Des corps qui se rencontrent dans un acte
d’amour éveillent la magie. Le mystère divin de la vie se rejoue. Le magnétisme
sexuel scelle dans la matière la fréquence vibratoire de la beauté du don d’un être
à un autre. La conscience du monde extérieur et la perception de sa propre
identité disparaissent dans l’exhalation. La transcendance consciente ou non
commence son œuvre de transformation…
Dans l’antiquité, en particulier durant les
fêtes dionysiaques et les rites de fécondité, l’énergie sexuelle était
considérée comme une manifestation du divin. La fécondité étant la vie, la vie
étant sacrée, les organes sexuels générateurs de vie étaient perçus comme
l’expression du divin en nous. Le sexe était déifié et sacré. Dans les traditions orientales, et notamment le
tantrisme, l’énergie sexuelle est une voie pour atteindre la connaissance
intérieure, un état supérieur de conscience et d’illumination.
Par contre, le christianisme et le judaïsme
vont faire basculer la sagesse ancienne en instituant la honte, la culpabilité
et la défiance pour une apogée au XVIIe siècle dans un fanatisme d’intolérance
à l’égard du sexe.
Après des siècles de morale judéo-chrétienne et
de civilisation matérialiste instaurant une dissociation entre profane et
sacré, émerge une nouvelle conscience qui, tant bien que mal, cherche à réunir
ce qui a été séparé. Pour que « sexualité » danse à nouveau avec « spiritualité
», hommes et femmes devront réapprendre à s’abandonner à l’énergie sexuelle
afin qu’elle se transmute en énergie spirituelle. Le premier acte d’amour sera
d’avoir suffisamment d’amour pour soi pour valider et réhabiliter tous les
échelons d’ascension de l’instinct à l’amour divin.
Le désir et la pulsion sont les premières
manifestations de l’instinct sexuel.
Aussi longtemps que sa conscience s’identifie
uniquement au corps, l’être humain pense et vit une sexualité qui est de
l’ordre de la sensation. De toute sensation de plaisir naît le désir d’en avoir
davantage. Tant que les énergies sexuelles se manifestent sous cette forme
inassouvie, elles ont besoin d’être vécues car un instinct refoulé crée une
névrose et un instinct renié provoque la perversion.
Durant ce temps, la magie du mystère de l’union
s’enclenche et l’énergie sexuelle déclenche la puissance nécessaire à ouvrir la
porte entre l’esprit divin et la matière. Lorsque cette énergie circule de haut
en bas, elle transmet la vie dans notre corps et le corps est animé par l’âme
qui alimente notre processus de transformation.
Lorsqu’elle se déploie de bas
en haut, le même processus de transformation recherche le cœur pour humaniser
notre animalité.
Donc, même lors d’une sexualité organique où
chacun des partenaires n’est en référence qu’avec lui-même, il y a dissolution
de la structure individuelle du Moi qui ouvre le portail d’une autre dimension
d’eux-mêmes.
Petit à petit, le relationnel reprend ses
droits. Notre chemin d’évolution fait naître le besoin de vivre une relation en
conscience, plus aimante et créative aux moments des ébats avec le partenaire.
En mariant cœur et sexe, une autre qualité de présence à soi et à l’autre nous
fait grimper l’échelon vers la dimension spirituelle.
Mais le relationnel n’est pas encore le spirituel.
Le corps étant le siège des affects et des
émotions, l’ouverture de cœur lève le voile suivant sur les angoisses
archaïques de chacun des partenaires. Pour les hommes, la peur de l’archétype
maternel, le sentiment d’engloutissement, la perte de contrôle avec le risque
de devenir dépendant du féminin… Pour la femme, la peur d’être soumise dans
l’abandon face à l’homme, d’être vulnérable et dépendante si elle s’ouvre à la
relation, la peur d’être pénétrée et objectisée…
Le couple est le chemin initiatique de transformation
par excellence car se désidentifier de ses constructions psychoaffectives, d’un
amour d’attachement et de l’ego réclament un travail sur soi considérable.
Une fois l’histoire personnelle de chacun
réhabilitée, réparée, une fois le passé de nos traumatismes effacé, lorsque
l’autre n’est plus considéré comme un ennemi, un danger ou un simple objet de
plaisir, et encore moins comme un refuge ou un substitut maternel ou paternel,
femme et homme récupèrent réellement leurs qualités féminine et masculine. Le
sentiment de communion corps, cœur, âme grandit et ils sont prêts pour l’ultime
échelon du processus d’ascension.
L’union du Masculin et du Féminin a eu lieu en
soi. On perd les limites de la personnalité égotique et l’unité divine est
vécue comme son propre Être, comme « je suis », comme un état de conscience
absolu.
Le plaisir naît de la connexion des corps qui
s’attirent par la force magnétique des dualités qui tentent de recréer la
source de l’être, la fusion cosmique originelle, l’éternité, la vacuité, le
néant qui a produit le Un.
Or lorsque la connexion divine est réalisée en
soi, on est naturellement harmonisé par le féminin-masculin intérieur. Nos
besoins ne sont plus attisés par nos manques, qu’ils soient sexuels, affectifs
ou spirituels et paradoxalement, on ne recherche plus tant le plaisir en tant
que finalité.
Le corps humain contient tout l’univers et lors
de l’acte sexuel, la résonance de deux fréquences du Soi qui s’épousent dans la
matière devient la symphonie de la création entière. Les cellules vibrent
universellement à l’unisson, et l’orgasme ressenti sera divin. C’est la
plénitude, l’illumination qui à ce stade de l’évolution peut aussi se produire
avec ou sans acte sexuel car un baiser, un regard pourrait suffire.
Chacun a une attitude intérieure qui rend
hommage à l’union et à son partenaire en le sacralisant non pas dans le
contrôle d’une intention mais dans une qualité naturelle d’Être de par la
réalisation de l’unité en soi.
Verhulst Maria : Chemin de transformation, de conscience & d’éveil
Spiritualité & Chamanisme
Directrice de l’école de Biodanza SRT de Soignies
www.centre77.org
info@centre77.org
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