Les femmes peuvent parler et écouter en
même temps. Pas les hommes. Une différence parmi d’autres que la science,
aujourd’hui, permet d’expliquer.
Le cerveau serait-il sexué lui aussi ? Grande
question, à l’origine d’un débat qui agite fébrilement le monde scientifique
depuis plus de un siècle et à propos de laquelle des énormités ont parfois été
proférées.
Depuis une dizaine d’années, on sait que les
hormones sexuelles jouent un rôle essentiel au cours de la vie embryonnaire et
néonatale : elles provoquent non seulement des modifications du corps, mais
aussi du cerveau. Sur le plan génétique, ces hormones – testostérone ou
œstrogènes – imprègnent le fœtus et créent les circuits neuronaux responsables
des comportements mâles ou femelles. On peut donc dire que l’on naît avec un
cerveau "garçon" ou un cerveau "fille", avec, bien sûr,
toute la palette de différences et subtilités qui fait l’extraordinaire variété
du genre humain. Cela expliquerait, par exemple, qu’en matière d’apprentissage,
les filles sont nettement plus performantes que les garçons jusqu’à l’âge de 4
ou 5 ans. La différence disparaît ensuite pour réapparaître vers la puberté,
période qui correspond à une production élevée de testostérone chez les
garçons.
Aujourd’hui, avec les progrès de l’imagerie
médicale et sa batterie de scanners, IRM et autres capteurs d’activité mentale,
on en sait davantage. La découverte la plus importante : les hémisphères cérébraux
d’une femme sont moins spécialisés que ceux d’un homme. Si cet élément permet
d’expliquer certaines différences, elle ne peut en aucun cas servir d’argument
pour décréter que les premières sont faites pour pleurer et les seconds pour
être ingénieurs ! Bien des femmes, en effet, savent parfaitement lire les
cartes routières, et bien des hommes rangent leurs chaussettes !
Elle n’arrête pas de parler !
Même si les hommes ont parfois du mal à le
croire, une femme peut parler et écouter en même temps ! Lorsqu’elle parle, le
scanner révèle que deux régions bien spécifiques de son cerveau – dans
l’hémisphère frontal gauche et dans l’hémisphère frontal droit – fonctionnent
conjointement. La cause : les œstrogènes de la femme stimulent en permanence
les liens entre les deux hémisphères cérébraux et incitent davantage les
cellules nerveuses à créer des connexions. Les femmes auraient ainsi 30 % de
connexions neuronales supplémentaires dédiées au langage…
Comme l’hémisphère gauche de la fille se
développe aussi plus rapidement, elle parlera plus vite et mieux que son frère,
apprendra plus facilement une langue étrangère, etc. Chez l’homme, la parole,
répartie dans l’hémisphère gauche, ne semble pas liée à une région spécifique,
comme s’il ne possédait pas de centre dévolu à cette fonction. Cela peut
expliquer qu’il ait moins besoin de communication, et que la clientèle des
orthophonistes, qui soignent les troubles du langage, soit essentiellement
composée de petits garçons…
Il n’écoute que d’une oreille…
Lorsqu’un homme regarde la télévision, il
devient sourd ! Inutile de se moquer de lui, car il y a une raison
physiologique : le corps calleux de son cerveau, une zone qui permet aux deux
hémisphères de communiquer, est nettement moins épais que celui de la femme.
Aussi, son cerveau "compartimenté" ne peut-il accomplir qu’une tâche
à la fois. Exemple : en réunion, même lorsqu’il est très attentif, un homme
utilise surtout son oreille droite, directement branchée sur son "cerveau
gauche", responsable de la reconnaissance des mots. Bien sûr, les deux
oreilles entendent, mais les connexions sont moins fortes. Et c’est pourquoi
les femmes, elles, lorsqu’elles sont en réunion, ont tendance à vouloir parler
toutes en même temps…
Elle est incapable de lire une carte routière
C’est bien connu : les femmes
sont de piètres navigatrices. Donnez-leur une carte routière, elles vont la
tourner dans tous les sens, avant d’avouer qu’elles ne savent pas où elles
sont… De nombreuses études ont exploré ce sujet. Les hémisphères cérébraux du
petit garçon étant plus spécialisés, il saura plus facilement s’orienter dans
l’espace et assembler les pièces d’un puzzle. La petite fille, elle, va plutôt
développer le sens du détail et ses aptitudes verbales. C’est pourquoi, aussi,
les garçons sont beaucoup plus à l’aise dans les jeux virtuels et peuvent
rester scotchés à leur console pendant des heures.
Il est insensible…
Comme les femmes ont une
meilleure aptitude verbale et une plus grande réceptivité sensorielle, elles
parlent plus facilement de leurs sentiments, d’autant que, dans leur cerveau,
les centres du langage et ceux des émotions se superposent. Ce qui explique
chez elles une certaine difficulté à séparer les sentiments de la raison !
L’homme, au contraire, a des cases "langage" et "émotions"
bien distinctes, et dont la juxtaposition est loin d’être automatique. A tout
ceci, on ajoutera, évidemment, ce que l’on sait déjà sur l’éducation des
garçons et des filles…
Elle a un sixième sens
Les analyses par IRM ont montré
que, lorsque le cerveau d’un homme est au repos, au moins 70 % de son activité
électrique est inerte. L’activité de la femme, en revanche, continuant de
fonctionner à 90 %, celle-ci ne cesse de recevoir et d’analyser les
informations qui proviennent de son environnement. Elle remarque donc mieux
aussi les nuances de la voix, du langage corporel ou les stimuli sensoriels. De
même, elle "sent" l’état de santé de son enfant…
Il ne retrouve jamais ses chaussettes !
La femme a un angle de
"vision périphérique bien supérieur" : sans même tourner la tête,
elle peut faire l’inventaire de tout ce qui se trouve dans une armoire, par
exemple. Cependant, elle aura besoin de nombreux détails pour se repérer.
L’homme, lui, est obligé de tourner sa tête dans tous les sens pour enregistrer
ce qui l’entoure… En revanche, il a une meilleure acuité visuelle et peut voir
très loin.
Dans le quotidien, ces
différences de perception spatiale se traduisent au niveau du rangement. Dans
une armoire, donc, une femme va s’inquiéter de la place de chaque objet et
classer les vêtements par catégories séparées : un étage pour les pulls, un
pour les tee-shirts, un pour les jeans, etc. Un homme, qui a une perception
plus globale, classe plutôt par ensembles non séparés : la tenue de jogging –
avec chaussettes et chaussures ! – dans un coin, les vêtements pour aller
travailler dans un autre. Ordre et rangement n’ont pas exactement le même sens
pour chacun…
Il s’habille n’importe comment !
Un homme est incapable de saisir
les dégradés subtils des tons d’une robe. Quand une femme utilisera toutes les
ressources de son vocabulaire – et même plus ! – pour décrire ce qu’elle voit,
un homme dira, au mieux, "rouge" ou "vert". Les
scientifiques ont démontré cette supériorité des femmes à distinguer les
couleurs plus rapidement. La cause probable : la rétine de l’œil contient 130
millions de cellules en forme de cônes, qui perçoivent les couleurs ; c’est le
chromosome X qui produit ces cônes ; les femmes ayant deux chromosomes X, ceci
pourrait expliquer cela…
A lire
Cerveau d’homme, cerveau de femme de Doreen
Kimura (Odile
Jacob).
Les
Hommes, les femmes, etc. d’Ellen
Willer (Marabout).
Pourquoi
les hommes n’écoutent jamais rien… d’Allan
et Barbara Pease (First).
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