Madame XX. me
consulte par ce qu’elle a un fibrome pour lequel la chirurgie est préconisée.
Son utérus a augmenté de volume, ses règles sont abondantes et la fatiguent.
Elle aimerait essayer un traitement énergétique plutôt que de se faire d’emblée
enlever l’utérus. Elle a 43 ans. L’interrogatoire généalogique m’apprend que sa
sœur aînée a eu une l’hystérectomie (ablation de l’utérus ) à 44 ans, que sa
tante, la sœur aînée de sa mère, en a eu une à 44 ans et que sa mère a aussi
subie cette même opération à 43 ans. Françoise est la deuxième fille de trois
enfants. Elle a trois ans de différence avec sa sœur aînée et elle est suivie
d’un garçon de deux ans plus jeune. À la génération qui la précède, celle de sa
mère, elles sont deux filles, elles aussi espacées de trois ans. Sa mère est la
seconde et elle est suivie, à deux ans d’intervalle, d’une fausse-couche
hémorragique. Poursuivant ce travail avec moi, Françoise apprend qu’à la
troisième génération, sa grand-mère maternelle est morte en couches à 43 ans,
en mettant au monde un garçon qui ne lui a pas survécu.
Dans sa lignée
paternelle, son père, Bertrand, est le dixième de douze enfants. Il porte le prénom du
neuvième enfant décédé avant sa naissance et il est suivi d’un onzième enfant qui lui
aussi est mort en bas âge. Encadré de deux frères morts, ce père porte ainsi en
lui la mort depuis sa naissance.
Ces informations et
les répétitions qu’elles dévoilent sont, dans ce cas, si évidentes qu’elles
font révélation. Françoise savait qu’elle suivait le même sort que sa mère et
sa sœur, mais elle n’avait pas fait le lien avec la mort en couches
de sa grand-mère maternelle au même âge qu’elle, dont on ne lui avait jamais
parlé. Elle savait que
sa grand-mère était morte alors que sa mère était encore petite, mais les
circonstances exactes de cette mort avaient toujours été éludées. Françoise
ignorait donc que sa grand-mère était morte en mettant au monde un garçon qui
lui aussi était mort. Elle n’avait jamais pu en parler à sa mère, car à la
moindre question, celle-ci sombrait dans un profond chagrin et se mettait à
pleurer : il fallait taire l’événement, ne jamais aborder cette
partie de l’histoire. Or Françoise avait spontanément, comme tout enfant le
fait, soutenue et assistée cette mère déprimée, sans savoir que sa
dépression venait de ce qu’elle n’avait jamais accepté la mort de la
sienne et de son petit frère, elle n’en n’avait jamais fait le deuil.
Lorsque des drames
sont ainsi tenus secrets, ils prennent dans l’esprit des descendants, l’aspect
d’un « fantôme » au sens psychanalytique du terme[3], c’est-à-dire un
« trou opaque et vide » qui se substitue aux représentations de la
mort de la grand-mère et du petit frère. Le fil de la succession des
générations est ainsi parasité par cet enkystement, ce « fantôme »
qui , se transmettant inconsciemment de mère en fille, s’y présente comme une
« pathologie de lignée ». Le traumatisme a provoqué un « arrêt
sur image" où se bloque la dimension cyclique du temps puisque le fibrome
de Françoise réactualise un événement qui s’est produit au même âge deux
génération plus tôt.
La répétition est
un phénomène pour l’apprentissage et l’intégration des évènements de la
vie.Elle fait partie du psychisme humain . nous avons tous été structurés
par le tissage des énergies de l’histoire de nos deux lignées et nous
transmettons à nos enfants un état d’être qui leur donne les fondations de leur
propre structure. C’est ainsi que la vie se répète, et comme ces répétitions
surviennent à des âges ou des dates semblables, Anne Ancelin
Schutzenberger a conceptualisé ce
phénomène en l’appelant le « syndrome d’anniversaire».
Les répétitions ne
sont pas toujours aussi démonstratives que dans l’histoire de Françoise. Il est
néanmoins troublant de découvrir que des similitudes de dates de naissance, de
mort, d’accident ou de maladies se reproduisent dans les évènements marquants
de la vie.
A ce niveau, les
troubles gynécologiques de la femme, qu’ils soient fonctionnels[5] ou organiques[6],
traduisent toujours des encombrements qui proviennent de leurs lignées de
femmes. Les symptômes gynécologiques se signalent alors principalement de deux
façons :soit ce sont des troubles rythmés par leur cycle : lourdeurs,
douleurs ou ballonnements du ventre, des seins ou des jambes, irrégularités du
cycle, saignements de l’utérus, fatigues générales, changements d’humeur,
irritabilité, vulnérabilité et insatisfaction , soit ce sont des maux qui
se sont installés : une prise de poids qui prédomine au niveau des seins,
du ventre et des cuisses, des extrémités froides, pieds, mains et fesses
gelés , des maladies à type de tumeurs bénignes fibromes, kystes ou
malignes et cancers.
Extrait de l’article de Danièle flaumenbaum
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