Dans un poème où chaque mot vibre la vie, Janine Boutry,
artiste lumineuse, ouvre les cœurs et invite au partage, à la communion de nos
réalités de femmes où s’exprime l’énergie amoureuse de la matrice.
Allongée, sous la houle des arbres, elle attend… Elle
attend la naissance sous ses mains… Le chant lancinant des cigales berce cet
enfantement toujours recommencé. Une fois encore, elle pose ses mains sur son
bas ventre. Mains d’Or posées sur l’utérus, berçant ce triangle sacré. La
pointe de ses doigts effleure le pubis, les paumes sont légèrement espacées et
les pouces se touchent à peine juste à la base du nombril, créant l’arc
électrique qui vibre à l’unisson du cœur du monde. Et la magie opère… Ses mains
se remplissent d’une énergie salvatrice, qui remonte le long de ses bras. Comme
à l’accoutumée ce flux la remplit et se répand avec douceur et volupté.
Simultanément sous ses doigts naît une onde diffuse, qui s’intensifie, inonde
la matrice, et rayonne en remontant jusqu’au plexus solaire. Avec un peu de
chance, elle s’aventurera jusqu’au cœur. Ce doux frémissement de l’être se
déverse comme un soleil magnifique et résonne jusqu’aux tréfonds du fond de
l’Univers. Elle laisse cette énergie naître, et vivre, et croître et mourir…
Permettre de s’en séparer, n’est-il pas un bel
apprentissage de l’acceptation du manque… Se demande-t-elle ?
Sous la chaleur de ses mains mille fois posées là dans sa
vie de femme, dans les douleurs et dans l’extase du plaisir, cette terre de
chair, répond en écho au chant du nid de chaque femme. Alors elle voyage, des
unes aux autres… Elle caresse en secret le ventre de sa mère… Celui de sa fille…
Elle imagine les rondeurs futures de ses petites filles… Et de l’une à l’autre,
de toutes celles dont elle a un jour croisé le regard, jusqu’à celles qui à
l’autre bout du monde soupirent dans l’enfantement… Elle voyage. Elle connait
leurs rêves et leurs tourments.
Elle prie avec elles pour la paix du monde et le bonheur
de leurs enfants. Et cette ode à la vie, la ramène auprès de celles, qui
portent comme un fardeau leur ventre vide et pourtant avides de mettre au
monde, leurs rêves de mères, en vain habités par la désespérance du vide. Que
l’Amour soit avec Elles… Que grâce à ce manque là, elles osent tenter autre
chose, se remplir d’autres créations pour que leur esprit et leur ventre
s’apaisent. Et elle s’étonne de tant de compassion et de tant de louanges à
l’égard de ses pairs…
Comme il lui en a
fallu du temps, pour se sentir proche des autres femmes, pour se sentir de leur
clan. Elle sourit en pensant à tout ce chemin parcouru, par-delà les distances,
juste dans le chemin de l’âme, pas à pas dans le jardin des errances d’où
jaillissent les fontaines de vie. A côté d’elle, la chatte s’étire
langoureusement, la ramenant à l’ordinaire des choses. Elle saute doucement sur
le corps de sa maîtresse, abandonnée à l’onde de la terre mère. Elle se love et
s’installe là… Juste où il faut… Le ronronnement bienfaisant flirte avec la
vibration d’Amour, l’un entretient l’autre… Doucement, tendrement, se poursuit
le chant de cette mélodieuse émanation de la terre. Et plus elle se laisse
habiter par sa part sauvage, plus sa part sacrée résonne en écho. Plus elle se
désintègre, se réduit à néant, plus elle fait corps avec l’immensité.
A la fois seule et pleine, minuscule et vaste, elle
existe dans sa totalité en s’abandonnant à l’Amour illimité, qui la traverse.
Elle est femme d’Amour ! Et ce mot résonne comme un mantra : « Amour, amour, …
Amour » puis s’évanouit. Plus de mot, seulement l’espace et l’onde. Sa matrice
est devenue son cœur, ou bien son cœur a-t-il migré dans sa matrice. Elle ne
saurait le dire… Elle se sent habitée par ces vierges noires, immobiles et
pourtant tellement présentes, aurores immanentes de l’aube des jours. Elle
remercie pour tout ce qui est… Perpétuellement dans la découverte et
l’étonnement de ce qui vit dans son corps sacré. Dans un poème où chaque mot
vibre la vie, Janine Boutry, artiste lumineuse, ouvre les cœurs et invite au
partage, à la communion de nos réalités de femmes où s’exprime l’énergie
amoureuse de la matrice.
Danièle Flaumenbaum energetique.feminine.dflaumenbaum@hotmail.fr
Sortie Poche de «
Femme désirée, Femme désirante » le 14 septembre 2011.
Janine Boutry (poète et peintre) www.hermitage-aux-sources.com
Rêve de Femmes - automne 2011
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