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mardi 14 février 2017

A L’écoute de toutes ses émotions



Écouter nos émotions pour libérer la colère, la tristesse et la peur et laisser notre joie profonde et innée jaillir de nous !

La joie fait partie de la famille des émotions que nous ressentons, avec la colère, la tristesse et la peur. Elle nous dit que nous sommes satisfaits, c’est-à-dire que des besoins en nous sont satisfaits. Elle est associée au plaisir, à la détente, à un ressenti agréable…

Avec l’émergence de la pensée positive, on peut penser que la joie et le bonheur se développent en se concentrant sur les choses positives.  Alors, oui, le fait de se concentrer sur ce qui nous satisfait, ce qui est beau autour de nous, ce que nous avons, ce que nous sommes capables de faire, sur ce dont nous sommes fiers-fières, sur ce qu’on aime, contribue à cultiver la joie et le sentiment de satisfaction.  Cet outil permet de se rappeler que, à chaque instant, je peux ressentir les quatre émotions vu qu’elles habitent toutes en moi en permanence, c’est-à-dire que je peux à chaque instant trouver une pensée qui me rendra triste, comme une qui me rendra joyeuse. J’ai donc ainsi le choix de me concentrer plus sur le ressenti de la joie que sur le ressenti des émotions désagréables. 



Mais cet outil ne me satisfait pas entièrement.

Que faire des émotions désagréables qui surgissent en moi et qui prennent tellement de place que la joie ne m’est plus accessible ? Est-ce que je dois les rejeter ?

Soit, ces émotions sont désagréables à vivre et à faire vivre aux autres. Leur présence dérange, surtout quand on ne sait pas quoi en faire. Souvent, on n’a pas appris à les gérer sainement et sereinement ni à les comprendre. Et on peut préférer mettre toute son énergie à essayer de les faire taire afin qu’elles ne se manifestent plus et qu’on soit tranquille !

Vaine tentative ! Vous avez sûrement fait l’expérience de cette fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ou bien de cette déconnexion avec nous-mêmes qui fait qu’on ne sait même pas ce qui nous met vraiment en pétard ou nous déprime tant et ainsi nous prive de la possibilité d’agir sur la cause !  Sans parler des maladies psychosomatiques qui révèlent ces enfouissements.

Cultiver la joie est pour moi une invitation à l’écoute des émotions qui surgissent et également des émotions désagréables. C’est leur donner de l’espace. C’est accepter qu’elles vivent en moi. C’est envisager qu’elles ont un message important à me transmettre par rapport à la situation que je vis. C’est s’ouvrir à elles et ne pas les juger ni les enfermer dans la case « me pourrissent la vie et je serais mieux si elles n’étaient pas là ! »

L’écoute et la considération des émotions sont pour moi le chemin vers la joie, la vraie, la durable. La joie est notre état naturel.
Une fois que l’émotion désagréable s’est sentie entendue et comprise, alors elle cesse instantanément de se manifester, et la joie revient ! Il n’y a pas besoin de se battre pour que la joie soit au rendez-vous ! Les enfants pleurent à chaudes larmes et une fois que leur chagrin a été écouté et pris en compte, il cesse et ils repartent jouer comme si rien ne s’était passé.

L’écoute signifie :

- Prendre du temps ;
- Se connecter à soi : se concentrer sur soi et laisser émerger ce qui vient ;
- Accueillir ce qui est en essayant de ne pas juger ;
- Écouter les jugements qui arrivent (sans se juger !) ;
- Être avec ce qui surgit.
Par exemple, en faisant une activité qui amène à la concentration et à l’introversion (méditation, marche…), en utilisant un support (écriture, dessin…), en en parlant à une personne bienveillante et dans l’accueil, etc.

Quel message les émotions désagréables ont-elles à nous dire ?

Elles nous disent qu’un besoin n’est pas satisfait. C’est un voyant rouge sur notre tableau de bord, c’est un signal lumineux qui nous dit « quelque chose ne va pas ». Tous les êtres humains ont les mêmes besoins à satisfaire. Il y a des besoins physiques (boire, se nourrir, avoir chaud…) et des besoins psychologiques (se sentir aimé, reconnu, en sécurité, autonome, avoir une orientation, pouvoir être créatif…).

Ainsi, la colère nous informe que l’objet de cette colère est considéré comme une menace à notre bien-être et elle crée en nous une grande force pour nous battre contre cette menace. La tristesse nous informe que nous ressentons un manque et permet de prendre le temps de faire le deuil. Et la peur nous informe qu’il y a un danger et déclenche en nous des réactions physiques qui nous aident à faire face au danger plus efficacement.

Est-ce acceptable d’exprimer ses émotions ?

Accueillir ces émotions désagréables, c’est aussi se libérer des jugements qu’on a sur elles, du fait qu’on les ressente. Selon notre histoire et notre éducation, nous pouvons avoir des croyances sur l’interdit d’exprimer certaines émotions, voire toutes : « une petite fille est laide quand elle se met en colère », « un garçon qui pleure est une femmelette », « pour survivre, tu ne dois pas avoir peur », « il faut être positif », « ressentir des émotions, c’est être faible »…

Or tout le monde, y compris les animaux, ressent ces émotions. Elles s’expriment en premier lieu par notre corps (accélération du battement du cœur, frissons, tétanie…). Elles font donc partie de nous. Elles vont et viennent au gré des situations, nous informant si ces situations nous conviennent ou non. Elles nous permettent de réajuster nos décisions et nos comportements pour être satisfait profondément. Elles sont là pleinement à notre service et pour nous guider vers l’épanouissement.

Cultiver la joie est un chemin. Un chemin merveilleux vers le dialogue et la connaissance de soi, vers le pardon et la guérison, vers la libération de ce qui nous pèse et des non-dits. Un chemin à la rencontre de notre joie intérieure, celle qui nous habite naturellement.

À chaque instant, notre être nous donne les clés par un ressenti de ce dont il a besoin pour se sentir en joie. À nous de l’écouter et de lui tendre les bras !


Laure GUIGARD
consciencejoyeuse.com 
consciencejoyeuse@mailoo.org


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