Le
corps humain est le creuset d'une sagesse incarnée. Pourtant, depuis des
siècles, un déni a été posé par le patriarcat et les grandes religions
monothéistes sur le corps féminin. Eve la coupable, Eve, l'impure, cette image
latente et souterraine ne cesse de se transmettre de générations en générations
y compris par les femmes elles-mêmes. La plupart des femmes subissent leurs
règles, s'efforçant d'en minimiser, d'en gommer les effets. Dans cette course
à, l'égalité avec l'homme, notamment dans le monde du travail, l’intellect
s'efforce de faire oublier le corps féminin et ses cycles. Les féministes
avaient tenté, dans des écrits parfois bouleversants de nouveauté, de célébrer
la beauté de l'écoulement menstruel, sa sensualité mais ce langage de poésie est
resté très marginal. Et les jeunes filles d'aujourd'hui vivent leurs règles
comme une fatalité de la nature qui n'a pas grand intérêt. Pourtant la femme
vit une émergence sans précédent, elle a retrouvé tous ses droits extérieurs,
sa liberté civique et financière. Elle est devenue, par la contraception,
maîtresse de sa fécondité mais il lui manque le sens de sa fierté intérieure,
l'accès à l'imaginaire de sa grandeur, de sa valeur
La
fécondité du corps féminin transporte un message de sagesse qui a besoin d'être
décrypté. Le mystère de la vie parle dans le corps d'une femme, répétant à
l'infini le cycle de mort - renaissance et agissant ainsi sur sa connaissance
intuitive des choses. La dimension spirituelle inhérente au corps féminin est
reliée à cette ovulation dont il est porteur. Descendre dans sa féminité c'est
accepter son corps, contacter la vie de son utérus, le visualiser et donner un
sens à son activité. L'auteur propose de méditer sur les quatre grandes phases
du cycle féminin et de les mettre en correspondance avec les quatre grandes
phases de la lune. Le moment des règles ne peut-il pas être considéré par la
femme comme un temps propice à l’intériorisation ? Dans la préparation du corps
à la fécondité en lune montante puis dans son renoncement à ce processus en
lune descendante, on retrouve la jeunesse de la vie, l’élan de la jeune fille,
puis la plénitude de la mère, la séduction de l'enchanteresse et enfin la
sagesse de la vielle femme. Du blanc au rouge, au noir, les cycles se répètent
à l’infini. La représentation de ces grands archétypes permet de restituer un
sens symbolique et une valeur magique au cycle menstruel trop souvent encore
vécu dans une certaine honte ou du moins une gêne.
Il
convient de distinguer une phase lunaire pendant laquelle la femme soumise et
révoltée accède à son pouvoir, et une phase solaire pendant laquelle cette
puissance s'illumine d'amour et de réalisation.
Extrait
de la Femme Lunaire de Paule Salomon
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