J’aimerais vous faire partager mon
enthousiasme pour un ouvrage vraiment passionnant sur la religion hellénique,
traitant en particulier de Dionysos et d’autres divinités (Gaïa, Perséphone,
Hadès, Déméter...) proches de sa sphère d’influence. J’adore en apprendre plus
sur les dieux, connaître leur histoire, comprendre le culte dont ils étaient
l’objet et comment on le leur rendait, m’interroger sur le symbolisme propre à
chacun d’eux, la façon dont ils étaient perçus à l’époque même où leur présence
parmi les mortels relevait de l’incontestable.
C’est pour ces raisons que je me
suis dirigée vers cette étude universitaire de Maria Daraki, professeur
d’Histoire Ancienne à Paris 8, aujourd’hui décédée. Le livre que je tiens entre
les mains est un petit livre de poche, de chez Flammarion, de la collection
Champs Histoire - celle-ci reconnaissable entre toute avec sa couverture bien
jaune. Le petit format contraste avec la densité du contenu : ramassé,
impressionnant... dense quoi, pas de vide, impression serrée. J’espère que cela
ne fera pas reculer ceux qui ont horreur du trop plein, parce que franchement,
ce bouquin en vaut vraiment la peine.
Loin des stéréotypes pauvres et des
caricatures grossières que l’on rattache directement à Dionysos, souvent sans
se poser de question, l’ouvrage nous plonge au contraire dans la complexité des
symboles relatifs au dieu, à son histoire plurielle où les variations du mythe
peuvent parfois nous désarçonner mais creusent davantage le réseau des
significations. Il nous entraîne aux cœurs des grandes fêtes dionysiaques, les
Anthestéries, où le deuil, l’ivresse, la fécondité, les morts, la sexualité se
côtoient, s’entremêlent et se repoussent dans des cultes à mystères spécifiques
pour les hommes et les femmes.
Ce livre nous permet de comprendre pourquoi
Dionysos est lié à la fois à la croissance végétale et animale, mais aussi à la
mort, à l’élément liquide et au vin, à la transe folle et à l’agriculture. Dieu
cornu et chtonien, il est celui qui traverse l’espace au-dessus du sol et qui
plonge ensuite dans les entrailles de la terre, le royaume des morts, amorçant
le cycle infini de la mort et de la renaissance.
A la fois sacrificateur et
sacrifié, il est celui qui se livre au démembrement rituel comme promesse de
renouveau perpétuel des forces de la nature et de la Terre. C’est un dieu
total, proche de la terre et s’adressant à tous les individus quelque soit leur
statut, leur âge ou leur genre. Bien sûr, la figure de Dionysos peut se
rapprocher du Cornu des Wiccans et résonner avec le Cernunnos celte et
certainement avec des divinités d’autres panthéons. Pour toutes ces raisons -
et il y a encore plein d’autres choses à apprendre, je vous recommande vivement
ce livre !
Je viens tout juste d'acheter ce livre et c'est en cherchant sur Internet des informations sur celui-ci que je tombe sur votre superbe blog. Les thèmes que vous traitez me sont très chers et ce présent article m'enthousiasme. Je sens que je vais avoir beaucoup de plaisir à le lire.
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