Le lien amoureux dévoile parfois des
aspects insoupçonnés de notre personnalité. La révélation de soi par l’amour
est un cadeau de la vie, et le résultat d’une alchimie subtile et complexe.
Témoignages.
À l’image
du révélateur photo, l’autre est le médiateur indispensable entre moi et
moi-même. Son regard éclaire mes zones d’ombre, dévoilant ainsi des facettes
que j’ignorais. Ce qui est vrai de toute relation acquiert encore plus d’acuité
dans l’amour. La relation amoureuse est le lieu même de l’intime, au point de
permettre à chacun de dévoiler « les parties les plus fragiles, les plus
archaïques de sa personnalité », explique Monique Dupré la Tour, psychologue et
thérapeute de couple (Crises du couple, Érès,
2005), et d’accepter ainsi le risque de se découvrir. « Le couple est un moyen
de libérer ses affects, l’inconnu en nous-même, l’inaccessible, ajoute le
psychanalyste Alberto Eiguer (Jamais
moi sans toi, Dunod, 2008). Et de révéler son moi authentique. » Les conjoints
peuvent s’enrichir et s’ouvrir à la création psychique s’ils sont dans
l’échange et non dans l’emprise, dans la différenciation et non dans la fusion,
sans attente précise. « Le fait de se révéler n’est ni de la pression ni de
l’imitation, mais un subtil mécanisme d’identification », estime Alberto
Eiguer.
L’autre, pour être un bon «
révélateur », doit être doté d’une écoute et d’un regard accueillants, ainsi
que d’une bonne connaissance de lui-même. Il doit également être prêt à
accepter l’échange, car en révélant l’autre, il n’est pas rare que l’on éveille
chez soi quelque chose d’inconnu. De son côté, le « révélé » doit être disposé,
inconsciemment, à être bouleversé, « à se laisser imprégner », souligne le
gestalt-thérapeute Gonzague Masquelier. « Il est disponible à l’autre, car il
le reconnaît comme différent et se sent prêt à s’interroger sur sa propre
histoire et ses valeurs », précise Monique Dupré la Tour.
Cette mise en lumière se produit
généralement en douceur. Et surprend en premier le révélé. Pourtant, ce
processus, synonyme de richesse, peut également entraîner de la souffrance. «
Ce n’est pas forcément agréable d’être révélé à soi-même », résume Monique
Dupré la Tour. Dans tous les cas, l’amour est à l’origine d’une longue
maturation, d’un « jaillissement de soi ». De ceux qui conduisent à la
complétude.
" « Paul m’a fait prendre
conscience de ma force » "
" «
Nicolas a dévoilé ma fragilité » "
" « Grâce
à Anne, j’ai appris à lâcher prise » "
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