De tous temps, l’antre sacré de la femme a inspiré le
mystère à l’homme. Le sexologue et écrivain, Gérard Leleu, confie, à propos de
la matrice, le secret qui ouvre la voie intime de cet espace aux aimants
sensibles et audacieux.
I ls étaient restés « bouche bée » : un petit
être était sorti d’entre les cuisses de cette femme. Ils savaient bien, les
hommes, qu’il y avait là une fente ; leur instinct les y avait menés. Il
fallait que l’instinct soit vraiment très fort et même irrésistible, pour
qu’ils osent introduire en ce lieu, leur viril membre, car ils étaient
persuadés qu’il y avait là, tapis dans d’insondables profondeurs, quelques
monstres munis de dents et sanguinaires - espèce de poisson ? Sorte de serpent
?
- La preuve, la
femme saigne et parfois le membre même ressort tout ensanglanté. Depuis l’aube
de l’Humanité le gouffre qui s’ouvre au contrebas du ventre de la femme a donné
lieu à nombre de fantasmes comme par exemple le fameux « vagina dentata » ;
l’homme contemporain n’est pas épargné, comme le révèlent les psychanalyses.
Mais le plus stupéfiant c’est que de ce lieu jaillissent aussi des petits.
C’est donc qu’au-delà de cette cavité pratique, il y a une caverne plus
profonde encore et plus vaste, une caverne où la femme fabrique des êtres, où
elle devient mère, une « matrice » quoi.
Mais longtemps les hommes ont ignoré leur rôle dans cette
création, ont ignoré qu’ils apportaient une semence. Ainsi, la femme, en
concevant - comme les mammifères vêlent, comme les poissons fraient, comme les
arbres fleurissent et fructifient est du côté du mystère de la vie. Eux, ils
sont étrangers, simples spectateurs, à en rester cois.
Cois comme ces maris de maintenant lorsque leur femme
accouche. Leur sperme, ils savent, mais toujours celle qui conçoit en son
ventre et enfante, c’est Elle. Et c’est inimitable et toujours mystérieux en
dépit des manuels de « Science du Vivant » sur lesquels, adolescents, ils ont
écarquillé leurs yeux. Il en est de même du plaisir intime, la femme c’est puissance
et mystère. Quelle fureur s’y révèle… En elle, en eux. Mais tout est soustrait
au regard ; aussi les hommes connaissent peu ou prou l’intérieur de la femme.
Ce vagin, d’abord, qu’ils voient n’être qu’un simple fourreau où glisser leur
pénis fringant, aussitôt ébahi de vertige.
Les plus civilisés, les plus amoureux, les plus valeureux
essaient de donner ce vertige à la femme aussi : ils s’efforcent de maîtriser
leur réflexe éjaculatoire de façon à faire durer l’union, donnant ainsi à leur
aimée le temps de s’élancer. Ah ! S’ils savaient que ce « fourreau » est
scintillant de points érogènes, une véritable constellation, qui stimulés par
la pulpe d’un doigt aimant, savant et délié, sont aptes à propulser l’amie au
7ème des ciels. Les plus curieux ont entendu parler d’un point G, mais faute
d’un G.P.S. adéquat, rares sont ceux qui s’y retrouvent.
Quant aux autres étoiles - je veux dire point- ils sont
plus étrangers que la topographie de Mars. Aussi sont-ils loin de savoir
qu’au-delà de la caverne où ils vivent, la préhistoire de la sexualité
masculine, la fusée cosmique de la jouissance féminine comporte un second
étage. Oui, l’utérus n’est pas qu’une matrice, oui l’utérus jouit, le puissant,
le mystérieux utérus n’est pas qu’un moule à faire des enfants : il se cabre de
plaisir. Certaines amoureuses peuvent à la vue de l’homme de leur vie, sentir
cet organe se serrer violemment.
Mieux, nombre de femmes, contrairement aux vitupérations
machistes de la Genèse, éprouvent de véritables orgasmes au cours de
l’accouchement. Des orgasmes à la place des terribles « tranchées » !
Mais les hommes de s’écrier que cela ne les concerne
plus, que c’est hors de leur compétence, hors de leur portée. Erreur, mes
frères, la femme vous y attend aussi ; avant que d’aller explorer la planète
rouge, finissez de connaître la Vénusienne avec qui vous partagez des nuits
enluminées. Chevaliers, troubadours, gentlemen qui me lisez, accueillez le
secret ici confié qui vous conduira au plus ultime de l’intime de la femme,
émerveillés de son émerveillement.
Qu’un ou deux de vos doigts, amoureux, subtils, inspirés,
admiratifs, fascinés même remontent le défilé vaginal, comme un poisson remonte
la rivière jusqu’au lieu de sa naissance. Au fond, ils découvriront, subjugués,
la cavité vaginale déployée en dôme, sous l’effet du désir ; au centre de ce
dôme, un pendentif, le col de l’utérus, tel un cylindre de chair. Alors qu’ils
se glissent dans le repli qui l’entoure et avec dévotion, le masse de leur
pulpe.
Si vos doigts sont aussi aimants qu’audacieux, s’ils
reflètent le respect qui inonde votre âme, la femme les acceptera et,
s’abandonnant, vous offrira soudain, la jouissance qui l’emporte et qui peut
atteindre des sommets étonnants. Peut-être, vous dira-t-elle que ça n’a jamais
été aussi fort, même mieux que la pénétration. Prenez-la alors dans vos bras et
vos lèvres contre son cou, susurrez votre admiration, votre gratitude. Vous
êtes plus unis que jamais. Vous connaissez enfin tous les arcanes de la femme.
Dr Gérard Leleu auteur de nombreux ouvrages - par Francesca du blog http://etredivinaufeminin.blogspot.fr/
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