Se
réunir pour se découvrir. Se réunir pour rencontrer différents aspects de sa
féminité à travers l’histoire d’autres femmes. Vivre et intégrer la dimension
thérapeutique des groupes de parole pour les femmes : c’est l’aventure qu’ont
vécu et vivent encore de nombreuses femmes régulièrement.
Les groupes de femmes
dans l’inconscient collectif
De tout
temps, les femmes ont éprouvé le besoin de se réunir. Que cela soit dans les
rituels païens, religieux ou bien dans les activités quotidiennes.
Les femmes amérindiennes se réunissent cycliquement dans la Moon-Lodge (tente de la lune) afin de chanter et prier ensemble. Les hommes sont totalement exclus de ce rituel.
Dans d’autres contrées et à d’autres époques les femmes se réunissaient autour du feu, de la nourriture ou au lavoir. Durant l’exécution de leurs taches elles parlaient et chantaient.
Comment et pourquoi les
femmes d’un groupe de parole se rapprochent-elle de la femme la sacrée ?
Et si
la femme sacrée était cette « opération essentiellement psychique,
réalisation d’une aptitude intérieure à recevoir l’archétype du Soi et à le
faire apparaître. » dont parle C.G. Jung ?
Le cercle et le sacré
Le
simple fait d’être assise en cercle nous fait inconsciemment revivre la
fonction du cercle et implicitement appelle à se connecter au centre.
Très succinctement disons que pour Jung le cercle c’est le Soi.
Le Soi étant l’âme et la conscience.
Très succinctement disons que pour Jung le cercle c’est le Soi.
Le Soi étant l’âme et la conscience.
Le cercle est la voie unifiante car il mène vers le centre, l’unité.
En se
réunissant régulièrement en cercle, les femmes qui constituent un cercle de
parole incarnent, et vivent inconsciemment, cette quête du Soi, cette quête
unifiante. En effet en étant en cercle le regard se porte inévitablement vers
le centre.
Comme si ce positionnement en cercle était un aide mémoire pour l’inconscient afin qu’il n’oublie pas que la direction à prendre est le retour en son centre.
La femme sacrée au centre
du cercle
Là où
se trouve le Soi, se trouve le sacré.
Et là où se trouve le centre, se trouve l’unité et donc la dimension unifiée de la femme.
Cette femme qui aura rencontré et réuni toutes les dimensions de la féminité, tous les archétypes du féminin.
Dans le cercle, dans le groupe de parole, la femme rencontre ses différentes dimensions.
Au
centre elle s’unifie et rencontre sa dimension sacrée : la réunion de toutes
ses dimensions, de toutes ses parties d’elle-même, de tous ses archétypes.
Ainsi
au cours des différentes réunions de groupe de parole, la participante aura
contacté l’épouse, la fillette, la mère la guerrière, la rebelle, la masculine,
l’intellectuelle, la sensuelle, l’intuitive, l’amazone, la créative, l’héroïne…
Et bien d’autres facettes en fonction de sa propre histoire.
Elle aura aussi contacté différentes émotions comme la colère, la frustration, la jalousie, la tristesse, l’amour….
Les bases du bon
fonctionnement d’un groupe de Paroles pour les Femmes
Trois
règles de bases immuables pour les participantes comme pour l’animatrice :
1.
Unité de temps : les séances commencent et finissent toujours à la même heure.
L’assiduité est importante et contribue au bon fonctionnement du groupe.
Cependant lorsqu’une participante souhaite quitter le groupe, elle devra
l’annoncer une à deux séances avant son départ afin que les autres
participantes puissent vivre de façon constructive ce changement.
2.
Unité de lieu : les rencontres se feront toujours le même jour de la semaine et
au même endroit.
3.
Unité d’action : les participantes sont libres dans leur expression. Elles
peuvent aussi bien raconter un événement important qui s’est produit dans leur
existence, qu’exprimer ce qu’elles ressentent dans l’ici et maintenant.
Bienveillance et écoute compréhensive sont de mises.
Le groupe : miroir et
révélateur
La
femme sera aussi entrée en résonnance avec la parole des participantes lui
permettant de contacter en elle des dimensions insoupçonnées.
Car la fonction de « miroir » est une grande chance pour les participantes d’un groupe de parole et de thérapie.
En effet il est difficile de découvrir seule ce que nous voulons ignorer de nous même. Il est donc possible (quand nous sommes prêtes) de voir chez l’autre nos dimensions cachées et refoulées ; notamment notre « ombre » (pour reprendre une expression « jungienne »).
Notre «
ombre » ne peut être alors visible qu’en reflet chez l’autre. Cela se présente
par des propos que nous n’approuvons pas chez l’autre ou bien un comportement
qui nous heurte.
