Etre femme, c'est être assurée de subir, de
la naissance à la mort, une discrimination basée sur la seule appartenance
sexuelle. Que ce soit dans l'éducation, dans l'instruction, dans le travail
domestique ou professionnel, dans les relations humaines, dans la sexualité,
dans le mariage, dans la parenté, dans les domaines politiques, économiques et
sociaux, c'est ne jamais être reconnue comme être responsable.
Cette discrimination peut
prendre des formes légères ou tragiques, être assumée avec habileté ou révolte,
elle n'en est pas moins un fait objectif qui se double d'une expérience plus ou
moins consciente.
Pour certaines femmes, cette
discrimination vient s'ajouter à celle qu'elles subissent du fait de leur
classe, ou de leur race. Mais elle les atteint néanmoins toutes, réunies dans une
condition commune que l'on a pu nommer la féminitude.
Etre féministe, c'est découvrir
la réalité de cette condition. C'est par là même faire l'expérience de la «
sisterhood », de la sororité. C'est affirmer que la discrimination dont les
femmes sont l'objet en tant que femmes n'est pas nécessitée par la nature, et
en particulier par la nature biologique, mais qu'elle est construite et liée à
des formes sociales déterminées.
C'est lutter pour que cette situation soit
renversée et pour que les femmes puissent assumer elles-mêmes leur propre
existence, dans le sens qu'elles choisissent.
C'est inévitablement vouloir une
autre société.
Marie-Thérèse Cuvelliez Extrait de la revue http://www.persee.fr/
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