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lundi 8 août 2016

Réenchanter sa sexualité

 

La place de la sexualité dans une démarche spirituelle s’inscrit dans un processus de réintégration et non d’élimination.

Si l’on observe la dynamique de connaissance de soi, qui est un des processus qui meut notre énergie et notre conscience sur le chemin d’une spiritualité vivante et incarnée, on se trouve rapidement face au choix de réintégrer le corps dans notre champ spirituel ou au contraire de l’éliminer au profit de l’Esprit.



Le fait que nous soyons incarnés au sein du mystère de la création m’invite à présupposer le corps comme espace sacré où s’exprime tout entier le mystère de l’univers. La sexualité dont le corps soutient une partie de l’expérience s’invite sur le chemin de la connaissance qui révèle l’être au profit de la personnalité.


La sexualité unit toute l’humanité au-delà des époques, des lieux, cultures et croyances. Nous en ferons tous plus ou moins l’expérience et même si l’on est engagé dans son élimination par choix et ascèse, cela ne fait que la placer au centre de nos préoccupations.

Se réveiller à notre être est aussi se réveiller à notre sexualité en y investissant notre conscience. Ce processus permet d’appréhender celle-ci, non plus comme un acte purement reproductif, mais comme une qualité de la conscience et de l’énergie à nous révéler la porte des étoiles. 


Pour ce faire il est bon dans un premier temps d’opérer un pas de recul « intérieur » pour nous voir tels que nous sommes, sans rien chercher à faire, ni à commenter ou réussir. 

Savoir d’où l’on part, s’interroger sans fard sur l’espace où se trouve notre sexualité dans le développement de notre être, comme : Je n’y ai jamais pensé ! Je ne veux pas trop m’y investir car j’ai des peurs ou des croyances ! Ce n’est pas agréable ! Je ne trouve pas l’échange que j’attends avec mon partenaire, ou bien au contraire, je suis tourné vers son espace sacré afin d’ouvrir mon être à plus vaste.

L’important, outre ce qui est sous-jacent aux questionnements de départ, est de se mettre en chemin depuis ce lieu où la présence de la sexualité est un processus de réintégration et non d’élimination. Une des qualités qui me semble essentielle à cette réintégration est d’oser un regard toujours neuf sur ce que nous en faisons. Déjouer les complaisances et faire œuvre de simplicité. Toute vérité spirituelle s’est toujours formulée simplement, voyons donc si notre sexualité s’exprime aussi avec simplicité.


Doit-on faire de multiples respirations, méditations, asanas, mantras, visualisations, jeûnes pour y trouver de la grandeur quand celle-ci s’éveille au corps et à la conscience ? Si toutes ces pratiques sont éminemment respectables, s’expriment-elles d’un espace de mon être qui a peur ou de celui qui ressent de la joie ?

L’ampleur et la souplesse de l’être s’imposent comme acte préparatoire à l’accueil d’une sexualité sacrée vivante, ouvrant sur une joie profonde et bienveillante de toutes les composantes de notre être.


Depuis que je travaille sur les peurs, les attentes qui s’expriment au travers de la sexualité, je suis forcé de constater que le chemin qui nous conduit à découvrir la porte des étoiles commence par un ré-enchantement de notre sexualité.

Donc, avant tout engagement dans un processus spirituel au travers de sa sexualité, il sera bon de bien connaître ou reconnaître ce qu’est notre sexualité. 

L’union du féminin et du masculin qui porte au voyage que nous avons choisi d’entreprendre, est une cocréation femme/homme. 


Savoir accueillir l’autre est primordial. Oser l’écoute des peurs, des fantasmes, des attentes de notre partenaire avec bienveillance, en libérant très vite les jugements sur ceux-ci qui sont, in fine, des jugements sur nous-mêmes. 

On ne peut pas revendiquer le sacré dans l’acte s’il n’y a pas œuvre d’écoute mutuelle dans la simple expression des désirs.


Pour accueillir le féminin, l’homme devra, entre autres, entreprendre une écoute à l’endroit où l’intensité de la sexualité s’exprime dans le relâchement, la lenteur, l’abandon. La femme devra quant à elle libérer les legs générationnels voire transgénérationnels sur son rapport à l’homme et à l’expression de sa féminité.

La question qui m’est alors fréquemment posée par les femmes est : Que puis-je faire si mon compagnon n’est pas dans cette recherche du développement de l’être ?

Il est bon alors d’emprunter la voie de l’Éros qui est désir, mouvement, et expression de la vie.


Honorer ses désirs de soi à soi sans rien juger « il n’y a pas de passage à l’acte ici », c’est aussi oser son féminin dans tous les aspects qu’il peut revêtir, comme un regard contemplatif de la vie. Être son féminin vivant, accueillir cette part de nous qui désire la connaissance de l’âme comme celle du corps.

Le désir de cet autre « contre soi » est semblable à ce qui s’exprime dans l’émotion à la vue d’un arbre, d’une fleur, d’une œuvre d’art, qui ne seront jamais nôtres mais nous pouvons tous goûter ce qu’ils révèlent de nous et en nous. 


Nul besoin de multiplier les partenaires ou les expériences sexuelles pour s’engager dans l’exploration d’une sexualité sacrée. Il se peut qu’un jour vous preniez simplement un homme ou une femme dans vos bras et que vous vous transportiez mutuellement au firmament du monde. Qu’un simple partage de quelques minutes dans un moment sans attente, juste l’un contre l’autre, vous propose un sentiment d’éternité. Cette union sans acte sexuel est là aussi l’expression de la sexualité sacrée.

Pour investiguer ce chemin, il est bon de travailler l’écoute, la sensorialité, la tactilité et la détente corporelle. Pour ma part je recommande le Tantrisme qui est une voie spirituelle qui ne rejette rien. Mais toutes les voies qui sont empreintes de non-dualité portent aussi à cette ouverture. 

N’abandonnez pas vos peurs, abandonnez-vous à vos peurs.
Première étape de l’élan spirituel de Rémy




Rémy,
vijnana@re-my.com
Fondateur de
www.tantrisme.org 

Accompagnateur de stage de tantra depuis 8 ans. Initié dans un ordre occidental depuis plus de vingt ans, je travaille à relier l’ésotérisme transmis par les écrits à la joie de l’expérience vivante.

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