Comme nous l’avons expliqué plus haut, les
restrictions prénatales – inexistantes pour le père – sont minimes
pour la mère au début de la grossesse et s’intensifient seulement à son terme.
Après l’accouchement, les interdits deviennent plus importants, mais ils
concernent également les hommes, dont les occupations peuvent nuire au
nouveau-né.
Les onányabo
hommes et femmes suivent donc des précautions particulières et dirigent des
chants protecteurs (pánati bewá) pour leurs enfants afin de pouvoir ingérer l’ayahuasca
et mener une séance chamanique sans que cela ne les affecte. Alors que les
hommes onányabo interrompent leur pratique chamanique le jour même de
l’accouchement, plusieurs femmes onányabo participent au rituel de la prise de
l’ayahuasca jusqu’au septième mois de grossesse, période durant laquelle le
bébé est bien protégé par le placenta. Tout ráo amer ou froid cause à la longue
l’infertilité, plusieurs plantes amères sont d’ailleurs prises comme
contraceptifs. Pour remédier à cette propriété abortive de l’ayahuasca,
certaines femmes onányabo ajoutent du sucre à la préparation et chantent des
protections sucrées (báta bewá) au fœtus.
Au huitième
mois de grossesse, l’enfant commence à bouger et à voir, il s’avère alors
plus vulnérable aux ráo qui peuvent l’agresser par la contagion de leurs
caractéristiques (copía). Lorsqu’il est ainsi atteint, l’enfant naît mince,
faible, jaunâtre comme le liquide de l’ayahuasca et il souffre de diarrhées et
de vomissements jaunes. Il éprouve un sommeil agité et rêve énormément. Cette
contagion se combat par le « chant du genipa » (náne bewá,
náne : arbre à l’origine de l’humanité shipibo-conibo actuelle) qui
fortifie le nouveau-né (Colpron 2004).
Certaines
onányabo suivent aussi des initiations chamaniques jusqu’au huitième mois de
grossesse : grâce à des chants protecteurs (pánati bewá), elles
communiquent les qualités des ráo qu’elles emploient et renforcent ainsi le
sang de leur progéniture, alors moins sensible aux maladies. Par exemple,
puisque Justina a appris le savoir des végétaux nomán ráo (Myrcia) et bobinsana
(Calliandra angustifolia) lorsqu’elle était enceinte de sa fille Pricila, cette
dernière possède déjà, de manière latente, les propriétés de ces ráo, ce qui
l’avantage pour une éventuelle vocation chamanique.
On observe
d’ailleurs une transmission généalogique du chamanisme, le savoir et la force
du géniteur passant à sa progéniture par l’intermédiaire de son sang. Suite
à l’accouchement, la plupart des femmes onányabo attendent que le nouveau-né
atteigne l’âge de trois mois avant de reprendre leurs activités chamaniques. Si
elles ingèrent l’ayahuasca avant ce laps de temps, elles compromettent leur
propre santé, leur ventre renfermant des tourbillons d’airs puants (jánšho mayá
niwe) incompatibles avec ceux de la liane. Au terme de la période restrictive,
elles s’administrent des purgatifs qui les libèrent de ces mauvais airs. Tout
comme les pères onányabo, les mères adressent des chants préventifs au bébé,
pour que la prise de l’ayahuasca ne l’atteigne pas. Ces chants, soufflés avec
de la fumée de tabac, le rendent étanche aux effets de l’ayahuasca et créent,
dès la naissance, un lien privilégié entre les maîtres de l’ayahuasca
– auteurs de ces chants – et les enfants d’onányabo.
La plupart
des femmes attendent environ huit mois avant d’entreprendre de nouvelles
périodes d’apprentissage de ráo, l’enfant, encore trop vulnérable, pouvant être
atteint par les propriétés indésirables des plantes.
Toutefois,
on retrouve encore des variations. À l’image des hommes, Herminia ne s’arrêtait
de boire l’ayahuasca qu’au moment de l’accouchement, protégeant le bébé par le
« chant du nid du paucar » (ísco náa bewá). Cet oiseau, explique
Herminia, utilise des feuilles de ráo puissants pour fabriquer son nid, ainsi
les vents et les pluies ne s’infiltrent pas et n’atteignent pas les oisillons.
À l’image de ce nid, le placenta devient imperméable aux effets de l’ayahuasca
et protège le bébé. Selon Herminia, l’ayahuasca n’importune donc pas le petit,
mais le rend au contraire « fort comme le petit du cheval ».
De plus, les
gens de l’ayahuasca deviennent familiers avec l’enfant, ils l’aiment et en
prennent soin comme d’un filleul (panó báke). D’ailleurs, elle raconte comment
sa propre mère ingérait l’ayahuasca lorsqu’elle la portait, ce qui explique sa
vocation chamanique : la plante la « connaissait déjà ».
Néanmoins, Herminia n’ingère pas l’ayahuasca durant les trois premiers mois de
l’allaitement car il réchauffe le sang et cause l’état d’ivresse (paénti) qui est
dangereux pour le bébé. Ce laps de temps passé, des chants protecteurs
permettent d’éventer (payáti) les effets pathogènes de l’ayahuasca. Quelques
femmes onányabo affirment qu’elles ne peuvent pas suivre un apprentissage de
ráo lorsqu’elles portent un enfant, les plantes amères (móca) pouvant les faire
avorter. Aurora s’avère être la seule onánya interrogée à avoir affirmé de
manière catégorique qu’une femme enceinte ne peut pas ingérer l’ayahuasca sans
nécessairement susciter la contagion copía à l’enfant. Utiliser la plante
hallucinogène toé (Brugmansia) peut même provoquer la naissance d’un yoshín
báke, enfant qui naît avec une déformation physique et qui démontre ainsi sa
descendance particulière, fils d’une entité de la forêt (Colpron 2004). De plus,
Aurora ingérait l’ayahuasca seulement lorsqu’elle n’allaitait plus, le lait
pouvant envenimer le bébé. Pour sa part, Emilia, lors de ma visite, allaitait
son bébé. Bien qu’elle diminuât sa participation au rituel de la prise de
l’ayahuasca, elle entreprit quelques cures, sa fille aînée, qui avait récemment
accouché, pouvant alors allaiter le nourrisson pour elle.
En résumé, la plupart des femmes onányabo se
conforment aux prescriptions prénatales propres à l’ensemble des femmes
shipibo-conibo, tabous qui deviennent plus importants lors des derniers mois de
la grossesse et qui s’aiguisent après l’accouchement. Ces périodes
restrictives, qui s’observent durant quelques mois, ne les empêchent pas de
poursuivre, par la suite, leurs activités d’onánya. De plus, les interdits liés
à la couvade s’appliquent aussi au père onánya, qui doit tout autant protéger
sa progéniture par des chants particuliers. Ainsi, les parents onányabo des
deux sexes prémunissent leurs petits qui, perméables à leurs actions, peuvent
subir les effets contagieux de l’ayahuasca. Au fur et à mesure que les petits
grandissent, ils sont facilement pris en charge par une femme de la famille
– grand-mère, tante, soeur aînée, selon les cas – lorsque leur mère
se consacre aux séances de prises de l’ayahuasca. Quelle ne fut ma surprise de
constater que, lorsque Justina préside de tels rituels, c’est son mari onánya
– et non elle – qui quitte la séance pour consoler leur petit qui
pleure la nuit.
Dans le
quotidien, l’onánya observe la même division sexuelle du travail que les autres
membres de la société, hormis les périodes de tabous qui sont aisément
conciliables avec le soin des enfants. N’oublions pas que les petits
participent aux tâches domestiques dès leur jeune âge : les mères
bénéficient donc d’une aide pour les corvées que leurs périodes restrictives
les empêchent de réaliser. Ainsi, les enfants de Justina la secondaient dans le
travail aux plantations, dans la collecte de bois ou d’eau, lui évitant de
soulever des poids lourds ou de s’exposer au soleil. Seulement les filles en
âge pubère peuvent devenir – par l’odeur de leurs menstruations – un
danger pour leur mère, mais encore une fois certaines pratiques du corps
permettent de contourner ces empêchements.
Extrait du Journal de la société des
américanistes 92-1 et 2 (2006) tome 92, n° 1 et 2
Après 5 ans de relation avec mon petit ami, il a soudainement changé et a cessé de me contacter régulièrement. Il proposait des excuses pour ne pas me voir tout le temps. Il a cessé de répondre à mes appels et à mes sms et il a cessé de me voir régulièrement. J'ai ensuite commencé à le rencontrer avec différentes amies de filles, mais à chaque fois, il disait qu'il m'aimait et qu'il avait besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Mais après que j’ai contacté (padmanlovespell@yahoo.com), Dr.Padman du temple des sorts jeté un sortilège d’amour et après un jour, mon petit ami a commencé à me contacter régulièrement et nous avons emménagé ensemble au bout de quelques mois et il était plus ouvert à moi. qu’avant et il a commencé à passer plus de temps avec moi que ses amis. Nous nous sommes finalement mariés et nous sommes maintenant mariés avec bonheur depuis 2 ans avec un fils. Depuis que le Dr. Padman de padmanlovespell@yahoo.com m'a aidé, mon partenaire est très stable, fidèle et plus proche de moi qu'auparavant
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