sa vie, c’est sa rencontre avec Dieu à travers Jésus, qui, pour elle, était Dieu Lui-même. Elle a réellement vu en lui l’incarnation de ce monde dont elle portait la mémoire.

Marie Madeleine représente aujourd’hui la femme de Lumière qui a posé les fondements du christianisme. Elle nous a précédés sur ce chemin de l’amour pour Dieu. Et c’est en allant vers la Lumière, fécondée par Dieu et engendrant Dieu dans le monde, avec amour, avec bonté, que Marie Madeleine a démontré par son exemple le principe supérieur de toute initiation féminine. Elle l’a fait dans la plus grande humilité et simplicité. Sans elle, Jésus n’aurait jamais pu accomplir sa mission sur la Terre…

Pour en savoir plus :
Article complet dans le magazine Essentiel n°36 – janvier-février-mars 2018 Par Olivier Manitara


Voir les Articles de mon autre blog : http://channelconscience.unblog.fr/category/marie-madeleine/