Deux possibilités s’offrent alors à nous : soit nous restons dans une vision duelle de la réalité et nous laissons à l’autre cette dimension dérangeante : « Je suis choquée et je désapprouve son comportement », « Comment peut-on être si prétentieux ». Soit nous nous interrogeons : « Pourquoi cette personne me gène-t-elle autant ? Que me renvoie-t-elle de moi-même ? ». C’est alors une formidable opportunité d’évolution qui s’offre à nous : accueillir notre part « d’ombre » afin de sortir de cette dualité des paires d’opposées (gentille-méchante ; grande-petite ; douce-violente, extravertie-introvertie, etc.) et atteindre l’unité.
Les
participantes du groupe de parole pourront aussi mieux se définir au contact
des autres femmes. Car c’est aussi dans la différence que nous pouvons nous
découvrir et mieux nous connaître. C’est au contact de l’autre que nous nous
rapprochons de qui nous sommes. C’est dans la comparaison que nous pouvons nous
définir et trouver celle que nous sommes. Les autres femmes ne sont alors plus
des miroirs de nous même mais des « supports » nous révélant la femme que nous
sommes. C’est cette différenciation que traverse la jeune fille à un certain
moment de son adolescence : après une identification à cette femme qui est sa
mère, la jeune fille passe au stade du « je ne suis pas comme toi, moi ! ».
L’adolescente se cherche et se trouve dans la différence.
Le
groupe est donc tour à tour « miroir » et révélateur. Les femmes découvrent qui
elles sont, laissant ainsi émerger les prises de conscience qui leur
permettront de créer une vie correspondant à leur désir.
Désir
Désir,
désir... voilà le mot le plus convoité et contre-versé dans un groupe de
femmes. Ce mot est tout d’abord évité, voir oublié. Puis lorsque les femmes se
connaissent mieux entre elles et que la confiance s’installe, alors le mot
émerge.
« Quels
sont mes désirs de femmes ? Quels sont mes désirs sensuels ? Quels sont mes
désirs de vie ? Est-ce que je m’autorise à désirer et est-ce que j’assouvie mes
désirs ? »
La question du désir fait toujours réagir les femmes au sein du groupe. Les langues se délient et la parole se libère. Comme une autorisation qu’enfin elles se donnent. Elles prennent alors conscience des nombreux freins qui les empêchent d’être heureuses et épanouies.
C’est
souvent par la notion d’autorisation des désirs que les femmes atteignent un
degré d’épanouissement dans leur vie. Elles vont enfin s’accorder la vie dont
elles ont besoin et envie.
La
participante d’un groupe de femme aura aussi la surprise de rencontrer son
animus, la dimension masculine en elle.
Qu’est ce que l’Animus ?
Selon
Jung l’âme est constituée deux dimensions : une masculine/Animus, l’autre
féminine/Anima.
En plus du principe masculin inné en toute femme, l’Animus se constitue sous l’influence de la dimension collective sociale et éducative, ainsi que de la rencontre avec les hommes (père, frère, professeur…).
Lorsque
la femme contactera les différentes dimensions de l’animus en elle, elle
abordera de manière différente les hommes de son quotidien. Ils lui paraitront
moins étrangers, ils seront perçus avec leur dimension féminine interne, leur
sensibilité. La femme aura compris que l’homme a, en lui, un « Anima » dont il
est proche ou non.
S’il en
est proche, il sera plus en accord avec ses émotions, acceptera de les
exprimer, il se sentira plus proche psychiquement des femmes, les comprendra
mieux. Il aura développé une sensibilité lui permettant de trouver un équilibre
juste dans l’expression de sa sensibilité. Il se rapprochera alors peut-être de
ce que nous pourrions nommer « l’homme sacré ».
La femme ayant intégré cela sera en paix avec la dimension masculine externe (comme interne).
La
femme ayant atteint ce niveau de compréhension d’elle-même, ayant intégré les
différentes dimensions de l’Anima et de l’Animus, pourra l’incarner dans son
quotidien. Elle se rapprochera de la femme sage qui a fait la paix avec toutes
les dimensions d’elle-même.
Et
cette femme en paix ne serait-elle pas cette femme sacrée que nous cherchons
toutes ?
Et si
la femme sacrée n’était pas si inaccessible que cela.
Je pense en effet qu’une femme en paix est une femme proche du sacré. Car cela implique une connaissance de soi, une expérimentation de différentes dimensions de soi et une intégration dans le corps de nombreuses prises de conscience.
Je pense en effet qu’une femme en paix est une femme proche du sacré. Car cela implique une connaissance de soi, une expérimentation de différentes dimensions de soi et une intégration dans le corps de nombreuses prises de conscience.
La femme sacrée est une femme en paix, s’étant rapprochée de son centre, du SOI.
Géraldyne Prévot-Gigant est
Psychothérapeute et Conseil en Développement Personnel. Elle anime depuis 7 ans
un Groupe de Parole pour les Femmes à Paris,
un mardi soir tous les 15 jours.
un mardi soir tous les 15 jours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire