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samedi 19 septembre 2015

L'Utérus royal



Lorsqu’un homme évoque sa rencontre avec la matrice, posant un regard sacré d’initié au mystère féminin… Une réflexion ouverte sur une connaissance différente à oser cet espace si puissant et si secret..



J ’ai hésité avant de me lancer dans un bout d’écriture témoignage sur le sujet de l’utérus. Je suis masculin, alors qu’en sais-je ? En fait ce que j’en sais provient de ma rencontre personnelle et intime avec la plus accessible des portes de cette glande qui pour moi est un temple. Temple de l’alchimie, de la conception, de la gestation, de la fructification, de la moisson (donner naissance) et de l’acte d’amour.

C’est aussi un jardin dans lequel les deux fleurs ovaires sèment leurs graines, un jardin d’eau-vive et de rivière colorée. Il y a plusieurs portes très vivantes, l’une est le col de l’utérus, une autre c’est les deux trompes reliant les ovaires, puis une porte très subtile semblable à un canal de lumière qui véhicule l’essence de l’âme en recherche et en processus d’incarnation pour venir se nicher dans l’espace utérin, là où il y a abondance d’endomètre. Il serait correct, je pense, de parler d’une autre « porte » subtile, celle par où entre en la femme une profonde intuition que son utérus peut et sait capter.

C’est cette même porte qui laisse aussi passer un fluide de pouvoir qui peut être exceptionnellement puissant : le pouvoir souverain utérin de la femme, c’est un pouvoir solaire de vision, d’évolution, de sagesse. Selon moi une porte n’est pas seulement une chose objectivable, c’est aussi et surtout un espace de passage alternativement réceptif et émissif pour les énergies subtiles, sensibles, sacrées, intelligentes. Ma rencontre avec la porte qui est le col de l’utérus, je l’ai vécue à ma naissance et plus tard adulte je l’ai faite avec un doigt.

J’ai exploré la voûte du fond du vagin, exploré la proéminence du col de l’utérus qui par moment change d’angle, qui parfois change de dureté ou de souplesse, toujours magnifiquement arrondi et tel un volcan portant en son centre ce creux, ce passage, cette porte plus ou moins dilatée et souple selon des rythmes qui m’échappent. Ce qui m’a invité à écrire sur ce thème, c’est la magie de la présence et de la communion du col de l’utérus et du gland du pénis. Il y a toute sorte de discussion du mental sur ce que la femme sent et ne sent pas dans son vagin (orifice, premier tiers, zone de Monsieur Gräfenberg/point G…

On pourrait dire zone de Madame Gala, fond du vagin, etc.), d’orgasme ou pas orgasme, ceci, cela… Je trouve ces concepts réducteurs, stupides et limitatifs.

La première chose que j’ai à dire c’est que la femme n’a pas de limite, qu’elle peut les repousser toujours plus et qu’elle est profondément sensible de partout. Elle est sensible et sensuelle de partout, cela dépend de son bien-être personnel et de la qualité de la relation qu’elle entretient, reçoit, nourrit avec son amant-compagnon. Parmi ces multiples espaces sensuels féminins, il y a justement celui du col de l’utérus lorsque la communion se fait avec le gland du pénis.

Ces deux entités, col et gland, sont hypersensibles lorsqu’ils sont alimentés d’une énergie rayonnante, royale, lumineuse, profondément respectueuse de l’Etre sacré par les deux partenaires. Par cette façon qualitative de sensualité d’âme, il apparaît avec évidence que l’utérus et le pénis sont doués d’une intelligence et de perceptions que l’intellect n’a pas. Cette subtile et solaire énergie peut nous transporter hors du temps et de l’espace, comme le fait l’orgasme. C’est donc une véritable communion avec soi-même et avec l’aimée, bien au-delà de la personnalité. Voilà ce que je sais de l’utérus, il est un espace de pouvoir sacré, solaire et bien plus doué que le mental. Les partenaires soudés en toute conscience dans leur mutuelle présence élevée peuvent se contempler au-delà des mots et des concepts dans la voûte étoilée qui les accueille. Je confirme que les organes génitaux féminins et masculins sont sans cesse alternativement émissifs et réceptifs ; c’est un partage, une écoute, un don, un abandon, une guidance, une vision…

 Et je pense qu’il est en conséquence impossible de définir la sexualité de la femme. Elle est tous les possibles si l’on s’y penche avec amour et respect, avec passion et intensité, avec don de soi et vulnérabilité. L’utérus mérite une véritable étude mais pas par le mental ni par la médecine traditionnelle. Lorsqu’un homme évoque sa rencontre avec la matrice, posant un regard sacré d’initié au mystère féminin…
Une réflexion ouverte sur une connaissance différente à oser cet espace si puissant et si secret..

Ils étaient restés « bouche bée » : un petit être était sorti d’entre les cuisses de cette femme. Ils savaient bien, les hommes, qu’il y avait là une fente ; leur instinct les y avait menés. Il fallait que l’instinct soit vraiment très fort et même irrésistible, pour qu’ils osent introduire en ce lieu, leur viril membre, car ils étaient persuadés qu’il y avait là, tapis dans d’insondables profondeurs, quelques monstres munis de dents et sanguinaires - espèce de poisson ? Sorte de serpent ?



- La preuve, la femme saigne et parfois le membre même ressort tout ensanglanté. Depuis l’aube de l’Humanité le gouffre qui s’ouvre au contrebas du ventre de la femme a donné lieu à nombre de fantasmes comme par exemple le fameux « vagina dentata » ; l’homme contemporain n’est pas épargné, comme le révèlent les psychanalyses. Mais le plus stupéfiant c’est que de ce lieu jaillissent aussi des petits.
C’est donc qu’au-delà de cette cavité pratique, il y a une caverne plus profonde encore et plus vaste, une caverne où la femme fabrique des êtres, où elle devient mère, une « matrice » quoi. Mais longtemps les hommes ont ignoré leur rôle dans cette création, ont ignoré qu’ils apportaient une semence. Ainsi, la femme, en concevant - comme les mammifères vêlent, comme les poissons fraient, comme les arbres fleurissent et fructifient est du côté du mystère de la vie. Eux, ils sont étrangers, simples spectateurs, à en rester cois. Cois comme ces maris de maintenant lorsque leur femme accouche. Leur sperme, ils savent, mais toujours celle qui conçoit en son ventre et enfante, c’est Elle.

Et c’est inimitable et toujours mystérieux en dépit des manuels de « Science du Vivant » sur lesquels, adolescents, ils ont écarquillé leurs yeux. Il en est de même du plaisir intime, la femme c’est puissance et mystère. Quelle fureur s’y révèle… En elle, en eux. Mais tout est soustrait au regard ; aussi les hommes connaissent peu ou prou l’intérieur de la femme. Ce vagin, d’abord, qu’ils voient n’être qu’un simple fourreau où glisser leur pénis fringant, aussitôt ébahi de vertige. Les plus civilisés, les plus amoureux, les plus valeureux essaient de donner ce vertige à la femme aussi : ils s’efforcent de maîtriser leur réflexe éjaculatoire de façon à faire durer l’union, donnant ainsi à leur aimée le temps de s’élancer. Ah ! S’ils savaient que ce « fourreau » est scintillant de points érogènes, une véritable constellation, qui stimulés par la pulpe d’un doigt aimant, savant et délié, sont aptes à propulser l’amie au 7ème des ciels. Les plus curieux ont entendu parler d’un point G, mais faute d’un G.P.S. adéquat, rares sont ceux qui s’y retrouvent.

Quant aux autres étoiles - je veux dire point - ils sont plus étrangers que la topographie de Mars. Aussi sont-ils loin de savoir qu’au-delà de la caverne où ils vivent, la préhistoire de la sexualité masculine, la fusée cosmique de la jouissance féminine comporte un second étage.

Oui, l’utérus n’est pas qu’une matrice, oui l’utérus jouit, le puissant, le mystérieux utérus n’est pas qu’un moule à faire des enfants : il se cabre de plaisir. Certaines amoureuses peuvent à la vue de l’homme de leur vie, sentir cet organe se serrer violemment. Mieux, nombre de femmes, contrairement aux vitupérations machistes de la Genèse, éprouvent de véritables orgasmes au cours de l’accouchement. Des orgasmes à la place des terribles « tranchées » !

Mais les hommes de s’écrier que cela ne les concerne plus, que c’est hors de leur compétence, hors de leur portée. Erreur, mes frères, la femme vous y attend aussi ; avant que d’aller explorer la planète rouge, finissez de connaître la Vénusienne avec qui vous partagez des nuits enluminées.

Chevaliers, troubadours, gentlemen qui me lisez, accueillez le secret ici confié qui vous conduira au plus ultime de l’intime de la femme, émerveillés de son émerveillement. Qu’un ou deux de vos doigts, amoureux, subtils, inspirés, admiratifs, fascinés même remontent le défilé vaginal, comme un poisson remonte la rivière jusqu’au lieu de sa naissance. Au fond, ils découvriront, subjugués, la cavité vaginale déployée en dôme, sous l’effet du désir ; au centre de ce dôme, un pendentif, le col de l’utérus, tel un cylindre de chair. Alors qu’ils se glissent dans le repli qui l’entoure et avec dévotion, le masse de leur pulpe.

Si vos doigts sont aussi aimants qu’audacieux, s’ils reflètent le respect qui inonde votre âme, la femme les acceptera et, s’abandonnant, vous offrira soudain, la jouissance qui l’emporte et qui peut atteindre des sommets étonnants. Peut-être, vous dira-t-elle que ça n’a jamais été aussi fort, même mieux que la pénétration. Prenez-la alors dans vos bras et vos lèvres contre son cou, susurrez votre admiration, votre gratitude. Vous êtes plus unis que jamais. Vous connaissez enfin tous les arcanes de la femme. 

Pierre-André Blanc

LECTURES /
L'utérus est un espace de pouvoir sacré, solaire et bien plus doué que le mental : Pierre-André Blanc pierre-99@netidea.com

 Mara Berendt Friedman Luna 12 Rêve de Femmes - Automne 2011 Rêve de Femmes - automne 2011 13 Puissante et Mystérieuse Matrice 

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