Les Indiens
des Plaines sont les peuples indigènes qui occupaient les Grandes
Plaines d’Amérique du Nord et vivaient essentiellement de la chasse
au bison. Composés de diverses tribus, ils avaient en commun un certain
mode de vie. Ils ont lutté contre l’invasion des Blancs au xixe siècle et
demeurent dans l’imaginaire collectif, le stéréotype du
« Peau-Rouge », véhiculé par les récits d’aventurier, les peintures
de Paul Kane et les westerns. Les Grandes Plaines sont un
immense territoire qui va des plaines canadiennes au Golfe du Mexique, entre
le Mississippi et les Montagnes Rocheuses.
La place des femmes dans une société
semi-patriarcale
Bien que
relativement patriarcaux, les indiens des plaines avaient conservé de nombreux
usages matriarcaux. Ils étaient en général soit patrilinéaires mais
matrilocaux, soit matrilinéaires mais patrilocaux : Sioux, Lakota
, Dakota, Cheyennes, Comanches, Arapahos, Blackfeet, Nez Percé… Les
femmes ont une place importante dans la vie des tribus : elles préparent
le bison et s’occupent des enfants. Une mère peut avoir suffisamment
d’influence pour dissuader son fils de partir à la guerre. Les femmes les plus
habiles étaient admises au sein de sociétés particulières, elles seules étaient
autorisées à fabriquer des objets religieux; celles-ci avaient un statut
important au sein de la tribu. Cependant, il existe un très fort tabou
sur les menstruations. Si le sang féminin est jugé sacré, les femmes en période
de menstrues s’enferment cependant dans un tipi prévu à cet effet.
« Une nation
n’est pas conquise tant que le coeur de ses femmes n’est pas à terre » – proverbe
Cheyenne
Les squaw vues par les européens
« Ces chefs,
au nombre d’une douzaine, n’avaient point amené leurs femmes, malheureuses
« squaws » qui ne s’élèvent guère au-dessus de la condition d’esclaves. » – Jules
Verne, Le Pays des fourrures, 1873.
Selon les
européens, les indiennes des plaines étaient considérées comme des
esclaves ou des domestiques des hommes de la tribu. Le tipi et les
accessoires appartenaient à la femme qui devait le fabriquer, le transporter et
le mettre en place. Avant d’avoir des chiens et des chevaux pour tirer
leurs travois, c’était les femmes qui portaient l’équipement et les
tipis. Les hommes tuaient les bisons et laissaient le soin aux femmes
de dépecer, découper et curer la viande, puis ramener-le tout au
camp. Elles montaient et démontaient les tipis, s’occupaient de faire la
cuisine et du tannage des cuirs et des peaux. Elles faisaient aussi la
cueillette, la pêche.
Elles
confectionnaient tous les vêtements, fabriquaient les objets d’utilisation
courante, y compris leurs habitations traditionnelles. Les indiens des plaines
sont polygames, leurs épouses vivaient toutes ensembles en parfaite harmonie
entre elles et avec leur mari. La raison de leur polygamie serait dû au
fait que les tribus étaient constamment engagées dans des guerres. Le taux de
mortalité aurait été très impressionnant ce qui aurait eu pour conséquence de
laisser un grand nombre de femmes pour très peu d’’homme (3 femmes pour 1 homme). Les hommes pouvaient avoir une douzaine de femmes, mais
cela dépendait essentiellement de leurs moyens.
Chaque épouse avait sa place assignée dans le tipi familial. Si elles avaient des
enfants elles dormaient avec.
Les captives blanches
Selon les
européens, elle était très souvent mal traitée parmi les indiens des plaines.
Elle subissait les outrages et les caprices de chaque guerrier jusqu’à ce qu’ils rentrent au camp, ou elle devenait la
propriété de celui qui l’avait initialement kidnappée. Les femmes
blanches étaient néanmoins très prisée par ces indiens, a cause de leur valeur
d’échange envers les blancs. Dans de rares cas, elles ont simplement
été intégrées dans la tribu, elles devenaient une épouse parmi les
autres.
Vidéo : Cinéma :
« Little Big Man » avec Dustin Hoffman. L’homosexualité chez les
Cheyennes.
La famille Sioux, matrilinéaire mais
patrilocale et polygyne
La société sioux
est principalement patrilocale : la femme suit son mari dans sa famille et
on l’appelle wicoha. Pourtant c’est elle qui dirige le nouveau foyer
et y fait la loi. Il arrivait qu’un homme trop pauvre pour satisfaire les
besoins domestiques aille vivre avec le clan de sa femme, on le nommait
alors wicawoha, « homme enseveli ». Par contre
l’appartenance au clan est matrilinéaire. L’origine du bébé est en effet
plus sûre concernant la mère que le père. « Il sort de la bonne souche
». Les hommes n’ont pas beaucoup plus de pouvoir que les femmes car
ces dernières ont un rôle, certes dans le couple, mais aussi économique. Il a
existé des femmes chefs.
Le mariage Sioux, parfois forcé
L’amour n’était
pas forcément le but recherché dans un mariage sioux. Souvent, il
s’agissait d’une coopération pour élever les enfants et une association
d’ordre économique. Le choix du futur conjoint se faisait plus par les
parents de la fille et les deux parents choisissaient ensemble et se
consultaient. Les deux jeunes gens avaient en général la possibilité de
refuser une union. On n’imposait pas le mariage dans la majorité des
cas. Cela va de pair avec l’éducation très libre donnée aux
enfants sioux : ils font à peu près tout ce qu’ils veulent. La grand-mère, les
grands-parents donnaient leur avis car les Sioux ont un très grand respect
pour les anciens, ils ont plus d’expérience de vie, ils ont vu bien
plus de choses. Les parents avaient plusieurs moyens de faire
pression sur leur fille pour qu’elle se plie à leur décision ; mais
parfois cela tournait au drame…. A la mort !
Source : Extrait du magazine
geo-hist-matriarcat
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