On ne
peut parler du rôle de la femme chez les gnostiques sans évoquer la grande
figure de Simon le Mage et celle d’Hélène, son inséparable compagne. Au temps
de la prédication apostolique, Simon et Hélène offrent publiquement l’image du
couple divin primordial.
À une époque où la femme ne pouvait
participer au culte et où l’accès au sacerdoce lui était interdit sous le prétexte
qu’elle était périodiquement impure, on imagine le scandale que devait
provoquer Simon le mage en vivant
ostensiblement avec une femme que certains hérésiologues nous présentent comme étant une
prostituée, alors que, selon Simon elle incarnait la Sagesse divine, la Sophia
descendue sur terre. Ensemble, ils prétendent restaurer l’ordre divin en
rétablissant le couple originel brisé par Yahvé.
Pour
apprécier la dimension de Simon le Mage, nous ne disposons que de citations
tronquées et sans doute altérées de ses adversaires, de légendes sans
fondement historique… et pourtant, sous les railleries, les calomnies, les
sarcasmes d’esprit imperméables à la gnose, apparaît en filigrane un message
que les adversaires ne réussissent pas à étouffer, une dimension gnostique : «
Je suis celui qui se tient debout, je vais à nouveau au Père et je lui dirai :
moi aussi, ton fils qui se tient debout, ils ont voulu le faire tomber,
cependant, je ne suis pas compromis avec eux mais je suis retenu en moi-même »
Ailleurs,
Simon parle de la Puissance divine dont il est l’incarnation Cette affirmation,
si elle est lucide et sincère, est révélatrice du Tout qui réunit l’homme, Dieu
et le monde. Le couple primordial n’a plus qu’un visage, le visage originel.
Ce qui transparaît de l’enseignement de Simon
le Mage révèle une conception de la divinité très proche de celle qui ressort
de l’Évangile selon Thomas. Cette similitude va
entraîner chez Simon comme chez Jésus une identité de points de vue sur le rôle
de la Mère divine et de la femme, épouse et mère, dans la réalisation de l’Un.
par Simon le MAGE
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