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jeudi 7 janvier 2016

La voie des femmes chez les chamans



(le titre est un clin d’oeil au titre de Corine Sombrun « Mon initiation chez les chamanes »)

Je suis un homme de pouvoir !

Ou plutôt, devrais-je dire ; je suis un homme dont les fonctions me donnent un certain pouvoir.
Sans aller jusqu’au charisme et au sex-appeal d’une rock star, d’un politique ou d’un footballeur, ma position d’accompagnateur (en chamanisme, tantra, yoga et hypnose) peut me donner une mise en lumière et une position valorisante auprès de certaines femmes.



Alors pourquoi cet article ?
Non pour me vanter, mais pour m’adresser à vous : femmes en recherche, en chemin, pratiquantes de développement personnel, chercheuses de bien être, femmes en quête spirituelle, découvreuses de nouveaux mondes, défricheuses et accoucheuses d’avenirs meilleurs pour vous et les autres…

Cet article, simplement, pour vous rappeler que vous n’allez pas manquer de me trouver sur votre chemin. Moi, ou un plus grand, un plus beau, un plus génial que moi. C’est sûr, cela fait partie du processus !

Cet homme dont je vous parle, vous le rencontrerez (si ce n’est déjà fait) dans un atelier, un stage, une cérémonie, un soin, ou un voyage. Son expérience et sa fonction font qu’il a quelques pas d’avance sur vous sur « la voie ». Il vous fait du bien, il vous apprend, il vous donne confiance, il vous aide à vous révéler, peut-être même sentez-vous son Amour. Vous savez de qui je parle, vous commencez déjà à lui donné un visage, voir même un nom ? Peut-être en avez-vous déjà rencontré au moins un comme cela dans votre parcours ?

Oui, il a pu vous aider à vous relever, à vous révéler, à vous épanouir, à vous développer, à ouvrir votre cœur, à vous sentir plus heureuse, à votre juste place et à vous réaliser. Oui, il a de l’amour pour vous, un si bel Amour ! Oui il est digne d’amour aussi et vous êtes unique à ces yeux. Oui vous le cherchez depuis vos souvenirs de petite fille à qui on racontait des histoires de princes charmants.

Alors s’il est honnête et véritablement désireux de votre bien être : il s’effacera devant la magie qu’il a contribuée à révéler. Ce n’est pas lui qui est important dans cette révélation ; c’est vous ! Il a juste été le porteur, le dépositaire, le révélateur le temps d’un stage, d’une cérémonie, d’un soin. Il vous rend tout cela, pour que cela vous appartienne, et que vous ne soyez pas dépendante de lui. Il connaît trop les processus de projection (transfert positif) mis en lumière par la psychologie, pour s’y vautrer. Il vous rend immédiatement ce « pouvoir » que vous lui avez donné, pour vous permettre de continuer votre croissance, comme j’essaye de vous le rendre dans cet article.

Dans ce cas tout ce passe pour le mieux. Mais que se passe-t-il si une femme en chemin tombe sur un accompagnateur moins au fait de ces questions, ou avec moins d’éthique, et qui profite de la situation ?
Dans l’Incal (Scénario de Alexandro Jodorowsky), une déesse fait l’Amour avec John Difool parce qu’elle sent qu’il est comme elle ; porteur de divinité. Et puis elle est très déçue quand elle s’aperçoit qu’il n’est qu’un humain pour le moins quelconque, qui lui avait subtilisé l’Incal, et que c’est la présence de l’Incal en John Difool qui l’avait trompée à ce point. Elle comprend alors que ce qui l’a attirée chez John Difool, c’est cette part de divinité qu’il portait à ce moment-là (l’Incal), et que la véritable gardienne de l’Incal, c’est elle (et pas lui!)

Si une femme en chemin tombe sur un accompagnateur moins au fait de ces questions, ou avec moins d’éthique et qui profite de la situation, c’est donc simple et c’est donc grave ; ils couchent ensemble.

Dans un premier temps, la femme se sent alors valorisée d’être ainsi l’élue. Ces pulsions et sa petite personne peuvent être flattées. Mais à quel prix ! Etait-ce juste cela qu’elle était venue chercher auprès de cet accompagnateur ? Du plaisir ? La satisfaction de répondre à une pulsion ? La valorisation de coucher avec un homme de pouvoir ? N’avait-elle pas plus à gagner en tant que femme, qu’humaine et en tant qu’esprit incarné sur son chemin d’évolution ? Car c’est à l’étage du plaisir partagé que s’arrête alors le chemin d’évolution de cette femme avec ce pseudo accompagnateur. Elle ne pourra plus intégrer en elle ce qu’elle avait projeté sur cet « accompagnateur », ce qu’elle était venue chercher auprès de lui. C’est lui qui en reste le possesseur. Elle continue à dépendre de lui. Elle ne peut plus grandir. Elle régresse même bien souvent (revient au stade de la petite fille devant son papa qui a gardé le pouvoir).

Que la femme ait envie de faire l’amour avec cet homme est tout a fait normal, car il est porteur pour un temps de ce qu’elle cherche et qui l’attire depuis si longtemps. C’est presque une étape obligatoire.

Que lui, sachant cela, accepte ses avances (ou pire, lui en fasse) est destructeur. J’avais envie d’écrire « est criminel », au sens de tuer le processus de développement du Soi, de l’Âme qui est en jeu.

