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lundi 8 décembre 2014

Pratique Moderne de la Sorcellerie



Se responsabiliser autant que se décomplexer
Ma démarche à travers cet article est double, et me tient particulièrement à coeur : il s’agit d’une part d’établir un constat sur l’état de la pratique de la sorcellerie au XXIè siècle. Mais pour que ce constat soit productif, je pense qu’il faut également savoir en tirer des leçons pour notre pratique à venir. Ainsi, à travers certains manques et certaines nécessités, j’espère pouvoir vous aider à mieux appréhender des pratiques en constante évolution depuis plusieurs siècles (millénaires), mais qui trouvent encore largement leur place dans la vie d’un païen urbain de notre époque.

Plusieurs points notamment méritent, selon moi, d’être étudiés : j’insisterai en particulier sur la nécessité d’une certaine responsabilisation dans l’apprentissage, qui a malheureusement tendance à faire défaut chez de nombreux novices. Parallèlement, j’estime tout aussi important de se décomplexer vis-à-vis de traditions parfois très anciennes afin de dépasser une rigidité trop souvent improductive.
Un autre volet très important pour moi réside dans la nécessité d’une appropriation de la pratique magique, nécessité que je défends depuis longtemps. Car j’estime que, dans cet univers comme dans d’autres, il est plus essentiel de tracer son propre chemin que de suivre consciencieusement celui d’un autre qui, même s’il est parfaitement bien tracé, ne pourra jamais nous satisfaire pleinement. Enfin, je ne pouvais éviter une question très actuelle pour de nombreux païens, et qui consiste à se demander si nous devons ou non vivre dans le secret quant à notre foi et les «activités» qui en découlent.

SE RESPONSABILISER DANS L’apprentissage
Comme évoqué en introduction, je partirai ici d’un constat : à savoir que l’on observe chez de nombreux novices et de jeunes pratiquants un certain manque de rigueur dans l’apprentissage de cette discipline pourtant complexe qu’est la sorcellerie.

Ce manque de rigueur a une source récurrente : la hâte. Il faut dire que dès lors que l’on parle de magie, on pense souvent à des solutions miracles, et de fait dans l’esprit des gens, la magie est trop souvent l’ultime recours miracle, voire la solution de facilité. Sauf que pour une solution de facilité, la magie est quand même bien complexe, et trop de jeunes pratiquants se lançant à corps perdu dans une action magique censée transformer leur vie sont à l’arrivée bien déçus par les résultats qu’ils obtiennent : au mieux inexistants, au pire néfastes. Pour remédier à ce problème, je crois qu’il convient de briser un mythe : la sorcellerie n’est ni une solution miracle, ni une solution facile. J’irai même plus loin en disant que bien souvent, parmi la multitude de solutions qui s’offrent à vous face à un problème, le recours à la magie est peut-être la moins simple.

Après cela, certains d’entre vous se demanderont alors peut-être à quoi peut bien servir de devoir faire autant d’efforts pour une solution qui présente si peu de garanties rationnelles et qui n’est pas estampillée du précieux tampon «scientifiquement prouvé» ? Eh bien parce que la sorcellerie est avant tout le prolongement d’une foi, de croyances multiples, bien plus qu’un simple produit censé avoir réponse à tout.

A partir de là, ceux qui désirent poursuivre dans cette voie doivent bien se rendre compte que ce sont de longues années d’étude des correspondances, de pratique de la méditation, d’entraînements à la visualisation, d’expériences souvent infructueuses qui les attendent. Aujourd’hui la pratique de la sorcellerie est ouverte et accessible à tout le monde, mais tout le monde n’est peut-être pas prêt à fournir l’investissement en temps et en énergie que son apprentissage demande.  Je crois cependant qu’au final, dès lors que cette pratique s’inscrit dans un véritable cheminement global, cette rigueur nécessaire dans un apprentissage technique parfois laborieux n’effraie pas grand monde. Dans le cas contraire, c’est peut-être un peu de déception qui vous attend.

Se décomplexer dans la pratique
Pour autant, si l’apprentissage des techniques et l’accumulation des connaissances nécessaires peuvent être fastidieux, la pratique en elle-même est trop souvent auréolée d’un caractère sacré, et provoque chez les novices un désir de tout (ou de trop) «bien faire», souvent contre-productif. Ainsi, il me paraît indispensable de démystifier une partie de cette pratique dont la rigidité entrave très régulièrement un certain nombre de débutants pourtant très (trop?) impliqués. Il est vrai que les techniques magiques découlant du néo-paganisme ou d’autres courants prennent la plupart du temps leurs racines dans des millénaires de traditions répétées. Mais ce que l’on observe malheureusement bien trop souvent, c’est que ces millénaires de traditions, au lieu de servir de guides, planent au final comme une ombre gigantesque au-dessus de nombreux novices, tels des colosses fantomatiques qui se dressent pour interdire à certains l’accès à ce sacro-saint temple qu’est la magie.

Je ne compte plus le nombre de gens que j’ai vu paniqués à l’idée d’écrire avec autre chose qu’une plume trempée dans une encre soigneusement préparée sur un parchemin 100% naturel dès lors qu’il s’agit de pratiquer. Là est le paradoxe que je souhaitais soulever, car ce sont souvent les mêmes qui négligent les entraînements préparatoires et les connaissances évoqués plus hauts. On le répète, «le mage dans le désert ne possède que son esprit». Alors certes, vous n’êtes pas dans le désert, mais vous n’êtes pas non plus au XVème siècle, et les outils d’hier ne sont plus forcément ceux d’aujourd’hui.

Et si l’acquisition de connaissances et de véritables compétences est indispensable, les outils et les dogmes ne sont que des catalyseurs, qui vous aident à canaliser l’énergie dans un objectif précis, une béquille dont vous pouvez tout à fait changer la forme à défaut de vous en passer. D’où la double nécessité de se responsabiliser quant aux compétences à acquérir et de se décomplexer quant à des dogmes dont l’ombre obscurcit trop souvent l’esprit de nombreux novices. Si vous préférez utiliser un stylo et un bloc-notes plutôt qu’un parchemin et une plume, rassurez-vous, vous ne subirez les foudres d’aucune divinité. Si tel ou tel ingrédient d’un rituel que vous avez lu ne vous semble pas adapté, remplacez-le. Si vous n’êtes pas à l’aise avec les phases de la lune, pratiquez autrement.

Votre pratique, aujourd’hui, vous en êtes les seuls maîtres, et cela m’amène au point suivant.

