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vendredi 4 septembre 2015

L'utérus et la création de la vie




Le Dr Danièle Flaumenbaum nous enseigne la double fonction créatrice de la matrice : la reproduction de la vie et la création de soi avec l’autre. Par son enseignement, elle rappelle les forces vivantes en action et les conséquences de la méconnaissance de ce mystère sur notre équilibre.

Si l’utérus des femmes est un lieu vénéré pour sa puissance et son mystère, c’est qu’il a une fonction créatrice et que cette fonction est double. Qu’il soit le lieu de la création d’un nouvel être, j’en étais informée par mon éducation, la société, mes études de médecine, mais qu’il soit aussi le lieu de ma création personnelle, où je puisse entretenir et développer ma vie de femme adulte par la sexualité, ça je l’ignorais complètement. C’est l’apprentissage de la médecine chinoise et l’alchimie sexuelle qui m’a appris que l’utérus s’appelait alors notre chaudron alchimique ou notre caisse de résonance.

Commençons par sa fonction de reproduction L’utérus est alors la matrice d’une nouvelle vie, là où la vie se met en forme, où notre corps se modèle et acquiert ses fonctions. C’est le mystère de la vie qui se matérialise par l’empoignade de la force des désirs conscients et inconscients. La naissance de l’enfant est le témoignage, le fruit de cette rencontre particulière. Et là tout nous échappe : que ce soit la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde qui a lieu dans le tiers externe de la trompe, que l’œuf fécondé se mette à migrer dans la trompe à l’aide de sa muqueuse ciliée pendant 3 jours, qu’il arrive et baigne dans la cavité utérine encore 3 jours avant de choisir le lieu où il va s’implanter pour se mettre bien au chaud dans la muqueuse utérine et former le placenta, le sas entre la mère et l’enfant à qui il appartient.

Anatomiquement, l’utérus est un muscle creux, destiné à contenir cet embryon puis ce fœtus, en permettant son développement et à le laisser sortir lors de l’accouchement. Il subit des modifications incroyables qui portent sur sa morphologie et sa structure. Et de 6 à 8 cm de hauteur, pesant 50 grammes et contenant 2 à 3 cm3 de l’adolescence à la ménopause, il passe à 32 cm pèse 1000 gr et contient 4 à 5 litres en fin de grossesse.

Tous ces changements et transformations de la matrice témoignent du mystère à l’œuvre de la force féminine, la force Yin de la pensée chinoise et orientale. Le corps de la femme est soumis de la puberté à la ménopause à des cycles, le cycle menstruel qui témoigne de notre malléabilité indispensable pour nous réaliser. C’est la fable du « Chêne et du roseau » ; le roseau plie et ne rompt pas pour pouvoir se modifier, s’adapter aux nouvelles situations et s’agrandir. Le féminin, en tant que force qui nous anime est une force obscure, qui agit dans l’ombre, qui est réceptrice et accueillante, pour nous remodeler à l’intérieur et qui se manifeste autant chez les hommes que les femmes. 

C’est de cette puissance de la matrice que dépend la santé d’une famille et d’une nation. En effet le développement d’une nation dépend du degré d’évolution des femmes : comment cette femme permet l’instruction des enfants, leur éducation tout en assurant une stabilité affective.

Si l’amour inconditionnel est une valeur indispensable pour transmettre une sécurité de base et confiance en soi, la matrice maternelle a des devoirs de transmission pour permettre à son enfant de se propulser dans un avenir adulte sachant découvrir et réaliser une vie affective et sexuelle. L’utérus est un créateur de vie mais il n’est pas le lieu de l’origine de la vie, il en est le dépositaire, sa matrice. La confusion fait des dégâts importants sur la santé de l’enfant. Si la mère pense qu’elle est, l’origine de la vie de son enfant à elle toute seule, cette toute puissance et cette tromperie va créer chez l’enfant des pathologies à la fois de domination et d’enfermement.

Si la place du père et sa fonction est évincée, c’est comme si on n’avait pas besoin d’homme pour faire un enfant et qu’on se reproduisait de mère en fille comme des poupées russes. Comme si le père n’était pas la moitié de la création de cet enfant et n’était qu’un épiphénomène, qu’il n’avait pas de place particulière pour donner à l’enfant d’autres valeurs que celles que la mère transmet. Si la mère se pense le centre du monde de son enfant, elle est toxique et dangereuse.

Ne pas donner de père à son enfant, c’est le garder dans son utérus élastique qui grandit au fur et à mesure du développement de l’enfant dont il ne peut jamais sortir. C’est le garder à soi et ne pas lui permettre de nous quitter et de se propulser dans le monde selon sa personnalité. Une mère s’épuise en étant tout à l’enfant ; pour se sentir équilibrée, de plus en plus complète, avoir les idées claires, elle a besoin de féminin pour se centrer et rester généreuse. Elle a besoin de force pour se recharger, se renforcer et se redresser. C’est par la force masculine Yang qu’elle va accueillir à l’intérieur de son corps, qu’elle peut se revitaliser puisque notre sexe est un grand réservoir de vie.

C’est alors l’Utérus dans sa fonction de création de soi-même et de l’autre qui prend le relais Il s’agit alors de s’ouvrir à la communication avec le ou la partenaire pour accéder au « Génie de son sexe », oser son désir, son plaisir et sa jouissance. Savoir réceptionner les forces sexuelles de son partenaire dans son utérus permet en effet une véritable recréation de soi et de l’autre, sans cesse renouvelée.

Le courant passe. Le ressentir, c’est percevoir comment les vibrations des forces du partenaire s’unissent et se branchent à ses propres forces à l’intérieur de soi : comment les forces féminines et masculines se compénètrent, se mélangent et cherchent à s’ajuster pour résonner ensemble. Cette résonance permet aux forces sexuelles de chacun de s’unir dans la même fréquence, ce qui harmonise les énergies hors soi et en soi [1] et décuple le plaisir jusqu’à un pic maximal : l’orgasme. Pour cela, le corps de la femme doit permettre aux énergies sexuelles masculines de franchir le col de l’utérus. Le manque d’éducation sexuelle dans l’enfance par la mère pour lui permettre d’avoir un utérus vivant fait que la petite fille est construite sexuellement comme sa mère et elle héberge alors aussi ses pathologies. La méconnaissance de ce processus fait que, pour un grand nombre de femmes, les énergies se bloquent dans le fond du vagin en y provoquant de très fortes douleurs.

Tant que la femme ne sait pas avoir plaisir et jouissance, elle reste fondamentalement fidèle à sa mère, sans le savoir. Arriver à contacter la puissance et le mystère de notre matrice, c’est contacter du ‘plus grand’ que nous, c’est incorporer du Ciel. C’est un processus qui s’apprend, qui implique de bien vouloir se remettre en cause pour changer et découvrir cette dynamique nouvelle avec plaisir et curiosité. Le Dr Danièle Flaumenbaum nous enseigne la double fonction créatrice de la matrice : la reproduction de la vie et la création de soi avec l’autre. Par son enseignement, elle rappelle les forces vivantes en action et les conséquences de la méconnaissance de ce mystère sur notre équilibre.


Danièle Flaumenbaum

energetique.feminine.dflaumenbaum@hotmail.fr  Sortie Poche de « Femme désirée, Femme désirante » le 14 septembre 2011. 
L’utérus est un créateur de vie mais il n’est pas le lieu de l’origine de la vie, il en est le dépositaire, sa matrice. [1]


1 Harmoniser en soi et hors soi : étape de la rencontre sexuelle où on ne forme qu’un « Le génie de son sexe » expression de Françoise Dolto.

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