Les
femmes sont en train de répondre à un besoin qui vient des profondeurs de leurs
utérus, selon Miranda Gray, telle une connexion personnelle à la sacralité du
féminin et le désir d'en faire l'expérience en lien avec une famille
spirituelle féminine, comme si les femmes s'éveillaient à leur déesse
intérieure et qu'elles souhaitaient enfin la laisser s'exprimer librement. On
peut imaginer que jadis les femmes se rassemblaient autour du feu ou des
travaux d’aiguille et partageaient leurs vécus. Il y a peu actuellement
d'occasions pour exprimer, partager et célébrer notre féminité avec d'autres
femmes, ou s’arrêter sur la signification d’être femmes dans ce monde.
En
partant de l'idée de bénir l'utérus en posant ses mains et en souhaitant
élargir la communauté des femmes, Miranda Gray a proposé au début de l'année
2012 une Bénédiction de l'Utérus à distance, sous la forme d'une méditation et
d'une harmonisation de l'énergie, le soir de la pleine lune, et ce tous les
trois mois. L'appel a été lancé sur Internet et suivi par delà les frontières
par des femmes, par milliers et de plus en plus nombreuses, inscrites sur son
site web pour la recevoir.
Par la reconnaissance et la communion que la
bénédiction offre, beaucoup de femmes se sont approprié cette idée, ainsi elles
se rassemblent en groupe pour méditer en cercle ce soir-là, un grand bol d'eau
et une bougie au centre : l'eau énergisée sera bue et partagée entre toutes.
Le
cœur à cœur entre toutes les femmes de par le monde permet à Jean Shinoda Bolen
d'affirmer qu’une idée aussi simple que se réunir entre femmes en cercle peut
changer le monde en inspirant la création de nouveaux cercles et en devenant
même une source d'inspiration pour les organisations telles que les Nations
Unies : « Chaque femme empreinte de sagesse et de courage, chaque cercle
donnant un effet de mouvement, dans une progression constante, auront pour
effet de créer une nouvelle ère, un havre de paix universel.
Autrement dit,
quand le millionième cercle aura pris forme, le point de basculement sera
atteint. Un nouveau monde commencera ! ».
On réunit là dimension sociopolitique
et dimension spirituelle, tout en attribuant toujours aux femmes la prise en
charge de l’humanité vers la paix. Est-ce incompatible avec notre émancipation,
ou est-ce une force à utiliser pour autant qu’on ne fasse pas l’économie d’une
analyse des logiques de domination au sein de notre société ? La question reste
ouverte et crée pas mal de dissensions au sein des mouvements de femmes.
Et nos
sexualités dans tout ça ? Les histoires des femmes se répondent comme des
échos, chaque femme devenant un miroir pour l’autre, dans une grande diversité
d’expériences. Trouver le bon fil à dénouer n’est pas toujours simple.
Mais le
sujet de la sexualité, ou plutôt des sexualités, était un bon ancrage pour nous
amener vers des questionnements sur nos limites, nos désirs, nos craintes, nos
convictions, ce qui nous formate, ce qui nous libère. Parler de nous à travers
la sexualité, c’est un peu comme ouvrir la boîte de Pandore.
Propos de Frédou Braun et Lara Lalman
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