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jeudi 4 février 2016

Des déesses fondatrices des clans / Femmes Amérindiennes


Matriarcat des bois, patriarcat des plaines

La plupart des peuples amérindiens d’Amérique du Nord étaient matriarcaux. Certaines tribus avaient adopté le système patrilinéaire qui était surtout le fait des tribus nomades des Grandes Plaines. Le système matrilinéaire était largement répandu chez les sédentaires de l’Est et de l’Ouest. L’époux habitait chez sa femme. Les femmes étaient les gardiennes des compétences sociales. Dans la mythologie, la femme aurait créé l’homme pour être son compagnon. Aux hommes revenait la responsabilité de maintenir en vie la tribu. Dans certaines tribus, le chef était désigné par la plus ancienne femme de la tribu; dans d’autres, certaines participaient aux conseils de guerre. Indépendamment de cela, les hommes dirigeaient les tribus, mais étaient subordonnés au droit de veto des femmes.



Les missionnaires en croisade contre la sexualité libertine des sauvages

Dans Dialogues avec un sauvage, l’anthropologue La Hontan (1666-1716) révèle que l’amour chez les Indiens d’Amérique ne provoque jamais de passions aveugles, d’agressivité, de querelle entre les hommes et les femmes qui ne connaissent pas la jalousie, ni d’ailleurs l’envie. Cette liberté sexuelle des Indiens va évidemment indisposer les prêtres et les pasteurs qui ne vont cesser de les culpabiliser :

« Ils aiment si tranquillement qu’on pourrait appeler leur amour une simple bienveillance… leur amitié, quoique forte, est sans emportement, veillant toujours à se conserver la liberté du cœur, laquelle, ils regardent comme le trésor le plus précieux qu’il y ait au monde ».

Apache (de apachu, « ennemi » en langue zuñi) est un nom générique donné à différentes tribus indiennes d’Amérique du Nord vivant dans le sud-ouest des États-Unis et le Nord des États mexicains de Chihuahua et du Sonora, formant le territoire de l’Apacheria et partageant la même langue athapascane méridionale (proche des langues athapascanes Septentrionales parlées par les indiens d’Alaska et de l’ouest duCanada). Les Navajos parlent une langue très proche et partagent la même culture, ils sont donc souvent considérés comme des Apaches.

Mariage matrilinéaire et divorce aisé

Les peuples apaches de l’Ouest étaient matrilinéaires. Seule l’ascendance maternelle est prise en compte dans la filiation. La polygamie était pratiquée lorsque les circonstances économiques le permettaient, et l’un ou l’autre des conjoints pouvait aisément mettre un terme au mariage. Si la polygamie se pratiquait dans toutes les tribus apache, à l’exception des Lipans, elle restait peu courante. Un seul homme riche pouvait se marier deux fois, dans ce cas, il prenait pour seconde femme la soeur de sa première épouse. Dans la culture apache, les femmes rapportaient la nourriture, le bois et l’eau tandis que les hommes partaient chasser et faire la guerre.

La maison Apache propriété de la femme

La plupart des familles vivaient dans des wickiups, des huttes de branchage en formes de dôme ou dans des tipis en peau de bisons. Ces huttes de formes circulaires sont érigées par les femmes, qui les possèdent, et qui utilisent pour les construire, des branchages de prosopis, de cotonnier ou de saule assemblée à l’aide de fibre de yucca. L’ensemble est recouvert de broussailles et d’herbes sèches.

La division des entités tribales apaches en bandes, groupes locaux et grandes familles était plus complexe dans le cas des apaches de l’ouest en raison du système de clan matrilinéaire rappelant celui en vigueur chez les pueblos de l’ouest. On comptait quelques 62 clans, dont les membres disaient descendre de créatures féminines mythiques, ces clans devaient d’ailleurs leurs noms aux sites agricoles que ces femmes auraient fondés, comme « le peuple des deux rangées d’épinettes jaunes poussant ensemble ».

Confédéralisme, solidarité et identité


Tous les clans descendaient de l’un des trois clans mythologiques originels et formaient des fratries. Ces clans et fratries venaient s’imbriquer dans tous les groupes d’apaches de l’ouest. Les membres d’un clan se sentaient obliger de s’entraider, ils tissaient des liens tribaux unissant les groupes locaux isolés. L’appartenance à un clan pouvait être signalé par certains traits caractéristiques des cérémonies, par des attitudes ou des habits ou, tout simplement, par l’inclinaison du bandeau dont le membre du clan ce ceignait la tête, ainsi que par les symboles qui ornaient ses vêtements ou ses biens.

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