Les
rituels sont des conventions symboliques qui facilitent le changement et ont
généralement lieu dans un contexte relationnel. Le rituel procure une structure
pour emmener vers nous le sens ; grâce à la manipulation d ‘objets
symboliques, à des activités spécifiques, ou à des actions. Un rituel sert de
passerelle pour apporter un sens symbolique et déterminé à l’esprit personnel
ou collectif, conscient et inconscient. Quand il est créé et pratiqué
consciemment, le rituel peut transformer ; car il relie le passé, le
présent et le futur, en un continuum observable et sensible, et il nous
enseigne. En utilisant le rituel pour marquer nos passages de vie nous pouvons
"relier les points" des événements de nos vies pour voir la trame de
ce que nous pensions être une suite d’épisodes dus au hasard. Nous pouvons
observer, comprendre, et assimiler ces événements qui ont structurés nos
attitudes concernant la féminité, la sexualité, l’amour et la vie.
"les
rituels et le symboles religieux évoluent avec la nature humaine et la
religion. Rituels et symboles jouent un rôle à chaque étape de la vie. Beaucoup
de ceux qui s’opposent au rituel en religion sont les premiers à en instaurer
de nombreux dans les autres sphères de la vie. Mariage, alliances, vêtements,
images de proches, façon de saluer les vieux amis et d’ne présenter de
nouveaux ; tous ces exemples sont des rituels et des symboles. Le rituel
est le langage de la religion.
Les
rituels quotidiens nous rappellent de célébrer le sacré de la vie, surtout les
choses les plus simples. Il y a une différence entre le rituel, acte qui porte
un sens symbolique, et la routine, les actes effectués maintes et maintes fois
sans aucun sens apparent pour l’esprit conscient ou inconscient ; par
exemple, brosser vos dents "religieusement" de la même manière pendant
50 ans. Cependant, un acte monotone et quotidien peut devenir un rituel si
l’acte de brosser ses dents est accompagné d’une prière ou une conscience aigüe
du caractère sacré du corps. La plupart d’entre nous mangeons du pain
quotidiennement sans penser à comment il est arrivé sur notre table. Cependant,
manger du pain devient un rituel si cela s’accompagne d’une action de grâces à
la Terre Mère qui est le grain, et a fait sortir le grain de la terre et l’eau
qui ‘la fait pousser. Dans la bénédiction du pain traditionnelle juive, la
Source de Vie est remerciée d’avoir engendré le pain de la terre, ainsi le
partenariat de création entre les êtres humains et le Créateur est reconnu. A
table, dire une action de grâce met en valeur le repas et donc, sert de rituel
simple comme dans cette bénédiction avant un repas, "merci à la terre qui
nous a donné toute cette nourriture, merci au soleil qui l’a faite mûrir. Je
loue et rend grâce à la terre et au soleil…
Le
sortilège (Spellcraft) est étroitement associé au rituel, amis n’est pas défini
par le rituel. Le sortilège comporte toujours un rituel, par définition,
puisque c’est un acte qui porte un sens symbolique, mais les rituels ne
comportent pas tous un sortilège. Par exemple, un charme peut faire partie d’un
rituel saisonnier (sabbat) où le cercle a été projeté et les invocations
prononcées, mais le charme lui-même peut aussi être accompli sans structure
rituelle, sans invocations, ni autel rituel. Le sortilège est en lui-même un
acte rituel qui utilise des symboles tels que pierres, herbes, huiles et autres
objets pour manipuler l’énergie avec l’intention de provoquer un résultat
désiré. Jeter un sort nécessite souvent d’assembler des objets symboliques et
de les imprégner d’énergie. Une énergie particulière est élevée et dirigée à
travers ou dans ces objets, avec souvent des mots précis à dire concernant
l’intention et les sentiments, pour formuler l’objectif. L’énergie est
volontairement libérée vers un but particulier pour transformer une situation
ou créer un effet qui n’existait pas.