S’approprier sa pratique
J’ai souvent eu l’occasion de voir de jeunes pratiquants désireux d’obtenir ou d’appliquer des rituels préconçus, et presque angoissés à l’idée de ne pas pouvoir en réunir tous les ingrédients, comme si la magie se résumait tout d’un coup à une recette de cuisine : ça n’est ni si simple, ni si compliqué.

Il est important je crois, dès lors que l’on souhaite se lancer dans la pratique de la magie, de lire, abondamment. Pour autant les auteurs, si bons soient-ils, n’ont pas pour vocation de remplacer votre cerveau, et je suis intimement convaincu que c’est à partir du moment où nous sommes capables de nous passer de l’enseignement de nos maîtres que nous devenons véritablement compétents :  assimiler un livre, c’est apprendre à s’en passer. Et cette idée est le maître mot de ce que je souhaiterais transmettre ici.

En effet, votre pratique de la magie doit se réfléchir, et se réfléchir par vous-même. Vous devez l’expérimenter, longuement souvent, jusqu’à l’échec parfois, vous devez la mûrir en tous les cas, et surtout en faire votre pratique propre. Car à notre époque, la sorcellerie n’appartient plus à des groupes composés de quelques initiés (contrairement à l’idée trop souvent répandue). L’essentiel est de vous sentir à l’aise dans ce que vous faites, de trouver une forme de pratique qui ne fondera pas ses exigences dans une formalisation traditionnelle ou académique, mais dans ce que vous estimez comme étant nécessaire pour atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé. Il est possible que vous estimiez que le meilleur pour cela est de suivre rigoureusement certaines traditions, dans ce cas faites-le. Mais dans le cas contraire, ne culpabilisez pas à sortir des sentiers battus, au contraire, dites-vous que vous ne serez que plus efficace en restant à l’écoute de vos besoins propres.

Aujourd’hui, nous avons le devoir d’apprendre de nos traditions, mais nous avons aussi enfin la possibilité de construire notre propre pratique, via des actes qui nous ressemblent, et dans la continuité d’un chemin qui nous est propre.

Doit-on cacher notre foi ou au contraire l’exhiber ?
J’aborderai à présent un problème auquel tout(e) païen(ne), et à plus forte raison tout(e) sorcier(e) se trouve un jour confronté : doit-on ou non cacher ce que nous faisons, et par là-même ce que nous sommes ?

Pour commencer, et quelle que soit notre situation, l’exhibition de pratiques demeure pour moi relativement malsaine, et ce quelle que soit la religion à laquelle on appartient. Pour autant, ça ne me paraît pas être une raison suffisante de se cacher.

Je suis bien conscient des problèmes que peut causer le fait d’assumer une foi comme la nôtre, et j’en suis le premier touché. Cependant, soyez bien conscients qu’en nous cachant, nous contribuons au final nous-mêmes à notre propre marginalisation, car c’est bien parce que nous sommes marginaux que nous sommes stigmatisés, et c’est parce que nous demeurons cachés que nous sommes marginaux. Dites-vous bien que dès lors que de nombreux païens vivront leur foi au grand jour, la société que nous connaissons sera bien obligée de nous accepter comme tels.

En demeurant cachés, je suis persuadé que nous tendons le voile nécessaire à notre propre dissimulation, et que le jour où le paganisme et la sorcellerie ne pourront plus être voilés, nous n’aurons plus non plus à nous dérober au regard des autres. Je suis conscient qu’assumer ces pratiques peut être compliqué, voire néfaste, et je suis encore une fois le premier à en faire les frais parfois. Je ne vous encourage pas du tout bien entendu à mettre en péril votre vie sociale ou professionnelle.

Simplement je crois que cette foi-là, bien que n’étant pas encore rentrée dans certaines moeurs, peut ne pas être systématiquement dissimulée, et qu’à force de la mettre en lumière, petit bout par petit bout, le paganisme pourra un jour être reconnu comme un mode de pensée et un mode de vie légitime et sain.

Conclusion
Pour conclure, je crois que je ne peux que rappeler cette double nécessité face à ce double constat : trop de pratiquants sont à la fois prisonniers d’un manque de rigueur face à un apprentissage souvent long et difficile, et d’un trop-plein de rigueur face à un mysticisme issu d’une longue tradition qui obscurcit trop souvent le ciel de ceux qui n’aspirent qu’à voler de leurs propres ailes. Au fond je crois que je pourrais résumer la pratique moderne de la sorcellerie en un mot : s’assumer. Assumer son manque de connaissances et son besoin d’en acquérir, mais aussi assumer sa position, ses envies et ses besoins face à une tradition parfois désuète. Assumer également ses choix dans sa pratique, parce qu’ils nous correspondent, et même si de grands auteurs reconnus écrivent le contraire. Assumer enfin sa pratique et son mode de vie face à une société qui nous refoule toujours plus vers un coin d’ombre.

Le jour où la population païenne assumera enfin pleinement ses manques, ses besoins et ses choix dans sa pratique comme dans sa foi, techniquement, spirituellement et socialement, alors peut-être que ce jour-là, nous toucherons enfin au but. Nous aurons au moins en tout cas fait un pas conséquent.

Par Shaël pour la Magazine Lune Bleue - Texte issu du Mag des Païens d’Aujourd’hui

samedi 6 décembre 2014

Table ronde sur le Masculin Sacré



Pouvez-vous pour commencer nous dire quelques mots sur vous ?

Kamiko : Oui, bien entendu. Je suis un homme de 37 ans, de confession druidique polythéiste, philosophe à ses heures perdues et éducateur (pour le moment) puisqu’il faut se définir par sa fonction sociale.

J’aime tout et rien à la fois, dans le sens où tout m’attire mais je n’ai pas le temps pour tout faire. Ouvert à la discussion, fervent défenseur du débat houleux qui permet de trouver les limites de chacun et donc, de les repousser, je place l’intelligence et l’émotion au-delà de toute autre qualité. J’ai même la conviction que toutes les autres qualités, ainsi que les défauts, découlent de la graduation que l’on fait de ces qualités primaires…

Docteur Arborescent : Je suis un homme de 48 ans, je vis en couple et je suis père de deux enfants. Je suis professeur d’Histoire-Géographie dans un lycée Lyonnais. Je suis Païen depuis mon adolescence, mais je «navigue» dans le milieu Païen depuis un an environ ; je suis à l’origine du réseau de rencontres Fleur de Lyon, et co-fondateur des «Cafés Païens Lyonnais». Ma tradition est Gréco-Romaine, et je suis plutôt reconstructionniste, mais je suis attaché au dialogue entre les traditions.

