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dimanche 30 août 2015

La Renaissance de la Grande Déesse



Au travers des travaux archéologiques, nous retrouvons les traces avérées d’une divinité unique, la Grande Déesse, «comme une sorte de figure cosmogonique, créatrice du monde, symbole de l’unité de la Nature, patronne de la régénération vitale et de l’incessant renouveau». On remarque que nos civilisations successives modernes ont minimisé l’aspect de la réincarnation, l’aspect Mort-Vie primordial dans le cycle procréateur et fertile de notre Grande-Mère.

La réincarnation, la re-naissance et Sa re-con-naissance, induisent que nous sommes tous nés de notre plus belle Mort, que la Lumière est née de l’obscurité, quel serait, selon vous, le premier Elément à s’être manifesté?

Revenons à notre sujet : Notre Grande-Déesse.
Au début, diraient nos Anciens ou nos Anciennes, c’est dans les grottes du Paléolithique, comme sur les parois de la Grotte Chauvet dans l’Ardèche, que se trouve l’une des premières représentations artistiques féminines : l’association du corps de femme et du corps de bison (chamanisme dès lors ou conscience collective anticipant le zoomorphisme des panthéons égyptien et sumérien?).

Il y en a une que j’affectionne particulièrement parce qu’elle est aussi énigmatique que nous le sommes : c’est la «Vénus à la corne». La représentation de la Mère apparaît dès le Paléolithique (40 000 à - 10 000 avant notre ère), à la période du Gravettien,(27 à -22000) sous la forme de statuettes aux formes féminines, rondes et généreuses, avec l’intention de représenter la Fécondité : les Vénus.

Vénus de Laussel ou dite Vénus «à la Corne».
On voit qu’elle tient, dans sa main gauche, une corne (de bison vraisemblablement) sur laquelle on a gravé 13 traits (cycles lunaires, cycles menstruels?).

Comme sur beaucoup de Vénus, certaines parties du corps sont exagérées, les hanches, les seins, les cuisses, la vulve. Absence de pieds et de détails du visage. Le corps est représenté de face ; le visage semble tourné vers la corne (la chevelure est représentée, ne dit-on pas que la femme tient sa Force de ses cheveux, pourquoi ?).
A la période suivante, au Néolithique, son image se généralise avec des représentations sur les monuments mégalithiques : sur la commune de Locmariaquer, on peut dénombrer 4 représentations de la Déesse, comme le dit P-R Giot, dans «Préhistoire de la Bretagne».

M. Giot y nomme notre Déesse : «l’Idole».
Statuette en faïence de la «Déesse aux serpents» ou «Prêtresse», exposée au Musée archéologique d’Héraklion. Période plus tardive de la représentation de la Grande Déesse (époque Minoenne, 2700 à -1500). Vous remarquerez la présence des seins nus pour mettre en valeur la notion de Fécondité. Les serpents tenus dans    chaque main ainsi que le félin, posé sur sa tête indique la puissance de la Mère sur la Nature. La relation de la Déesse avec ses animaux de pouvoir se matérialise. La Grande Déesse est représentée comme la Déité chtonienne. Il apparaît que cette Déesse est à l’origine du culte de Déméter, de Poséidon équestre, d’Athéna Niké, d’Héraklés et du Pan lycéen, lui-même identifié à Lupercus auquel Evandre (héros civilisateur) consacra une fête sur plusieurs jours, les Lupercales, le 15 février.

Encore un peu plus tard... Sur le vase de Grächwil la Déesse Héra, avec ses lions, deux au-dessus et deux en dessous, est représentée à la période de l’âge des Métaux. Le symbole de la Puissance de la Déesse est ici notée par la taille de la Déesse et de ses animaux assis à ses côtés.

Je vous recommande de compléter ces quelques bribes de recherches par la représentation très marquée sumérienne d’Ishtar, Torche du Ciel. Tout est-il relié ? A votre avis ? Pour rêver, mes chers païens, wiccans et sorciers, je vous emmène voir le disque de Nebra en bronze, période du bronze (découvert en 1999, en Allemagne). Il représenterait le Soleil, la Lune et les Pléiades. Il s’agirait d’un calendrier agricole.

Avec un peu d’imagination en cette période de Litha, nous pourrions voir le Dieu et la Déesse, entourés de leurs enfants avec, en arrière-plan la Terre qui vous sourirait. Terre bleue, Planète bleue, Lune bleue... Notre causerie arrive à sa fin ou presque et j’en arrive à la conclusion que la Déesse équilibre toutes les Forces, qu’elle est Equilibre.

Bien sûr, Elle n’est pas seule, Elle est toujours accompagnée par le Dieu. Plus qu’une constatation, il s’agit d’une évidence. Pas de yin sans yang, pas de Lumière sans Obscurité, pas de positif sans négatif, pas de féminin sans masculin. C’est notre croyance en ces deux Energies primordiales déclinées en plusieurs aspects qui forment nos multiples panthéons , selon nos aspirations, notre identité sociale, culturelle voire uniquement ethnique. La notion duettiste (Dieu et de la Déesse) est à l’origine du Paganisme, de notre religion wiccane de facto.

Tout cela est encore affaire de choix et d’équilibre comme en toutes choses. Sans rentrer dans les détails pour ne pas sortir du sujet qui nous intéresse aujourd’hui, on peut être sorcier sans être wiccan et l’inverse ;

En conclusion, bien sûr, nous n’avons pas besoin de ces preuves matérielles pour étayer nos croyances, le plus important est : que NOUS SOMMES. Je vous renvoie au onzième alinéa édicté par le Concile des sorcières à Minneapolis, en 1974 : «Nous ne sommes plus aujourd’hui menacés par la discussion sur notre histoire, nos origines et la légitimité de nos traditions. Nous nous sentons essentiellement concernés par notre présent et notre futur».

Le culte du paganisme existe, il ne s’agit pas seulement d’’un fantasme, il existe depuis la nuit des 32 temps.



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