Le mot « Totem » est
apparu en 1791 avec les observations de J. Long chez les Indiens Ojibwa
d’Amérique du Nord. C’est d’ailleurs de leur langue que fut tiré le mot
lui-même : « ototam » en ojibwa signifie « parenté
frère sœur utérins (enfants d’une même mère) » c’est-à-dire parenté
matrilinéaire. Cette superposition du nom générique des groupes et d’un
lien généalogique à la mère se retrouve en Afrique du Sud chez les Mashona et
les Matabele : « mutupo » renvoie ici à la fois au Totem
et au sexe (interdit) de la sœur utérine.
Un
animal ancêtre, esprit de la lignée maternelle
Animal sacré, ancêtre cosmique
incarnant un groupe familial. Le totem est à la fois l’esprit éternel du clan,
de ses membres passés, présents et futurs, décédés, vivants, et à naître; mais il
incarne aussi la propriété collective indivisible et éternelle du clan, son
territoire, sa terre ancestrale. Les animaux totémiques ont évolué
jusqu’aux formes héraldiques (armoiries) plus récentes. Titre définissant
l’appartenance à une gente, une cellule (famille, clan, tribu,
nation…). La nationalité et la famille sont des totems. L’individu a
donc autant de points de référence (totems) qu’il y a de niveaux de
segmentation. C’est un titre juridique multi-dimensionnel : le totem est
une entité à la fois familiale, spirituelle, et territoriale. C’est à la fois
la famille ou la nation, le patrimoine ou la patrie, et l’identité familiale ou
nationale.
Origines de l’ours en peluche : Il est fort probable que la coutume traditionnelle
de mettre un ours en peluche auprès des nouveaux nés soit issue d’anciens
cultes animistes, où l’ours représente alors un animal totémique protecteur.
Droit
totémique
C’est l’appellation ethnologique du
droit associatif. Règle qui définit l’appartenance d’un individu à un groupe,
une cellule, une gente, sur la base du port d’un totem, titre d’appartenance
définissant ses membres. Ce titre est transmissible et interchangeable.
Famille
= totem = association = parenté = adoption = mariage
La famille associative matrilinéaire
par défaut : le droit totémique définit la
famille comme une libre association, définie d’abord par le lien maternel
(la famille est matrilinéaire par nature), d’un nombre exact d’individus,
quels que soient les liens sentimentaux ou du sang qui relèvent du domaine
privé. Ni hétérosexuel, ni homosexuel, il ne doit pas y avoir de statuts
fondés sur la sexualité, qui relève du domaine privé. Les membres sont liés
entre eux par le devoir de solidarité mutuelle (comme entre époux, père,
fils, mère, fille, frère, sœur…), et par le droit de jouir de la
propriété collective familiale indivisible de l’association. Ainsi, la
solidarité inter-générations est assurée. La famille étant matrilinéaire
par défaut, c’est donc par défaut le frère de la mère, l’oncle maternel, qui
est responsable des enfants, et non le géniteur. Il est possible de
changer de famille à volonté, par simple procédure d’adoption : un individu ne
peut appartenir qu’à 1 seule famille. Tout individu est expulsable par sa
famille. Le mariage et le divorce ne sont plus qu’une simple
adoption, un changement de famille, de totem.
Mariage
= divorce = adoption = changement de parenté = association
Modularité : Il est possible de créer de nouvelles familles, de les
fusionner ou de les fissionner. Cette flexibilité permet à ce système
clanique d’être compatible avec une civilisation urbaine, industrielle et
nomade.
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