Considérées comme plus empathiques et plus émotives que les
hommes, les femmes seraient, pour ces raisons, plus intuitives. C’est le triple
cliché qui nourrit l’inconscient collectif depuis des siècles et qui irrigue,
aujourd’hui encore, des courants de pensée tels que la psychologie ou la
philosophie.
Un rapide survol des étapes fondatrices de la pensée occidentale
permet de comprendre comment une croyance régulièrement répétée se transforme
en vérité. Le pionnier : Aristote, qui considérait que la nature de l’homme
était plus achevée et plus complète, tandis que celle de la femme, plus sujette
aux émotions, était moins stable et moins fiable. Kant affirmait que la
philosophie de la femme était de ressentir et non de raisonner et, un siècle
plus tard, Darwin mettait en opposition « l’énergie et le génie masculins » et
« la compassion et les capacités d’intuition de la femme ». Même l’un des pères
fondateurs de la psychologie moderne, Granville Stanley Hall, postulait que la
femme est fondamentalement différente de l’homme, car, contrairement à lui,
elle fonctionne à l’intuition et au sentiment. Aux hommes, donc, les vastes
étendues de la raison pure, et aux femmes les marécages incertains de
l’intuition.
À ces thèses essentialistes s’ajoute celle des « évolutionnistes »
: longtemps cantonnée dans la sphère domestique et sans accès au monde de
l’abstraction et de l’action, la femme aurait développé une intelligence des
émotions qui, aiguisant son empathie, lui fait mieux percevoir les intentions
et les sentiments des autres.
Des «
vérités » que viennent brutalement démentir, en 2005, une grande étude menée
par le psychologue Richard Wiseman, de l’université anglaise du Hertfordshire
(étude menée pendant le Festival international des sciences
d’Édimbourg en 2005.
Rapport de la BBC disponible sur news.bbc.co.uk/1/hi/uk/4436021.stm ),
citée par Gerd Gigerenzer, directeur de l’institut de recherche Max-Planck à
Berlin, dans son livre Le Génie de l’intuition. Une
équipe de psychologues a présenté à quinze mille hommes et femmes des paires de
photographies de visages souriants, l’un de manière authentique, l’autre
forcée. Les chercheurs leur ont demandé d’évaluer leurs aptitudes à
l’intuition. 77 % des femmes ont affirmé qu’elles étaient très intuitives
contre 58 % des hommes. Ils ont ensuite demandé aux groupes de reconnaître les
« sourires authentiques ». Les femmes avaient identifié le sourire « sincère »
dans 71 % des cas, contre 72 % chez les hommes. Le plus étonnant : ces derniers
s’étaient montrés meilleurs juges de l’authenticité du sourire chez le sexe
opposé que les femmes.
Une vraie claque aux préjugés des grands penseurs !
Je ne suis pas étonné....ce qui m'étonne c'est qu'il faille l'avis" d"éminents spécialistes"pour découvrir ce qui est pour moi "l'existence d'un nez au milieu de la figure "...c'est à dire l'évidence !
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