(le titre est un clin d’oeil au titre de Corine Sombrun
« Mon initiation chez les chamanes »)
Je suis un homme de pouvoir !
Ou plutôt, devrais-je dire ; je suis un homme dont les
fonctions me donnent un certain pouvoir.
Sans aller jusqu’au charisme et au sex-appeal d’une rock star,
d’un politique ou d’un footballeur, ma position d’accompagnateur (en
chamanisme, tantra, yoga et hypnose) peut me donner une mise en lumière et une
position valorisante auprès de certaines femmes.
Alors pourquoi cet article ?
Non pour me vanter, mais pour m’adresser à vous : femmes en
recherche, en chemin, pratiquantes de développement personnel, chercheuses de
bien être, femmes en quête spirituelle, découvreuses de nouveaux mondes, défricheuses
et accoucheuses d’avenirs meilleurs pour vous et les autres…
Cet article, simplement, pour vous rappeler que vous n’allez pas
manquer de me trouver sur votre chemin. Moi, ou un plus grand, un plus beau, un
plus génial que moi. C’est sûr, cela fait partie du processus !
Cet homme dont je vous parle, vous le rencontrerez (si ce n’est
déjà fait) dans un atelier, un stage, une cérémonie, un soin, ou un voyage. Son
expérience et sa fonction font qu’il a quelques pas d’avance sur vous sur
« la voie ». Il vous fait du bien, il vous apprend, il vous donne
confiance, il vous aide à vous révéler, peut-être même sentez-vous son Amour.
Vous savez de qui je parle, vous commencez déjà à lui donné un visage, voir
même un nom ? Peut-être en avez-vous déjà rencontré au moins un comme
cela dans votre parcours ?
Oui, il a pu vous aider à vous relever, à vous révéler, à vous
épanouir, à vous développer, à ouvrir votre cœur, à vous sentir plus
heureuse, à votre juste place et à vous réaliser. Oui, il a de l’amour pour vous,
un si bel Amour ! Oui il est digne d’amour aussi et vous êtes unique à ces
yeux. Oui vous le cherchez depuis vos souvenirs de petite fille à qui on
racontait des histoires de princes charmants.
Alors s’il est honnête et véritablement désireux de votre bien
être : il s’effacera devant la magie qu’il a contribuée à révéler. Ce
n’est pas lui qui est important dans cette révélation ; c’est vous !
Il a juste été le porteur, le dépositaire, le révélateur le temps d’un stage,
d’une cérémonie, d’un soin. Il vous rend tout cela, pour que cela vous
appartienne, et que vous ne soyez pas dépendante de lui. Il connaît trop les
processus de projection (transfert positif) mis en lumière par la psychologie,
pour s’y vautrer. Il vous rend immédiatement ce « pouvoir » que vous
lui avez donné, pour vous permettre de continuer votre croissance, comme
j’essaye de vous le rendre dans cet article.
Dans ce cas tout ce passe pour le mieux. Mais que se passe-t-il
si une femme en chemin tombe sur un accompagnateur moins au fait de ces
questions, ou avec moins d’éthique, et qui profite de la situation ?
Dans l’Incal (Scénario de Alexandro Jodorowsky), une déesse fait
l’Amour avec John Difool parce qu’elle sent qu’il est comme elle ; porteur
de divinité. Et puis elle est très déçue quand elle s’aperçoit qu’il n’est
qu’un humain pour le moins quelconque, qui lui avait subtilisé l’Incal, et que
c’est la présence de l’Incal en John Difool qui l’avait trompée à ce point.
Elle comprend alors que ce qui l’a attirée chez John Difool, c’est cette part
de divinité qu’il portait à ce moment-là (l’Incal), et que la véritable
gardienne de l’Incal, c’est elle (et pas lui!)
Si une femme en chemin tombe sur un accompagnateur moins au fait
de ces questions, ou avec moins d’éthique et qui profite de la situation, c’est
donc simple et c’est donc grave ; ils couchent ensemble.
Dans un premier temps, la femme se sent alors valorisée d’être
ainsi l’élue. Ces pulsions et sa petite personne peuvent être flattées. Mais à
quel prix ! Etait-ce juste cela qu’elle était venue chercher auprès de cet
accompagnateur ? Du plaisir ? La satisfaction de répondre à une
pulsion ? La valorisation de coucher avec un homme de pouvoir ?
N’avait-elle pas plus à gagner en tant que femme, qu’humaine et en tant
qu’esprit incarné sur son chemin d’évolution ? Car c’est à l’étage du
plaisir partagé que s’arrête alors le chemin d’évolution de cette femme avec ce
pseudo accompagnateur. Elle ne pourra plus intégrer en elle ce qu’elle avait
projeté sur cet « accompagnateur », ce qu’elle était venue chercher
auprès de lui. C’est lui qui en reste le possesseur. Elle continue à dépendre
de lui. Elle ne peut plus grandir. Elle régresse même bien souvent (revient au
stade de la petite fille devant son papa qui a gardé le pouvoir).
Que la femme ait envie de faire l’amour avec cet homme est tout
a fait normal, car il est porteur pour un temps de ce qu’elle cherche et qui
l’attire depuis si longtemps. C’est presque une étape obligatoire.
Que lui, sachant cela, accepte ses avances (ou pire, lui en
fasse) est destructeur. J’avais envie d’écrire « est criminel », au
sens de tuer le processus de développement du Soi, de l’Âme qui est en jeu.
Celui qui aurait pu être un accompagnateur pour l’épanouissement
de cette femme, a préféré choisir son plaisir personnel, plutôt que sa mission
d’accompagnement. Il devient alors clairement un abuseur.
Il abuse de son
pouvoir, de sa place pour son plaisir à lui, plutôt que d’utiliser cette place,
ce pouvoir, cette confiance, pour faire ce pour quoi il est payé, c’est à
dire ; accompagner cette femme dans son évolution, dans sa libération. Il
devient un charlatan, un imposteur, puisqu’il gagne la confiance de cette femme
pour obtenir des avantages en nature ainsi que de l’argent, pour un service
qu’il se refuse de rendre. Pire, pour un service qu’il n’est plus en mesure de
rendre, puisqu’il vient de faire le contraire.
On m’a rapporté le regard circulaire d’un accompagnateur
tantrique qui avant de commencer son atelier devant une grande assistance,
principalement composé de femmes, cherche déjà celle qu’il mettra dans son lit
le soir même. Comment cet accompagnateur sera t’il à 100 % au service des
participants de l’atelier, si son attention et ses intentions se focalisent sur
une belle à séduire ?
Je connais une autre personne que je n’arrive plus à qualifier
« d’accompagnateur tantrique », car dans le milieu, d’autres
animateurs le surnomment « bite sur pattes ». Je connaissais son
surnom, quand j’ai reçu un appel désespéré d’une femme effondrée, abusée, me
demandant si moi aussi je « suçais les seins de mes patientes pour un massage
tantrique, et si je leur demandais de sucer mon sexe pour affirmer après
coup, devant son refus, que c’était un test et qu’elle avait bien
répondu » (sic !!!). Cette femme était déjà très fragile avant
d’aller voir cet abuseur. Il le savait. Ce qu’elle m’a montré de leurs échanges
par mails était de la pure manipulation sur une personne en état de faiblesse.
J’ai proposé à cette femme de l’accompagner pour porter plainte, en plus de
l’accompagner psychologiquement. Elle n’a pas voulu, elle n’a pas pu !
On m’a rapporté les dires d’un pseudo chaman qui demande à une
de ses patientes de coucher avec lui pour que le soin soit efficace. A nouveau
quelques temps après la femme veut porter plainte, mais ne le peut pas, devant
la honte, et la manipulation, qui lui laisse croire qu’elle est responsable et
consentante. Comme une enfant qui serait abusée par un père incestueux se sent
responsable, voir se croit aguicheuse si l’abuseur a bien su la manipuler.
Entendons-nous bien, à aucun moment je ne me place du point de
vue de la morale. Je laisse chacun libre de mener sa sexualité comme bon lui
semble, entre adultes consentants, et dans leur vie privée. Mais ici il s’agit
de tout autre chose : de professionnel, et d’abus de position dominante
sur personne en danger !
Je connais un abuseur qui annonce partout qu’après 15.000 ans de
patriarcat, c’est enfin aux femmes de se libérer, de préparer l’ère du
matriarcat. Quel genre de femme en manque de reconnaissance va être attiré par
un tel discours émanant d’un homme ? En les flattant ainsi, il jouit de sa
petite cours… comme le pire des patriarches !
Les exemples sont encore nombreux. Nul ne doute malheureusement
que vous avez aussi les vôtres !
Si l’on sait qu’il est très difficile, voire impossible d’en
parler, pour les femmes abusées, je me tourne vers les
« professionnels », vers les accompagnateurs : Comment
pouvons-nous, maintenant que nous savons, ne pas être complice des abuseurs, si
les femmes abusées ne veulent et ne peuvent porter plainte ? Je suis trop écœuré
par les silences de l’église sur des cas de pédophilie avérée de la part de
certains prêtres, pour rester silencieux à mon tour.
Nommer, délatter les abuseurs ? C’est les jeter à la
vindicte populaire, sans preuve, sans possibilité de se défendre, sans
jugement. C’est laisser la place aux ragots et aux réactions émotionnelles
(souvenons-nous de l’affaire d’Outreau et des ravages sur les accusés victimes
de cette erreur judiciaire). Ce serait oublier que dans la justice tant que la
preuve de la culpabilité n’a pas été faite, on est innocent. Ce serait oublier
que toutes ne disent pas la vérité non plus, qu’à cause de l’affabulation, la
médisance, ou les projections négatives de certaines, on risquerait de s’en
prendre à des innocents aussi.
Je ne dis pas non plus que ces abus sont courants, mais ils existent !
Il y a sans doute proportionnellement la même quantité de
chamans, de tantrikas, d’accompagnateurs en développement personnel,
malhonnêtes ou incompétents que de banquiers, de garagistes, ou d’avocats
malhonnêtes ou incompétents; C’est à dire très peu, mais ils existent !
Cependant là où dans d’autres métiers l’escroc prend de
l’argent, et abuse de la faiblesse ou de la crédulité pour son plaisir, un psy
ou un thérapeute escroc détruit profondément la personne, un accompagnateur
tantrique ou un chaman escroc, vient bloquer le processus de réalisation du
Soi, de l’Être, de l’Âme.
Ce n’est pas un hasard si la loi française, dans le cas d’un
viol, prévoit jusqu’à 5 ans de réclusion criminelle supplémentaire lorsqu’il
est commis par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses
fonctions. (Article 222.24.5)
Alors que faire ?
Je ne sais pas si vous connaissez Le syndrome de
Stockholm : phénomène psychologique où des otages partageant longtemps la
vie de leurs geôliers développent une empathie, voire peuvent devenir amoureux
de ces derniers. Ce qu’il y a d’étonnant dans ce syndrome, c’est qu'il semble
que pour les personnes qui connaissent l’existence de ce syndrome (donc comme
vous et moi maintenant), le syndrome ne fonctionne plus ! Le bon sens
populaire nous dit qu'une personne avertie en vaut deux.
Alors que faire ?
Pour ma part, je commence par un simple article, pour l’instant,
pour rendre plus de femmes conscientes de ce risque sur leur propre chemin
d’épanouissement, plus de chamans et d’accompagnateurs attentifs.
Ensuite ? Je suis à votre écoute….
SOURCE : Eric
Sunfox Marchal
http://les-forges-de-sylva.info/
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