Le but rituel, d’autre part, est la transformation. Le rituel peut être conçu pour
initier un changement de vie ou de comportement, faciliter un changement déjà
engagé, ou nommer et assumer un changement ou une transformation qui a déjà eu
lieu. Bien qu’un rituel ait probablement un objectif spécifique, une structure,
une représentation, et une orientation du flux (d’énergie) il a aussi une
approche qui combine adaptabilité et compétences donnant à l’expérience
rituelle des espaces acceptant des inspirations imprévue sous des réponses
inattendues. Il peut y avoir des aspects rituels dans une cérémonie et des
aspects cérémoniels, dans un rituel. C’est le résultat intime de l’expérience
qui indiquera finalement quelle forme est dominante : transformation
personnelle ou seulement officialisation formelle d’un événement. Comme
lorsqu’on lance un caillou dans un étang, le rituel a le potentiel de changer
le modèle énergique de nos vies avec comme des vaguelettes qui s’étendent au
monde autour de nous.
Le rituel
peut donner aux femmes une forme de communion avec nos ancêtres, dans le grand
cercle de femmes qui traverse les siècles de l’histoire et de la culture. C’est
vrai surtout pour les Mystères du Sang où nous ressentons si intensément la
reliance de sang utérin entre nos ancêtres maternels, nos grand-mères, nos
mères, nous et nos filles. Quand nous célébrons les premiers sangs d’une jeune
femme, nous nous relions, de retour dans notre passé le plus ancien, à notre
unique ancêtre commune africaine, par notre lignée féminine, notre sang
féminin. Toute vie humaine dépend du sang utérin des femmes. C’est l’élixir de
vie contenu dans le Saint Graal de la matrice et bu par la Création elle-même.
L’aspect
de la conscience humaine que l’on atteint au travers de symboles significatifs
et du rituel est appelé la psyché. La psyché est la partie de notre conscience
et de notre être qui résonne avec les symboles, les mythes, et les histoires.
En fait, elle est efficace, les deux hémisphères du cerveau sont en action par
l’usage simultané de symboles visuels, de mots parlés, de gestes et/u de
rythmes. La personne entière est interpellée et stimulée. Les rythmes des deux
hémisphères du cerveau ont alors le potentiel de se synchroniser sur le niveau
du subconscient (ou alpha), niveau de conscience qui est le point d’accès entre
l’esprit conscient (niveau bêta), et l’esprit profond (niveau thêta), créant
ainsi des sensations d’euphorie, une augmentation des pouvoirs psychiques, et intense créativité.
Cette synchronisation hémisphérique est peut-être la base neurologique d’un
niveau plus élevé de la conscience.
Pour
être transformée par le rituel, une femme doit être totalement présent à sa
conscience et concentrée sur les niveaux multiples de conscience. Elle ne
participe pas véritablement au rituel si elle a seulement "acheté son
billet" et regarde l’exécution comme un film ou une pièce de
théâtre : Elle doit désirer être impliquée. Certaines personnes ont
l’habitude d’utiliser des substances psychotropes pour "participer"
au rituel, pensant que cela les aidera à faire passer leur esprit à des niveaux
de conscience plus élevée.
Le plus souvent, le rituel où les participants
ingèrent des drogues douces ou de l’alcool sont généralement inefficaces, sauf
quelques rares exceptions, comme le rituel du peyotl des peuplades natives du
Mexique et de l’Amérique Centrale, où il existe un contexte culturel pour
l’usage des plantes psychoactives.
S’efforçant
de guérir et de changer des attitudes ou des croyances passées qui affectent
leur présent, beaucoup de femmes créent des rituels qui réexaminent des
expériences du passé et des étapes marquantes non reconnues comme
significatives à l’époque. Il s’agit de guérir en nous offrant à nous-mêmes ce
que personne ne nous a donné, ni n’a su que nous en avions besoin, à ce
moment-là. Par exemple, la femme déjà ménopausée peut créer ou participer à un
rituel de ménarche (première menstruation) pour arriver à se guérir des
générations de déni familial de ce passage important pour les jeunes femmes.
Extrait de Women’s Rites, Women’s Mysteries de RuthBarrett Retranscrit par Francesca
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