un
signe d’espoir
Sr. Dr. Benedikta Hintersberger OP, KDFB, Allemagne
Avec mon élection en 1995 au poste
d’assistante ecclésiastique (ou “conseillère spirituelle”, l’allemand “geistliche
Beirätin” signifiant
“celle qui accompagne les autres dans leur cheminement spirituel”; édit.), la Ligue des Femmes
Catholiques Allemandes pour la toute première fois a élu une femme à ce poste,
donnant ainsi un signe d’espoir, non seulement au sein de notre association
mais pour toutes les organisations de femmes catholiques.
Depuis, au niveau diocésain et local, 30
femmes théologiennes ont été nommées au poste de conseillère et accompagnatrice
de femmes dans leur cheminement spirituel. Ce développement gratifiant et
positif montre qu’en tant qu’organisation de femmes nous sommes sur le bon
chemin en plaçant des femmes à des postes d’assistantes ou conseillères
ecclésiastiques. Au cours des cinq dernières années, la façon dont les femmes
se voient dans la société, dans l’Eglise et spécialement dans les organisations
de femmes, a changé: de plus en plus de femmes sont devenues conscientes de
leur nombre, leur force, leurs dons et leurs vocations. Elles connaissent leur
propre biographie religieuse, les cheminements d’autres femmes dans la vie et
sont remplies de respect en découvrant les réalisations, le courage et
l’engagement de leurs soeurs et mères dans la foi. Les femmes perçoivent la vie
qui est cachée derrière leur puissante et urgente quête de Dieu, derrière le
message biblique, l’Eglise et la théologie.
Déchiffrer la
spiritualité féminine
Il va sans dire que les propres
expériences de vie des femmes auront aussi une influence sur leur vie
spirituelle, leurs croyances et prières, leur rencontre avec Dieu et leur idée
et image de Dieu. Par conséquent, l’effort de réaliser des formes spécifiques
de spiritualité devient un sujet de réel souci pour beaucoup de femmes de notre
organisation.
Dans nos groupes locaux et nos
institutions nous apprenons à faire des pas dans la foi comme femmes et de
déchiffrer la spiritualité féminine. Nous lisons la Bible avec des yeux de
femmes, nous cherchons des interprétations fidèles des textes choisis,
regardons nos images de Dieu et les corrigeons, traduisons les Psaumes dans
notre langue, formulons des prières et faisons des célébrations qui sont bonnes
pour nous et nous donnent force pour notre vie quotidienne.
Danses méditatives, célébrant et croyant
avec tous nos sens, devenant conscientes de notre propre corps, chantant et
priant avec corps et âme, sont seulement quelques éléments d’une spiritualité
et liturgie spécifiques aux femmes. Il est évident que les histoires de femmes dans
la Bible nous intéressent spécialement.
Nous prenons comme exemple la tradition
juive-Midrasch et laissons parler les femmes de la Bible. Nous trouvons ainsi
notre propre histoire de foi aussi bien que nos mères bibliques dans la foi.
Lors des célébrations au cours des réunions il est notable que les femmes sont
ouvertes aux nouvelles formes liturgiques, leurs célébrations communes et
spécialement leur disponibilité naturelle pour ce type de célébrations dans
leurs propres groupes locaux.
Un bon avenir
spirituel
Devenant conscientes que nous sommes
faites à l’image de Dieu, nous, comme femmes, développons une certitude croissante des
relations étroites entre les vies des femmes et leurs croyances. Pour une organisation
de femmes comme la nôtre, la requête d’une forme spécifiquement féminine de
consultation et d’accompagnement deviendra plus urgente.
L’année dernière nous avons fondé un
groupe de travail “Femmes conseillères spirituelles au sein de la KDFB”. Une réunion annuelle
soutiendra notre travail en réseau et nous aidera à nous connaître les unes les
autres et à échanger des idées, à continuer notre formation et nous aider
mutuellement. Avec notre Commission de Théologie nous voulons mettre en vedette
le profil de conseillère spirituelle et promouvoir le développement de formes
de spiritualité spécifiques pour les femmes qui travaillent dans notre
organisation.
Dans les prochaines années nous
pourrions trouver et pouvons espérer un changement fondamental des convictions
dans notre organisation: les femmes aussi sont responsables de la spiritualité,
de la théologie et de la liturgie. Les
échanges d’expériences avec les femmes hautement motivées et compétentes de la Commission
de Théologie et le groupe de travail “Femmes conseillères spirituelles
au sein de la KDFB” sont la base d’un légitime espoir pour un bon avenir spirituel au
sein de la KDFB.•
SOURCE
UMOFC Newsletter août 2000
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