Xael : Écrivain et artisan, je suis aussi professeur particulier. Très bavard mais n’aimant pas les étiquettes, j’ai du mal à résumer sans faire tout un roman. Je m’intéresse à l’ésotérisme et la spiritualité de façon active depuis plus de dix ans. Sur la Toile depuis plus de cinq ans (mais pas toujours très régulier), j’ai longtemps pratiqué en solo. Depuis peu, je fais partie d’un cercle monté avec des amies. Chamanisme, Runes, fées, méditation, yoga, reiki et j’en passe, je vais là où mon coeur vibre. Tout en écoutant mes rêves, je m’exerce à garder au maximum un esprit critique et tolérant. Avoir un pied dans chaque monde, voilà ma devise.

le masculin sacré ?

Kamiko : Je dirais que ça ne veut rien dire en soi. On ne peut le définir que parce que le «féminin sacré» existe(rait). Par conséquent, si l’un EST, l’autre EST nécessairement aussi. Mais je crois qu’en donner une définition claire reviendrait à en galvauder le sens. Cependant, et afin de rester dans une ligne directrice de réponse et d’honnêteté, je donnerai ma vision des choses qui revient peu ou prou à celle-ci : le masculin sacré représente la totalité des outils qui permet aux hommes de retrouver un sens spirituel à leur vie.

Docteur Arborescent : Je définis le Masculin Sacré, quant à moi, comme la sacralité spécialement liée au genre masculin, à savoir au symbolisme du phallus, par exemple, ainsi qu’à celui de la paternité ; mais ce n’est pas exclusif. Dans ma tradition, le Masculin Sacré s’est exprimé particulièrement à travers certaines figures divines comme Zeus, Arès, Mithra ou Dionysos, par exemple...

Xael : L’une des deux polarisations principales de l’énergie divine de vie, de la force universelle. Selon moi, elle s’exprime en tout. Dans sa version sacrée, je la vois équilibrée. Sur le plan matériel, je dirais que l’équilibre est... en potentiel ! 

Qu’est-ce qui vous a mené vers l’étude du masculin sacré ? Y a-t-il des personnes, des lectures ou des évènements qui vous ont marqués ?

Kamiko : Plusieurs choses m’ont mené au masculin sacré : la vie déjà, le fait d’avoir été élevé majoritairement par des femmes m’a automatiquement fait me poser des questions sur ma propre masculinité. Certains livres aussi, comme «L’homme sauvage  et l’enfant» de R. Bly et puis l’étude de l’histoire et des conflits sexuels (IVG, féminisme, chasse aux sorcières, spiritualités antiques, survivances des mystères) et des croyances diverses dans lesquelles apparaissent des concepts sexués.

En revanche, les lectures comme «Mars et Vénus» sont à mon sens l’antithèse même de la reconnexion à soi et à l’autre...

Docteur Arborescent : Je ne peux pas dire que le Masculin sacré soit ma spécialité : je ne l’étudie pas particulièrement par rapport à d’autres notions. Mais ma quête spirituelle a été particulièrement influencée par la lecture du livre «Shiva et Dionysos» d’Alain Daniélou.

Xael : La même chose qui m’a mené vers l’ésotérisme et la spiritualité : la perception qu’une autre vérité se cachait derrière tout ce qu’on pouvait nous montrer ou nous enseigner. La différence est une véritable richesse qui nous pousse, lorsque nous l’assumons, à sortir des sentiers battus. Je ne me reconnaissais pas dans l’image qu’on me renvoyait des hommes, des garçons en général. Je ne me retrouvais pas dans bon nombre de stéréotypes et pourtant je me sentais bien avec moi-même.

J’ai commencé à m’intéresser à la psychologie très tôt et, tout en essayant de mieux me comprendre, j’ai passé beaucoup de temps à essayer de comprendre les autres, à voir ce qui se cachait derrière les apparences en les voyant évoluer. J’ai assez vite réalisé que les gens n’étaient pas des étiquettes même s’ils acceptaient de les porter. Après le concept purement psychologique, j’ai voulu creuser plus loin et je me suis penché sur la dimension spirituelle du masculin. J’ai travaillé avec les livres de Paule Salomon, je me suis tourné vers la pratique et la philosophie du tantra. Avec les premiers, j’ai trouvé des réflexions sur lesquelles rebondir, avec les secondes, j’ai trouvé une voie d’harmonie pour épanouir tant les énergies féminines que masculines que je sentais en moi. Par la suite, les choses se sont enchaînées et m’ont conduit à explorer le féminin et le masculin sacré au travers de différentes pratiques ésotériques.

Comment se manifeste pour vous le masculin sacré ?

Kamiko : Il ne se manifeste que de façon intérieure. On ne le «voit» pas. Non pas parce qu’il est invisible mais, à mon sens, parce que sa manifestation s’étend à la fois de façon topographique et spirituelle sur une durée et une distance telle qu’en tant qu’humain, on ne peut pas appréhender réellement ce qu’est cette «force» inhérente à l’univers. Au même titre que le féminin sacré, s’entend. Au même titre que d’autres forces. Pourtant, je crois foncièrement que le masculin sacré, avant que de n’être une force, n’est qu’une idée. Une idée qui s’est nourrie de nos questions. Un égrégore, en somme.

Docteur Arborescent : Le Masculin Sacré se manifeste d’abord pour moi comme la sacralité de ma propre sexualité, et ensuite dans mon rôle de père ; secondairement dans le rôle que peut jouer pour moi le Dieu dont je suis le suivant (Hermès Dionysophore) dans la mesure où Il joue un rôle particulier dans la manière qu’on peut avoir de penser l’identité masculine en termes théologique.

Xael : A travers chaque chose : les relations, les activités, les pensées, les émotions.
Chez une personne, je dirais que l’énergie se retrouve sur différents niveaux : au niveau corporel, au niveau psychique et au niveau de ce que j’appelle l’âme (qui va au-delà de la personnalité, on pourrait l’appeler essence intime pour les personnes qui n’aiment pas le concept d’âme).

A un niveau plus pratique, c’est une énergie que je ressens comme droite (sans mauvais jeu de mot), reliant le haut au bas, guidant, concentrant, concrétisant et rayonnant. Je retrouve le masculin sacré dans les qualités de confiance, d’organisation, d’intégrité. Pour moi, le féminin sacré est une énergie infinie, intuitive ; en parallèle, le masculin sacré précise et conscientise. Je vois le masculin sacré comme un élan, une recherche de la vertu, d’un idéal, une construction d’une harmonie (le féminin étant harmonieux par essence).

