Pour un Celte, la question « Où se
trouve le Centre du Monde ? » connaît trois réponses possibles. En tant
qu’individu, notre réponse pourrait être : « C’est là où je me tiens. » C’est
une référence à « gorm a cli » ou le centre de l’Être, le « centre ou coeur
». En tant que membre d’une famille, notre réponse pourrait aussi être : «
C’est le cleithe, le pilier central de ma maison. » En tant que membre
d’un clan, nous aurions pu répondre qu’il s’agissait de Bíle, l’arbre sacré des
Dieux.
Chacun de ces centres est connecté aux
autres par la déesse Brighid. Elle était la Déesse du Feu : le feu de la tête
et du coeur,le feu du foyer et de la terre, les feux des forgerons et des
poètes. Elle contrôlait les serpents du cœur « assoiffé de feu » et des feis.
Brighid était la « fille du feu » de Dagda. Elle était l’élément magique
connectant les Trois Mondes. Si les éléments attachés à chacun de ces Trois
Mondes était la Terre, la Mer et le Ciel (Terre, Eau et Air), alors Elle était
le Feu qui les transforme tous les trois. C’est le Feu qui ouvre les voies de
l’Autre-Monde aux Feis. C’est le Feu qui inspire les poètes.
C’est le feu qui réchauffe l’anam (l’âme),
aussi bien que les Chaudrons de la Sagesse, de l’Échauffement et de la
Connaissance. Pour un Celte, le Centre du Monde est l’interconnexion de l’individu,
de la famille et du cosmos. Le feu les illuminait tous, il était au centre des
rituels celtiques et druidiques.
Neuf éléments
« J’ai été fait des
neuf éléments, des fruits au pied des arbres gisants, du merveilleux fruit du
Paradis, des primevères de la colline, des pétales de buissons et d’arbres, des
racines sous terre cachées, d’ortie et de genêt, de l’eau de la neuvième vague.
Math lui-même m’a enchanté avant qu’immortel je ne sois fait, Gwydion m’a créé
de sa baguette. D’Emrys et d’Euryon, Mabon et Modron, de cinq cinquantaines de
mages comme Math lui-même j’ai été fait, par le maître en grande extase, et les
plus sages druides j’ai été fait, avant le commencement du monde et je détiens
la connaissance des étoiles du début des Temps. »
Taliesin, chef des bardes de Bretagne
(vers 600 avant l’ère commune) tel que rapporté dans le Cad Goddeu. Traduit
de l’original en anglais par Caitlin Matthews. Adapté en français par Adélaïde
Foliot
Afin de définir l’individu, le premier
centre, je dois vous présenter une liste des neufs éléments que j’ai extraite
d’une étude des traditions celtiques. Tout comme le Hatha Yoga définit le corps
humain en tant que « maison à une colonne et neuf portes », les Celtes définissaient
le corps comme une composition de neufs
éléments ou « dúile ». Le neach (l’être vivant), ou duine (la
personne), était composé de neuf dúile (éléments). A chacun de ces
éléments correspondait un élément cosmique dans le Bith (cosmos). Cette
interconnexion du dúile donne tout son sens à l’expression « en haut comme en
bas ».
Lorsque les éléments de l’individu et
du cosmos sont en harmonie les uns avec les autres, c’est le moment de
travailler avec les plus puissantes magies. Un Esprit celte est centré sur la
maison qu’est son corps ; son foyer l’est sur l’emplacement où le feu qui le
réchauffe se consume. Sa vie est contenue
dans le clan ou tuath. La magie est partout et la Vie n’est réelle que
dans les limites de sa Terre. Partout ailleurs, il est « autre ». Le tableau
suivant tente de définir comment les portes et les fenêtres du corps peuvent
être connectées à la Terre, le centre au cosmos.
Les correspondances de
Dúile
Ces éléments qui
constituent l’individu peuvent être vus comme équivalents aux chakras, aux
planètes, aux sens et aux couleurs, mais c’est une autre histoire. Durant la
divination, nous utiliserons les neufs dúile et nous ferons référence aux Trois
Chaudrons de l’Échauffement, de la Vocation et de la Connaissance plutôt qu’aux
chakras.
Mais avant d’évoquer davantage les
éléments et les Trois Chaudrons, voyons ce qu’un Ollamh peut nous dire
concernant leurs Mystères lorsqu’il essaie d’harmoniser son propre Dúile au
cosmos. Ce regard en « coulisses » est contenu dans une grande et ancienne
invocation appelée « Le Mystère » et attribuée à Amergin, fils de Mile, Ollamh
des Milesiens (vers 1000 avant l’ère commune). Cette traduction a été réalisée
par R.A.S. Macalister pour le Livre des Invasions ou Leabhar Ghabala.
Pour
plus d’information sur les voies des Druides et les mystères de l’Ogham, vous
pouvez lire mes articles sur la divination oghamique dans le Journal of the
Henge of Keltria http://www.keltria.org ou visiter le site http://www.summerlands.com
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