Les Tchérokîs, Chérokîs ou Cherokees ( ah-ni-yv-wi-ya dans
la langue cherokee) d’après l’orthographe anglaise sont un peuple
d’Amérique du Nord qui habitaient dans l’est et le sud-est
des États-Unis avant d’être forcé de se déplacer vers le plateau
d’Ozark. Ils faisaient partie de l’organisation dite des Cinq tribus
civilisées. Les ethnologues estiment qu’il existe aujourd’hui entre 5
et 7 millions de personnes descendant des Cherokees.
Les femmes Cherokees possèdent tout et
participent à toutes les décisions
Le Cherokee
étaient matrilinéaires avec une société complexe. Les femmes Cherokee eurent de
nombreux droits et privilèges que les tâches domestiques. Non seulement les
femmes mariées détenaient les propriétés, telles que les maisons, les chevaux,
le bétail et les champs de cultures et d’arbres fruitiers, mais elles
participaient également au Conseil de guerre, et s’asseyaient avec le Conseil
de paix civile.
Des amazones ‘biens aimées’
Le Conseil des
femmes était influent, ayant pouvoir de vie ou de mort, par exemple, sur les chef
captifs. Les guerrières avaient le titre de femme bien-aimée. La dernière femme
bien-aimée, Ghighau, Nancy Ward, a démissionné de son bureau en 1817. Elle
avait gagné son titre en prenant les armes de son mari défunt et de participer
à une bataille. Elle était la femme de tête bien-aimée de Chota, la plus
ancienne, la «mère» des villages Cherokee, et dans cette position, elle a
essayé de négocier et de maintenir la paix avec les Blancs, ce qui s’est avéré
impossible. Il a fallu 170 ans avant que les Cherokee aient de nouveau une
femme chef suprême, Wilma Mankiller, qui a été élue en 1987.
Des démocraties matriarcales
A ce qui
correspond aujourd’hui à l’ouest de la Virgine, l’est du Kentucky et du
Tennessee, le nord de la Géorgie et de l’Alabama se trouvaient les terres des
Cherokees. Comme leurs lointains cousins Iroquois du nord du pays, leur culture
était matriarcale, des clans se formant autour des femmes qui désignaient les
chefs à la tête des conseils tribaux au fonctionnement quasi démocratique. Ce
sont elles qui possédaient la terre et les maisons au toit de chaume
éparpillées au sein de petits villages. Ces Indiens sédentaires étaient de bons
fermiers, ils pêchaient dans les rivières descendant des montagnes et
chassaient toute sorte de gibier. Grace à Sequoyah, ils inventèrent un
alphabet Cherokee de 80 signes, qui fut largement utilisé et en 1828 fut créé
le journal, le Cherokee Phoenix, qui proposait à ses lecteurs des articles en
langue anglaise et en langue Cherokee. Sous l’impulsion de leur Chef John Ross,
la nation Cherokee se dota d’une constitution, d’un pouvoir exécutif et d’une
véritable organisation administrative avec ses écoles et ses institutions
Droit du sang maternel et gestion des
métissages
Avant le XVIIIe
siècle, les 20.000 cherokees vivant dans le sud étaient répartis en clans
matrilinéaires. C’est-à-dire que l’appartenance à un clan était déterminée par
la mère. La famille matrilinéaire est un système de filiation
dans lequel chacun relève du lignage de sa mère. Cela signifie que la
transmission, par héritage, de la propriété, des noms de famille et titres
passe par le lignage féminin. Les liens du sang maternel étaient renforcés
par la théorie Cherokee de la procréation, selon laquelle la femme fournit le
sang et la chair au fœtus tandis que le père par le sperme construit seulement
le squelette. Quand se produisirent les premiers métissages, les enfants qui
naquirent d’une union entre des femmes cherokees et des non-indiens furent
considérés comme pleinement Cherokees et non des sang-mêlé contrairement aux
enfants nés d’un père cherokee et d’une femme blanche.
Structure clanique et devoir de vendetta
La société
Cherokee est organisée en sept clans matrilinéaires scindés en 12 groupes
de guerre et de paix. Certains appartenaient au demi-groupe de paix les autres
au demi-groupe de guerre. Sept clans matrilinéaires, scindés en demi-groupes de
guerre et de paix composaient la nation Cherokee. Ils vivaient dans de
nombreux villages permanents, certains appartenant au demi-groupe guerrier,
d’autres au demi-groupe pacifique. Quand un membre d’un clan était
coupable d’un meurtre sur une personne d’un autre clan, la loi du sang exigeait
la revanche (Law of blood revenge) pour rétablir l’harmonie
entre les clans.
Villages et subsitances
Chaque village
était autonome, et chaque maison communautaire correspondait en
général à un clan, c’est à dire, une alliance de familles. Chacune des
familles cherokees possédait sa propre parcelle de terre cultivable, mais ces
parcelles étaient rétrocédées à la communauté si la famille
disparaissait. L’économie Cherokee, comme celle des autres tribus du
Sud-Est, reposait principalement sur l’agriculture, essentiellement le maïs,
les haricots et la courge. Les villages étaient déplacés tous les vingt
ans environ pour permettre une régénération des sols appauvris par
l’agriculture. Ils chassaient le daim, l’ours et l’élan. Le Busk, ou
cérémonie du maïs vert, était une période d’actions de grâces, de renouveau
spirituel autour de grands feux sacrés.
SOURCE : Extrait du
Magazine geo-hist-matriarcat
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