Pouvez-vous détailler des pratiques liées au masculin sacré ?

Kamiko : Tout ce qui a trait au mouvement et à l’éphémère. On rencontre particulièrement l’énergie du masculin sacré dans le sport, par exemple. Il s’agit d’une force fugace et intense, fatigante, mais qui emplit d’un sentiment de puissance et de possible qui ne tarde pas à disparaître…

En ce qui concerne les activités plus spirituelles, je dirais que (étrangement), le meilleur moyen d’avoir accès au masculin sacré, c’est par le biais de la sexualité. Ainsi, on le ressent. Qu’on soit homme ou femme, l’énergie est presque palpable à cet instant.

En revanche, je ne me hasarderais pas à détailler une quelconque pratique spirituelle magique, dans la mesure où chacun ayant ses croyances, je ne me crois pas plus habilité qu’un autre ou qu’une autre à détailler ce que je pense être à même de dévoiler cette part de masculinité. Les choses qui fonctionnent pour moi ne fonctionnant pas forcément pour les autres.

Docteur Arborescent : Je n’ai pas de «pratiques» particulières liées au Masculin Sacré.

Xael : Tout d’abord l’introspection et l’auto-analyse : faire face à ses paradoxes, ses peurs, ses faiblesses. Cette démarche ne demande pas que de l’énergie masculine mais elle me semble nécessaire. J’ai donc beaucoup travaillé avec l’image du père dans un premier temps : celui que j’avais eu, celui que j’aurais voulu avoir, celui que je voulais être et les attentes/attitude que je pouvais avoir face à l’énergie masculine dans sa dimension sacrée. J’ai aussi travaillé avec le concept de violence. Ça m’a permis de distinguer les principes d’énergie, de force, d’intensité, de fermeté de ceux de brutalité, maladresse, tyrannie.

A niveau plus subtil, j’ai beaucoup médité sur et avec l’énergie de Merlin. Ça m’a poussé à explorer différentes facettes du masculin, revenir sur le féminin, le masculin, les deux etc.
De façon plus spontanée et ponctuelle, j’ai aussi travaillé avec les énergies d’Odin, Tyr, Thor, Frey, l’homme vert et des entités que j’aurais du mal à associer à un panthéon quelconque. Cependant, le plus souvent lorsque je médite sur le masculin dans sa dimension divine, je m’axe sur un ressenti et j’évolue énergétiquement vers lui. C’est une pratique que j’ai abordée de moi-même, ce qui fait que je peinerais à la décrire avec des termes précis. J’ai aussi beaucoup travaillé avec le concept d’Epée de lumière (une image forte qui s’est imposée à moi par le rêve et la méditation à plusieurs reprises). Selon mon ressenti, je trouve qu’elle symbolise parfaitement l’énergie du masculin sacré. Je ne la vois pas comme une arme mais comme une énergie qui rayonne avec intensité et détermination.


Nataša Ilinčič  http://natasailincic.blogspot.it


L’Enchanteresse


Une vitrine sympathique en plein Paris et l’envie nous est venue de pousser la porte… de l’Enchanteresse.

Voici ce qu’elle nous a confié.
Je suis une grande solitaire, c’est pourquoi je ne fait partie d’aucune assemblée, je ne participe à aucun forum (plus par manque de temps que par manque d’intérêt !). Je me consacre plus à l’observation des choses, ma pratique est très portée sur le ressenti et puis lorsque je crée un grimoire par exemple, cela fait aussi partie d’une pratique magique pour moi car j’y mets toute mon énergie et ma sensibilité.

Avez-vous des projets particuliers, qui vous tiennent à coeur, et que vous souhaitez voir se réaliser prochainement ?

Voici mes projets pour la fin de l’année : Après presque 2 ans à vendre des produits pour la plupart manufacturés et fabriqués dans des conditions parfois plus que douteuses (made in China...), j’ai désormais ce besoin de retrouver mon univers créatif qui me manque tant d’où le remaniement du site et des produits. Je viens de créer une gamme de produits de bien-être à destination des praticiens pour leur permettre une bonne mise en condition des rituels et un meilleur focus. D’autre part, des décorations d’autel sont également en cours de création (pas encore fait au moment où j’écris mais sûrement quelques trucs d’ici fin septembre, je vous en dirai plus quand ce sera crée avec des photos à l’appui). En 2008, j’ai des expositions en projet dans la mesure du possible.

Vous vendez des grimoires que vous fabriquez entièrement, du papier que vous vieillissez à la main, au cuir que vous teignez vous-même, en passant par les décorations en relief, la reliure elle-même, etc. Vous avez en projet de créer de nouveaux «objets maison » afin de les proposer dans votre magasin. Quel est votre rapport à l’artisanat? Pourquoi décider de fabriquer vous-même plutôt que d’acheter directement les produits finis?

En parallèle, j’ai toujours eu une sensibilité artistique (dessin, peinture, sculpture...) et donc je suis très attirée par l’artisanat notamment celui qui met en valeur les éléments de la nature qui nous entoure... cela fait 15 ans que je réalise des «expériences» artistiques avec toutes sortes de choses, par exemple, j’aime l’idée de redonner toutes ses lettres de noblesse à une vieille écorce de bouleau à côté de laquelle des tas de gens passent sans la voir en forêt, à une pierre ayant une forme particulière ou un morceau de cuir vieilli par le temps.

Quel regard avez-vous sur la Communauté Païenne Francophone ? Sentez-vous en faire partie?

Pour l’instant, je n’ai pas été vraiment en rapport avec elle mais je pense que c’est une très bonne  chose de promouvoir et faire connaître les traditions païennes pour plusieurs raisons : «désacraliser » et faire tomber les a-priori parfois négatifs que peuvent avoir les non-païens sur les traditions pré-chrétiennes (satanisme et autre billevesée judéo-chrétienne quand on ne se fait pas traiter de clowns). Et puis du côté des païens, c’est une bonne chose aussi l’ouverture, on reproche à beaucoup de covens d’être parfois élitistes...

Par contre, gare à l’effet Harry Potter et autres Charmed qu’on voit beaucoup circuler sur le net : la magie telle que pratiquée par les Anciens, c’est pas pour faire de la lumière avec une baguette magique (même si j’adore l’univers d’Harry Potter).

Avez-vous des voeux particuliers  à formuler?

