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mardi 7 juin 2016

Le Centre du Monde Celtique



Pour un Celte, la question « Où se trouve le Centre du Monde ? » connaît trois réponses possibles. En tant qu’individu, notre réponse pourrait être : « C’est là où je me tiens. » C’est une référence à « gorm a cli » ou le centre de l’Être, le « centre ou coeur ». En tant que membre d’une famille, notre réponse pourrait aussi être : « C’est le cleithe, le pilier central de ma maison. » En tant que membre d’un clan, nous aurions pu répondre qu’il s’agissait de Bíle, l’arbre sacré des Dieux.

Chacun de ces centres est connecté aux autres par la déesse Brighid. Elle était la Déesse du Feu : le feu de la tête et du coeur,le feu du foyer et de la terre, les feux des forgerons et des poètes. Elle contrôlait les serpents du cœur « assoiffé de feu » et des feis. Brighid était la « fille du feu » de Dagda. Elle était l’élément magique connectant les Trois Mondes. Si les éléments attachés à chacun de ces Trois Mondes était la Terre, la Mer et le Ciel (Terre, Eau et Air), alors Elle était le Feu qui les transforme tous les trois. C’est le Feu qui ouvre les voies de l’Autre-Monde aux Feis. C’est le Feu qui inspire les poètes.

C’est le feu qui réchauffe l’anam (l’âme), aussi bien que les Chaudrons de la Sagesse, de l’Échauffement et de la Connaissance. Pour un Celte, le Centre du Monde est l’interconnexion de l’individu, de la famille et du cosmos. Le feu les illuminait tous, il était au centre des rituels celtiques et druidiques.




Neuf éléments
« J’ai été fait des neuf éléments, des fruits au pied des arbres gisants, du merveilleux fruit du Paradis, des primevères de la colline, des pétales de buissons et d’arbres, des racines sous terre cachées, d’ortie et de genêt, de l’eau de la neuvième vague. Math lui-même m’a enchanté avant qu’immortel je ne sois fait, Gwydion m’a créé de sa baguette. D’Emrys et d’Euryon, Mabon et Modron, de cinq cinquantaines de mages comme Math lui-même j’ai été fait, par le maître en grande extase, et les plus sages druides j’ai été fait, avant le commencement du monde et je détiens la connaissance des étoiles du début des Temps. »

Taliesin, chef des bardes de Bretagne (vers 600 avant l’ère commune) tel que rapporté dans le Cad Goddeu. Traduit de l’original en anglais par Caitlin Matthews. Adapté en français par Adélaïde Foliot

Afin de définir l’individu, le premier centre, je dois vous présenter une liste des neufs éléments que j’ai extraite d’une étude des traditions celtiques. Tout comme le Hatha Yoga définit le corps humain en tant que « maison à une colonne et neuf portes », les Celtes définissaient le corps comme une  composition de neufs éléments ou « dúile ». Le neach (l’être vivant), ou duine (la personne), était composé de neuf dúile (éléments). A chacun de ces éléments correspondait un élément cosmique dans le Bith (cosmos). Cette interconnexion du dúile donne tout son sens à l’expression « en haut comme en bas ».

Lorsque les éléments de l’individu et du cosmos sont en harmonie les uns avec les autres, c’est le moment de travailler avec les plus puissantes magies. Un Esprit celte est centré sur la maison qu’est son corps ; son foyer l’est sur l’emplacement où le feu qui le réchauffe se consume. Sa vie est  contenue dans le clan ou tuath. La magie est partout et la Vie n’est réelle que dans les limites de sa Terre. Partout ailleurs, il est « autre ». Le tableau suivant tente de définir comment les portes et les fenêtres du corps peuvent être connectées à la Terre, le centre au cosmos.





Les correspondances  de Dúile

Ces éléments qui constituent l’individu peuvent être vus comme équivalents aux chakras, aux planètes, aux sens et aux couleurs, mais c’est une autre histoire. Durant la divination, nous utiliserons les neufs dúile et nous ferons référence aux Trois Chaudrons de l’Échauffement, de la Vocation et de la Connaissance plutôt qu’aux chakras.

Mais avant d’évoquer davantage les éléments et les Trois Chaudrons, voyons ce qu’un Ollamh peut nous dire concernant leurs Mystères lorsqu’il essaie d’harmoniser son propre Dúile au cosmos. Ce regard en « coulisses » est contenu dans une grande et ancienne invocation appelée « Le Mystère » et attribuée à Amergin, fils de Mile, Ollamh des Milesiens (vers 1000 avant l’ère commune). Cette traduction a été réalisée par R.A.S. Macalister pour le Livre des Invasions ou Leabhar Ghabala.



Pour plus d’information sur les voies des Druides et les mystères de l’Ogham, vous pouvez lire mes articles sur la divination oghamique dans le Journal of the Henge of Keltria http://www.keltria.org  ou visiter le site http://www.summerlands.com


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