Celui qui aurait pu être un accompagnateur pour l’épanouissement de cette femme, a préféré choisir son plaisir personnel, plutôt que sa mission d’accompagnement. Il devient alors clairement un abuseur. 
Il abuse de son pouvoir, de sa place pour son plaisir à lui, plutôt que d’utiliser cette place, ce pouvoir, cette confiance, pour faire ce pour quoi il est payé, c’est à dire ; accompagner cette femme dans son évolution, dans sa libération. Il devient un charlatan, un imposteur, puisqu’il gagne la confiance de cette femme pour obtenir des avantages en nature ainsi que de l’argent, pour un service qu’il se refuse de rendre. Pire, pour un service qu’il n’est plus en mesure de rendre, puisqu’il vient de faire le contraire.

On m’a rapporté le regard circulaire d’un accompagnateur tantrique qui avant de commencer son atelier devant une grande assistance, principalement composé de femmes, cherche déjà celle qu’il mettra dans son lit le soir même. Comment cet accompagnateur sera t’il à 100 % au service des participants de l’atelier, si son attention et ses intentions se focalisent sur une belle à séduire ?

Je connais une autre personne que je n’arrive plus à qualifier « d’accompagnateur tantrique », car dans le milieu, d’autres animateurs le surnomment « bite sur pattes ». Je connaissais son surnom, quand j’ai reçu un appel désespéré d’une femme effondrée, abusée, me demandant si moi aussi je « suçais les seins de mes patientes pour un massage tantrique, et si je leur demandais de sucer mon sexe pour affirmer après coup, devant son refus, que c’était un test et qu’elle avait bien répondu » (sic !!!). Cette femme était déjà très fragile avant d’aller voir cet abuseur. Il le savait. Ce qu’elle m’a montré de leurs échanges par mails était de la pure manipulation sur une personne en état de faiblesse. J’ai proposé à cette femme de l’accompagner pour porter plainte, en plus de l’accompagner psychologiquement. Elle n’a pas voulu, elle n’a pas pu !

On m’a rapporté les dires d’un pseudo chaman qui demande à une de ses patientes de coucher avec lui pour que le soin soit efficace. A nouveau quelques temps après la femme veut porter plainte, mais ne le peut pas, devant la honte, et la manipulation, qui lui laisse croire qu’elle est responsable et consentante. Comme une enfant qui serait abusée par un père incestueux se sent responsable, voir se croit aguicheuse si l’abuseur a bien su la manipuler.

Entendons-nous bien, à aucun moment je ne me place du point de vue de la morale. Je laisse chacun libre de mener sa sexualité comme bon lui semble, entre adultes consentants, et dans leur vie privée. Mais ici il s’agit de tout autre chose : de professionnel, et d’abus de position dominante sur personne en danger !

Je connais un abuseur qui annonce partout qu’après 15.000 ans de patriarcat, c’est enfin aux femmes de se libérer, de préparer l’ère du matriarcat. Quel genre de femme en manque de reconnaissance va être attiré par un tel discours émanant d’un homme ? En les flattant ainsi, il jouit de sa petite cours… comme le pire des patriarches !

Les exemples sont encore nombreux. Nul ne doute malheureusement que vous avez aussi les vôtres !

Si l’on sait qu’il est très difficile, voire impossible d’en parler, pour les femmes abusées, je me tourne vers les « professionnels », vers les accompagnateurs : Comment pouvons-nous, maintenant que nous savons, ne pas être complice des abuseurs, si les femmes abusées ne veulent et ne peuvent porter plainte ? Je suis trop écœuré par les silences de l’église sur des cas de pédophilie avérée de la part de certains prêtres, pour rester silencieux à mon tour.

Nommer, délatter les abuseurs ? C’est les jeter à la vindicte populaire, sans preuve, sans possibilité de se défendre, sans jugement. C’est laisser la place aux ragots et aux réactions émotionnelles (souvenons-nous de l’affaire d’Outreau et des ravages sur les accusés victimes de cette erreur judiciaire). Ce serait oublier que dans la justice tant que la preuve de la culpabilité n’a pas été faite, on est innocent. Ce serait oublier que toutes ne disent pas la vérité non plus, qu’à cause de l’affabulation, la médisance, ou les projections négatives de certaines, on risquerait de s’en prendre à des innocents aussi.

Je ne dis pas non plus que ces abus sont courants, mais ils existent !

Il y a sans doute proportionnellement la même quantité de chamans, de tantrikas, d’accompagnateurs en développement personnel, malhonnêtes ou incompétents que de banquiers, de garagistes, ou d’avocats malhonnêtes ou incompétents; C’est à dire très peu, mais ils existent !

Cependant là où dans d’autres métiers l’escroc prend de l’argent, et abuse de la faiblesse ou de la crédulité pour son plaisir, un psy ou un thérapeute escroc détruit profondément la personne, un accompagnateur tantrique ou un chaman escroc, vient bloquer le processus de réalisation du Soi, de l’Être, de l’Âme.

Ce n’est pas un hasard si la loi française, dans le cas d’un viol, prévoit jusqu’à 5 ans de réclusion criminelle supplémentaire lorsqu’il est commis par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. (Article 222.24.5)

Alors que faire ?
Je ne sais pas si vous connaissez Le syndrome de Stockholm : phénomène psychologique où des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers développent une empathie, voire peuvent devenir amoureux de ces derniers. Ce qu’il y a d’étonnant dans ce syndrome, c’est qu'il semble que pour les personnes qui connaissent l’existence de ce syndrome (donc comme vous et moi maintenant), le syndrome ne fonctionne plus ! Le bon sens populaire nous dit qu'une personne avertie en vaut deux.

Alors que faire ?
Pour ma part, je commence par un simple article, pour l’instant, pour rendre plus de femmes conscientes de ce risque sur leur propre chemin d’épanouissement, plus de chamans et d’accompagnateurs attentifs.
Ensuite ? Je suis à votre écoute….

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