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mercredi 23 juillet 2014

LA PLACE DU FEMININ



Le regard actuellement porté par notre conscience humaine sur tout ce qui concerne l’union de l’homme et de la femme, est encore englué dans nos héritages culturels. Et pourtant au fond de nous, femmes, nous pressentons autre chose. Et si l’Eternel, l’Un, l’Unique, Dieu était Père et Mère à la fois ?

Et si l’Androgyne pouvait être une entité où principes féminins et masculins se contemplaient, se connaissaient et s’échangeait à l’infini dans l’Amour le plus total à l’origine de toute création. L’Amour étant vie et mouvement, l’acte de création se renouvellerait chaque jour que Dieu fait, car l’Amour est non seulement création, mais aussi échange et partage. L’Homme avec un grand H ne peut être créé qu’à l’image du Père-Mère, masculin et féminin.

Il me vient à imaginer Dieu divisant en deux ses polarités pour qu’elles puissent, non se tourner le dos, mais au contraire se contempler et échanger leur regard à l’image de leur Père et de leur Mère, à la fois deux et un. Ces deux polarités seraient Adam et Eve, représentant le masculin et le féminin à l’œuvre chez l’Homme. De toute évidence, Adam ne symbolise pas un homme physique de même qu’Eve, une femme physique ; images réductrices d’une lecture erronée du récit de nos origines, mais principes masculins et féminins qui résident en chacun de nous.

Marie-Madeleine et Jésus, dans leur dimension d’êtres incarnés, nous enseignent que la voie mystique peut emprunter un chemin de vie des plus ordinaires. En reconnaissant Marie-Madeleine, Jésus réhabilite la femme pour l’éternité. Il invite à la réconciliation et à l’union entre l’homme et la femme. Leur destin est de se regarder et de s’aimer dans leur complémentarité et entièreté, sous le regard et la protection de Dieu. C’est à Marie-Madeleine et non à Pierre ou Jean qu’il se présente le premier, ressuscité. Ce n’est pas un hasard s’il l’a choisie, elle, plutôt qu’un homme. Il sait qu’une femme amoureuse, à l’écoute de son coeur, peut être capable  de le reconnaître, beaucoup mieux que ces hommes pourtant si proches de lui, et de croire en sa résurrection. Aussi, c’est à elle qu’il décide d’offrir ce merveilleux cadeau.

Son engagement à ses côtés et sa fidélité n’ont souffert d’aucune faille ou faiblesse. C’est pour cette raison qu’il l’a récompensée en lui apparaissant en premier ; elle, l’infidèle, la prostituée, "la moins que rien" aux yeux de tous, a obtenu l’immense privilège de constater avec stupeur et incompréhension la survie de son Maître et de son Amant Divin. Marie-Madeleine ne sera véritablement reconnue qu’après la résurrection de Jésus, parce que c’est elle le témoin principal de la survie immédiate de son Grand Amour. L’on raillait sur elle parce que leur union semblait bancale et contre nature. Toujours présente dans les pires moments de la vie de Jésus, Marie-Madeleine a été la seule, avec sa mère Marie, à le soutenir et à lui apporter le réconfort dont il avait besoin.

De cette femme rejetée, mal-aimée, il en fait son plus proche disciple : Parce qu’il l’a considère comme la plus fidèle des fidèles, méritant sa profonde reconnaissance à ses côtés. Il en fait son premier apôtre, lui demande de témoigner de ce qu’elle a vu et d’enseigner les connaissances qu’il lui a transmises ; lesquelles ne sont pas d’ordre intellectuel. Il l’amène à témoigner de l’Amour : l’Amour transcendé qui permet de triompher de la mort et de ramener l’Humanité à sa source.

Marie-Madeleine est pour moi un véritable symbole pour l’humanité de demain. A la fois ange et femme munie du flacon contenant le précieux parfum, elle me fait penser à l’ange de la tempérance (Arcane XIV du tarot). Marie-Madeleine ne symboliserait-elle pas la nouvelle Eve, celle de l’ère du Verseau, l’ère de la femme sauveur de l’Humanité ? Marie-Madeleine est fière qu’une Marie-Madeleine relève le défi de sa réhabilitation, parce que c’est bien de cela dont il s’agit : la réhabilitation de l’apôtre le plus fidèle du Christ, mais reniée par les autres.

Si ce fut une femme qui inaugura la séparation d’avec le Divin ou l’Un, ne reviendrait-il pas à la femme d’ouvrir la voie du retour vers l’Un, l’Unique ou Dieu ?

Marie-Madeleine est le symbole de la femme "une" et parce qu’elle est réunifiée, elle est une femme libre. Aujourd’hui, elle nous appelle, nous les femmes, à être pleinement "une" au travers de tous les rôles que nous sommes amenées à jouer, qu’il s’agisse de celui d’épouse, de mère ou autre. Elle nous demande de développer toutes les qualités du pôle féminin tout en reconnaissant celles du pôle masculin. Marie-Madeleine représente la femme dans ce qu’il existe de plus noble, de plus pur, de plus beau. Les femmes d’hier et d’aujourd’hui doivent êtres fières d’être représentées par elle qui partagea la vie de Jésus vivant sur terre, et la vie du Christ ressuscité. Les femmes sont perméables au péché, mais plus sensibles  aussi à la sentimentalité. Cela n’est pas une règle à prendre à la lettre, mais c’est un constat qu’il nous est facile d’observer. La spiritualité, l’occultisme, le mystère les attirent. Elles vivent plus dans l’abstrait que les hommes et sont attirées par l’invisible ou l’inconnu.

Pardonnez-nous de faire cette parenthèse, mais les femmes méritent aujourd’hui plus de place dans les décisions terrestres qui sont liées à l’évolution de notre planète. La sagesse les habite davantage. Elles ont donné la vie. C’est pour cette raison qu’elles défendent bec et ongle tout ce qui touche à la vie sous toutes ses formes.

Si Eve a ouvert les voies de la connaissance, il revient à nous femmes d’initier l’homme à l’Amour : l’Amour vrai, et de faire qu’ensemble nous soyons unis dans le Christ. Ainsi, il faut espérer qu’un jour l’homme et la femme arriveront à se comprendre et à se retrouver dans une véritable communication. En allant à la recherche de Marie-Madeleine, je me suis trouvée. Engagée sur le chemin, je continue d’aller là où mon âme souhaite que je me rende. Riche de cette expérience et de mes recherches, j’ai envie de vous encourager à retrouver, femmes et hommes, la part féminine de votre être ; cette part masculine amènerait l’Humanité à vivre dans l’unité retrouvée et non plus dans la dualité ou la guerre, base de toutes nos souffrances.

Je conclurai par cette phrase d’Annick de Souzerelle : "Quelle peur avez-vous donc de la femme, vous les hommes, alors qu’elle n’attend de vous que votre amoureuse puissance, amoureuse, mais réelle, puisée au trésor de votre intériorité ? " 


Extrait du livre : VERS UN MONDE D’AMOUR page 111-116 de Jean Pernin et M.Madeleine Jacob aux éditions Louise Courteau 

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