Le
pouvoir de décision des femmes est en général plus grand chez les agriculteurs
que chez les chasseurs. Chez certains Indiens, quand une fille et un garçon
décident de vivre ensemble, le garçon offre ou fait offrir par ses proches des
cadeaux aux parents de la jeune fille.
La
famille de celle-ci offre des cadeaux de mêmes valeurs. Cadeaux = alliance
conclue.
La
jeune fille jouit d’une entière liberté de choix. Quand elles existent, les cérémonies
de Mariage prennent des allures très différentes suivant les régions. Si la
femme et l’homme se considèrent comme libres avant l’union, après, pour elle
comme pour lui, l’infidélité est plus ou moins supportée suivant les tribus. En
cas de conflit on peut faire appel au Conseil. Chez les chasseurs, l’homme
prend autant de femmes qu’il peut en nourrir afin que toutes soient incorporées
à la vie de la tribu. Si des accidents de chasse répétés privent la tribu d’un
trop grand nombre d’hommes, la Polygamie s’impose pour éviter une chute de la
natalité.
Quand
un homme meurt, sa femme et ses enfants ne restent pas seuls. Le frère du
défunt est tenu d’épouser la veuve et de fournir ainsi à elle et à ses enfants appui
et protection. Un moyen contraceptif fréquent consiste à boire à profusion en
tisane l’hiver : les racines de certaines plantes, l’été : les
feuilles.
Les femmes
allaitent les enfants pendant 3 ou 4 ans, ce qui leur permet d’en avoir 3 ou 4
durant leur vie. La sélection naturelle fait que les plus robustes vivent.
Des
tâches bien précises incombent à la femme et à l’homme.
La
femme ramasse le bois, fabrique le mobilier, tanne les peaux, cuisine… l’homme
l’aide lorsqu’il dispose de temps, ce qui arrive fréquemment chez les
agriculteurs, mais moins chez les chausseurs. Les femmes ont en charge de
nourrir les enfants, et elles mettent au point le calendrier de la chasse, de
la pêche, des cultures, afin qu’un ravitaillement normal soit assuré.
Suivant
les réserves de nourriture, à l’intérieur du Conseil, elles jugent de
l’opportunité ou non d’entrer en conflit avec une autre tribu.
Les Indiens
ont toujours apporté le plus grand soin à ‘éducation de leurs enfants ;
pour eux, la vie est un relais que l’on se passe de génération en génération.
Tant qu’il y aura un enfant pour écouter une légende, pour assister à une
cérémonie, pour répéter les gestes ancestraux, la nation indienne continuera à
vivre.
"Etre
reconnu non seulement comme un américain à part entière mais aussi comme les héritiers
d’une culture qui a le droit de vivre. C’est la grande revendication des
Indiens d’aujourd’hui".
"Notre
passé vit en nous, nous n’avons pas le droit de l’oublier même si notre époque
est difficile à vivre, il nous faut marcher ensemble vers l’avenir".
La
spiritualité est la seule chose sur laquelle nous pouvons compter. C’est
quelque chose d’aussi précieux et délicat qu’une braise. Allons-nous souffler
dessus pour qu’elle continue à brûler ou
allons-nous nous en débarrasser. Notre culture, notre langage, notre histoire
ressemble à un feu qu’on aurait éteindre de force. Après la nuit a régné
pendant deux vents ou trois cents ans. Notre rôle, quelque soit la façon dont
nous décidons de vivre, est de sauvegarder ces braises, de les rassembler et de
souffler sur elles. Alors peut-être qu’une flamme jaillira autour de laquelle
nous pourrons tous nous réchauffer".
Les tributs
succèdent aux tribus, les nations succèdent aux nations comme les vagues de l’océan.
Ainsi va la nature. Rien ne sert de s’en plaindre. Notre déclin n’est peut-être
pas pour demain, mais il viendra, ça même le visage pâle qui a parlé et marché
avec Dieu comme avec un ami, ne pourra échapper à la destinée des hommes.
Nous
finirons sûrement par être frères un jour, cher Seattle.
Extrait
du livre de Marc Belluet (indiens d’hier et d’aujourd’hui).
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