Le
paganisme breton se trouve juste sous la surface, sa culture a été protégée
pendant des siècles par la langue bretonne, que seulement les bretons connaissent.
Le Christianisme et le Paganisme se fusionnèrent et les anciens chemins furent
cachés sous l’apparence du nouveau. Les autels romains de Mithra furent inclus
dans les églises chrétiennes. Les statues des déesses gallo-romaines
réapparurent en tant que Vierges.
Les
anciennes divinités bretonnes vivent et on a découvert qu’en faisant des
rituels à l’extérieur, les divinités qu’on invoquait d’habitude dans notre temple
à Londres ne nous parlaient pas sur cette terre riche, ni dans la salinité du
vent, ni à l’ombres des pierres érigées vers un ciel étoilé. Lors de nos premiers
rituels dans le cercle de pierres qu’on a créé, on invoquait les quatre
directions en utilisant les images de la tradition celtique – l’aigle à l’est,
la jument blanche au sud, le saumon à l’ouest et le taureau noir au nord. Comme
les noms des dieux qu’on utilisait en Angleterre et en Irlande ne semblaient comme « Dame » et «
Seigneur ». Puis lors d’un rituel on était assis autour d’un feu et on a
attendu.
On écoutait le vent dans les arbres,
les cris des hiboux, les bruissements des animaux curieux entre les buissons,
venus voir notre rituel de feu. À la lumière tremblante du feu et le sifflement
des arbres, on écoutait attentivement, pour découvrir le schéma divin de ces
sons. Des mots arrivaient et on y trouvait un sens.
On
écoutait et dans le vent un son arriva.
On confronta nos notes. Oui, on avait
entendu la même chose. On avait trouvé notre première divinité. L’intuition
avait trouvé un nom et la pensée maintenant prenait sa place. On acheta des
livres sur l’histoire celtique de Bretagne. On a découvert ainsi le travail de
Christian-J. Guyonvarc’h, professeur en études celtiques à l’Université locale
de Rennes, et les recherches des historiens bretons locaux, comme Gwenc’hlan Le
Scouëzec. On a commencé à découvrir nos Déesses et nos Dieux. On a découvert
Belisama et on a commencé à l’adorer.
La
Déesse Dorée
La mer qui entoure la Bretagne de
trois cotés porte avec elle les brumes, la pluie, le vent et le soleil. C’est
une terre aux longues soirées dorées d’été, quand le coucher teint le ciel
d’ambre, d’orange, d’abricot et de rose. C’est cette lumière dorée qui a attiré
en Bretagne au dix-neuvième siècle des peintres comme Paul Gauguin pour peindre
« Le Christ Jaune » et « Meules de foin en Bretagne ». On a découvert que c’est
Belisama la déesse des étés dorés qui commence à Beltane. Dans les longues
soirées dorées, les rayons du soleil transforment les cristaux de quartz de
notre ferme et ils brillent d’une lumière dorée. On ressent la présence de
Belisama dans le cercle et tout autour quand les journées d’été commencent à
s’allonger. On la ressent comme de l’énergie, dorée et lumineuse, joyeuse et
créative.
Il y a le rire et la force. On ne la
ressent pas comme Vierge ni comme Mère, mais comme déesse amante qui prend
comme amant ceux qu’elle veut et qui donne son amour à tout le monde.
Feu et eau
Au Solstice quand le soleil est au
maximum de sa force, on entre dans le signe astrologique du Cancer. Le Solstice porte avec lui les énergies
du feu et d’eau à la fois, l’eau des plaisantes pluies d’été.
Dans notre travail rituel avec Belisama elle
vient à nous
comme une déesse solaire et de l’eau.
Nos étés bretons, ce sont les étés du
soleil et des averses, donc cela a du sens chez nous. Pendant nos recherches,
on a découvert qu’il y a un lien avec l ’eau. Le géographe romain Ptolémée
enregistra le nom d’un fleuve au nord-ouest de l’Angleterre, appelé maintenant
Ribble, Belisama. On a remarqué que notre vision de Belisama est tout à fait
semblable à l’image de la carte des tarots des Étoiles. On la voit très souvent
près des ruisseaux dans lesquels coule de l’eau fraiche. On la voit se promener
sur les rives entre les joncs et les fleurs. On invoque Belisama quand nos
initiés italiens viennent nous voir de Milan. Quand la déesse est invoquée, la
pleine lune monte grande et dorée. On voit ici une autre image de Belisama.
Est-elle la lune dorée d’été que l’on voit très souvent resplendir sur notre
terre dorée ?
S’approcher
de nos Dieux
Dans beaucoup de traditions païennes à
mystères, l’invocation est le sacrement, le processus sacré à travers lequel
celui qui invoque et l’invoqué créent une identification temporaire entre un
être humain et le Divin. Lors de ce moment de fusion, on peut retrouver des
visions, des signifiés, de l’inspiration, du pouvoir et, à travers une
expérience extérieure, de la sagesse qui peut enrichir notre pratique
spirituelle et nos vies quotidiennes.
La spiritualité païenne s’exprime par
des symboles plutôt que par des mots pour transmettre un message spirituel. On
n’est pas piégé comme certaines religions « du livre » par l’interprétation
d’un groupe d’êtres humains dans un temps et un espace bien définis. À travers
les symboles, les dieux nous parlent et on peut mieux les comprendre. On invoque
Belisama et nos visions et notre compréhension d’elle évoluent. L’importance des
symboles dans la spiritualité païenne nous démontre que les idées peuvent
évoluer dans le temps – on peut faire des changements, la spontanéité et la créativité
rituelles sont encouragées. Belisama est ven ue à nous dans notre cercle et
notre temple.
On
sait très peu sur comment les gens la concevaient et l’adoraient dans
l’Antiquité. Belisama est comme la lumière du soleil – elle change de jour en
jour. On se contente de l’adorer comme elle choisit de se manifester et en elle
on voit, on connait, on se rappelle de la beauté de l’été.
Bénédictions
d’été
Que vos divinités viennent à vous
quand vous honorez les marées des saisons. Que votre Été soit riche en prospérité
et guérison. Que vous et votre chemin soyez bénis.
Retrouvez
les articles de Vivianne Crowley et Valentina Voxifera sur https://voxiferaldiana.wordpress.com
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