A l’image des fêtes médiévales que l’on voit de plus en plus par chez nous, je rêverais de participer à une grande fête des Sorcières avec de l’artisanat sorcier et un grand banquet païen... pour Beltane par exemple. Voilà, j’espère avoir répondu à vos questions, si vous avez besoin de précisions ou d’infos complémentaires, n’hésitez surtout pas.

Sorcièrement vôtre,
L’Enchanteresse

L’Enchanteresse Adresse :
6 rue de Sévigné 75004 PARIS  Métro St Paul (ligne 1) 
Nous soutenons également de façon amicale les boutiques d’artisanat ou de produits Païens suivantes :www.atelierchaudron.canalblog.com/   

jeudi 4 décembre 2014

Cette DEESSE qui vit en Nous



Une Déesse est une femme qui émerge de ses profondeurs.
C’est une femme qui a exploré honnêtement son côté sombre et a appris à célébrer sa Lumière.
C’est une femme qui peut tomber amoureuse des magnifiques possibilités qui l’habitent.
C’est une femme qui connait la Magie et les endroits Sacrés en elle, qui peuvent élever son âme.
C’est une femme qui émet de la Lumière, qui est magnétique, chacun peut sentir sa présence lorsqu’elle est dans une pièce.
Elle est forte et douce à la fois.
Elle a une énergie sexuelle puissante et a appris à maitriser son pouvoir de séduction.
Elle adore son corps, elle est aérienne.
Elle chérit la beauté, la lumière et l’amour.
Elle est une mère pour tous les enfants.
Elle coule avec la Vie dans la grâce facile.
Elle peut guérir avec un regard ou avec sa main.
Elle est sensuelle et intrépidement érotique, et s’engage dans le sexe de façon à partager avec une autre Âme, le contact du Divin.
Elle est la compassion et la sagesse.
Elle est le chercheur de Vérité et intersession profondément à quelque chose de plus grand qu’elle.
C’est une femme qui sait que son but dans la vie est de s’élever avec l’Amour.
C’est une femme amoureuse de l’amour.
Elle sait que la Joie est son destin et qu’en l’embrassant et le partageant avec les autres, les blessures se guérissent.
C’est une femme qui est venue pour savoir que son partenaire est sensible, perdu et effrayé comme elle l’a été de temps à autres.
Elle est venue pour comprendre les cicatrices qu’il a, et sait que l’Amour qu’ils partageront ensemble pourra être le soulagement, la guérison de leurs blessures.
C’est une femme qui peut s’accepter comme elle est, et accepter les autres comme ils sont.
Elle est capable de se pardonner ses erreurs, et ne pas se sentir menacée même quand on l’attaque.
C’est une femme qui peut demander de l’aide quand elle en a besoin ou aider lorsqu’on lui en demande.
Elle respecte les frontières, le siennes et celles des autres.
Elle peut voir Dieu dans les yeux des autres.
Elle peut voir Dieu en Elle.
Elle peut voir Dieu dans chaque situation de la Vie.
C’est une femme qui prend ses responsabilités pour tout ce qu’elle crée dans sa vie.
C’est une femme qui est dans le soutien et le don, totalement.
C’est une Déesse.»


Source : MAgdaRita

Hécate, entre ambivalence et accompagnement




Le but de cette introduction est de fournir une présentation sommaire, et bien entendu non exhaustive de la déesse, mais nous aborderons malgré tout son importance dans la mythologie grecque, ses rapports de filiation avec d’autres figures et ses attributions et images courantes.
Hécate est avant tout une déesse nocturne, et plus précisément profondément lunaire comme de nombreuses figures féminines des panthéons polythéistes.

Ses attributions révèlent d’emblée son dualisme, puisqu’elle est aussi bien une divinité fertile que la déesse de l’ombre et des morts. Cette ambivalence permanente de la déesse entre  l’Ombre et la Lumière, à la fois donneuse de vie et porteuse de mort, est sans aucun doute ce qui est le plus imprégné en elle, et c’est aussi ce qui fait la richesse des rapports que nous pouvons entretenir avec Hécate. Bien que moins connue que certaines figures essentielles du panthéon grec, elle n’en demeure pas moins une divinité primordiale au sein de la mythologie hellène : fille de deux titans, Homère fait d’elle la mère de Scylla dans l’Odyssée, et Hésiode, dans sa Théogonie, révèle le rôle fondamental qui lui est confié par Zeus.

Mais Hécate est aussi la déesse des carrefours. En tant que telle, on la représente parfois dotée de trois corps et trois têtes regardant dans des directions différentes. Cette dernière attribution est certainement l’une des plus importantes dans le rapport qu’entretiennent avec elle les païens d’aujourd’hui.

Une déesse qui subjugue

Oui Hécate subjugue, par une notion de dualisme sur laquelle je reviendrai souvent, à savoir qu’elle attire et qu’elle fascine au moins autant qu’elle effraie. Ces deux sentiments sont inhérents au caractère couramment véhiculé d’Hécate et à ses attributions. Car en effet, que ce soit via son aura de figure féminine, le mystère de son environnement nocturne, son tempérament considéré (à tort je crois) comme imprévisible, sinon instable, voilà autant de choses qui fascinent et qui effraient déjà chez un homme ou une femme, alors comment ne pas éprouver ces sentiments, et plus exacerbés encore, chez une divinité ?

Mais cette ambivalence à travers l’attirance qu’elle suscite, indissociable de la méfiance qu’elle inspire, doit être dépassée pour atteindre enfin le véritable dualisme de la déesse, notamment dans ses interventions lorsque nous sommes amenés à faire appel à elle. Alors prenons notre courage à deux mains, et explorons sans attendre la profondeur d’Hécate.

Une divinité à double tranchant

Ce qui caractérise incontestablement Hécate dans l’esprit de nombre de païens et de pratiquants, c’est cette notion de « double tranchant » qui lui colle à la peau. De fait, Hécate est une déesse de la nuit, une déesse des carrefours, une déesse enfin du changement. Autant de choses qui inquiètent et il est vrai qu’Hécate est également aussi prompte à venir en  aide qu’à punir (durement parfois). Pour autant, je suis convaincu que dans son aspect nocturne, il faut voir pour nous la perspective de l’aurore, que face au carrefour, une nouvelle voie s’offre à nous, que dans le changement, nous devons compter sur le renouveau.

Au final, le vrai dualisme d’Hécate est ici, dans ce mi-chemin entre l’Ombre et la Lumière, et là est sa beauté aussi, de nous permettre d’aller selon nos choix, d’un côté ou de l’autre. Mais cela devra se faire, dès lors que l’on travaille avec elle, avec beaucoup d’humilité, à nos  risques et périls parfois, mais je suis persuadé que nous avons tout à y gagner, et cela m’amène au point suivant.

Par delà la crainte, un véritable guide

Il est peut-être temps, je crois, de parler un peu de pratique. De par ses attributions, nous faisons souvent appel à Hécate pour des rituels de bannissement, et il est vrai qu’elle jouera dans ce cas son rôle à merveille, mais il faut alors voir le bannissement au sens large. On l’évoquera par exemple pour se débarrasser des influences néfastes d’une personne, mais également d’une dépendance, et allons encore plus loin, Hécate est un support formidable pour tout travail sur soi-même, visant à se débarrasser d’entraves qui nous sont propres. En somme, dès lors que vous visez un changement positif, un renouveau vers quelque chose de  bénéfique, dès lors que face à une bifurcation vous devez prendre un nouveau chemin, Hécate est une alliée précieuse.

Elle vous effraie toujours ? Oui sans doute un peu, et vous avez en partie raison. Car Hécate n’est pas une composante d’un rituel, c’est une entité, avec toute la force que cela suppose, mais bien plus selon moi, c’est un guide. Car lorsqu’on est amené à travailler avec Hécate, et qui plus est sur du long terme, c’est avant tout avec nous-même que nous travaillons. Hécate est difficile d’accès, mais lorsque nous finissons par la trouver, c’est nous-même que nous trouvons. Et le respect qu’elle exige dans notre pratique est avant tout le respect que nous nous devons à nous-même; tout comme l’humilité qu’elle réclame est celle que nous devons avoir face à nos propres défaillances, que nous pouvons cependant surmonter par elle. En cela Hécate, plus qu’une divinité, est bel et bien un véritable guide pour qui ne craint pas de se confronter, plus qu’à la peur qu’elle inspire, à ses propres peurs.

En conclusion, pratiquer avec Hécate

Je terminerai cet article, après avoir évoqué les rituels au sein desquels elle peut intervenir avec succès, et le rôle de guide qu’elle peut jouer au quotidien pour peu que l’on y soit prêt, en rappelant que si Hécate peut nous sublimer, elle ne se prive pas non plus de nous remettre à notre place si notre démarche avec elle n’est pas cohérente.

Il faudra donc savoir faire preuve d’humilité, mais sans peur pour autant; de respect pour elle sans se nier soi-même, autant de qualités que la déesse apprécie, tout comme les offrandes abondantes d’ailleurs, qui devront constituer un véritable don de votre part. Mais ce qu’il ne faut surtout pas perde de vue, c’est que ce qu’Hécate attend de nous, ce n’est ni plus ni moins que ce que nous devons attendre de nous-même.

Hécate, dans son dualisme, c’est un peu notre propre miroir : elle nous renvoie nos maux aussi bien que ce qu’il peut y avoir de plus beau en nous, elle nous sublime comme elle nous enterre. Au final, à travers elle, c’est véritablement face à nos choix que nous sommes  confrontés. En elle nous trouvons nos limites comme nos forces, et nous ne récoltons venant d’elle que les fruits de la semence que nous lui avons proposée.

Source : Magazine "Lune Bleue"

lundi 1 décembre 2014

Masculin sacré et sacrés genres


 Parce que je suis un « hôte et amphitryon de ce corps », comme l’écrit Hadrien, parce qu’il s’agit là de mon être au monde, je ne peux que m’interroger, dans le cadre d’une pratique spirituelle, sur l’importance du corps physique. Je suis un homme, sexué. Que faire de cette affirmation ?
Revendiquer la sacralité de mon corps, et ainsi de mon sexe, est un acte de libération. C’est avec ce corps que je chemine vers la Déesse et que je vais dans le monde. Le plaisir des sens fait partie intégrante de ma vie. Le nier ou le rejeter reviendrait à dénigrer une partie de moi-même. Il est dit couramment que tout chemin spirituel est une voie de guérison, mais je ne crois pas guérir quoi que ce soit en m’amputant d’un corps, d’un morceau du Moi. Au contraire, je pense qu’ainsi on ne parvient qu’à se faire du mal.
M’engager dans un chemin spirituel pour moi consistait en un premier lieu à me débarrasser de ces fameuses polarités. Comme beaucoup, aux débuts de mes études ésotériques, j’ai appris que l’eau est féminine et le feu masculin, que la Lune est une Déesse et le Soleil un Dieu. Qu’il est triste et réducteur d’imaginer que l’intuition est un principe féminin, le courage une qualité masculine ! Il serait donc nécessaire de se ranger dans une catégorie au dépens de l’autre ? Mais si l’homme peut développer des qualités dites féminines et inversement, nous n’avons plus de raison de polariser quoi que ce soit. Si je transcende ces notions, que me reste-t-il ? Il me reste moi, simplement.
Nous confondons régulièrement trois entités bien distinctes : la sexuation, le genre et la sexualité. Pire, nous ne reconnaissons pas l’héritage culturel intrinsèque à ces notions et le croyons pure biologie.
Tout d’abord la sexuation (mâle, femelle...), c’est-à-dire l’identité sexuelle physique. Quand est-on de sexe masculin ? Lorsque nous avons un pénis, des chromosomes XY et de la testostérone ? De nombreuses études nous prouvent que la réponse n’est pas si évidente. Femmes XY, intersexuation... Il s’agit d’exceptions, diront certains, mais des exceptions qui représentent 1% recensé de la population mondiale tout de même.
Le genre (femme, homme...) est, quant à lui, une entité culturelle pure. Il s’agit de l’identité sexuée sociale et psychique. C’est lui qui définit le com­portement et le rôle social de chaque individu. Carcan rigide et confondu avec le sexe, il de­vient une prison.
Concernant la sexualité (attirance pour tel-s type-s de partenaire-s sexuel-le-s), il est désormais évident pour tous que le choix amoureux ne dépend pas de son propre corps.
En somme, cinquante ans de recherches scientifiques (n’en déplaise à certains) sur les théories du genre font voler en éclats nos idées préconçues sur la place de l’homme dans notre société. La célèbre phrase de Simone de Beauvoir : « on ne naît pas femme, on le devient » est transposable à l’homme. Il n’y a pas d’essence de la masculinité ou de la féminité, il y a un apprentissage, voire un conditionnement tout le long de sa vie. La différence entre homme et femme n’est pas lié à un déterminisme biologique. Margaret Mead a définitivement marqué la rupture du lien entre sexe et tempérament en rencontrant des cultures où les rôles sociaux sont définis à l’inverse des nôtres. Même sans aller jusqu’en Océanie, nous trouvons des traces ici même de la frêle construction des genres. Notre propre culture n’a pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui. Ce n’est qu’au XIIeme siècle qu’émerge un culte de la relation homme-femme. Avant, le propos ne semblait pas digne d’intérêt, et, s’il fallait se marier, les grands sentiments chevaleresques étaient tout de même réservés aux compagnons d’armes plutôt qu’aux épouses. Impensable aujourd’hui, nous serions tout de suite catalogués d’homosexuels refoulés (de la façon la plus polie possible).
Avec ces notions en tête, comment définir un masculin sacré ?
Si je suis un corps, je n’en reste pas moins un être à part entière, un tout indivisible. Je suis du genre militant pacifiste, mais ne me suis jamais senti guerrier. Si je sais me montrer fort et courageux, j’aime être doux et exprimer mes émotions. Il m’est arrivé de pleurer en regardant « Toute une histoire », c’est dire. Enfant, je délaissais même les voitures pour jouer aux poupées. Je n’en reste pas moins un homme.
Dionysos a toujours été pour moi un représentant du masculin sacré plus fiable que d’autres noms proposés, car justement, il transcende, il mélange, il marie les contraires, pour amener ces ouailles vers une seule réalité divine. Il dissout allègrement les limitations sociétales et permet la vraie libération. Il nous montre le chemin de la guérison. Oui, l’homme aussi a besoin de guérir. Ainsi, m’inscrire dans une tradition dianique n’a rien de contradictoire. Le féminisme n’est pas castrateur, puisque libérer les rôles de la femme revient à libérer ceux de l’homme. En suivant Dionysos, dans sa danse bruyante et sauvage, je retourne à la Mère, renoue avec l’essence de la Vie.
Face à la Déesse, nous sommes nous, pleinement libres et fiers.
Sur le chemin de Thèbes,

A l’école des mères médiatrices


D’où viennent l’Amour Inconditionnel et le Nourrissage

Laissez-moi vous parler de vous tels que vous étiez avant de vous réincarner. Toute personne qui vient dans cette école – et ceci devrait être une description historique de la réincarnation et du voyage qui mène ici, dans ce lieu sur la carte de votre destinée – c ‘est parce qu’elle a été gloutonne dans sa vie antérieure. Gloutonne. Vous avez été gloutons et/ou vous avez combattu pour votre survie au cours d’une bataille, et au moment de mourir, vous vous êtes posé la question suivante ; la première question que vous vous soyez posée fut de savoir où était votre mère. Il n’y a pas un seul soldat, une seul guerrier qui au moment de mourir sur le champ de bataille, n’appelle instinctivement sa mère. Ils le font tous. Ceci est un fat absolu. J’en ai été le témoin moi-même. Pourquoi font-ils cela ? Je voulais donc vous poser la question suivante : pourquoi croyez-vous – vous croyez que c’est stupide ? – que tous les guerriers appellent leur mère juste avant de mourir ? Veuillez vous tourner vers votre partenaire et lui dire pourquoi vous croyez cela.

Eh bien, voilà la réponse à cette question : c’est parce que, quand vous étiez petits, l’aspect le plus réconfortant et le plus aimant n’a jamais été le père ; cela a toujours été la mère. Et chaque fois que vous vous êtes fait mal, vous êtes blessés ou cogné, vous êtes allés  auprès de votre mère qui remit tout dans l’ordre. Lorsqu’un soldat a les boyaux éclatés et la moitié du corps qui manque, la seule personne qu’il appelle est sa mère. Il en a été ainsi tout au long de l’histoire ; Pourquoi ? Ils demandent à leur mère de les aider, car c’est la seule personne dans leur vie qui puisse les aider. Et la deuxième personne qu’ils appellent est Dieu : "Dieu aide-moi" Et ils meurent.

Les mères ici présentes, à quel point sont-elles divines ? A quel point le sont-elles divines ? A quel point les femmes sont-elles divines ? Combien d’entre vous comprennent la question ? Vos femmes sont-elles divines ? Chaque petit garçon sait que, lorsqu’il s’égratigne le genou ou reçoit un coup sur la mâchoire, sa mère va prendre soin de lui, l’aimer, le prendre sur sa poitrine et que cela suffit à faire que les choses aillent mieux, n’est-ce pas ? Quel que soit leur âge, c’est ce qu’ils croient ; C’est la raison pour laquelle ils sont épris des seins des femmes ; ils tentent de retrouver leur mère ; Combien d’entre vous comprennent ?
Maintenant, suivez-moi bien. Je vais quelque part avec cette histoire. C’est parce que, dans toutes leurs aventures, leur mère leur demande toujours de prendre soin d ‘eux-mêmes et de faire attention ; ils ont été des fils rebelles, sont partis et on fait ce qu’ils voulaient d e toutes façon. Mais quand ils se sont blessés, est-ce que les gens contre lesquels ils se sont rebellés ont pris soin d’eux ? Non. Qui donc sont-ils allés trouver ? Maman, la bonne terre. C’est la raison pour laquelle les femmes ne sont pas des hommes. Les hommes ont l’esprit d’aventure et sont spontanés ; ils fécondent n’importe quel trou qu’ils voient. Les femmes, elles, doivent porter la responsabilité de ce qui sort de ce trou.

Que pouvons-nous donc dire des femmes ?

Eh bien, pour la plupart, les femmes se donnent aux hommes. Et, à moins qu’elles ne soient des prostituées ou des hétaïres, elles oeuvrent réellement dur pour plaire à leurs époux, leurs amants et leurs hommes. Mais, si elles tombent enceintes, le doit de Dieu n’est pas dirigé en direction du père ; il est dirigé dans leur direction. Ce sont donc elles qui supportent la croissance au sein de leur matrice et ce sont elles qui supportent l’enfant, elles qui sont continuellement là. Les soldats sur le champ de bataille n’appellent jamais, ou rarement, leur père ; Je les ai observés et cela est vrai jusqu’à vos guerres les plus récentes. Ils appellent leur mère ; ils n’appellent pas leur père. Ne trouvez-vous pas cela intéressant ?
D’où viennent donc l’amour inconditionnel et le nourrisage des mères ? C’est vrai. Et ils appellent leur mère et leur mère est loin, et ils appellent et leur souffrance est terminée ;ils sont partis pour toujours. Ils ne seront jamais plus avec leur mère. Une telle situation est tout à fait tragique. Cela est la partie de l’humanité qui n’est l’objet d’aucune louange, dont on ne parle pas, et c’est la raison pour laquelle je suis une femme, cette compréhension totalement bienveillante de ce que c’est que de recevoir la semence de l’homme que vous aimez et d’avoir ensuite à prendre soin de cette semence, à la nourrir, à la laisser croître dans votre corps, cet enfant grandit en vous.

