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mercredi 23 décembre 2015

Dionysos et la déesse Terre de Maria Daraki




 J’aimerais vous faire partager mon enthousiasme pour un ouvrage vraiment passionnant sur la religion hellénique, traitant en particulier de Dionysos et d’autres divinités (Gaïa, Perséphone, Hadès, Déméter...) proches de sa sphère d’influence. J’adore en apprendre plus sur les dieux, connaître leur histoire, comprendre le culte dont ils étaient l’objet et comment on le leur rendait, m’interroger sur le symbolisme propre à chacun d’eux, la façon dont ils étaient perçus à l’époque même où leur présence parmi les mortels relevait de l’incontestable. 

C’est pour ces raisons que je me suis dirigée vers cette étude universitaire de Maria Daraki, professeur d’Histoire Ancienne à Paris 8, aujourd’hui décédée. Le livre que je tiens entre les mains est un petit livre de poche, de chez Flammarion, de la collection Champs Histoire - celle-ci reconnaissable entre toute avec sa couverture bien jaune. Le petit format contraste avec la densité du contenu : ramassé, impressionnant... dense quoi, pas de vide, impression serrée. J’espère que cela ne fera pas reculer ceux qui ont horreur du trop plein, parce que franchement, ce bouquin en vaut vraiment la peine. 

Loin des stéréotypes pauvres et des caricatures grossières que l’on rattache directement à Dionysos, souvent sans se poser de question, l’ouvrage nous plonge au contraire dans la complexité des symboles relatifs au dieu, à son histoire plurielle où les variations du mythe peuvent parfois nous désarçonner mais creusent davantage le réseau des significations. Il nous entraîne aux cœurs des grandes fêtes dionysiaques, les Anthestéries, où le deuil, l’ivresse, la fécondité, les morts, la sexualité se côtoient, s’entremêlent et se repoussent dans des cultes à mystères spécifiques pour les hommes et les femmes. 

Ce livre nous permet de comprendre pourquoi Dionysos est lié à la fois à la croissance végétale et animale, mais aussi à la mort, à l’élément liquide et au vin, à la transe folle et à l’agriculture. Dieu cornu et chtonien, il est celui qui traverse l’espace au-dessus du sol et qui plonge ensuite dans les entrailles de la terre, le royaume des morts, amorçant le cycle infini de la mort et de la renaissance. 

A la fois sacrificateur et sacrifié, il est celui qui se livre au démembrement rituel comme promesse de renouveau perpétuel des forces de la nature et de la Terre. C’est un dieu total, proche de la terre et s’adressant à tous les individus quelque soit leur statut, leur âge ou leur genre. Bien sûr, la figure de Dionysos peut se rapprocher du Cornu des Wiccans et résonner avec le Cernunnos celte et certainement avec des divinités d’autres panthéons. Pour toutes ces raisons - et il y a encore plein d’autres choses à apprendre, je vous recommande vivement ce livre !

1 commentaire:

  1. Je viens tout juste d'acheter ce livre et c'est en cherchant sur Internet des informations sur celui-ci que je tombe sur votre superbe blog. Les thèmes que vous traitez me sont très chers et ce présent article m'enthousiasme. Je sens que je vais avoir beaucoup de plaisir à le lire.

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