C’étaient des fils de mères qui étaient sur le champ de bataille de mon époque, pas des fils de pères. Ainsi, en regard de toute éternité, où donc le siège de l’amour absolu et de la protection se trouve-t-il ? Dans la femme, la partie la plus menacée, car la femme peut aimer le monde. Si une seule femme faisait tous les enfants et si tous les enfants du monde étaient ses petits-enfants, il n’y aurait jamais de guerre. Mais si les amants entrent en jeu, il y aura toujours la guerre.

Si lors d’une bataille rangée, les mourants appellent leur mère – que ce soient des hommes virils, des guerriers de renon – à qui revient-il d’être le professeur de l’humanité ? Une femme qui apporte douceur à la souffrance, réconfort à la peur, joie et amour, l’idéal même que les hommes appellent de toutes leurs forces au milieu de la bataille rangée alors que leurs boyaux se vident autour d’eux, qu’ils meurent, que leur cœur éjecte les dernières gouttes de leur sang et leur force vitale. Qui donc devrait être le professeur des générations à venir ? Vous l’avez !

Je veux que vous compreniez pourquoi vous ne savez pas reconnaître un maître. Regardez, si génie sans cœur, je conquis les deux tiers du monde connu, ce que j’avais à conquérir, étant devenu le vent, jusqu’à en être épris des montagnes enneigées, des arbres givrés, des vertes rivières et des roseaux, ce fut d’apprendre l’amour, de l’apprendre tel que le voit une femme ; Les femmes sont plus proches de Dieu parce qu’elles ne sont pas naturellement dans le premier sceau. Elles n’y sont naturellement que lors de la saison de leur ovulation. Tout le reste, elles s’y efforcent. Là où l’homme se situe à ce moment-là, les femmes n’y sont pas. Elles sont les qualités nourissantes de la Terre. C’est pourquoi la nature est dénommée la mère. Elle sait ce que c’est que de souffrir longtemps, d’aimer longtemps. Et elle est cruelle car elle sait éliminer toute faiblesse quelle qu’elle soit et sera le support du plus fort de ses génomes, sa genèse.

J’ai donc découvert à propos des femmes que les qualités féminines ont été haïes par les pouvoirs en place, en vérité l’Eglise, en vérité les royaumes, car les femmes ont en elles-mêmes une compassion qui leur est naturelle. C’est la même chose en ce qui concerne avoir des enfants. C’est une compassion naturelle. Elles ont un amour naturel. Si on plaçait une femme sur le trône d’une principauté et l’initiait à considérer chaque personne comme son enfant, elle deviendrait le plus féroce des guerriers et protégerait chacun de ses enfants. Elle le ferait. Cela est la raison pour laquelle si peu de femmes ont accédé au trône.

Oh Oui, il en faut pour allumer une femme. Et les femmes d’aujourd’hui sont artificielles. Ce sont des petits enfants programmés sans opinions ; elles veulent seulement être belles et idolâtrées ; Cela dénote un effondrement de la conscience. C’est cela. Mais les femmes ont une vertu . Et cette vertu, la voici : tous mes soldats, qui appelaient-ils au moment de mourir ? Leur mère, des femmes que je n’avais jamais connues, d es femmes qui, je l’imagine, apprenant que leur fils – leur fier et magnifique fils – avait été abattu sur le champ de bataille, crieraient, pleureraient et porteraient des vêtements de deuil pendant longtemps. Je n’ai pas connu un seul père qui ait fait cela. Les femmes le font. Cela montre l’intensité de leur amour. Elles deviennent ensuite des proies et on les soupçonne. Dans le monde, elles sont des marchandises. On les traite comme du bétail et comme des objets sexuels car elles n’ont aucun droit et, dans la plupart des pays, elles n’ont pas le droit de vote. Elles n’ont pas le droit à la contestation dans le mariage. Elles n’ont absolument aucun droit, Une mauvais femme est seulement une femme à qui on a renié son amour naturel, rien de plus.

En fait, l’Eglise catholique a  étendu son adoration à la matrice de Marie pour qu’elle intercède auprès de son fils divin pour les péchés de ceux qui viennent se confesser. C’est une femme médiatrice. Pourquoi une femme devrait-elle être une médiatrice ? Pourquoi ne serait-elle pas le don de ce qu’elle est ? Elle est plus haut placée sur l’échelle à sept échelons ; Si on compte sept niveau de l’Hertzien à l’inconnu infini, il n’y a que sept niveaux. Il n’y a que sept niveaux de conscience. Bien sûr, il y a un quart de cercle de potentiels absolus dans le monde quantique à trois niveaux (réalité tridimensionnelle). Comment le sait-on ? C’est ce que j’ai enseigné à mes camarades ce soir. Pensez-vous tout savoir ? Ce soir, regardez le ciel de minuit et imaginez les étoiles que vous ne voyez pas. Si elles appartiennent toutes aux trois premiers sceaux, en toute franchise et en toute vérité, je vous supplie de vous demander combien d’aventures vous avez réellement vécues dans les trois premiers sceaux ? Etes-vous jamais allés au-delà de votre lit, de votre réfrigérateur ou de votre cuisinière, de votre pénis, de votre vagin, de vos siens ou de votre visage ? Etes-vous jamais allés au-delà pour voir que l’espace contient dans ce monde tridimensionnel des possibilités infinies pour vous tous ? Comment pourrions-nous jamais être devenus plus grands que cela ?

Dieu est-il aussi simple que sept échelons ? Oui. Mais le royaume de Dieu et les aventures de Dieu sont-ils plus grands que sept échelons ? Absolument. Une femme est naturellement plus proche de Dieu, plus artificielle envers son amant et plus naturelle envers son propre Dieu de compassion, d’amour, de compréhension et de nourriture de l’âme.
 C’est pourquoi je suis une femme.


  Extrait du livre RAMTHA : « Intervention des Dieux » aux Editions AdA.
pour en savoir plus, allez sur mon autre blog http://francesca1.unblog.fr/